FTQ exige une commission d'enquête

Votre tribune, la parole est à vous! Débattez d'idées, d'opinions, de sujets chauds de l'actualité ... bref place aux discussions.
Répondre
Avatar de l’utilisateur
Kitsy
Magicien des Mots
Messages : 4725
Inscription : ven. août 20, 2010 9:12 pm

FTQ exige une commission d'enquête

Message par Kitsy »

La FTQ exige enfin une commission d'enquête publique

reste a Voir Jean Charest seul dans son coin sa réaction :dpop:

http://www.cyberpresse.ca/dossiers/cris ... nquete.php" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Kitsy
Magicien des Mots
Messages : 4725
Inscription : ven. août 20, 2010 9:12 pm

Re: FTQ exige une commission d'enquête

Message par Kitsy »

http://www.lesaffaires.com/secteurs-d-a ... que/520610" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: FTQ exige une commission d'enquête

Message par Anya »

Opinion
Excuses et commission d'enquête
Stéphane Gendron
Collaboration spéciale
16/11/2010 04h01

L'ADQ a frappé fort en fin de semaine. Aussi fort que les clips à Dumont quand celuici était chef d'un parti qui - faut-il s'en étonner - s'est enfoncé un peu plus creux dans son amateurisme. Le problème avec les insultes de Deltell, c'est qu'elles ont été proférées à l'extérieur du Parlement. Le chef des scouts ne bénéficie donc pas de l'immunité parlementaire, une immunité dont se sert régulièrement Pauline Marois pour dire des niaiseries et lancer des accusations gratuites.

Personnellement, j'ai déjà insulté le premier ministre Charest. C'était à l'époque où je rugissais comme un jeune étalon dans l'univers des communications. Mis en demeure de me rétracter, je l'ai fait. Maturité oblige, l'avenir m'a appris que les insultes et les accusations gratuites ne font jamais avancer un débat qui doit se situer au niveau des idées. Deltell aurait dû comprendre ce théorème, lui qui est issu des médias et qui dirige aujourd'hui un parti politique. Maintenant, Deltell refuse de s'excuser, un peu comme sa Majesté Labeaume refuse de le faire après avoir insulté l'ensemble de sa fonction publique en les traitant tous de pleutres et d'incompétents. Deltell finira bien par comprendre qu'un jugement en faveur de Charest n'aura d'autre effet que de détruire potentiellement sa formation politique. Gageons que l'ADQ devra se mettre alors sous la protection de la loi sur la faillite et deviendra vite insolvable.

Commission inutile

Certains diront que je suis le seul commentateur à refuser une enquête publique sur l'industrie de la construction. Je l'assume. Une commission est inutile et représente une pure perte de temps et d'argent. Qu'on se souvienne de la

CECO des années 70 - qui s'est éternisée jusque dans les années 80 et qui devait justement faire la lumière sur le crime organisé. On en était rendu à aborder la question de la viande avariée, des frères Dubois, de la mafia, des Hells Angels, du blanchiment d'argent, de la prostitution, et j'en passe. Bref, un bar ouvert qui n'a rien donné. Un éditorial du quotidien Le Soleil réclamait - en 1982 - la fin de ce cirque médiatique où l'intérêt de la justice n'était aucunement servi. L'histoire nous enseigne que Charest a raison de résister à cette revendication de la communauté consanguine des médias. Car ce sont eux et eux seuls qui poussent et alimentent la population vers cette revendication loufoque. Imaginez le pactole financier que les médias en tireraient une fois la commission mise sur pied ! Une véritable mine d'or pour se faire écoeurer à tous les instants dans le ridicule des chaînes de nouvelles en continu. La Commission Gomery a-t-elle permis un assainissement de la politique fédérale ? Évidemment non, mis à part augmenter le cynisme envers l'institution et les politiciens. C'est cher payé pour engraisser des avocats et quelques commentateurs démagogues.

Escouades policières

La seule façon de lutter contre le crime organisé, c'est de créer des escouades policières, et de tenir des procès comme ce fut le cas avec l'opération Printemps 2001, l'escouade Carcajou et l'Opération Colisée. C'est d'ailleurs le mandat de l'escouade Marteau de débusquer les criminels en lien avec la construction et le monde municipal. Jusqu'à ce jour, les résultats de Marteau ne sont pas au rendez-vous. Cette impatience alimentée de façon ridicule par les médias à courte vue devrait tout de même inciter Charest à augmenter le nombre des effectifs consacrés à Marteau. Ainsi, l'opinion publique serait calmée et nous pourrions passer à autre chose et tourner la page.

http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/ste ... 40104.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: FTQ exige une commission d'enquête

Message par Anya »

17 Novembre 2010
17:19 pm, Richard Martineau
Charest et Gendron isolés

Après avoir longtemps combattu l'idée d'une Commission d'enquête sur la construction, la FTQ a changé son pic de bord et en exige maintenant une.

Jean Charest est maintenant isolé dans son coin.

Son unique allié: Stéphane Gendron, qui, dans sa chronique, a écrit que seule la "communauté consanguine des médias" (à laquelle il n'appartient pas, bien sûr, mouton noir qu'il est) veut une Commission, histoire de tirer la vache à lait et de faire du cash...

Euh...

L'Union des municipalités? La FTQ? Le PQ? Québec Solidaire? L'ADQ? La présidente de la CSN? Le président de l'Alliance des policiers provinciaux ? La présidente du Syndicat de la fonction publique ?
Et 80 % de la population?

Ça ne compte pas, ça?

Décidément, plus je lis cet homme, moins je le comprends...

http://martineau.blogue.canoe.ca/2010/1 ... ron_isoles" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: FTQ exige une commission d'enquête

Message par Anya »

Publié le 17 novembre 2010 à 17h49 | Mis à jour à 17h49
Enquête publique: Jean Charest isolé, clame l'opposition
Martin Ouellet
La Presse Canadienne
Québec

Le dos au mur, Jean Charest n'a plus d'autre choix que de déclencher une commission d'enquête publique sur les allégations de corruption, ont clamé mercredi les partis d'opposition à l'Assemblée nationale.

Avec la volte-face de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), le premier ministre a perdu le dernier allié qui lui restait dans le camp opposé à une enquête publique, ont tour à tour fait valoir le Parti Québécois, l'Action démocratique et Québec solidaire.

Le geste inattendu posé par la FTQ a accentué la pression mais n'a pas fait fléchir le premier ministre Charest.

Le gouvernement libéral continue de s'en tenir aux enquêtes policières et administratives en cours, notamment sous l'égide de l'opération Marteau.

En point de presse à l'Assemblée nationale, le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, a lancé un appel à la patience.

«Je pense qu'il faut être patient. C'est ce qu'on demande à la population. Il vaut mieux une enquête bien faite et bien ficelée pour être sûr que l'on a des accusations et des résultats, c'est-à-dire des gens qui sont condamnés», a dit M. Dutil, envoyé au front par le gouvernement pour répondre aux questions des journalistes.

Pour la chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, M. Charest se retrouve aujourd'hui complètement isolé dans son refus de prendre les grands moyens pour faire la lumière sur les liens entre l'industrie de la construction et le financement politique.

La position inébranlable du premier ministre dans ce dossier soulève des questions, a-t-elle fait remarquer.

«Je repose la question: De quoi M. Charest a-t-il peur pour ne pas accepter cette demande qui est en train de devenir unanime?», a-t-elle relevé.

La chef péquiste a invité les «leaders de la société» à se manifester sans relâche aux côtés des partis d'opposition jusqu'à ce que le premier ministre change son fusil d'épaule.

De son côté, la leader parlementaire de l'ADQ, Sylvie Roy, a salué le changement de cap de la FTQ.

Première députée à réclamer une enquête publique, Mme Roy a exhorté le premier ministre «à se rendre à l'évidence» et à déclencher au plus vite la commission d'enquête publique voulue par une écrasante majorité de Québécois.

«J'étais seule à demander une enquête en avril 2009, maintenant le premier ministre est le seul à ne pas vouloir cette commission d'enquête. Je pense qu'il n'a plus le choix. Son dernier allié vient de céder», a-t-elle souligné.

Même constat de la part du co-chef de Québec solidaire, Amir Khadir, fort heureux de la volte-face de la FTQ.

Le peuple québécois, a soutenu le leader de la formation de gauche, demande unanimement au gouvernement Charest de se «rendre à la raison».

De l'avis de M. Khadir, l'enquête doit ratisser plus large que le seul secteur de la construction.

Son mandat, selon lui, doit porter sur «le lien entre l'octroi de contrats par les instances gouvernementales et le financement des partis politiques».

«On parle bien sûr de la construction et de quelques entrepreneurs malhonnêtes mais on parle aussi du génie conseil, dont l'une des principales composantes a admis avoir financé illégalement le Parti libéral, on parle également des places en garderies et d'une série d'allégations qui touchent le monde municipal», a-t-il expliqué.

Le député de Mercier croit que le premier ministre s'entête à refuser la tenue d'une commission d'enquête parce qu'il a les mains liées par les financiers et les collecteurs de fonds qui gravitent autour du Parti libéral.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... cueil_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Mosaii
Illustre Pie
Messages : 257
Inscription : ven. janv. 09, 2009 1:00 pm

Re: FTQ exige une commission d'enquête

Message par Mosaii »

La sortie de la FTQ aujourd hui, de la poudre aux yeux pour les faire bien parraitre, car eux aussi y ont gouter depuis un an, sous diverses accusations, alors il a contacté charest, pis y a dit, on va sortir publiquement, charest a dit pas trouble, ca va redorer votre blason et tu peux être assuré que ca passe pas on est majoritaire, une vraie farce, pis la tout le monde pense que la FTQ veulent une commission d enquête , il savait d avance que ca passerai pas, y a beaucoup trop de monde d impliqué, les pommes pourrissent dans la corruption depuis trop longtemps pour que tout le monde la souhaite vraiment et ca, vous allez le voir avec le prochain gouvernement si charest fini pas décallisser de la, y en aura pas plus de commissions d enquête ca fait trop longtemps que tout le monde se graisse la patte sur le dos des contribuable québécois, et municipal.

Tout le monde fait de l argent avec ce système, qui veut une commission d enquête pour dévoilé ca au grand jour, personne, juste le commun des mortel qui est tanné de voir le monde politique s enrichir sur notre dos, comment pensez vous que Fava en a donné des enveloppe pour toute les contrats reçus.
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: FTQ exige une commission d'enquête

Message par Anya »

Image
YGreck
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: FTQ exige une commission d'enquête

Message par Anya »

Publié le 19 novembre 2010 à 05h00 | Mis à jour le 19 novembre 2010 à 05h00
Casser la peur

Yves Boisvert
La Presse

Pourquoi une commission d'enquête qui ne permet d'arrêter personne quand la police enquête? Parce que les commissions d'enquête font parler des témoins, autrement silencieux.

La mafia, toutes les mafias ont une arme commune: la peur. J'ai vu l'autre jour un entrepreneur en construction me raconter en tremblant comment on a tenté de l'extorquer. Comment il en a perdu le sommeil. Comment il en a fait une dépression.

J'ai vu surtout qu'il ne voulait pas en parler. Il veut que ça «sorte», oui, mais il ne veut pas en parler. Lui, il ne «peut» rien dire.

Il ne portera pas plainte à la police. Il pourrait y avoir des représailles. Sa vie pourrait devenir compliquée. Il a peur de mourir.

Mais s'il y avait une commission d'enquête, il pourrait être convoqué à témoigner de force. Il ne serait pas le seul. Et il jouirait d'une immunité de poursuite pour ce qu'il dirait sous serment.

Clément Bousquet, policier retraité de la Sûreté du Québec, a enquêté sur le crime organisé pendant des années. Il a travaillé un peu pour la commission Cliche sur l'industrie de la construction et davantage pour la Commission d'enquête sur le crime organisé (CECO), qui a duré de 1973 à 1980.

M. Bousquet en a assez d'entendre dire qu'une commission d'enquête nuirait au travail policier, ou que les enquêtes policières suffiront à régler les problèmes de collusion. Il pense exactement le contraire. «Je ne le pense pas, en fait, je le sais, je l'ai vécu! La CECO a déstabilisé le crime organisé pour des années.»

J'ai rencontré l'homme de 70 ans hier chez lui. Il accepte qu'on le nomme mais demande qu'on ne montre pas son visage, vu qu'il a infiltré le milieu criminel pendant des années. Il y en a qui ont la mémoire longue.

«Ce n'est pas vrai qu'une commission d'enquête nuirait au travail des policiers, et la CECO l'a démontré. Le crime organisé, c'est particulier. Si j'enquête sur un vol de banque, je n'aurai pas de difficulté à faire parler les témoins. Ils vont me donner des descriptions, ils vont parler. Mais si le propriétaire d'une pizzeria se fait demander 1000$ par semaine par la mafia, si on lui dit qu'on sait où ses enfants vont à l'école, il n'aura pas le goût de parler à la police. Les entrepreneurs qui se font menacer de faire brûler leur équipement ou de se faire battre, ils n'ont pas le goût d'aller parler à la police.»

Là-dessus, il me raconte qu'il fréquentait une pizzeria sur la Rive-Sud. Petit boui-boui de cinq ou six tables. Le propriétaire le convoque un soir. Il pleure comme un enfant. «Ça fait drôle de voir un gros bonhomme de 55 ans qui braille comme ça.» Il venait de se faire dire par deux matamores de payer pour sa protection. Il avait peur de porter plainte officiellement. Bousquet s'est improvisé cuisinier et a attendu la visite des fiers-à-bras. Le restaurateur a dit aux deux mafieux qu'il voulait payer, mais que son «associé» (Bousquet) ne voulait pas. Il demandait qu'on aille le voir dans l'arrière-boutique. Bousquet leur a expliqué deux ou trois trucs de la vie (il garde ses petits secrets de police, voyez-vous). Les gars ne sont plus revenus. «J'aime pas les bandits», conclut-il, encore vibrant.

Mais bon, il n'est pas recommandé de régler tous les problèmes ainsi. La CECO attaquait le problème globalement.

«Personne n'est obligé de collaborer avec la police. La première chose qu'on dit à une personne qu'on arrête, c'est qu'elle a droit au silence, ensuite c'est qu'elle a droit à un avocat, et l'avocat dira au client de ne pas parler. Même chose pour les témoins et les victimes: personne ne peut être forcé de parler. Mais devant une commission d'enquête, oui.

«Si vous saviez le nombre de propriétaires d'entreprises que j'ai réussi à convaincre de venir témoigner à la CECO, vous n'en reviendriez pas. Ils étaient dans leur coin, ils avaient peur. Mais là, ils n'avaient pas le choix, en même temps, ils se sentaient plus en sécurité, ils n'étaient pas isolés, ils étaient nombreux. Ils étaient tout d'un coup enclins à dire des choses. Il n'y a pas eu de représailles dans 99,9% des cas.

«La CECO a carrément déstabilisé le milieu criminel, j'en ai été témoin. Le crime organisé se sentait surveillé, ils étaient moins arrogants, et les gens parlaient plus. Ç'a été un bon nettoyage.»

Une commission d'enquête ne permet d'accuser personne - sauf pour outrage au tribunal, quand un témoin refuse de parler. Mais les informations qui sortent sont très utiles pour les enquêtes policières. La CECO marchait main dans la main avec des policiers sur le terrain: «Il y avait de la collaboration, de l'échange d'informations. C'est pour ça que c'est utile, c'est comme ça qu'on peut comprendre le système.»

Conclusion? L'argument central du gouvernement Charest pour ne pas déclencher d'enquête (la crainte de nuire au travail policier) est contredit par l'histoire de la CECO, qui a mis fin à ses travaux il y a à peine 30 ans.

Reste-t-il une autre objection sérieuse, dans l'état actuel de la chose publique?

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... cueil_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: FTQ exige une commission d'enquête

Message par Anya »

Publié le 19 novembre 2010 à 06h51 | Mis à jour le 19 novembre 2010 à 06h51
Le prix de l'entêtement

Vincent Marissal
La Presse

Comme si le gouvernement québécois n'était pas suffisamment affaibli, voilà qu'un de ses chiens de garde vient de se mordre la queue.

Jacques Duchesneau, celui qui devait prémunir le ministère des Transports contre toute collusion entre gros entrepreneurs pour les ouvrages publics, est à son tour soupçonné d'avoir fait usage du stratagème des prête-noms lors de sa course à la mairie de Montréal en 1998.

Décidément, politique, financement et construction sont trois secteurs indissociables en cette joyeuse époque de scandales à gogo.

M. Duchesneau a nié, bien sûr, mais il se retire le temps de l'enquête sans exiger de rétractation ni menacer de poursuivre son accusateur. Cela ne veut pas dire qu'il est coupable, évidemment, mais il n'a offert hier aucun élément de preuve pour soutenir ses dénégations. Si vous voulez mon avis, il serait étonnant de voir M. Duchesneau revenir à la tête de l'unité anticollusion.

Plutôt embarrassant pour le gouvernement Charest: l'ancien chef de police de Montréal, qui dénonçait l'automne dernier la corruption en politique municipale, est arrivé en grande pompe à Québec (avec un salaire de plus de 200 000$) pour mettre de l'ordre dans les contrats accordés par le ministère des Transports.

C'est précisément en cette autre palpitante journée à l'Assemblée nationale qu'un obscur député libéral, André Drolet, est sorti de nulle part pour menacer Amir Khadir de fouiller dans son passé pour le coincer.

Ah oui, j'oubliais, le président de l'Union des municipalités du Québec, Marc Gascon, a démissionné de son poste. Des allégations touchent Saint-Jérôme, la ville dont il est le maire.

À part ça? Tout va bien, merci, rien pour appeler sa mère. Encore moins pour déclencher une enquête publique, selon le gouvernement Charest.

On évoque souvent les affres de la commission Gomery sur le Parti libéral du Canada pour expliquer l'entêtement de Jean Charest à ne pas déclencher, lui aussi, une enquête publique qui pourrait être dommageable à son parti.

C'est loin d'être farfelu comme analyse, mais cette logique sous-entend que les libéraux fédéraux s'en seraient beaucoup mieux sortis si Paul Martin n'avait pas ordonné une commission d'enquête.

Pas si sûr. La pression était forte aussi sur Paul Martin, rappelez-vous, et les partis de l'opposition étaient sur le sentier de la guerre, le couteau entre les dents, bien décidés à achever l'ennemi blessé.

De plus, après le rapport de la vérificatrice générale, le génie était sorti de la bouteille et tous les journalistes d'enquête étaient sur la piste des commandites.

Il serait vraisemblablement arrivé à Paul Martin ce qui est en train d'arriver à Jean Charest. Une longue, très longue série de mauvaises nouvelles et de révélations-chocs, égrainées dans le désordre le plus complet.

Enquête publique ou pas, le réseau libéral provincial est aussi ébranlé que l'était (et que l'est toujours) celui des cousins fédéraux. Le financement sera plus difficile, le recrutement de candidats-vedettes encore plus.

De plus, la mise au ban de Gilles Vaillancourt ne sera pas sans conséquence pour le PLQ. Le clan Vaillancourt, c'est un gros morceau à Laval. Incontournable, en politique, depuis trois décennies. Rappelez-vous que si Laval n'avait pas donné cinq députés libéraux à Jean Charest en 2007, nous aurions eu un gouvernement adéquiste minoritaire. La machine Vaillancourt est suffisamment puissante pour influencer le résultat d'élections cruciales.

Quand Charest aimait les enquêtes publiques

Paul Martin a payé pour sa décision de déclencher une enquête. Jean Charest paye pour son entêtement à ne pas le faire. Morale de l'histoire: il n'y a pas de solution miracle pour les gouvernements embourbés dans les sombres marais de fin de régime.

Il fut un temps pas si lointain, toutefois, où Jean Charest était plus ouvert aux enquêtes publiques.

Au printemps 2002, notamment, Jean Charest, alors chef de l'opposition, avait réclamé haut et fort une commission d'enquête sur l'«affaire Oxygène9», une histoire de lobbyisme qui avait fortement embarrassé le gouvernement de Bernard Landry. M. Charest voulait une enquête publique «pour savoir si c'est érigé en système», une expression que l'on entend souvent ces jours-ci au Québec.

Une fois au pouvoir, en 2005, il avait déclenché une enquête publique sur le fiasco de la Gaspésia. Le gouvernement Charest avait toutefois refusé d'étendre le mandat de la commission à toute l'industrie de la construction, malgré les demandes pressantes en ce sens.

Cette fois-ci, pas d'enquête, point. En reculant un peu dans l'actualité, on constate que Jean Charest répète depuis avril 2009 de laisser la police faire son travail. Son ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, demandait cette semaine aux Québécois de lui donner du temps, mais il y a déjà 20 mois que ce gouvernement nous dit d'attendre la fin des enquêtes de la police et plus de cinq ans qu'il a manqué une belle occasion de soumettre l'ensemble de l'industrie de la construction à une enquête publique.

Du temps, les Québécois en ont déjà donné beaucoup à Jean Charest.

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... tement.php" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: FTQ exige une commission d'enquête

Message par Anya »

Corruption
Denise Bombardier 20 novembre 2010 Québec

Rappel sémantique. Corruption: action de corompre quelqu'un en le soudoyant pour qu'il agisse contre son devoir. Devoir: ce à quoi on est obligé par la loi, la morale. Ajoutons que la corruption, elle, peut être active ou passive, selon que l'on est le corrupteur ou la personne corrompue.

Les événements actuels qui s'empilent jour après jour à la suite des révélations de gens qui soudain font leur devoir de gré ou de force créent un climat si délétère qu'il contamine les esprits, même les plus rationnels. Entre la pétition pour obtenir la tête du premier ministre, les demandes de l'opposition de mettre en tutelle la Ville de Laval, les accusations de corruption qu'il faudra bien prouver devant les tribunaux, les rumeurs urbaines, les délations, les commentaires empreints de cynisme dans tous les médias, comment départager les choses?

Ainsi donc, non seulement le magazine Maclean's tant décrié aurait eu raison, mais ses textes apparaissent aujourd'hui modérés en référence aux nouvelles allégations. Ne fallait-il pas plutôt écrire que le Québec se classe parmi les sociétés occidentales les plus corrompues et, en ce sens, se compare davantage aux pays africains ou à l'Italie de Berlusconi qu'aux démocraties «normales»? À entendre les hurlements de l'extrême gauche populiste, qui rêve du grand soir où Jean Charest sera expulsé par des foules en délire, l'on se demande si un sursaut démocratique va apparaître.

Dans notre système, un premier ministre qui n'a pas violé la loi et les règles de sa fonction démissionne s'il y consent ou bien quitte le pouvoir si son parti est renversé après une élection. En démocratie, la patience est donc de mise et les institutions ne sautent pas tel un bouchon de liège selon l'humeur de l'opinion publique, aussi massacrante soit-elle.

Il en va de même de la mise en tutelle des villes. La chef de l'opposition péquiste sait très bien qu'on ne dispose pas d'une autorité municipale à la première allégation de malversations. La tutelle exige des accusations plus probantes. Ce qui, dans le cas de Laval, ne saurait sans doute pas tarder. Le climat hystérique qui règne à l'Assemblée nationale des deux côtés de la Chambre dénote une absence de prudence et de dignité élémentaires. On ne joue pas avec les institutions politiques sans risque de conséquences graves pour le bien commun.

La chef du PQ, grisée par l'insatisfaction populaire à l'endroit du gouvernement, propose maintenant un vote de censure contre le parti au pouvoir à moins que d'ici mercredi prochain le premier ministre, cédant enfin à la pression de la majorité des Québécois, consente à créer une commission d'enquête. Ces manoeuvres seront sans effet, car le gouvernement majoritaire renversera la motion et l'on doute fort que Jean Charest accepte de changer son fusil d'épaule. Il semble bien que son impopularité quasi générale ne l'impressionne guère, convaincu qu'il est du danger politique que représenterait une pareille commission. Il semble déterminé à perdre les prochaines élections plutôt que de vivre les affres d'un quasi-tribunal où son parti d'abord, mais bien d'autres institutions aussi, subirait les assauts de témoins plus ou moins crédibles prêts à éclabousser les uns et les autres pour se disculper.

Est-ce pour protéger le Parti libéral et ses partisans ou pour mettre le Québec en entier à l'abri d'un déshabillage en règle que le premier ministre résiste avec tant d'acharnement? Avouons que l'on a rarement vu un politicien aussi décrié par l'opinion publique prendre de front l'écrasante majorité de ses concitoyens. Faudra-t-il, au-delà de l'entêtement, disserter sur le mystère Charest, un homme seul contre tous?

La commission d'enquête apparaît désormais comme un deus ex machina. Pourtant, l'histoire de ces commissions — on a la mémoire courte — ne semble pas glorieuse. Peu de mises en accusation, beaucoup de conclusions en queue de poisson et le tout au prix de centaines de millions de dollars en fonds publics. Dans le cas qui nous occupe, combien d'années faudra-t-il pour faire la lumière sur la situation générale?

La corruption, qui a toujours existé au Québec comme ailleurs, précisons-le, s'est propagée depuis plusieurs années dans la construction, les travaux publics, le financement des partis politiques à cause d'un engourdissement de la morale personnelle et publique, de la force des groupes mafieux, du silence coupable d'acteurs sociaux, de l'absence de courage de supposés leaders et du recul de l'honnêteté devant l'appât du gain. S'il est faux de croire que tout le monde est achetable, on doit constater que la perte du sens des valeurs a permis à l'argent d'imposer sa tyrannie. Il est plus facile d'être corrompu lorsque la seule éthique qui vaille est de ne pas se faire prendre et de croire que l'honnêteté n'est pas une vertu mais une tare.

Que faire pour que s'allège l'atmosphère de coup d'État et de renversement du gouvernement par la rue? À ce stade-ci de la détérioration sociale, y a-t-il des sages au-dessus de la mêlée pour nous éclairer, calmer les passions et dénoncer cette culture de l'injure qui épargne peu de gens?

Le chef du gouvernement québécois, premier responsable de la dégradation du climat, se doit de poser un geste. Car il devient dangereux de laisser une forme d'anarchie flotter au-dessus du Québec.

http://www.ledevoir.com/politique/quebe ... corruption" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: FTQ exige une commission d'enquête

Message par Anya »

21 Novembre 2010
09:25 am, Richard Martineau
Les professionnels

Quelle est la cause de la corruption ? Pourquoi la corruption se porte-t-elle aussi bien, tant dans les pays en voie de développement que dans les pays riches ?

Plusieurs intellectuels ont réfléchi à cette question au fil des ans.


L’ENVELOPPE !

Pour l’écrivain franco-marocain Tahar Ben Jalloun, qui a écrit un magnifique roman sur le sujet (L’homme rompu, l’histoire tragique d’un fonctionnaire intègre qui voit sa vie déraper après avoir accepté une enveloppe), les serviteurs de l’État acceptent de l’argent car ils sont mal payés.

Ils sont écoeurés de travailler pour un salaire de misère et veulent eux aussi mener la belle vie.

Mais le point de vue de Ben Jelloun vaut surtout pour les pays pauvres. En effet, ici, au Québec, personne ne pleure sur le sort et les conditions de travail des employés de l’État.

Nos fonctionnaires n’ont pas besoin de contourner la loi et de « louer » leurs services pour manger au restaurant.


UNE BELLE CARRIÈRE

Le sociologue allemand Max Weber, mort en 1920, proposait une théorie qui colle beaucoup plus à notre réalité.

Selon lui, la démocratie porte en elle le germe de la corruption car elle est une machine à produire des professionnels de la politique.

Ces professionnels ne font pas de la politique pour servir le peuple, mais pour se servir, eux.

Pour Weber, il y a deux sortes de politiciens : ceux qui vivent POUR la politique, et ceux qui vivent DE la politique.

Les premiers se lancent dans l’arène politique pour changer les choses. Ce sont des idéalistes qui font ce métier par vocation, et qui ne comptent pas s’accrocher au pouvoir très longtemps.

Les seconds (qui sont de plus en plus nombreux, déplorait Weber) sont des carriéristes qui voient dans la politique une source permanente de revenu.

Ils deviennent politiciens comme d’autres deviennent notaires, avocats ou ingénieurs. En espérant grimper rapidement les échelons et en souhaitant travailler dans ce domaine toute leur vie.


SERVIR LA MACHINE

Ces politiciens-là, dit Weber, agissent comme si le gouvernement était une entreprise, et eux, des cadres intermédiaires.

Ils se disent : « Plus je sers l’entreprise, plus l’entreprise va être bonne pour moi et plus je risque d’être récompensé pour mes efforts. »

Résultat : au lieu d’être tournés vers le peuple qu’ils sont censés servir, ils sont tournés vers leur chef.

Ils se voient comme des « pourvoyeurs » de votes, prêts à tout pour parvenir à leurs fins et faire plaisir au « patron ».

« Les politiciens professionnels, écrit Weber, n’ont pas de doctrine politique ferme. Une seule chose compte à leurs yeux : comment ramasser le plus de voix possible ? »


UNE GROSSE ENTREPRISE

Pour Weber, les chefs politiques ne se comportent pas comme des représentants du peuple, mais comme des PDG qui ne pensent qu’à augmenter la valeur de l’entreprise qu’ils dirigent.

« Nous sommes en présence d'une entreprise politique ayant une forte structure capitaliste, organisée de façon rigide de haut en bas et soutenue par des clubs extrêmement puissants », écrit-il.

Et qui place les chefs à la direction des partis ? Les bailleurs de fonds, qui jouent le rôle du conseil d’administration, répond Weber.

C’est drôle, ça me rappelle un chef qui entretient des liens très étroits avec un gros groupe de presse qui a beaucoup de Power…

http://martineau.blogue.canoe.ca/2010/1 ... essionnels" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: FTQ exige une commission d'enquête

Message par Anya »

Publié le 19 janvier 2011 à 06h20 | Mis à jour à 08h02
Départ du président de la FTQ-Construction: le crime organisé est «partout»

Image
Yves Mercure (à droite) est le troisième dirigeant de la FTQ-construction a quitté son poste en moins d'un an, après le directeur général Richard Goyette (à gauche) et son adjoint Alain Pigeon.
Photo: Alain Roberge, La Presse


Daphné Cameron
La Presse

Le crime organisé est présent dans l'industrie de la construction et dans les syndicats, a déclaré hier le président de la FTQ-Construction, Yves Mercure. Exaspéré par la division qui règne au sein de l'organisme, M. Mercure a par ailleurs confirmé hier soir sur les ondes de Radio-Canada qu'il ne briguera pas un nouveau mandat l'automne prochain.

S'il est incapable de quantifier le phénomène ou de nommer les acteurs impliqués, l'homme à la tête du plus important syndicat de l'industrie de la construction affirme que le crime organisé s'intéresse bel et bien à ce milieu.

«C'est clair qu'il y a du blanchiment d'argent qui se fait (dans le secteur de la construction), alors le crime organisé a intérêt à s'y joindre, à s'y infiltrer pour blanchir son argent», a-t-il affirmé lors d'une entrevue avec La Presse.

La FTQ-Construction - qui représente environ 70 000 travailleurs de la construction - est sur la sellette depuis quelques années en raison de la diffusion de nombreux reportages qui ont fait état d'allégations d'irrégularités, de favoritisme et de liens entre des ex-dirigeants du syndicat et des gens soupçonnés d'être proches du crime organisé.

M. Mercure affirme que le crime organisé est présent «partout», dans tous les secteurs de la société. Il dit ne jamais avoir été témoin de gestes de corruption. Croit-il que le phénomène existe au sein de son propre syndicat?

«Pas plus à la FTQ-Construction qu'ailleurs, a-t-il répondu. Je dirais qu'il y en a un peu partout, donc je tiens pour acquis qu'il y en a également chez nous. Pas nécessairement dans les rôles clés. Ça peut être des membres, il pourrait y en avoir car on a déjà vu des permanents syndicaux être arrêtés.»

M. Mercure estime que le phénomène du travail au noir est l'une des causes de ce fléau. «Du côté patronal, il y a du blanchiment d'argent. Il y a des gens qui se sont infiltrés et qui ont entré de l'argent et, après, ils ont coincé nos travailleurs en disant: si tu ne travailles pas ici, va-t'en ailleurs.»

Yves Mercure quittera son poste l'automne prochain. Celui qui se décrit comme un «perfectionniste» dit vouloir se consacrer à temps plein à son travail de président-directeur général de la Fraternité nationale des charpentiers-menuisiers. Il se dit amer face à la bisbille interne qui a eu lieu au sein de la FTQ-Construction.

Il s'agit du troisième départ dans la direction du syndicat en moins d'un an. Au printemps dernier, le directeur général, Richard Goyette, et son adjoint, Alain Pigeon, ont quitté leur poste.

CCQ: Mercure se défend

Yves Mercure a également vivement réagi à la nouvelle selon laquelle la ministre du Travail aurait fait pression sur le président de la Commission de la construction du Québec (CCQ), André Ménard, pour qu'il quitte son poste.

Selon une source proche du dossier (voir page A6), la démission de M. Ménard devrait être annoncée aujourd'hui. Depuis 2004, les administrateurs de la CCQ ont dépensé 500 000$ pour assister à des congrès. M. Mercure, qui siège au conseil d'administration de la CCQ, a participé à deux de ces voyages. À son avis, les dépenses étaient pleinement justifiées.

«Ce n'est pas le gouvernement qui paie, c'est nous, c'est notre argent. Ce sont nos décisions, a-t-il affirmé. On administre pour 10 milliards de caisses de retraite par année, alors c'est normal qu'on aille se former sur la gestion de nos caisses de retraite. Ce n'est pas un party quand on va là-bas... Il faut quand même qu'on loge quelque part. Il faut qu'on se nourrisse, qu'on paie nos billets d'avion. Ce n'est pas du gaspillage, c'est un investissement.»

http://www.cyberpresse.ca/dossiers/cris ... cueil_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: FTQ exige une commission d'enquête

Message par Anya »

Publié le 19 janvier 2011 à 00h00 | Mis à jour à 06h05
CCQ: un grand ménage à prévoir

Image

Fabrice de Pierrebourg
La Presse

Depuis 2004, les administrateurs de la Commission de la construction du Québec (CCQ), y compris des représentants de la FTQ-Construction, ont dépensé 500 000$ pour assister à des congrès, a appris La Presse. Même leurs conjointes en ont profité. C'est cette pratique, entre autres, qui vient de coûter sa place au président de l'organisme, André Ménard, après 17 ans de règne ininterrompu.

Selon une source proche du dossier, sa démission devrait être rendue officielle aujourd'hui. Le Conseil des ministres devrait lui nommer un remplaçant rapidement, avant le discours inaugural de Jean Charest, a appris La Presse. Son dernier mandat, renouvelé en 2009, devait s'achever en août 2012.

Ce départ pourrait être le premier d'une longue série. Selon nos sources, Québec souhaiterait que le ménage soit fait et que les mentalités changent dans cet organisme, qui joue un rôle clé dans le secteur de la construction et auquel on reprocherait sa trop grande proximité avec la FTQ.

Tours d'hélicoptère, soupers-croisières, rien ne semblait trop beau pour les administrateurs de la CCQ lorsqu'ils se rendaient à Las Vegas, à Hawaii ou à Hollywood pour être au fait des dernières tendances en matière de saine gestion des cotisations des travailleurs de la construction à leur caisse de retraite et à leurs assurances collectives. Par exemple, une délégation pouvant comprendre jusqu'à 15 membres du conseil d'administration de l'organisme parapublic, nommés par le gouvernement, participait chaque année au congrès de l'International Foundation of Employee Benefit Plans (IFEBP).

En 2010, ce séminaire, auquel assistent surtout des actuaires et d'autres gestionnaires de fonds d'assurances, a eu lieu à San Diego, comme La Presse l'a révélé le 1er décembre.

La facture s'est élevée à 35 000$ pour cette délégation, qui comprenait notamment le président André Ménard et Yves Mercure, président de la FTQ-Construction.

Manque de transparence

En plus de refuser de communiquer ses pièces justificatives à La Presse, la CCQ a camouflé certains renseignements dans les documents qu'elle lui a remis ces derniers jours à la suite de demandes en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. Par exemple, l'organisme avait caviardé le nom d'un organisme qui a offert des soupers à la délégation de la CCQ aux congrès de San Diego en 2010 et de Las Vegas en 2009. Deux fois, devant notre insistance, l'organisme a répliqué qu'il s'agissait d'une donnée «confidentielle» de nature «privée» qu'il ne pouvait divulguer. Hier, la CCQ a fini par dévoiler qu'il s'agissait du Groupe-conseil AON, multinationale d'actuaires.

Autre mystère, des dépenses considérables regroupées d'abord pour chaque congrès sous la rubrique «Événements CCQ». Elles se chiffrent à 9357$ à Hollywood en 2006, à 11 251$ à Las Vegas en 2004, etc. L'organisme a fini par avouer qu'il s'agissait de billets de spectacles, de soupers-croisières et de tours d'hélicoptère offerts aux participants et à leurs conjointes (sauf en 2010 à San Diego). Jocelyn Dupuis, l'ex-DG de la FTQ-Construction, qui doit avoir son procès bientôt à la suite d'accusations de fraude, était de certains de ces voyages (en 2004 et 2006).

La CCQ avait expliqué qu'il était fondamental que ses administrateurs se rendent à ces lieux «de réflexion et d'échanges» que sont les congrès annuels de l'IFEBP. «Il y a une grosse pression sur la gouvernance de ces régimes, avait ajouté Audrey Murray, directrice du développement stratégique de la CCQ. Ces décideurs doivent être à la fine pointe des différents enjeux.»

Même si certains administrateurs ont jugé cette formation utile et bénéfique, la ministre du Travail, Lise Thériault, ne partage vraisemblablement pas cet avis. Elle a donc convoqué André Ménard au début du mois de décembre pour lui demander des explications et une reddition de comptes. Radio-Canada a confirmé, lundi soir, qu'elle l'avait de nouveau rencontré lundi. Ces dépenses ont fait grincer des dents sur la colline parlementaire dans un contexte de restrictions budgétaires, a confié une source à La Presse.

Une chasse gardée?

Québec souhaiterait aussi, toujours selon une source au fait du dossier, s'attaquer à ce qu'il considère comme une «chasse gardée» de la FTQ et de la FTQ-Construction, en particulier pour l'attribution des certificats de qualification.

Le réseau TVA a déjà rapporté le fait que plusieurs employés et cadres de la CCQ ont des liens familiaux avec des dirigeants ou d'ex-dirigeants de la FTQ. Par exemple, le frère d'Henri Massé, Richard, est responsable de l'inspection dans les chantiers. La centrale syndicale bénéficierait aussi «d'information privilégiée» sur l'ouverture de bassins de main-d'oeuvre.

André Ménard a décliné notre demande d'entrevue, tout comme la ministre du Travail. Mais l'attaché de presse de Mme Thériault, Harold Fortin, a précisé que la ministre «souhaite une transition la plus sereine possible compte tenu du fait qu'André Ménard a donné 17 ans de sa vie à la CCQ». Le Devoir a annoncé hier que le président de la FTQ-Construction, Yves Mercure, ne se représenterait pas à son poste - une drôle de coïncidence, selon certains de nos interlocuteurs.

Le budget de la CCQ provient en grande partie des cotisations syndicales et patronales. Le reste est fourni par le gouvernement. La CCQ a obtenu de plus une rallonge de 5 millions lors du dernier budget pour lutter contre la criminalité dans la construction.

- Avec la collaboration de William Leclerc

http://www.cyberpresse.ca/dossiers/cris ... ticle_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Avatar de l’utilisateur
Anya
Intronisé au Panthéon
Messages : 39599
Inscription : mer. janv. 28, 2009 1:52 pm

Re: FTQ exige une commission d'enquête

Message par Anya »

Publié le 19 janvier 2011 à 06h37 | Mis à jour à 06h37
Un coup de 2 par 4 pour commencer l'année

Vincent Marissal
La Presse

Si Jean Charest croyait que la pause des Fêtes permettrait à son gouvernement de repartir à neuf en 2011, il va être déçu.

En fait, la nouvelle saison politique commence exactement comme la précédente s'est terminée: nouvelles révélations troublantes sur l'industrie de la construction et demande -ça y est, c'est reparti de plus belle!- de création d'une enquête publique sur ce joyeux milieu. Le supplice de la goutte recommence pour les libéraux de Jean Charest.

La première salve de l'année est venue hier, sur les ondes de Radio-Canada, d'un témoin privilégié et elle risque de faire mal. Yves Mercure, président démissionnaire du turbulent syndicat FTQ-Construction, a affirmé au collègue Alain Gravel que le crime organisé a infiltré son organisation. Peut-être même jusqu'aux dirigeants, ajoute-t-il.

Les libéraux pensaient sans doute que le rapport Bastarache, dévoilé cet après-midi, allait faire diversion sur les affaires louches dans le domaine de la construction et que ses conclusions, pas trop méchantes, donneraient à leur chef un petit répit. Eh non! C'est plutôt la construction qui viendra, encore une fois, chasser la nomination des juges pour ramener dans l'actualité l'«autre» enquête, celle que tout le monde réclame et que le gouvernement s'obstine à ne pas déclencher.

Yves Mercure n'est pas le premier dirigeant de la FTQ, ou d'une autre grande centrale syndicale, à plaider en faveur d'une commission d'enquête. Il est le premier toutefois, nuance importante, à en réclamer une non pas pour dissiper les doutes et les soupçons mais, au contraire, parce qu'il veut que l'on débusque les «croches» acoquinés au crime organisé.

M. Mercure ne souhaite pas une enquête publique seulement pour blanchir son institution; il dit lui-même qu'elle est corrompue, peut-être même jusqu'à sa tête.

«Ça existe à tous les niveaux, a-t-il déclaré à Radio-Canada. Au niveau des entreprises, il y en a dans toutes les associations syndicales, c'est certain. On dit que certains dirigeants du syndicat de la FTQ-Construction, c'était proche. Possible.»

Lorsque le président de la FTQ, Michel Arsenault, s'est résigné, l'automne dernier, à joindre sa voix au choeur qui réclame une enquête publique au gouvernement, il a nié toute mauvaise pratique au sein de son organisation et n'a pas fait de référence au crime organisé. M. Arsenault disait seulement vouloir une enquête publique parce que les affaires qui secouent le monde de la construction éclaboussent tous ceux qui y sont liés. En entrevue avec mon collègue Francis Vailles, en décembre, il ajoutait que les médias n'«avaient pas toujours joué franc-jeu» et que les allégations dans le domaine de la construction étaient devenues une «téléréalité».

Selon Yves Mercure, dont le véhicule a été la cible d'une attaque à la bombe incendiaire en juin dernier chez lui à Le Gardeur, la «téléréalité» est bien réelle. Il quitte la FTQ-Construction en déplorant le climat de «chicane». Les «gars» de la construction étant familiers avec les «chicanes», les gros bras et les débats musclés, il faut que l'atmosphère soit vraiment pourrie pour que le boss de la FTQ-Construction soit dégoûté au point de partir.

«J'aurais cru que (l'opération) Marteau aurait été plus rapide pour détecter les entreprises qui fraudent le système», a-t-il encore dit au Téléjournal.

M. Mercure va plus loin, il s'aventure sur le terrain miné du triangle FTQ-Fonds de solidarité de la FTQ-entrepreneurs, en affirmant aussi que la FTQ doit «tout simplement reprendre ses souliers de syndicaliste et non pas de businessman». Ça doit maugréer aux étages supérieurs de la grosse tour sur Crémazie...

Collusion, copinage, crime organisé, enquêtes policières trop lentes et nécessité d'une enquête publique... En vidant son sac, Yves Mercure n'étale que des évidences, diront certains. Peut-être, mais aux dernières nouvelles, le gouvernement refuse toujours de voir cette évidence.

Jean Charest commence 2011 comme il a fini 2010: un peu plus isolé chaque jour.

http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... cueil_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;
Répondre

Revenir à « LA TRIBUNE »