Jean-François Harrisson aurait offert de l’argent au gouvernement
Nouvelles générales - Faits divers
Écrit par Daniel Renaud
Vendredi, 28 janvier 2011 14:55
Mise à jour le Samedi, 29 janvier 2011 08:44
Rue Frontenac
Jean-François Harrisson aurait offert une forte somme d’argent au gouvernement en échange de l’abandon des poursuites entamées contre lui, a appris Rue Frontenac.
À compter de décembre dernier, le comédien de 36 ans a en effet envoyé des documents et lettres à certains bureaux du gouvernement, notamment à la magistrature, mais également au ministère du Revenu.
« En décembre, nous avons effectivement reçu un document au bureau du ministère du Revenu, au 380, Saint-Antoine, à Montréal », a confirmé la porte-parole du ministre Raymond Bachand, Catherine Poulin.
« Puisque le document était adressé au ministre, il a été envoyé à son bureau par la suite. Mais j’ai su que la police avait récupéré le document. Le ministère a reçu d’autres lettres par la suite, mais c’est la police qui les a», a poursuivi Mme Poulin.
Jean-François Harrison a été arrêté à son domicile jeudi. Photo Annik MH de Carufel
À la lumière de conversations tenues avec des supporteurs de Jean-François Harrisson qui ont assisté à sa comparution, le comédien aurait offert une somme dans les millions de dollars sous forme de bons du Trésor.
« Je ne sais pas ce que contenaient les documents. Personne au ministère ne les a ouverts », a cependant précisé Mme Poulin.
« Il a communiqué avec mon bureau, celui du juge en chef et d’autres personnes, mais il n'y a jamais eu d'entente », a simplement confirmé la procureure au dossier, Me Anne Gauvin, sans cependant donner de détails sur l’offre faite par l’accusé.
Une entente
Ces bons et autres documents envoyés au gouvernement constituent vraisemblablement l’essentiel d’une mystérieuse offre que le comédien dit avoir fait à la procureure Gauvin. Cette offre, qu’Harrisson qualifie d’entente, est revenue sur le tapis lors de la comparution du comédien vendredi après-midi.
Jean-François Harrisson est entré dans le box d’un pas déterminé, en frottant ses mains menottées. « Je suis le représentant de M. Harrisson. J’agis en tant que représentant, donc avocat de fait », a répondu le comédien d’une voix forte au juge Gilles Cadieux qui lui a demandé s’il avait un avocat.
Lorsque Me Gauvin lui a annoncé qu’une nouvelle accusation était portée contre lui pour avoir omis de se présenter au tribunal la veille, Jean-François Harrisson a dit au juge : « J’accepte cette accusation à la condition que Mme Gauvin me dise si l’affaire a été réglée ».
« Monsieur le juge, est-ce que je peux savoir pourquoi je devais me présenter alors qu’il y avait une entente avec Mme Gauvin », a poursuivi Harrisson.
Le juge Cadieux, dont la patience commençait visiblement à s’étioler, a alors demandé à deux reprises à Harrisson s’il avait l’intention de communiquer avec un avocat.
« N’ai-je pas le droit de me représenter moi-même? », a répondu l’accusé. « Oui, mais vous avez aussi le droit de mandater un avocat », a répondu le juge Cadieux, qui a mis fin à ce dialogue de sourds en fixant l’enquête sur remise en liberté à mardi prochain.
Une superstar
Alors que le juge montrait le chemin des cellules, un comédien et ami de Jean-François Harrisson qui était assis dans la salle, Clermont Jolicœur, s’est levé d’un bond en brandissant une liasse d’argent. Il voulait vraisemblablement remettre une somme de 1000 $ à l’accusé.
« Votre Seigneurie, je veux juste m’assurer que mon ami a l’argent nécessaire pour subir un procès équitable », a-t-il dit.
L’homme a été invité à sortir, escorté par au moins trois constables qui n’entendaient pas à rire. Devant les journalistes qui l’entouraient, M. Jolicœur a ensuite défendu son ami avec vigueur.
« Si vous étudiez votre droit, vous allez vous rendre compte que ce qu’il dit est très pertinent. Il est l’entité de Jean-François Harrisson », a-t-il dit d’emblée.
« Depuis le début, il y a atteinte à sa réputation. Il y a des choses très intenses qui ont été dites sur lui dans les médias. Je trouve qu’il se défend très bien, comme une panthère noire », a ajouté M. Jolicœur après que les scribes eurent remis en question la façon dont Harrisson agit depuis le début de cette affaire.
« C’est une superstar, l’aide juridique, y pensez-vous ? », a ajouté avec dédain l’homme lorsque les journalistes lui ont demandé s’il ne croyait pas que son ami, qui serait sans le sou, devait s’adresser aux avocats du gouvernement.
Lorsqu’on lui a demandé si Jean-François Harrisson pouvait être en dépression, son ami n’a pas voulu commenter.
Outre Clermont Jolicœur, quelques supporteurs ont également assisté à la comparution du comédien.
Visiblement, depuis ses démêlées avec la justice, le comédien semble avoir épousé la cause d’un groupe d’individus qui se réfèrent au Common Law et à des lois qui ont été promulguées avant la Constitution. Ceux-ci remettent en question le pouvoir de l’État dans plusieurs secteurs.
Depuis mars 2009, Jean-François Harrisson fait face à trois accusations de possession, distribution, importation et exportation de pornographie juvénile.
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