Gilles Kègle lance un cri du coeur.

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Anya
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Gilles Kègle lance un cri du coeur.

Message par Anya »

Société - Les assistés sociaux sont «en train de crever», selon Gilles Kègle
Honoré par l'Université Laval, l'infirmier de rue lance un cri du coeur
Isabelle Porter 17 janvier 2011 Actualités en société

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Québec — Honoré samedi pour son dévouement envers les malades et les démunis, l'infirmier de rue Gilles Kègle déplore que de plus en plus d'assistés sociaux ne mangent pas à leur faim.

«Les assistés sociaux ne sont pas augmentés plus qu'il faut chaque année, alors ils sont en train de crever. C'est pour ça qu'il y a de plus en plus d'assistés sociaux qui vont dans les soupes populaires», a déclaré M. Kègle hier en entrevue après avoir reçu un doctorat honoris causa à l'Université Laval.

«Mais ce qui est regrettable, c'est qu'ils ne peuvent pas tous y aller parce qu'il y en a qui sont en perte d'autonomie, qui ont des maladies mentales. Ils sont bipolaires ou schizophrènes et, quand ils se retrouvent dans une soupe populaire où il y a beaucoup de monde, ils paniquent. C'est nous autres qui devons leur apporter à manger», a poursuivi l'homme de 67 ans.

Depuis plus de 25 ans, Gilles Kègle visite les pauvres, les malades et les personnes seules et âgées. Il les soigne, les lave et les suit de près. Basée dans le quartier Saint-Roch, la fondation qu'il a créée compte 2500 patients et fait 800 visites à domicile par semaine.

Malgré la grande santé économique de la ville de Québec et son taux de chômage particulièrement bas, l'infirmier de rue dit constater chaque jour l'augmentation du nombre de personnes isolées et dans le besoin, un phénomène qui déborde les frontières du centre-ville pour toucher les anciennes banlieues. «On essaie de combler les manques partout. Ça paraît moins parce que je ne suis plus tout seul et que j'ai l'aide de mes bénévoles [ils sont 70], mais il y a plus de monde [dans le besoin] qu'autrefois.»

Selon lui, «il faudrait en faire dix fois plus» pour répondre à la demande. Mais pas question pour lui de faire de reproches à «M. Charest» qui participait justement à la cérémonie en son honneur hier après-midi.

«Moi, je dis que ce n'est pas de sa faute. Que ce soit lui ou un autre, ça va être la même chose. On est rendus là et on se lance la balle», estime cet homme qui constate de près les effets du vieillissement de la population. Et si on investissait dix fois plus justement? «Ça mettrait peut-être le gouvernement dans le trou et ça ne serait pas mieux. Moi, je ne suis pas comptable, alors je ne peux pas juger. Tout ce que je peux faire, c'est continuer à faire ce que je fais sans rien dire.»

Après avoir reçu son doctorat en psychologie lors d'une cérémonie très protocolaire, le nouveau docteur Kègle a fait d'abord quelques blagues. «Je pense qu'après, je vais avoir besoin d'aide de psychologues pour retomber sur mes deux pieds», a-t-il dit avant de déclarer qu'il avait longtemps «rêvé» de rencontrer un psychologue pour savoir s'il était «normal».

Né à Trois-Rivières dans une famille modeste, Gilles Kègle a vécu un début de vie adulte difficile ponctué d'épisodes dépressifs avant de prendre la décision de consacrer sa vie à aider les autres au milieu des années 1980. Très croyant, il a tenu hier à remercier «son meilleur ami» en parlant de Dieu. Depuis sa création, la Fondation Gilles Kègle a effectué pas moins de 1,2 million de visites à domicile.

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Krystellye
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Re: Gilles Kègle lance un cri du coeur.

Message par Krystellye »

Félicitations M.R Gilles Kègle

Quel homme extraordinaire de donner sa vie pour les personnes dans le besoin .

Mais il tant de choses à faire pour ses personnes .Il peut pas faire tout celà tout seul.

Je lui souhaite tout l'aide qui peut avoir .Bonne chance
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Anya
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Re: Gilles Kègle lance un cri du coeur.

Message par Anya »

L’infirmier de la rue prend les dépouilles en charge
Écrit par Gabrielle Duchaine
Jeudi, 03 février 2011 23:24
Mise à jour le Jeudi, 03 février 2011 00:07

À Québec, on l’appelle l’infirmier de la rue. Gilles Kègle est bien plus que ça. Depuis 25 ans, il a réclamé les dépouilles abandonnées de centaines de laissés-pour-compte dont personne d’autre n’a voulu. « C’est une simple question de dignité humaine, dit-il. Je trouve ça épouvantable de voir des gens mourir sans aucune forme de cérémonie. »

L’homme compte près de 2 500 patients dans plusieurs quartiers défavorisés de la capitale, dont Saint-Roch, Charlesbourg et Sainte-Foy. Ce sont des marginaux, des alcooliques, des sidéens, des drogués, des prostitués, des sans-abri, d’ex-psychiatrisés. Les citoyens les plus démunis d’un des secteurs les plus désavantagés de la Vieille Capitale. Il les soigne, souvent à domicile, et lorsqu’ils meurent, il les accompagne vers leur dernier repos.

Il est tellement occupé qu’il n’a pas plus de cinq minutes à nous accorder. Il nous accueille entre deux visites dans la petite maison qui abrite sa fondation, à l’angle du boulevard Charest et de la rue du Pont, dans Saint-Roch. « Mes malades passent avant », dit-il d’un ton sans équivoque.

Durant les quelques instants que nous passons dans ses bureaux, le va-et-vient est incessant. Un homme âgé, sans abri, s’y présente pour qu’on lui donne un manteau. Le sien ne ferme pas sur son ventre rebondi. « J’en ai juste un, mais je doute qu’il vous fasse », répond une bénévole. Elle a raison. Le vêtement substitut bloque au niveau du nombril. L’itinérant s’en va, déçu.

La porte est à peine fermée qu’une femme prend sa place. Gilles Kègle connaît son nom, son histoire. Il vient de dîner seul. Sa seule pause de la journée. Depuis 7 h ce matin, le frêle homme se promène du domicile d’un patient à l’autre. Il est passé au bureau le temps de quelques rencontres, avant de se remettre en route.

Pour leur rendre hommage

« Quand mes malades meurent seuls ou que leur famille ne veut pas d’eux, je les réclame », raconte l’infirmier auxiliaire né à Trois-Rivières en 1942. « C’est trop triste de les voir abandonnés dans des fosses communes. »

L’an dernier, sa fondation a dépensé 15 000 $ pour incinérer, puis enterrer 13 personnes. En 25 ans, ce sont pas moins de 200 dépouilles qui ont été prises en charge. Elles ont été portées en terre au cimetière de la Souvenance, à Sainte-Foy, où M. Kègle possède 1 000 places.

Depuis quelques années, il a vu sa clientèle augmenter en flèche, tout comme le nombre de dépouilles abandonnées. « C’est sûr que je gagne en popularité, mais il y a plus de gens seuls et moins d’aide pour eux », déplore-t-il.

Tous les défunts ont eu droit à des funérailles et ont vu leurs noms gravés sur une plaque. « On fait deux cérémonies par année lors desquelles on enterre les urnes de ceux qui sont morts au cours des derniers mois, explique-t-il. Ils sont un peu comme ma famille. »

Mais Gilles Kègle va plus loin et prend même soin des corps oubliés de gens qu’il n’a pas connus. C’est arrivé quatre fois l’an dernier. « On nous appelle pour nous les signaler et je m’en occupe, dit l’infirmier. Si je pouvais prendre en charge tous les corps de la province, je le ferais. »

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Beppo
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Re: Gilles Kègle lance un cri du coeur.

Message par Beppo »

Cet homme-là m'impressionne à chaque fois que je le vois à la télé ou que je lis à son sujet. Il est d'une grandeur d'âme sans bornes.



Au plaisir!


«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
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nancy31f
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Re: Gilles Kègle lance un cri du coeur.

Message par nancy31f »

quel homme :)
"La vie serait bien plus heureuse si nous naissions à 80 ans et nous approchions graduellement de nos 18 ans"
Mark Twain




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Anya
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Re: Gilles Kègle lance un cri du coeur.

Message par Anya »

Mourir dans l’indifférence
Nouvelles générales - Santé
Écrit par Gabrielle Duchaine
Jeudi, 03 février 2011 00:00
Mise à jour le Jeudi, 03 février 2011 11:00

Un nombre record de Québécois sont morts sans que personne réclame leur corps, l’an dernier. Ils ont été 424 à rendre l’âme dans l’indifférence la plus totale. Quarante pour cent de plus qu’il y a dix ans. Ces dépouilles ignorées ont été envoyées dans des universités à des fins scientifiques ou carrément entassées dans des fosses communes.

Le corps étendu sur la table de la morgue de Québec prendra sûrement le chemin de l’école de thanatologie du Collège de Rosemont, à Montréal. Il est emballé dans un grand plastique blanc serré par du ruban adhésif brun. Le défunt n’avait que 51 ans. Mort chez lui, à Saint-Roch, il a été retrouvé dans un état avancé de putréfaction. Le bureau du coroner a accepté de l’entreposer en attendant qu’on décide quoi en faire. Au terme d’une enquête policière et malgré son jeune âge, personne n’a pu retrouver ses proches.

« Des cas comme le sien, j’en vois de plus en plus. C’est triste », lance une employée en regardant la dépouille. Malgré le linceul qui le couvre hermétiquement, les formes du corps sont très visibles. Il est allongé sur le dos, les genoux repliés sur le côté. « Il est mort dans une position bizarre et on ne l’a pas bougé », raconte la jeune femme, qui vient de le sortir du réfrigérateur.

« Avant, on n’abandonnait même pas les chiens.
Maintenant, on abandonne ceux qui n’entrent pas dans la norme », déplore l’adjointe à la direction régionale des affaires médicales de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale, Carole Bélanger. Les corps, elle les voit presque tous passer. C’est son organisme qui, avec le Bureau du coroner, gère les dépouilles non réclamées de toute la province. Une sorte de répartiteur des morts.

Le 11 octobre 2010, Maurice David, 72 ans, est retrouvé mort dans sa maison de Varennes, en Montérégie. Il est étendu sur le sol, nu. Une flaque de sang de quatre pouces de diamètre luit près de son visage. Ce sont les policiers qui l’ont découvert dans cette position humiliante. Tout indique qu’il est tombé. Des voisins ont sonné l’alarme parce qu’ils ne l’avaient pas vu depuis deux jours.

Le septuagénaire est transporté à l’hôpital Pierre-Boucher, à Longueuil. Il est comateux. On lui diagnostique une fracture du crâne et les médecins prescrivent un scan, que le vieil homme ne passera jamais. Il fait un arrêt respiratoire avant qu’on l’amène à la machine. Les manœuvres de réanimation sont vaines.

M. David est identifié grâce à la photo de sa carte d’assurance maladie. Il n’y a dans ses papiers aucune mention d’une personne à contacter en cas d’urgence.

La régie de police de Richelieu–Saint-Laurent est mandatée pour retrouver ses proches. On ne lui trouve aucune famille. Sans autre cérémonie, il est incinéré et enterré dans la fosse commune appartenant au Bureau du coroner, dans un cimetière de Longueuil en bordure de la route 132.

Même la famille n’en veut pas

Comme lui, 423 autres Québécois sont décédés dans l’indifférence en 2010, contre 300 il y a dix ans. « Pour certains, on n’a pas trouvé de famille, explique Carole Bélanger. Pour d’autres, les proches n’en voulaient tout simplement pas. Ils ont refusé de les prendre en charge parce que ça faisait trop longtemps qu’ils avaient perdu contact ou parce qu’ils ne voulaient pas s’en occuper. »

« La population vieillit et beaucoup de gens sont très seuls », dit-elle pour expliquer la hausse du nombre de corps non réclamés, de loin supérieure à l’augmentation de 7 % du nombre de décès pour la même période au Québec.

Un écart qui frappe l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic.

« C’est particulièrement inquiétant », dit sa présidente, Madeleine Michaud, qui y voit une manifestation du phénomène de l’abandon des aînés dans la société. « Les personnes âgées sont encore importantes. Il faut s’en occuper lorsqu’elles décèdent », ajoute-t-elle.

Prendre en charge les morts

En attendant, l’État doit prendre en charge toujours plus de morts. Les 63 sur lesquels le coroner a enquêté l’an dernier ont été mis en terre dans l’une des fosses communes de l’organisme, soit à Québec ou à Longueuil.

Les 361 autres, décédés de causes naturelles, ont été donnés à la science, sauf quand leur corps était trop malade ou abîmé ou qu’un testament précisait leurs dernières volontés.

« On les respecte jusqu’à un certain point », indique Mme Bélanger. Si la personne demande à être enterrée, on va le faire, mais on n’ira pas jeter ses cendres au milieu de l’océan. »

Recherches infructueuses

À la suite de recherches policières infructueuses, les morts sont donc distribués un peu partout dans la province, souvent pour que des étudiants s’exercent sur eux.

Lorsque les universités et autres établissements scolaires en ont terminé, ils les incinèrent ou les enterrent dans des lots qui leur appartiennent.

McGill, par exemple, en possède un au cimetière Mont-Royal, près du lac des Castors, où sont portées à leur dernier repos une soixantaine de personnes chaque année. Une épitaphe enneigée marque leur présence. Quelques oiseaux et les armoiries de l’école sont gravés dans la pierre grise.

Cette semaine, une poignée de fleurs jaunes avait été déposée sur le sol blanc ; pâle hommage à des centaines d’anonymes qui n’auront droit à rien de plus.

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Fleur de Jasmin
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Re: Gilles Kègle lance un cri du coeur.

Message par Fleur de Jasmin »

Quelle grande générosité, mais quelle grande humilité aussi ! J'ai beaucoup d'admiration pour M. Kègle.
Puisse ce peu de publicité, bien servir sa cause. :)
ImageUne fois qu'on a donné son opinion; il serait logique qu'on ne l'ait plus. (Albert Brie) Image
La pudeur sied bien à tout le monde; mais il faut savoir la vaincre et jamais la perdre. (Montesquieu)
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Re: Gilles Kègle lance un cri du coeur.

Message par Consult1 »

Il me fait penser à Mère Teresa.
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