Publié le 10 décembre 2010 à 13h25 | Mis à jour à 14h34
Charest envisage un discours inaugural
Tommy Chouinard
La Presse
(Québec) Après une année qui «n'a pas été facile», le premier ministre Jean Charest envisage sérieusement de prononcer un discours inaugural le 8 février pour relancer l'action de son gouvernement, plus impopulaire que jamais selon les sondages.
Ce scénario circule depuis quelques semaines dans les officines, mais M. Charest se met maintenant à en parler ouvertement. «On va regarder ça dans la nouvelle année. On arrive à deux ans dans notre mandat. On regarde les scénarios actuellement», a-t-il affirmé cet après-midi lors d'une conférence de presse dressant le bilan de la session parlementaire qui prend fin aujourd'hui.
Jean Charest a reconnu que 2010 «n'a pas été facile», une année marquée par toutes ces allégations sur la nomination des juges, l'octroi de permis dans les garderies, la corruption et la collusion dans l'industrie de la construction.
Mais le premier ministre fait une distinction entre la «bulle de la période des questions, des débats à l'Assemblée nationale» et «le vrai monde, les vraies affaires». Dans l'ensemble, «le Québec se porte mieux. Je peux vous dire que le gouvernement a une année qui a fait beaucoup avancer le Québec. Je regarde en avant de moi, et en 2011, on a des choses fantastiques à faire», comme concrétiser le Plan nord. «On ne ratera pas le rendez-vous de 2011», a-t-il ajouté.
Pendant plusieurs minutes, Jean Charest a fait le bilan du travail législatif «remarquable» de son gouvernement, insistant sur les lois adoptées en matière d'éthique. Parlant des «résultats» de son gouvernement, il a présenté plusieurs statistiques, du taux de chômage à 7,9% jusqu'à l'indice de fécondité à 1,73.
Marois et Khadr fustigent Charest
Devenu un boulet pour son parti et pour le Québec, Jean Charest a pollué l'atmosphère de l'Assemblée nationale au cours de la dernière session parlementaire, a estimé vendredi l'opposition péquiste.
Les allégations de corruption, d'irrégularités dans le financement politique et les entraves aux principes éthiques ont largement démontré l'inaptitude du premier ministre pendant les travaux de l'automne, a résumé la chef du Parti québécois, Pauline Marois, en point de presse.
Mme Marois a de nouveau condamné le refus du chef du gouvernement de déclencher une commission d'enquête sur l'industrie de la construction et a rappelé son engagement à lancer une telle enquête une fois le PQ reporté au pouvoir.
Pour le leader parlementaire de l'opposition, Stéphane Bédard, l'intransigeance du premier ministre Charest pèse de plus en plus lourd sur le Parti libéral et sur l'ensemble de la société québécoise.
De son côté, le cochef de Québec solidaire, Amir Khadir, a reproché au gouvernement Charest d'avoir sacrifié des principes éthiques fondamentaux au profit d'intérêts privés.
Même si le cynisme de la population est palpable, un espoir commence à se profiler à l'horizon, selon le leader gauchiste.
À ses yeux, la pétition en ligne qui a recueilli 250 000 signatures de citoyens pour réclamer la démission de M. Charest révèle que les Québécois en ont assez de la corruption et des façons de faire du gouvernement Charest.
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