Le RLQ, un nouveau mouvement de droite au Québec

[Beppo]

Le lendemain de la rencontre du RLQ, Pauline Marois fera l'objet d'un vote de confiance, le premier d'un chef péquiste depuis six ans. Mme Marcotte craint-elle que cela occulte les activités de son groupe?

«Il ne faudrait pas», répond celle qui dénonce la personnalisation du débat politique. «J'espère que les médias ne parleront pas que de cela. Ça n'intéresse pas les citoyens, ces choses-là. Au pis aller, les gens vont voir que, pendant que le PQ déblatère sur le leadership de Pauline Marois, nous parlons d'idées politiques, de liberté et de responsabilité individuelle.»

Stie d'épaisse! Elle vit sur quelle planète, elle?

[Lost25]

Le lendemain de la rencontre du RLQ, Pauline Marois fera l'objet d'un vote de confiance, le premier d'un chef péquiste depuis six ans. Mme Marcotte craint-elle que cela occulte les activités de son groupe?

«Il ne faudrait pas», répond celle qui dénonce la personnalisation du débat politique. «J'espère que les médias ne parleront pas que de cela. Ça n'intéresse pas les citoyens, ces choses-là. Au pis aller, les gens vont voir que, pendant que le PQ déblatère sur le leadership de Pauline Marois, nous parlons d'idées politiques, de liberté et de responsabilité individuelle.»

Stie d'épaisse! Elle vit sur quelle planète, elle?

On ne doit pas être des citoyens coudonc

[Placeress]

C'est magnifique son truc.... elle veut un débat politique au Québec..... et affirme du même accabit que les citoyens ne s'intéressent pas au leadership du PQ..

On voit bien que la madame souffre d'incohérence... ....

[Gillo]

Pathétique... En plus ça se plaint de ne pas avoir de visibilité ces petites choses là alors qu'on les voient partout tout le temps. Duhaime est à la veille de passer à la boutique TVA si ça continue.

[Placeress]

Reportage sur l'extrême droite en Europe à l'émission Enquête cette semaine.

[Earendil]

le rlq suivent ce qui se passe en tunisie jespere

[Placeress]

Dans un contexte où le gouvernement Charest a mené le Parti Libéral du Québec à son plus bas niveau de faveur populaire depuis le gouvernement Taschereau des années 30, avec des révélations de corruption et de dépassement de coûts qui éclatent chaque semaine, il n’est pas étonnant que le pouvoir en place réplique à ses détracteurs afin de leur nuire et de détourner l’attention populaire. Ainsi, le 18 novembre dernier, alors que le docteur et député de Mercier, Amir Khadir, applaudissait d’ironie le Parti Libéral, qui refusait de débattre sur de sérieuses allégations de corruption impliquant Jacques Duchesneau (nommé par le gouvernement Charest pour enquêter sur la corruption dans le ministère des Transports), le député libéral d’arrière-ban André Drolet aurait alors lancé ;

«Attends un peu Amir, on va fouiller ton passé. On t'aura bien à un moment donné.»

À quoi faisaient référence les menaces sur le «passé» de M. Khadir? Peut-être aux écrits d’Éric Duhaime qui avait commencé son obsession sur le passé d’Amir Khadir au printemps. Si cet ancien conseiller de Mario Dumont et de Stockwell Day a importé l’idéologie du Tea Party au Québec, il en a surtout importé les méthodes, et elles sont très efficaces vu ses nombreuses tribunes à V-télé, Radio-X, 98.5 FM ainsi que dans les journaux et blog de Québecor. Il a décidé d’exploiter sa large tribune afin d’attaquer le politicien le plus à gauche de l’Assemblé Nationale, Amir Khadir.

Comme le révélait l’émission hebdomadaire de Jean René Dufort, Éric Duhaime affirmait l’année dernière à radio-X ; «Amir Khadir a un agenda islamique, […] il faut l’arrêter […] avant qu’on se ramasse avec des problèmes qu’on importe du monde arabo-musulman chez nous […] Amir Khadir tient la porte grande ouverte pour ce monde là ! »

Des affirmations aussi ridicules que raciste ne feraient que rire si elle ne faisait pas partie d’une tendance lourde dans un contexte où l’élite au pouvoir est en train de perdre la faveur populaire partout dans le monde et recourt de plus en plus au salissage et la démagogie outrancière contre les étendards de ses opposants, comme on la vu récemment avec cette étiquette de violeur et de terroriste qu’on essai de coller à Julian Assange qui a mis au grand jour les contradictions des puissants.

Alors que le Parlement s’apprêtait à prendre ses vacances de Noël, le 13 décembre, un sondage Léger Marketing révélait comme une bombe que 45% des répondants favorisaient Amir Khadir comme futur leader du Québec. Répétés dans tous les grands médias et ensuite sur tous les blogs, les résultats de ce sondage ont surement mis en panique la droite au Québec. Les bonzes de la haute finance, du Conseil du Patronat et autres donateurs du Parti Libéral ont probablement mal dormis cette nuit là, en pensant au fait que la moitié des Québécois préféraient un immigré intellectuel et socialiste du Plateau.

Ils avaient raison d’avoir peur. Après avoir été actif pendant trente ans dans les milieux communautaires, le docteur Khadir avait été un des députés les plus actifs à l’Assemblée National et a attiré l’attention sur les manigances des libéraux. L’industrie minière et gazière à beau être absente du comté de Mercier, Amir Khadir en a néanmoins fait un de ses chevaux de bataille, en démontrant à la population comment l’industrie gazière et minière était infiltrée par d’anciens hauts-dirigeants du Parti Libéral, comment cette collusion faisait en sorte que nos ressources étaient vendues au rabais à des intérêts étrangers par tout sorte de détours fiscaux, et que la population Québécoise devait payer le prix des désastres écologiques que ces pratiques engendraient, et que nous n’en retirions que des redevances dérisoires comparées à ce qui se fait ailleurs. Il a aussi mis la lumière médiatique sur les échecs de l’ancien gestionnaire de la Caisse de dépôts Henri-Paul Rousseau et a débusqué plusieurs cas de corruption du Parti Libéral.

Avec sa popularité révélée, ce n’est pas un hasard que l’élite n’a pas perdu de temps à répliquer en utilisant les tribunes éditoriales qu’ils contrôlent. L’objectif ? Détruire la popularité d’Amir Khadir. Ainsi, l’orchestre éditorial du status-quo qui saturent les pages de l’empire Québecor et Gesca ont répétés en chœur les directives d’Éric Duhaime, qui a orchestré cette campagne d’une main de maître en révélant sur le plateau de Mario Dumont, son ancien patron complaisant, qu’Amir Khadir avait participé à une action du groupe Palestinien et Juif Unis visant a sensibilisé les gens à l’importance de faire des pressions sur Israël par le boycott, afin qu’il mette fin à l’Apartheid des Palestiniens, tout comme le boycott international dans les années 80 avait mit fin au régime d’Apartheid en Afrique du Sud.

Éric Duhaime élabora à l’émission de Mario Dumont la rhétorique qui allait ensuite être répétée ad-nauséam dans nos médias. Ainsi, selon Duhaime, le docteur Khadir
est un député payé par l’argent des contribuables […] qui empêchent des gens de rentrer dans un commerce de son propre comté […] ce commerçant est un petit Québecois qu’on veut terrorisé afin qu’il serve de modèle pour purger la rue Saint-Denis des produits Israëlien […]il y a une alliance de ces gens-là avec les islamistes radicaux parce qu’ils sont anti-capitalistes et anti-américains…

Le lendemain, Québecor en faisant la une du Journal de Montréal avec le titre choque; «Harcelé par son député». Éric Duhaime dans ces pages y ajoutait qu’Amir Khadir ne faisait que « dénoncer la seule démocratie du Moyen-Orient » et demandait, outré, « combien de commerçants devront être terrorisés avant que la population déchante et cesse de faire d’Amir Khadir le politicien le plus populaire au Québec? »

Joseph Faccal, ancien ministre péquiste et Richard Martineau, tous deux scabs au Journal de Montréal, écrivait des articles dans lequel il reprenait en cœur les arguments de Duhaime et affirmait ;

« qu’un député payé à 100 % par les fonds publics […] manifeste devant un commerce situé dans son propre comté parce qu’on y vend des produits d’un pays avec lequel le Canada a signé une entente de libre-échange. Le député n'a évidemment pas l'intention de manifester devant les commerces qui vendent des produits fabriqués dans des pays du Moyen-Orient où des dirigeants non élus oppriment leur propre peuple, financent le terrorisme international et tolèrent que l'on lapide des femmes ou que l'on coupe les mains des voleurs. »

Gesca n’était pas en reste puisque par l’entremise de La Presse, Lysiane Gagnon y allait d’un éditorial intitulé Khadir, le fanatique dans lequel elle affirmait que la vraie nature du député, celle du radical fanatique […] vient de remonter à la surface. […] et pourquoi ne pas boycotter les produits de l'Iran, pays d'origine de M. Khadir, où les femmes sont lapidées et les dissidents torturés? et reprenait Duhaime avec la phrase ; Israël est la seule démocratie du Proche-Orient », démontrant en même temps son ignorance, puisque la Turquie est le pays le plus grand et populeux du Proche-Orient, en plus d’être une démocratie qui n’a pas besoin de faire la guerre à ses voisins.

Dans le même ordre d’idée, Mathieu Bock Côté ajoutait son opinion dans la Presse et sur le plateau de Mario Dumont en nous mettant en garde contre l'existence au sein de notre société d'un courant d’ultragauche et concluait que le Québec se devait de «rappeler à l’ordre ceux qui pratiquent une opposition radicale à la démocratie occidentale et à la civilisation qui l’irrigue », en parlant bien sûr d’Amir Khadir.

Depuis lors, plusieurs radios, journaux et blogs reprennent les thèses d’Éric Duhaime selon quoi Amir Khadir en tant que député du Québec, n’aurait pas le droit de prendre position sur des problèmes de politique étrangère et surtout de ne pas harceler constamment un pauvre commerçant Québecois de son comté. La boutique le Marcheur n’est pas situé dans le comté de Mercier, néanmoins, je me demande ce qu’Éric Duhaime pense des députés des autres partis qui assistent à des soupers à 500$ le couvert donné par Québecor, Power Corporation et autres entreprises appartenant au 1% d’ultra-riche.

On essai de nous faire avaler qu’Amir Khadir ne critique jamais les dictatures islamiques et ont laisse sous-entendre une certaine connivence entre Amir Khadir et ces régimes. Il y a eu récemment à Montréal plusieurs manifestations en appuis à la révolte du peuple Tunisien contre leur dictateur. Bien que Québec Solidaire était présent, on n’a pas vu Joseph Facal, Mario Dumont, Richard Martineau ou Mathieu Bock Côté. Cependant, alors que des centaines de Montréalais prenaient part à cette manifestation en solidarité avec le peuple Tunisien, des députés du PLQ, de l’ADQ et du Parti Conservateur ont préférés se rendre à la boutique le Marcheur sur l’invitation d’Éric Duhaime afin d’acheter des souliers Israélien et produire un faux événement qui sera rapporté ensuite par Québecor sous le titre «Honte à Amir Khadir»

Un aperçu de ce qui se passe aux États-Unis permet de comprendre où les gens comme Duhaime veulent nous amener. Un sondage du 19 août publié dans le Washington Post démontrait que 20% des Américains croient que leur président Obama est un musulman avec toutes les conséquences négatives qu’on peut imaginer dans un pays où l’islamophobie est devenue permanente dans les discours politiques violents des Républicains. Un autre sondage publié sur Salon.com démontrait que 55% des Américains croyaient qu’Obama était un socialiste (au sens péjoratif du mot). Ces deux mythes de l’Obama musulman socialiste, sont apparus pendant l’élection présidentielle de 2008, et ont été sans cesse répétés à Fox News ainsi que dans les blogs et radios des ténors du Tea Party. On peut les entendre pratiquement chaque jour et ils sont ensuite répétés dans les discussions entre personne, jusqu'à ce qu’ils deviennent vérité pour les gens peu informés. Lorsqu’on répète la même chose plusieurs fois dans les médias tout en étouffant la réplique qui pourrait démontrer que c’est un mensonge, les masses vont être portées à le croire.

Comme leur corolaire d’Adrien Arcan dans les années 30, la nouvelle droite montante au Québec est en train de transformer le débat public en quelque chose d’haineux et de dangereux, pour le plus grand bénéfice de l’élite qui règne par la division du vote. Comme à la belle époque de la chasse aux sorcières communistes qui avait nui à la réputation de piliers de la Révolution tranquille comme Camilien Houde, Jean Lesage et René Levesque, ils essaient de faire croire à la population qu’Amir Khadir est une réincarnation du terroriste musulman qui a infiltré nos institutions démocratiques. Tous ceux qui auront le courage de démontrer les contradictions de l’élite qui nous gouvernent peuvent désormais être surs de recevoir un traitement semblable. Lorsqu’on constate que les propriétaires de V-TV, de Québecor et de La Presse sont tous d’importants donateurs du Parti Libéral et de l’ADQ à hauteur de 3000$ chaque année (le maximum prévu par la loi, déductible d’impôt), il n’est peut-être pas exagéré de se rappeler les paroles prophétiques du député André Drolet ;

«Attends un peu Amir, on va fouiller ton passé. On t'aura bien à un moment donné.»


Jason Keays



Lien (blogue amateur) : http://www.facebook.com/note.php?note_i ... =650285309" onclick="window.open(this.href);return false;

[.anthurium.]

Dans un contexte où le gouvernement Charest a mené le Parti Libéral du Québec à son plus bas niveau de faveur populaire depuis le gouvernement Taschereau des années 30, avec des révélations de corruption et de dépassement de coûts qui éclatent chaque semaine, il n’est pas étonnant que le pouvoir en place réplique à ses détracteurs afin de leur nuire et de détourner l’attention populaire. Ainsi, le 18 novembre dernier, alors que le docteur et député de Mercier, Amir Khadir, applaudissait d’ironie le Parti Libéral, qui refusait de débattre sur de sérieuses allégations de corruption impliquant Jacques Duchesneau (nommé par le gouvernement Charest pour enquêter sur la corruption dans le ministère des Transports), le député libéral d’arrière-ban André Drolet aurait alors lancé ;

«Attends un peu Amir, on va fouiller ton passé. On t'aura bien à un moment donné.»

À quoi faisaient référence les menaces sur le «passé» de M. Khadir? Peut-être aux écrits d’Éric Duhaime qui avait commencé son obsession sur le passé d’Amir Khadir au printemps. Si cet ancien conseiller de Mario Dumont et de Stockwell Day a importé l’idéologie du Tea Party au Québec, il en a surtout importé les méthodes, et elles sont très efficaces vu ses nombreuses tribunes à V-télé, Radio-X, 98.5 FM ainsi que dans les journaux et blog de Québecor. Il a décidé d’exploiter sa large tribune afin d’attaquer le politicien le plus à gauche de l’Assemblé Nationale, Amir Khadir.

Comme le révélait l’émission hebdomadaire de Jean René Dufort, Éric Duhaime affirmait l’année dernière à radio-X ; «Amir Khadir a un agenda islamique, […] il faut l’arrêter […] avant qu’on se ramasse avec des problèmes qu’on importe du monde arabo-musulman chez nous […] Amir Khadir tient la porte grande ouverte pour ce monde là ! »

Des affirmations aussi ridicules que raciste ne feraient que rire si elle ne faisait pas partie d’une tendance lourde dans un contexte où l’élite au pouvoir est en train de perdre la faveur populaire partout dans le monde et recourt de plus en plus au salissage et la démagogie outrancière contre les étendards de ses opposants, comme on la vu récemment avec cette étiquette de violeur et de terroriste qu’on essai de coller à Julian Assange qui a mis au grand jour les contradictions des puissants.

Alors que le Parlement s’apprêtait à prendre ses vacances de Noël, le 13 décembre, un sondage Léger Marketing révélait comme une bombe que 45% des répondants favorisaient Amir Khadir comme futur leader du Québec. Répétés dans tous les grands médias et ensuite sur tous les blogs, les résultats de ce sondage ont surement mis en panique la droite au Québec. Les bonzes de la haute finance, du Conseil du Patronat et autres donateurs du Parti Libéral ont probablement mal dormis cette nuit là, en pensant au fait que la moitié des Québécois préféraient un immigré intellectuel et socialiste du Plateau.

Ils avaient raison d’avoir peur. Après avoir été actif pendant trente ans dans les milieux communautaires, le docteur Khadir avait été un des députés les plus actifs à l’Assemblée National et a attiré l’attention sur les manigances des libéraux. L’industrie minière et gazière à beau être absente du comté de Mercier, Amir Khadir en a néanmoins fait un de ses chevaux de bataille, en démontrant à la population comment l’industrie gazière et minière était infiltrée par d’anciens hauts-dirigeants du Parti Libéral, comment cette collusion faisait en sorte que nos ressources étaient vendues au rabais à des intérêts étrangers par tout sorte de détours fiscaux, et que la population Québécoise devait payer le prix des désastres écologiques que ces pratiques engendraient, et que nous n’en retirions que des redevances dérisoires comparées à ce qui se fait ailleurs. Il a aussi mis la lumière médiatique sur les échecs de l’ancien gestionnaire de la Caisse de dépôts Henri-Paul Rousseau et a débusqué plusieurs cas de corruption du Parti Libéral.

Avec sa popularité révélée, ce n’est pas un hasard que l’élite n’a pas perdu de temps à répliquer en utilisant les tribunes éditoriales qu’ils contrôlent. L’objectif ? Détruire la popularité d’Amir Khadir. Ainsi, l’orchestre éditorial du status-quo qui saturent les pages de l’empire Québecor et Gesca ont répétés en chœur les directives d’Éric Duhaime, qui a orchestré cette campagne d’une main de maître en révélant sur le plateau de Mario Dumont, son ancien patron complaisant, qu’Amir Khadir avait participé à une action du groupe Palestinien et Juif Unis visant a sensibilisé les gens à l’importance de faire des pressions sur Israël par le boycott, afin qu’il mette fin à l’Apartheid des Palestiniens, tout comme le boycott international dans les années 80 avait mit fin au régime d’Apartheid en Afrique du Sud.

Éric Duhaime élabora à l’émission de Mario Dumont la rhétorique qui allait ensuite être répétée ad-nauséam dans nos médias. Ainsi, selon Duhaime, le docteur Khadir
est un député payé par l’argent des contribuables […] qui empêchent des gens de rentrer dans un commerce de son propre comté […] ce commerçant est un petit Québecois qu’on veut terrorisé afin qu’il serve de modèle pour purger la rue Saint-Denis des produits Israëlien […]il y a une alliance de ces gens-là avec les islamistes radicaux parce qu’ils sont anti-capitalistes et anti-américains…

Le lendemain, Québecor en faisant la une du Journal de Montréal avec le titre choque; «Harcelé par son député». Éric Duhaime dans ces pages y ajoutait qu’Amir Khadir ne faisait que « dénoncer la seule démocratie du Moyen-Orient » et demandait, outré, « combien de commerçants devront être terrorisés avant que la population déchante et cesse de faire d’Amir Khadir le politicien le plus populaire au Québec? »

Joseph Faccal, ancien ministre péquiste et Richard Martineau, tous deux scabs au Journal de Montréal, écrivait des articles dans lequel il reprenait en cœur les arguments de Duhaime et affirmait ;

« qu’un député payé à 100 % par les fonds publics […] manifeste devant un commerce situé dans son propre comté parce qu’on y vend des produits d’un pays avec lequel le Canada a signé une entente de libre-échange. Le député n'a évidemment pas l'intention de manifester devant les commerces qui vendent des produits fabriqués dans des pays du Moyen-Orient où des dirigeants non élus oppriment leur propre peuple, financent le terrorisme international et tolèrent que l'on lapide des femmes ou que l'on coupe les mains des voleurs. »

Gesca n’était pas en reste puisque par l’entremise de La Presse, Lysiane Gagnon y allait d’un éditorial intitulé Khadir, le fanatique dans lequel elle affirmait que la vraie nature du député, celle du radical fanatique […] vient de remonter à la surface. […] et pourquoi ne pas boycotter les produits de l'Iran, pays d'origine de M. Khadir, où les femmes sont lapidées et les dissidents torturés? et reprenait Duhaime avec la phrase ; Israël est la seule démocratie du Proche-Orient », démontrant en même temps son ignorance, puisque la Turquie est le pays le plus grand et populeux du Proche-Orient, en plus d’être une démocratie qui n’a pas besoin de faire la guerre à ses voisins.

Dans le même ordre d’idée, Mathieu Bock Côté ajoutait son opinion dans la Presse et sur le plateau de Mario Dumont en nous mettant en garde contre l'existence au sein de notre société d'un courant d’ultragauche et concluait que le Québec se devait de «rappeler à l’ordre ceux qui pratiquent une opposition radicale à la démocratie occidentale et à la civilisation qui l’irrigue », en parlant bien sûr d’Amir Khadir.

Depuis lors, plusieurs radios, journaux et blogs reprennent les thèses d’Éric Duhaime selon quoi Amir Khadir en tant que député du Québec, n’aurait pas le droit de prendre position sur des problèmes de politique étrangère et surtout de ne pas harceler constamment un pauvre commerçant Québecois de son comté. La boutique le Marcheur n’est pas situé dans le comté de Mercier, néanmoins, je me demande ce qu’Éric Duhaime pense des députés des autres partis qui assistent à des soupers à 500$ le couvert donné par Québecor, Power Corporation et autres entreprises appartenant au 1% d’ultra-riche.

On essai de nous faire avaler qu’Amir Khadir ne critique jamais les dictatures islamiques et ont laisse sous-entendre une certaine connivence entre Amir Khadir et ces régimes. Il y a eu récemment à Montréal plusieurs manifestations en appuis à la révolte du peuple Tunisien contre leur dictateur. Bien que Québec Solidaire était présent, on n’a pas vu Joseph Facal, Mario Dumont, Richard Martineau ou Mathieu Bock Côté. Cependant, alors que des centaines de Montréalais prenaient part à cette manifestation en solidarité avec le peuple Tunisien, des députés du PLQ, de l’ADQ et du Parti Conservateur ont préférés se rendre à la boutique le Marcheur sur l’invitation d’Éric Duhaime afin d’acheter des souliers Israélien et produire un faux événement qui sera rapporté ensuite par Québecor sous le titre «Honte à Amir Khadir»

Un aperçu de ce qui se passe aux États-Unis permet de comprendre où les gens comme Duhaime veulent nous amener. Un sondage du 19 août publié dans le Washington Post démontrait que 20% des Américains croient que leur président Obama est un musulman avec toutes les conséquences négatives qu’on peut imaginer dans un pays où l’islamophobie est devenue permanente dans les discours politiques violents des Républicains. Un autre sondage publié sur Salon.com démontrait que 55% des Américains croyaient qu’Obama était un socialiste (au sens péjoratif du mot). Ces deux mythes de l’Obama musulman socialiste, sont apparus pendant l’élection présidentielle de 2008, et ont été sans cesse répétés à Fox News ainsi que dans les blogs et radios des ténors du Tea Party. On peut les entendre pratiquement chaque jour et ils sont ensuite répétés dans les discussions entre personne, jusqu'à ce qu’ils deviennent vérité pour les gens peu informés. Lorsqu’on répète la même chose plusieurs fois dans les médias tout en étouffant la réplique qui pourrait démontrer que c’est un mensonge, les masses vont être portées à le croire.

Comme leur corolaire d’Adrien Arcan dans les années 30, la nouvelle droite montante au Québec est en train de transformer le débat public en quelque chose d’haineux et de dangereux, pour le plus grand bénéfice de l’élite qui règne par la division du vote. Comme à la belle époque de la chasse aux sorcières communistes qui avait nui à la réputation de piliers de la Révolution tranquille comme Camilien Houde, Jean Lesage et René Levesque, ils essaient de faire croire à la population qu’Amir Khadir est une réincarnation du terroriste musulman qui a infiltré nos institutions démocratiques. Tous ceux qui auront le courage de démontrer les contradictions de l’élite qui nous gouvernent peuvent désormais être surs de recevoir un traitement semblable. Lorsqu’on constate que les propriétaires de V-TV, de Québecor et de La Presse sont tous d’importants donateurs du Parti Libéral et de l’ADQ à hauteur de 3000$ chaque année (le maximum prévu par la loi, déductible d’impôt), il n’est peut-être pas exagéré de se rappeler les paroles prophétiques du député André Drolet ;

«Attends un peu Amir, on va fouiller ton passé. On t'aura bien à un moment donné.»


Jason Keays



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La droite a enfin décidé d'immiter la gauche dans sa façon d'intervenir dans les médias