Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Clarens Renois
Agence France-Presse
Port-au-Prince
L'ancien président «à vie» haïtien Jean-Claude Duvalier, chassé du pouvoir par une révolte populaire en 1986, est arrivé dimanche en Haïti après 25 ans d'exil alors que le pays traverse une grave crise politique.
À la surprise générale, Jean-Claude Duvalier, qui avait succédé en 1971 à son père François Duvalier et que les Haïtiens surnomment «Baby Doc», a atterri à l'aéroport de Port-au-Prince dimanche en fin d'après-midi à bord d'un vol Air France.
Alors qu'il se trouvait avec sa compagne à l'intérieur de l'aéroport, en train de remplir les formalités administratives, M. Duvalier a déclaré aux journalistes: «Je suis venu pour aider» le peuple haïtien.
Lorsqu'il est descendu de l'avion, l'ex-dictateur a embrassé le sol, a raconté sa compagne Véronique Roy à l'AFP. Il a alors déclaré: «Haïti mon pays, le pays de Dessalines», en référence au héros de l'indépendance d'Haïti Jean-Jacques Dessalines, toujours selon elle.
Mme Roy a déclaré que c'est le séisme dévastateur du 12 janvier 2010 et ses quelque 250 000 morts qui ont poussé le couple à revenir en Haïti. «Ca a été le déclic, nous avons vu les images à la télévision», a-t-elle dit alors que le pays vient de commémorer les un an de la catastrophe.
Elle a aussi précisé que M. Duvalier possédait un passeport diplomatique, alors que des centaines de supporters de l'ancien président se rassemblaient devant l'aéroport.
Agé de 59 ans, l'ex-dictateur vivait en exil en France depuis près de 25 ans. Il revient dans un pays plongé dans une grave crise politique, le jour même où devait être organisé le deuxième tour de l'élection présidentielle.
Mais les incertitudes qui entourent les résultats du premier tour du 28 novembre, les incidents qui l'ont émaillé et les accusations de fraude, ont amené les autorités à repousser ce deuxième tour sans fixer de nouvelle date.
Les résultats du premier tour diffusés en décembre, plaçant en tête l'ex-Première Dame Mirlande Manigat et en deuxième position le candidat du pouvoir Jude Célestin, avait provoqué la colère de la population et notamment des partisans du candidat Michel Martelly arrivé en troisième position.
Pour calmer le jeu, le président René Préval avait fait appel à une mission d'experts internationale pour recompter les voix. Cette dernière vient de remettre son rapport au chef de l'État dans lequel elle suggère d'écarter le candidat du pouvoir, soutenu par M. Préval, au profit de Michel Martelly.
Tout au long de son exil, Jean-Claude Duvalier qui avait été à 19 ans le plus jeune chef d'État du monde, a répété qu'il souhaitait revenir «un jour» en Haïti.
En 2007, il était intervenu sur les ondes haïtiennes pour demander «pardon au peuple haïtien pour les erreurs commises pendant son règne».
En doutant de la sincérité de ce message, le président René Préval avait alors relevé que s'il y avait «le pardon», il y avait aussi «la justice».
L'ex-dictateur a notamment été accusé de détournements de fonds pendant l'exercice de son pouvoir. Les autorités d'Haïti estiment que plus de 100 millions de dollars ont été détournés sous le couvert d'oeuvres sociales jusqu'à la chute en 1986 de «Baby Doc».
La France avait accepté en 1986 d'accueillir Jean-Claude Duvalier, à titre temporaire, alors que ce dernier était confronté depuis fin novembre 1985 à des manifestations anti-gouvernementales, au cours desquelles plusieurs dizaines d'Haïtiens ont trouvé la mort.
Comme le président Jean Bertrand Aristide en 2004, «Baby Doc» avait été poussé à la démission par les États-Unis. L'ex-président avait ensuite profité d'une retraite dorée dans de vastes demeures de la Côte d'Azur.
Lien: http://www.cyberpresse.ca/international ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Clarens Renois
Agence France-Presse
Port-au-Prince
L'ancien président «à vie» haïtien Jean-Claude Duvalier, chassé du pouvoir par une révolte populaire en 1986, est arrivé dimanche en Haïti après 25 ans d'exil alors que le pays traverse une grave crise politique.
À la surprise générale, Jean-Claude Duvalier, qui avait succédé en 1971 à son père François Duvalier et que les Haïtiens surnomment «Baby Doc», a atterri à l'aéroport de Port-au-Prince dimanche en fin d'après-midi à bord d'un vol Air France.
Alors qu'il se trouvait avec sa compagne à l'intérieur de l'aéroport, en train de remplir les formalités administratives, M. Duvalier a déclaré aux journalistes: «Je suis venu pour aider» le peuple haïtien.
Lorsqu'il est descendu de l'avion, l'ex-dictateur a embrassé le sol, a raconté sa compagne Véronique Roy à l'AFP. Il a alors déclaré: «Haïti mon pays, le pays de Dessalines», en référence au héros de l'indépendance d'Haïti Jean-Jacques Dessalines, toujours selon elle.
Mme Roy a déclaré que c'est le séisme dévastateur du 12 janvier 2010 et ses quelque 250 000 morts qui ont poussé le couple à revenir en Haïti. «Ca a été le déclic, nous avons vu les images à la télévision», a-t-elle dit alors que le pays vient de commémorer les un an de la catastrophe.
Elle a aussi précisé que M. Duvalier possédait un passeport diplomatique, alors que des centaines de supporters de l'ancien président se rassemblaient devant l'aéroport.
Agé de 59 ans, l'ex-dictateur vivait en exil en France depuis près de 25 ans. Il revient dans un pays plongé dans une grave crise politique, le jour même où devait être organisé le deuxième tour de l'élection présidentielle.
Mais les incertitudes qui entourent les résultats du premier tour du 28 novembre, les incidents qui l'ont émaillé et les accusations de fraude, ont amené les autorités à repousser ce deuxième tour sans fixer de nouvelle date.
Les résultats du premier tour diffusés en décembre, plaçant en tête l'ex-Première Dame Mirlande Manigat et en deuxième position le candidat du pouvoir Jude Célestin, avait provoqué la colère de la population et notamment des partisans du candidat Michel Martelly arrivé en troisième position.
Pour calmer le jeu, le président René Préval avait fait appel à une mission d'experts internationale pour recompter les voix. Cette dernière vient de remettre son rapport au chef de l'État dans lequel elle suggère d'écarter le candidat du pouvoir, soutenu par M. Préval, au profit de Michel Martelly.
Tout au long de son exil, Jean-Claude Duvalier qui avait été à 19 ans le plus jeune chef d'État du monde, a répété qu'il souhaitait revenir «un jour» en Haïti.
En 2007, il était intervenu sur les ondes haïtiennes pour demander «pardon au peuple haïtien pour les erreurs commises pendant son règne».
En doutant de la sincérité de ce message, le président René Préval avait alors relevé que s'il y avait «le pardon», il y avait aussi «la justice».
L'ex-dictateur a notamment été accusé de détournements de fonds pendant l'exercice de son pouvoir. Les autorités d'Haïti estiment que plus de 100 millions de dollars ont été détournés sous le couvert d'oeuvres sociales jusqu'à la chute en 1986 de «Baby Doc».
La France avait accepté en 1986 d'accueillir Jean-Claude Duvalier, à titre temporaire, alors que ce dernier était confronté depuis fin novembre 1985 à des manifestations anti-gouvernementales, au cours desquelles plusieurs dizaines d'Haïtiens ont trouvé la mort.
Comme le président Jean Bertrand Aristide en 2004, «Baby Doc» avait été poussé à la démission par les États-Unis. L'ex-président avait ensuite profité d'une retraite dorée dans de vastes demeures de la Côte d'Azur.
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Re: Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
RDI fera une émission spéciale sur le retour de Jean-Claude Duvalier de 21h30 à 22h00
Re: Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Pauvre Haïti !!
Re: Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Retour de Jean-Claude Duvalier
Un retour qui sème le doute
Agence QMI Jean-François Villeneuve
16/01/2011 20h47
MONTRÉAL - En entrevue à LCN, l’avocat, président et chef de la direction de la radio haïtienne CPAM, Jean Ernest Pierre, s’est dit «surpris» du retour de l’ancien dictateur Jean Claude Duvalier en Haïti et doute que sa présence puisse apporter quoi que ce soit de bon à la population.
Affirmant qu’il reste encore de nombreux partisans du dictateur déchu surnommé «Bébé Doc», M. Pierre estime néanmoins que le «peuple a dépassé le stade» d’un chef d’État comme Duvalier et qu’«il n’a rien à apporter, sinon des chimères», même s’il pourrait être tenté de briguer de nouveau le pouvoir duquel il a été évincé en février 1986 à la suite d’une insurrection populaire.
«Il revient au moment où le pays connaît une période extrêmement troublante, en des heures extrêmement sombres, continue le président de CPAM. Jean-Claude Duvalier a parfaitement le droit de rentrer en Haïti, mais a-t-il les capacités d’aider? Je me demande comment il va pouvoir aider le peuple haïtien».
«Ce serait l’occasion pour la justice de lui poser des questions, considérant que son régime a pillé le trésor haïtien», poursuit l’avocat, avouant qu’il y a beaucoup de questions à se poser sur ce retour imprévu de «Bébé Doc».
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/a ... 04730.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Un retour qui sème le doute
Agence QMI Jean-François Villeneuve
16/01/2011 20h47
MONTRÉAL - En entrevue à LCN, l’avocat, président et chef de la direction de la radio haïtienne CPAM, Jean Ernest Pierre, s’est dit «surpris» du retour de l’ancien dictateur Jean Claude Duvalier en Haïti et doute que sa présence puisse apporter quoi que ce soit de bon à la population.
Affirmant qu’il reste encore de nombreux partisans du dictateur déchu surnommé «Bébé Doc», M. Pierre estime néanmoins que le «peuple a dépassé le stade» d’un chef d’État comme Duvalier et qu’«il n’a rien à apporter, sinon des chimères», même s’il pourrait être tenté de briguer de nouveau le pouvoir duquel il a été évincé en février 1986 à la suite d’une insurrection populaire.
«Il revient au moment où le pays connaît une période extrêmement troublante, en des heures extrêmement sombres, continue le président de CPAM. Jean-Claude Duvalier a parfaitement le droit de rentrer en Haïti, mais a-t-il les capacités d’aider? Je me demande comment il va pouvoir aider le peuple haïtien».
«Ce serait l’occasion pour la justice de lui poser des questions, considérant que son régime a pillé le trésor haïtien», poursuit l’avocat, avouant qu’il y a beaucoup de questions à se poser sur ce retour imprévu de «Bébé Doc».
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Re: Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Le blogue de Patrick Lagacé
Le Dimanche 16 janvier 2011 | Mise en ligne à 23h10 |
Duvalier revient en Haïti
Haïti a tellement peu de problèmes qu’elle en importe !
Jean-Claude Duvalier, alias Bébé Doc, dictateur et fils de dictateur, chef de la milice des tontons macoutes responsables de milliers de morts, en exil depuis 25 ans, revient en Haïti. Pour aider les Haïtiens, dit-il. Son retour intervient au moment où un flou qui n’a rien d’artistique perdure, après le premier tour de l’élection présidentielle. Il aura très certainement un impact sur cette campagne et sur la vie politique du pays.
La nouvelle, ce n’est pas qu’il soit revenu. La nouvelle, c’est que Duvalier n’a pas été arrêté et écroué dès son arrivée.
(Topo des archives de Radio-Canada sur la chute de Duvalier)
http://archives.radio-canada.ca/politiq ... ips/14153/" onclick="window.open(this.href);return false;
Jean-Claude Duvalier était le fils de François Duvalier, Papa Doc, dont il a hérité de la présidence à vie, dont il a poursuivi la dictature répressive qui a envoyé en exil des milliers d’Haïtiens et qui a pillé le pays. J’ai déjà plogué, il y a longtemps, ce vieux reportage de la télévision française, sarcastique à souhait, sur Papa Doc. Le voici, il illustre à merveille cette dictature que les Haïtiens ont repoussée, en 1986 :
http://www.ina.fr/video/CAF89021411/mon ... ti.fr.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Jean-Claude Duvalier et sa famille ont donc volé, pendant des décennies le peuple haïtien. Bébé Doc a agi « comme une organisation criminelle en pillant l’Etat haïtien », dixit la justice suisse, selon une dépêche de Radio France Internationale portant sur la restitution à Haïti de millions d’euros volés par Duvalier. Cette dépêche est déprimante : elle souligne que le gouvernement de Port-au-Prince, dans ce dossier, a failli perdre sa cause parce qu’il s’est traîné les pieds…
Dans un pays où l’État assure une autorité minimale, Jean-Claude Duvalier aurait été arrêté dès sa descente d’avion. Il serait ensuite accusé de vol et de meurtres divers et pourrait présenter sa défense dans un procès public. Dans un pays comme Haïti, où l’État n’existe que dans la pompe d’un gouvernement impotent, où la justice est une illusion, l’ex-dictateur a pu embrasser le sol haïtien à sa descente d’avion.
C’est déjà trop, il aurait dû être arrêté dans l’avion.
AJOUT : Réaction-éclair de mon ami Jean-François Labadie, du blogue Pour ne pas oublier, basé en Haïti.
Dimanche 16 janvier 2011
Avant d'aller me coucher
Hypothèse : Préval vient de trouver le moyen de se débarrasser de la pression internationale qui le poussait vers un deuxième tour Martelly-Manigat. Préval ouvre la porte au retour de Duvalier et rend donc possible celui de son ami Aristide. Des milliers de personnes seront dans les rues pour réclamer tout et son contraire. Le bordel des prochaines semaines rendra impossible le deuxième tour concocté par l'internationale, Préval reste en place le temps d'organiser une nouvelle élection avec de nouveaux joueurs. Le jeu est hautement risqué bien évidement, mais ... La balle est dans le camps des Nations-Unies, pour ne pas dire des États-Unis !
http://jeanfrancoislabadie.blogspot.com ... ucher.html" onclick="window.open(this.href);return false;
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Le Dimanche 16 janvier 2011 | Mise en ligne à 23h10 |
Duvalier revient en Haïti
Haïti a tellement peu de problèmes qu’elle en importe !
Jean-Claude Duvalier, alias Bébé Doc, dictateur et fils de dictateur, chef de la milice des tontons macoutes responsables de milliers de morts, en exil depuis 25 ans, revient en Haïti. Pour aider les Haïtiens, dit-il. Son retour intervient au moment où un flou qui n’a rien d’artistique perdure, après le premier tour de l’élection présidentielle. Il aura très certainement un impact sur cette campagne et sur la vie politique du pays.
La nouvelle, ce n’est pas qu’il soit revenu. La nouvelle, c’est que Duvalier n’a pas été arrêté et écroué dès son arrivée.
(Topo des archives de Radio-Canada sur la chute de Duvalier)
http://archives.radio-canada.ca/politiq ... ips/14153/" onclick="window.open(this.href);return false;
Jean-Claude Duvalier était le fils de François Duvalier, Papa Doc, dont il a hérité de la présidence à vie, dont il a poursuivi la dictature répressive qui a envoyé en exil des milliers d’Haïtiens et qui a pillé le pays. J’ai déjà plogué, il y a longtemps, ce vieux reportage de la télévision française, sarcastique à souhait, sur Papa Doc. Le voici, il illustre à merveille cette dictature que les Haïtiens ont repoussée, en 1986 :
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Jean-Claude Duvalier et sa famille ont donc volé, pendant des décennies le peuple haïtien. Bébé Doc a agi « comme une organisation criminelle en pillant l’Etat haïtien », dixit la justice suisse, selon une dépêche de Radio France Internationale portant sur la restitution à Haïti de millions d’euros volés par Duvalier. Cette dépêche est déprimante : elle souligne que le gouvernement de Port-au-Prince, dans ce dossier, a failli perdre sa cause parce qu’il s’est traîné les pieds…
Dans un pays où l’État assure une autorité minimale, Jean-Claude Duvalier aurait été arrêté dès sa descente d’avion. Il serait ensuite accusé de vol et de meurtres divers et pourrait présenter sa défense dans un procès public. Dans un pays comme Haïti, où l’État n’existe que dans la pompe d’un gouvernement impotent, où la justice est une illusion, l’ex-dictateur a pu embrasser le sol haïtien à sa descente d’avion.
C’est déjà trop, il aurait dû être arrêté dans l’avion.
AJOUT : Réaction-éclair de mon ami Jean-François Labadie, du blogue Pour ne pas oublier, basé en Haïti.
Dimanche 16 janvier 2011
Avant d'aller me coucher
Hypothèse : Préval vient de trouver le moyen de se débarrasser de la pression internationale qui le poussait vers un deuxième tour Martelly-Manigat. Préval ouvre la porte au retour de Duvalier et rend donc possible celui de son ami Aristide. Des milliers de personnes seront dans les rues pour réclamer tout et son contraire. Le bordel des prochaines semaines rendra impossible le deuxième tour concocté par l'internationale, Préval reste en place le temps d'organiser une nouvelle élection avec de nouveaux joueurs. Le jeu est hautement risqué bien évidement, mais ... La balle est dans le camps des Nations-Unies, pour ne pas dire des États-Unis !
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Re: Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Publié le 17 janvier 2011 à 10h11 | Mis à jour à 10h11
Retour de Duvalier en Haïti: Michaëlle Jean sous le choc

La Presse Canadienne
Michaëlle Jean se dit en état de choc depuis qu'elle a appris le retour de l'ex-dictateur Jean-Claude Duvalier en Haïti, le pays où elle est née en 1957.
L'ancienne gouverneure générale du Canada se demande comment les Haïtiens peuvent oublier les horreurs, les souffrances et les injustices infligées par le régime duvaliériste. Elle ignore comment l'ex-président maintenant âgé de 59 ans peut revenir en Haïti tel un citoyen qui n'a rien à se reprocher.
Michaëlle Jean, dont les parents ont fui la dictature de Duvalier en 1968 pour s'établir à Thetford Mines, au Québec, est maintenant envoyée spéciale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), en Haïti. Elle est à Paris cette semaine afin de participer à une table ronde avec des confrères de l'UNESCO, des diplomates et des Haïtiens qui traite du premier anniversaire du séisme meurtrier du 12 janvier 2010.
http://www.cyberpresse.ca/international ... cueil_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
Retour de Duvalier en Haïti: Michaëlle Jean sous le choc

La Presse Canadienne
Michaëlle Jean se dit en état de choc depuis qu'elle a appris le retour de l'ex-dictateur Jean-Claude Duvalier en Haïti, le pays où elle est née en 1957.
L'ancienne gouverneure générale du Canada se demande comment les Haïtiens peuvent oublier les horreurs, les souffrances et les injustices infligées par le régime duvaliériste. Elle ignore comment l'ex-président maintenant âgé de 59 ans peut revenir en Haïti tel un citoyen qui n'a rien à se reprocher.
Michaëlle Jean, dont les parents ont fui la dictature de Duvalier en 1968 pour s'établir à Thetford Mines, au Québec, est maintenant envoyée spéciale de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), en Haïti. Elle est à Paris cette semaine afin de participer à une table ronde avec des confrères de l'UNESCO, des diplomates et des Haïtiens qui traite du premier anniversaire du séisme meurtrier du 12 janvier 2010.
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Re: Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Le blogue de Vincent Marissal
Le Lundi 17 janvier 2011 | Mise en ligne à 12h08 | Commenter Un commentaire
Haïti: le courage du Dr Échavé
On a beaucoup parlé d’Haïti, dimanche soir, lors du Gala Excellence La Presse-Radio-Canada.
Dès mon arrivée à Radio-Canada, David Payne m’a accroché par le bras: «T’as entendu ça, Bébé Doc vient de se poser à Port-au-Prince?!?!» Je venais d’entendre, en effet, mais une partie de mon cerveau refusait d’accepter cette information surréaliste.
Je n’étais pas le seul, l’incrédulité se lisait sur le visage de tous ceux qui apprenaient la nouvelle.
David Payne m’a raconté que depuis quelques mois, on voit apparaître ici et là dans les rues de la capitale haïtienne, des graffitis pro-Duvalier. Pas un mouvement de masse très organisé, mais un seul trait de craie sur un mur rappelant le triste souvenir de ce dictateur est comme une immense balafre de plus sur l’âme de ce pays dont la souffrance semble ne jamais vouloir finir.
On a aussi parlé d’Haïti en ondes puisque le jury du Gala a décidé de nommer personnalités de l’année des Québécois, dont David Payne, qui tentent d’améliorer le sort de leurs semblables, en Haïti et ailleurs dans le monde.
Le cri du coeur du Dr Vincent Échavé a ébranlé tous ceux qui l’ont entendu. Relisez-en le résumé ici.
http://www.cyberpresse.ca/actualites/20 ... -haiti.php" onclick="window.open(this.href);return false;
Écoutez surtout l’entrevue qu’il a donnée à Michel Lacombe, vendredi soir, dans le cadre de la nouvelle émission Le 21e.
http://www.radio-canada.ca/emissions/le_21e/2010-2011/" onclick="window.open(this.href);return false;
Chaos, complaisance de la communauté internationale, nécessaire tutelle, invisible plan, souffrance d’un peuple abandonné… Le Dr Échavé dit les «vraies affaires».
Ça nous change, pour une fois, des ronflants discours politiquement corrects de la communauté internationale…
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Le Lundi 17 janvier 2011 | Mise en ligne à 12h08 | Commenter Un commentaire
Haïti: le courage du Dr Échavé
On a beaucoup parlé d’Haïti, dimanche soir, lors du Gala Excellence La Presse-Radio-Canada.
Dès mon arrivée à Radio-Canada, David Payne m’a accroché par le bras: «T’as entendu ça, Bébé Doc vient de se poser à Port-au-Prince?!?!» Je venais d’entendre, en effet, mais une partie de mon cerveau refusait d’accepter cette information surréaliste.
Je n’étais pas le seul, l’incrédulité se lisait sur le visage de tous ceux qui apprenaient la nouvelle.
David Payne m’a raconté que depuis quelques mois, on voit apparaître ici et là dans les rues de la capitale haïtienne, des graffitis pro-Duvalier. Pas un mouvement de masse très organisé, mais un seul trait de craie sur un mur rappelant le triste souvenir de ce dictateur est comme une immense balafre de plus sur l’âme de ce pays dont la souffrance semble ne jamais vouloir finir.
On a aussi parlé d’Haïti en ondes puisque le jury du Gala a décidé de nommer personnalités de l’année des Québécois, dont David Payne, qui tentent d’améliorer le sort de leurs semblables, en Haïti et ailleurs dans le monde.
Le cri du coeur du Dr Vincent Échavé a ébranlé tous ceux qui l’ont entendu. Relisez-en le résumé ici.
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Écoutez surtout l’entrevue qu’il a donnée à Michel Lacombe, vendredi soir, dans le cadre de la nouvelle émission Le 21e.
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Chaos, complaisance de la communauté internationale, nécessaire tutelle, invisible plan, souffrance d’un peuple abandonné… Le Dr Échavé dit les «vraies affaires».
Ça nous change, pour une fois, des ronflants discours politiquement corrects de la communauté internationale…
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- geneviève-2
- Immortel du Domaine
- Messages : 13820
- Inscription : jeu. août 25, 2005 12:00 am
Re: Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Ça ce n'est vraiment pas une bonne nouvelle.
J'espère qu'il ne restera pas longtemps en Haïti ce dictateur.
J'espère qu'il ne restera pas longtemps en Haïti ce dictateur.

Je ne reçois pas les messages éclairs
Re: Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Non, ce n'est vraiment pas une bonne nouvelle... surtout que dans le contexte actuel, cet homme qui devrait être jugé par la justice ne le sera pas selon moi.... la détresse d'Haiti n'est pas terminé au niveau politique.
Re: Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Haïti
Duvalier de retour en France dès jeudi?
Agence QMI
Sarah-Maude Lefebvre
17/01/2011 12h28
MONTRÉAL - Le séjour en Haïti de l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier pourrait être de courte durée: l’homme de 59 ans est en possession d’un billet de retour pour Paris en date du 20 janvier.
Selon des informations obtenues par l’Agence QMI, «Bébé Doc» a voyagé sous le nom d’emprunt de Dominique Jean-Claude pour se rendre à Port-au-Prince en Haïti.
Celui que l’on soupçonne d’avoir fui Haïti avec des millions de dollars en poche, il y a 25 ans, s’est déplacé en simple classe économique. Son billet a coûté un peu plus de 2000$.
Jean-Claude Duvalier et sa femme n’ont voyagé qu’avec deux bagages pesant 35 kg au total.
Ils ont d’abord voyagé avec Air France de Paris à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe avant de prendre un autre vol pour Port-au-Prince.
Arrivé dans la capitale haïtienne dimanche, M. Duvalier a expliqué aux médias que son retour était motivé par sa volonté d’aider le peuple haïtien. L’ex-dictateur devrait faire part de ses intentions lors d’une conférence de presse lundi.
«Bébé Doc» a succédé à son père à la présidence d’Haïti en 1971. Il a été chassé du pouvoir en 1986 à la suite d’une révolte populaire. Il vit depuis en France.
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Duvalier de retour en France dès jeudi?
Agence QMI
Sarah-Maude Lefebvre
17/01/2011 12h28
MONTRÉAL - Le séjour en Haïti de l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier pourrait être de courte durée: l’homme de 59 ans est en possession d’un billet de retour pour Paris en date du 20 janvier.
Selon des informations obtenues par l’Agence QMI, «Bébé Doc» a voyagé sous le nom d’emprunt de Dominique Jean-Claude pour se rendre à Port-au-Prince en Haïti.
Celui que l’on soupçonne d’avoir fui Haïti avec des millions de dollars en poche, il y a 25 ans, s’est déplacé en simple classe économique. Son billet a coûté un peu plus de 2000$.
Jean-Claude Duvalier et sa femme n’ont voyagé qu’avec deux bagages pesant 35 kg au total.
Ils ont d’abord voyagé avec Air France de Paris à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe avant de prendre un autre vol pour Port-au-Prince.
Arrivé dans la capitale haïtienne dimanche, M. Duvalier a expliqué aux médias que son retour était motivé par sa volonté d’aider le peuple haïtien. L’ex-dictateur devrait faire part de ses intentions lors d’une conférence de presse lundi.
«Bébé Doc» a succédé à son père à la présidence d’Haïti en 1971. Il a été chassé du pouvoir en 1986 à la suite d’une révolte populaire. Il vit depuis en France.
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Re: Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Comme il n'y a pas de justice pour ce genre d'hommes, il ne reste plus que la justice du peuple. À eux d'y voir un fois pour toute.
À quoi sert les lois lorsqu'il n'y a pas de JUSTICE ??
Re: Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Publié le 18 janvier 2011 à 10h36 | Mis à jour à 13h54
Duvalier quitte son hôtel sous escorte policière

Caroline Touzin, envoyée spéciale
La Presse
(Port-au-Prince) L'ex-dictateur Jean-Claude Duvalier a quitté l'hôtel Karibe sous haute surveillance policière peu après midi aujourd'hui à Pétionville.
L'ancien président «à vie» a descendu les marches du lobby en tenant fermement la main de sa conjointe, Véronique Roy. Cette dernière portait des lunettes fumées. «Bébé Doc» n'était pas menotté. Il portait un veston bleu foncé et une cravate d'un bleu plus pâle.
L'homme de 59 ans a salué la foule sous les applaudissements nourris de quelques dizaines de partisans présents.
«Arrêtez Préval», ont scandé les Duvaliéristes. «La supposée dictature de Duvalier était mieux que la démocratie actuelle», a dit à La Presse Lydevic Lamisère, fébrile.
Plus tôt ce matin, un avocat très connu en Haïti, Reynold Georges, a débarqué à l'hôtel à la demande de «Bébé Doc». «Jean-Claude vient de m'appeler. Il m'a demandé de venir pour lui prodiguer des conseils juridiques. Je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant», a-t-il dit aux nombreux journalistes locaux et internationaux massés devant le lobby.
Le commissaire de police de Pétionville, Vanel Lacroix, était aussi sur place. Il a quitté vers 10h sans faire de commentaires.
Jean-Claude Duvalier, surnommé «Bébé Doc», est rentré au pays dimanche en début de soirée, après 25 ans d'exil.
Le premier ministre d'Haïti, Jean-Max Bellerive, s'est dit mal à l'aise de la présence de l'ex-dictateur, lundi soir, en marge d'une conférence de presse. «Il y a des processus judiciaires qui impliquent l'État haïtien et M. Duvalier pour une histoire d'argent. Il y a des processus internationaux, il y a des processus en Haïti. Je répète, nous ne sommes pas à l'aise», a-t-il dit au Nouvelliste, quotidien d'Haïti.
M. Duvalier, 59 ans, s'est borné jusqu'à présent à déclarer qu'il était venu «pour aider» les Haïtiens après le tremblement de terre qui a dévasté le pays il y a tout juste un an.
Il est rendu responsable par des organisations internationales de défense des droits de l'homme de la mort de milliers d'opposants durant son régime. L'ex-dictateur a également été accusé de détournements de fonds pendant l'exercice de son pouvoir de 1971 à 1986. Il a tenté de s'opposer en Suisse au renvoi par ce pays de fonds lui appartenant à destination d'Haïti.
Des experts des droits de l'homme de l'ONU examinent actuellement la possibilité que les autorités haïtiennes poursuivent «Bébé Doc» en justice, a indiqué à Genève le Haut commissariat aux droits de l'homme.
Sa réapparition en Haïti a fait resurgir «toutes les questions le concernant» ainsi que «l'impunité et la responsabilité autour de lui», a expliqué le porte-parole de la Haut commissaire, Rupert Colville.
«Bébé Doc» a reçu un accueil enthousiaste dimanche soir de ses partisans, dans un pays dont la moitié de la population n'était pas née quand il a été renversé.
Ces derniers ont promis de protester devant le Palais de justice si l'ancien président était effectivement arrêté.
Le retour de l'ex-dictateur survient en pleine crise politique en Haïti près de deux mois après des élections présidentielles dont les résultats n'ont toujours pas été officiellement proclamés. Selon une mission d'enquête de l'Organisation des États américains (OEA), le candidat choisi par le président sortant René Préval pour lui succéder, Jude Célestin, est arrivé troisième de la course et doit donc être exclu du second tour, contrairement aux résultats préliminaires qui l'ont placé en deuxième position.
M. Préval, qui doit quitter le pouvoir en principe le 7 février, n'a pas encore réagi aux conclusions de l'OEA.
- Avec AFP
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Duvalier quitte son hôtel sous escorte policière

Caroline Touzin, envoyée spéciale
La Presse
(Port-au-Prince) L'ex-dictateur Jean-Claude Duvalier a quitté l'hôtel Karibe sous haute surveillance policière peu après midi aujourd'hui à Pétionville.
L'ancien président «à vie» a descendu les marches du lobby en tenant fermement la main de sa conjointe, Véronique Roy. Cette dernière portait des lunettes fumées. «Bébé Doc» n'était pas menotté. Il portait un veston bleu foncé et une cravate d'un bleu plus pâle.
L'homme de 59 ans a salué la foule sous les applaudissements nourris de quelques dizaines de partisans présents.
«Arrêtez Préval», ont scandé les Duvaliéristes. «La supposée dictature de Duvalier était mieux que la démocratie actuelle», a dit à La Presse Lydevic Lamisère, fébrile.
Plus tôt ce matin, un avocat très connu en Haïti, Reynold Georges, a débarqué à l'hôtel à la demande de «Bébé Doc». «Jean-Claude vient de m'appeler. Il m'a demandé de venir pour lui prodiguer des conseils juridiques. Je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant», a-t-il dit aux nombreux journalistes locaux et internationaux massés devant le lobby.
Le commissaire de police de Pétionville, Vanel Lacroix, était aussi sur place. Il a quitté vers 10h sans faire de commentaires.
Jean-Claude Duvalier, surnommé «Bébé Doc», est rentré au pays dimanche en début de soirée, après 25 ans d'exil.
Le premier ministre d'Haïti, Jean-Max Bellerive, s'est dit mal à l'aise de la présence de l'ex-dictateur, lundi soir, en marge d'une conférence de presse. «Il y a des processus judiciaires qui impliquent l'État haïtien et M. Duvalier pour une histoire d'argent. Il y a des processus internationaux, il y a des processus en Haïti. Je répète, nous ne sommes pas à l'aise», a-t-il dit au Nouvelliste, quotidien d'Haïti.
M. Duvalier, 59 ans, s'est borné jusqu'à présent à déclarer qu'il était venu «pour aider» les Haïtiens après le tremblement de terre qui a dévasté le pays il y a tout juste un an.
Il est rendu responsable par des organisations internationales de défense des droits de l'homme de la mort de milliers d'opposants durant son régime. L'ex-dictateur a également été accusé de détournements de fonds pendant l'exercice de son pouvoir de 1971 à 1986. Il a tenté de s'opposer en Suisse au renvoi par ce pays de fonds lui appartenant à destination d'Haïti.
Des experts des droits de l'homme de l'ONU examinent actuellement la possibilité que les autorités haïtiennes poursuivent «Bébé Doc» en justice, a indiqué à Genève le Haut commissariat aux droits de l'homme.
Sa réapparition en Haïti a fait resurgir «toutes les questions le concernant» ainsi que «l'impunité et la responsabilité autour de lui», a expliqué le porte-parole de la Haut commissaire, Rupert Colville.
«Bébé Doc» a reçu un accueil enthousiaste dimanche soir de ses partisans, dans un pays dont la moitié de la population n'était pas née quand il a été renversé.
Ces derniers ont promis de protester devant le Palais de justice si l'ancien président était effectivement arrêté.
Le retour de l'ex-dictateur survient en pleine crise politique en Haïti près de deux mois après des élections présidentielles dont les résultats n'ont toujours pas été officiellement proclamés. Selon une mission d'enquête de l'Organisation des États américains (OEA), le candidat choisi par le président sortant René Préval pour lui succéder, Jude Célestin, est arrivé troisième de la course et doit donc être exclu du second tour, contrairement aux résultats préliminaires qui l'ont placé en deuxième position.
M. Préval, qui doit quitter le pouvoir en principe le 7 février, n'a pas encore réagi aux conclusions de l'OEA.
- Avec AFP
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Re: Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Caraïbes
Haïti refuse de renouveler le passeport de l'ancien président Aristide
Agence France-Presse
18/01/2011 14h34

MIAMI - L'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide, exilé en Afrique du Sud, a tenté d'obtenir un nouveau passeport des autorités de son pays pour retourner en Haïti mais sa demande a été rejetée, a affirmé mardi un avocat suivant le dossier de près.
M. Aristide, qui a quitté le pouvoir en 2004 suite à un coup d'État, «a demandé un renouvellement de son passeport», afin de pouvoir retourner en Haïti, a indiqué l'avocat, Brian Concannon.
«Le gouvernement haïtien s'est opposé à ce renouvellement», a ajouté Me Concannon, en outre directeur de l'Institut pour la Justice et la Démocratie en Haïti, basé à Boston (nord-est des États-Unis).
«Aristide a le droit de retourner dans son pays, mais on lui interdit (..). Aux dernières nouvelles, il est en Afrique du Sud sans passeport pour pouvoir revenir», a souligné l'avocat lié à l'ancien président.
L'avocat de M. Aristide à Miami, Ira Kurzban, président de ce même Institut pour la Justice et la Démocratie en Haïti, n'a pas répondu aux demandes d'entretien formulées par l'AFP.
Dimanche, l'ex-dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier, alias «Baby Doc», est retourné dans son pays à la surprise générale, après 25 ans d'exil en France.
Il devait répondre mardi à la justice haïtienne.
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Haïti refuse de renouveler le passeport de l'ancien président Aristide
Agence France-Presse
18/01/2011 14h34

MIAMI - L'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide, exilé en Afrique du Sud, a tenté d'obtenir un nouveau passeport des autorités de son pays pour retourner en Haïti mais sa demande a été rejetée, a affirmé mardi un avocat suivant le dossier de près.
M. Aristide, qui a quitté le pouvoir en 2004 suite à un coup d'État, «a demandé un renouvellement de son passeport», afin de pouvoir retourner en Haïti, a indiqué l'avocat, Brian Concannon.
«Le gouvernement haïtien s'est opposé à ce renouvellement», a ajouté Me Concannon, en outre directeur de l'Institut pour la Justice et la Démocratie en Haïti, basé à Boston (nord-est des États-Unis).
«Aristide a le droit de retourner dans son pays, mais on lui interdit (..). Aux dernières nouvelles, il est en Afrique du Sud sans passeport pour pouvoir revenir», a souligné l'avocat lié à l'ancien président.
L'avocat de M. Aristide à Miami, Ira Kurzban, président de ce même Institut pour la Justice et la Démocratie en Haïti, n'a pas répondu aux demandes d'entretien formulées par l'AFP.
Dimanche, l'ex-dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier, alias «Baby Doc», est retourné dans son pays à la surprise générale, après 25 ans d'exil en France.
Il devait répondre mardi à la justice haïtienne.
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Re: Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Publié le 18 janvier 2011 à 07h15 | Mis à jour à 07h15
L'impunité
Agnès Gruda
La Presse
Au cours de la dernière décennie, de nombreux dictateurs ont dû faire face à la justice. C'est le cas de l'Argentin Jorge Videla et du Péruvien Alberto Fujimori. Slobodan Milosevic est mort pendant son interminable procès. Augusto Pinochet n'a pas été jugé, mais il a fini sa vie avec la justice à ses trousses.
Exception faite d'une tentative de poursuite avortée en France et de quelques démêlés avec la Suisse, qui a gelé l'argent qu'il avait volé à son peuple, Jean-Claude Duvalier, lui, a vécu un exil pépère, loin des juges et des tribunaux.
Pourtant, les raisons de le traduire en justice ne manquent pas. Bébé Doc a sur la conscience le sang d'au moins 30 000 de ses concitoyens. Et sa dictature était si efficace que de nombreux cas de disparition et d'exécution sommaire restent non documentés jusqu'à aujourd'hui.
Il lui fallait une bonne dose de culot pour débarquer à Port-au-Prince, dimanche, et annoncer qu'il s'en venait aider son pays. Après un séisme, un ouragan et une épidémie de choléra, Haïti n'avait vraiment pas besoin de ça. En réalité, le retour du dictateur ne fait qu'exacerber la crise politique dans laquelle est plongé le pays depuis l'élection du mois de novembre. Ne serait-ce que par toutes les hypothèses que soulève son geste inattendu.
Parmi les scénarios évoqués depuis dimanche, le plus fréquent voit dans le retour de Duvalier la main du président René Préval, qui aurait organisé une manoeuvre de diversion dans l'espoir d'assurer la survie de son régime. D'autres avancent l'hypothèse d'un plan plus machiavélique, qui chercherait à plonger le pays dans le chaos pour justifier sa mise en tutelle internationale. D'autres, enfin, croient que Jean-Claude Duvalier est rentré de son propre chef, peut-être pour régler ses problèmes financiers, en misant sur la faiblesse d'un État qui n'aurait pas les moyens de le poursuivre.
Au moment d'écrire ces lignes, il était impossible d'avancer une explication un tant soit peu convaincante. Mais il était tout aussi difficile de croire que l'ancien dictateur ait pu quitter la France et débarquer en Haïti sans bénéficier de quelques complicités, à Paris ou à Port-au-Prince. Difficile, aussi, d'imaginer qu'il aurait pris ce risque sans avoir été assuré de pouvoir échapper à la justice.
Inconnu de plus de la moitié des Haïtiens, trop jeunes pour avoir vécu sous son règne, Bébé Doc n'a pas des tonnes de partisans chez lui. En revanche, son retour dans son pays natal, même s'il ne devait durer que quelques jours, pourrait ouvrir la porte à un autre exilé, infiniment plus populaire: Jean-Bertrand Aristide.
«On est en train de réunir tous les ingrédients pour un affrontement inter-haïtien», se désolait hier le journaliste montréalais d'origine haïtienne Pierre-Michel Bolivard.
Pourquoi le gouvernement haïtien n'a-t-il jamais intenté de poursuites contre Bébé Doc? Y avait-il une volonté de le garder en réserve de la République? Le cas échéant, qui en profiterait? Son retour relève-t-il d'un mauvais calcul ou d'une sombre machination? Autant de questions sans réponse, pour le moment en tout cas.
Ce qu'on peut déjà conclure, en revanche, c'est qu'il y a un prix à l'impunité. Tant qu'ils n'ont pas été jugés, les anciens tyrans gardent leur capacité de nuire. Avis aux Tunisiens, qui viennent de voir s'envoler leur dernier dictateur...
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L'impunité
Agnès Gruda
La Presse
Au cours de la dernière décennie, de nombreux dictateurs ont dû faire face à la justice. C'est le cas de l'Argentin Jorge Videla et du Péruvien Alberto Fujimori. Slobodan Milosevic est mort pendant son interminable procès. Augusto Pinochet n'a pas été jugé, mais il a fini sa vie avec la justice à ses trousses.
Exception faite d'une tentative de poursuite avortée en France et de quelques démêlés avec la Suisse, qui a gelé l'argent qu'il avait volé à son peuple, Jean-Claude Duvalier, lui, a vécu un exil pépère, loin des juges et des tribunaux.
Pourtant, les raisons de le traduire en justice ne manquent pas. Bébé Doc a sur la conscience le sang d'au moins 30 000 de ses concitoyens. Et sa dictature était si efficace que de nombreux cas de disparition et d'exécution sommaire restent non documentés jusqu'à aujourd'hui.
Il lui fallait une bonne dose de culot pour débarquer à Port-au-Prince, dimanche, et annoncer qu'il s'en venait aider son pays. Après un séisme, un ouragan et une épidémie de choléra, Haïti n'avait vraiment pas besoin de ça. En réalité, le retour du dictateur ne fait qu'exacerber la crise politique dans laquelle est plongé le pays depuis l'élection du mois de novembre. Ne serait-ce que par toutes les hypothèses que soulève son geste inattendu.
Parmi les scénarios évoqués depuis dimanche, le plus fréquent voit dans le retour de Duvalier la main du président René Préval, qui aurait organisé une manoeuvre de diversion dans l'espoir d'assurer la survie de son régime. D'autres avancent l'hypothèse d'un plan plus machiavélique, qui chercherait à plonger le pays dans le chaos pour justifier sa mise en tutelle internationale. D'autres, enfin, croient que Jean-Claude Duvalier est rentré de son propre chef, peut-être pour régler ses problèmes financiers, en misant sur la faiblesse d'un État qui n'aurait pas les moyens de le poursuivre.
Au moment d'écrire ces lignes, il était impossible d'avancer une explication un tant soit peu convaincante. Mais il était tout aussi difficile de croire que l'ancien dictateur ait pu quitter la France et débarquer en Haïti sans bénéficier de quelques complicités, à Paris ou à Port-au-Prince. Difficile, aussi, d'imaginer qu'il aurait pris ce risque sans avoir été assuré de pouvoir échapper à la justice.
Inconnu de plus de la moitié des Haïtiens, trop jeunes pour avoir vécu sous son règne, Bébé Doc n'a pas des tonnes de partisans chez lui. En revanche, son retour dans son pays natal, même s'il ne devait durer que quelques jours, pourrait ouvrir la porte à un autre exilé, infiniment plus populaire: Jean-Bertrand Aristide.
«On est en train de réunir tous les ingrédients pour un affrontement inter-haïtien», se désolait hier le journaliste montréalais d'origine haïtienne Pierre-Michel Bolivard.
Pourquoi le gouvernement haïtien n'a-t-il jamais intenté de poursuites contre Bébé Doc? Y avait-il une volonté de le garder en réserve de la République? Le cas échéant, qui en profiterait? Son retour relève-t-il d'un mauvais calcul ou d'une sombre machination? Autant de questions sans réponse, pour le moment en tout cas.
Ce qu'on peut déjà conclure, en revanche, c'est qu'il y a un prix à l'impunité. Tant qu'ils n'ont pas été jugés, les anciens tyrans gardent leur capacité de nuire. Avis aux Tunisiens, qui viennent de voir s'envoler leur dernier dictateur...
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Re: Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil
Publié le 19 janvier 2011 à 00h00 | Mis à jour à 00h00
Duvalier ou comment le faire condamner
Yves Boisvert
La Presse
Il ne faut pas penser que Jean-Claude Duvalier est accusé au sens où on l'entend ici. Son dossier est entre les mains d'un juge d'instruction, qui éventuellement déposera peut-être des accusations pour corruption.
Déjà, un certain brouillard juridique entoure cette affaire. On reproche essentiellement deux types de crimes à Duvalier à titre d'ancien président d'Haïti. D'abord, une série d'assassinats politiques, d'emprisonnements illégaux, de séances de torture. Ensuite, d'avoir volé des centaines de millions de dollars à son pays.
Premier problème: le droit pénal haïtien prévoit des prescriptions - délai maximal au-delà duquel on ne peut poursuivre un individu. Dans le cas de Duvalier, ses crimes remontent à plus de 25 ans et seraient donc «prescrits».
Deuxième problème: les assassinats politiques et autres exactions de sa police entrent dans la catégorie des crimes contre l'humanité. On pourrait donc traduire Duvalier devant la Cour pénale internationale. Mais celle-ci ne couvre que les crimes commis depuis sa fondation, en 2002... et Haïti n'est pas membre de la CPI.
Il n'y a pas rien à faire pour autant, loin de là.
***
Brian Concannon, avocat américain, a vécu de 1995 à 2004 en Haïti, où il travaillait pour le Bureau des avocats internationaux, un organisme mis sur pied pour soutenir les efforts judiciaires de l'État haïtien sous Jean-Bertrand Aristide.
Selon lui, il y a amplement de quoi arrêter et faire accuser Duvalier immédiatement. Pour vol autant que pour crimes contre l'humanité.
«Déjà, une firme de comptables américaine a examiné les documents de l'État haïtien en 1994 et mis en évidence des détournements de fonds massifs, de l'ordre de plusieurs centaines de millions de dollars, seulement pour les quatre dernières années de pouvoir de Duvalier (1982-1986), dit-il, joint à Boston. Ces détournements étaient généralement très évidents. Il s'agissait de chèques faits à un hôpital ou à une oeuvre de charité, puis envoyés à la femme de Duvalier. Il n'y avait rien de très compliqué à trouver. Ensuite, l'argent a été dispersé dans des comptes à l'étranger - aux Bahamas, en Suisse et dans des paradis fiscaux.»
Les détournements de fonds de Bébé Doc vont de 100 à 900 millions, selon les estimations. On n'en a pas retrouvé des masses, une portion gigantesque ayant servi à payer le train de vie extravagant de la famille.
Mais dès le départ des Duvalier, en 1986, l'État haïtien a engagé des poursuites en Suisse et réussi à bloquer le compte de la famille, qui contenait 5,7 millions de dollars américains. On soutenait que ces sommes étaient de provenance criminelle. Des tribunaux ont donné raison à Haïti mais, l'hiver dernier, le Tribunal fédéral, plus haute instance judiciaire suisse, a cassé ces décisions et ordonné que l'argent soit redonné à Duvalier.
L'État suisse a réagi en votant en 2010 la Loi fédérale sur la restitution des valeurs patrimoniales d'origine illicite de personnes politiquement exposées, surnommée la Lex Duvalier.
Cette loi, qui entre en vigueur le 1er février, aura pratiquement pour effet d'annuler le jugement. Elle permettra de confisquer les biens et de les rendre au pays spolié.
Comme des poursuites ont été engagées avant la fin du délai de prescription, on peut encore accuser Duvalier de divers crimes financiers en vertu du droit haïtien, selon Me Concannon.
***
Par ailleurs, le droit international reconnaît que les crimes contre l'humanité sont imprescriptibles. On a vu plusieurs États latino-américains appliquer ce principe contre d'ex-dirigeants militaires après le renversement de dictatures, même si rien dans leur droit interne ne le prévoyait explicitement.
Il reviendrait donc aux tribunaux haïtiens de reconnaître ce principe, dans la mesure où l'on monterait un dossier - ce qui sera plus compliqué que pour les crimes financiers, mais très faisable vu le nombre de victimes et de témoins encore vivants. Qu'est-ce qu'un crime contre l'humanité? Une «violation délibérée et ignominieuse des droits fondamentaux». Ce qu'on sait des années Duvalier répond parfaitement à cette définition.
Le système judiciaire haïtien, déjà délabré avant le tremblement de terre, est-il capable de s'attaquer à cette tâche? Brian Concannon pense que oui. Lui et d'autres ont aidé les procureurs haïtiens à faire condamner 53 personnes pour le massacre de Raboteau, en 2004. Au moins 26 personnes avaient été assassinées par des milices à la solde du général Raoul Cédras, en 1994, dans ce quartier des Gonaïves.
En 2005, la Cour suprême haïtienne avait cependant annulé la peine de prison de tous ceux qui avaient été détenus...
Malgré tout, on ne peut pas accepter qu'un symbole vivant du despotisme échappe à la responsabilité pénale à la barbe des organisations internationales. On l'a laissé tranquille depuis trop longtemps déjà en France. On ne sait pas comment finira cette instruction, mais c'est un premier pas, enfin.
On lui souhaite l'emprisonnement pour le reste de sa «présidence à vie».
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Duvalier ou comment le faire condamner
Yves Boisvert
La Presse
Il ne faut pas penser que Jean-Claude Duvalier est accusé au sens où on l'entend ici. Son dossier est entre les mains d'un juge d'instruction, qui éventuellement déposera peut-être des accusations pour corruption.
Déjà, un certain brouillard juridique entoure cette affaire. On reproche essentiellement deux types de crimes à Duvalier à titre d'ancien président d'Haïti. D'abord, une série d'assassinats politiques, d'emprisonnements illégaux, de séances de torture. Ensuite, d'avoir volé des centaines de millions de dollars à son pays.
Premier problème: le droit pénal haïtien prévoit des prescriptions - délai maximal au-delà duquel on ne peut poursuivre un individu. Dans le cas de Duvalier, ses crimes remontent à plus de 25 ans et seraient donc «prescrits».
Deuxième problème: les assassinats politiques et autres exactions de sa police entrent dans la catégorie des crimes contre l'humanité. On pourrait donc traduire Duvalier devant la Cour pénale internationale. Mais celle-ci ne couvre que les crimes commis depuis sa fondation, en 2002... et Haïti n'est pas membre de la CPI.
Il n'y a pas rien à faire pour autant, loin de là.
***
Brian Concannon, avocat américain, a vécu de 1995 à 2004 en Haïti, où il travaillait pour le Bureau des avocats internationaux, un organisme mis sur pied pour soutenir les efforts judiciaires de l'État haïtien sous Jean-Bertrand Aristide.
Selon lui, il y a amplement de quoi arrêter et faire accuser Duvalier immédiatement. Pour vol autant que pour crimes contre l'humanité.
«Déjà, une firme de comptables américaine a examiné les documents de l'État haïtien en 1994 et mis en évidence des détournements de fonds massifs, de l'ordre de plusieurs centaines de millions de dollars, seulement pour les quatre dernières années de pouvoir de Duvalier (1982-1986), dit-il, joint à Boston. Ces détournements étaient généralement très évidents. Il s'agissait de chèques faits à un hôpital ou à une oeuvre de charité, puis envoyés à la femme de Duvalier. Il n'y avait rien de très compliqué à trouver. Ensuite, l'argent a été dispersé dans des comptes à l'étranger - aux Bahamas, en Suisse et dans des paradis fiscaux.»
Les détournements de fonds de Bébé Doc vont de 100 à 900 millions, selon les estimations. On n'en a pas retrouvé des masses, une portion gigantesque ayant servi à payer le train de vie extravagant de la famille.
Mais dès le départ des Duvalier, en 1986, l'État haïtien a engagé des poursuites en Suisse et réussi à bloquer le compte de la famille, qui contenait 5,7 millions de dollars américains. On soutenait que ces sommes étaient de provenance criminelle. Des tribunaux ont donné raison à Haïti mais, l'hiver dernier, le Tribunal fédéral, plus haute instance judiciaire suisse, a cassé ces décisions et ordonné que l'argent soit redonné à Duvalier.
L'État suisse a réagi en votant en 2010 la Loi fédérale sur la restitution des valeurs patrimoniales d'origine illicite de personnes politiquement exposées, surnommée la Lex Duvalier.
Cette loi, qui entre en vigueur le 1er février, aura pratiquement pour effet d'annuler le jugement. Elle permettra de confisquer les biens et de les rendre au pays spolié.
Comme des poursuites ont été engagées avant la fin du délai de prescription, on peut encore accuser Duvalier de divers crimes financiers en vertu du droit haïtien, selon Me Concannon.
***
Par ailleurs, le droit international reconnaît que les crimes contre l'humanité sont imprescriptibles. On a vu plusieurs États latino-américains appliquer ce principe contre d'ex-dirigeants militaires après le renversement de dictatures, même si rien dans leur droit interne ne le prévoyait explicitement.
Il reviendrait donc aux tribunaux haïtiens de reconnaître ce principe, dans la mesure où l'on monterait un dossier - ce qui sera plus compliqué que pour les crimes financiers, mais très faisable vu le nombre de victimes et de témoins encore vivants. Qu'est-ce qu'un crime contre l'humanité? Une «violation délibérée et ignominieuse des droits fondamentaux». Ce qu'on sait des années Duvalier répond parfaitement à cette définition.
Le système judiciaire haïtien, déjà délabré avant le tremblement de terre, est-il capable de s'attaquer à cette tâche? Brian Concannon pense que oui. Lui et d'autres ont aidé les procureurs haïtiens à faire condamner 53 personnes pour le massacre de Raboteau, en 2004. Au moins 26 personnes avaient été assassinées par des milices à la solde du général Raoul Cédras, en 1994, dans ce quartier des Gonaïves.
En 2005, la Cour suprême haïtienne avait cependant annulé la peine de prison de tous ceux qui avaient été détenus...
Malgré tout, on ne peut pas accepter qu'un symbole vivant du despotisme échappe à la responsabilité pénale à la barbe des organisations internationales. On l'a laissé tranquille depuis trop longtemps déjà en France. On ne sait pas comment finira cette instruction, mais c'est un premier pas, enfin.
On lui souhaite l'emprisonnement pour le reste de sa «présidence à vie».
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