La Journée internationale de la femme célèbre ses 100 ans !

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ShaNnon
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La Journée internationale de la femme célèbre ses 100 ans !

Message par ShaNnon »

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Lost25
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Re: La Journée internationale de la femme célèbre ses 100 ans !

Message par Lost25 »

Carricature de ygreck

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Anya
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Re: La Journée internationale de la femme célèbre ses 100 ans !

Message par Anya »

Les femmes dans le rétroviseur
Lise Payette 8 mars 2011 Actualités en société

Tous les 8 mars, il faut marquer un temps d'arrêt. Mesurer le chemin parcouru et regarder le travail qu'il reste à faire. Reprendre son souffle et repartir plus déterminées que jamais. Il faut garder en mémoire d'où nous sommes parties pour ne pas retomber dans les mêmes vieilles ornières qui avaient fait de nous des femmes soumises, peu instruites et destinées à la reproduction. Jusqu'au jour où nous avons décidé que nous valions mieux que ça.

Les réalisations des femmes ne sont pas insignifiantes dans notre société. Sans prendre les armes, elles ont fait la conquête d'une identité qui leur est propre, elles ont ouvert des horizons qui étaient complètement bouchés. Elles ont gravi les échelons à la force de leurs cerveaux et elles ont apporté leur vision du monde dans des lieux qui ne savaient même pas que les femmes pouvaient avoir des idées nouvelles. Elles ont découvert la solidarité et l'amitié entre femmes. Elles ont maintenant une idée du monde dans lequel elles veulent vivre. Et ce n'est certainement pas dans celui d'autrefois...

À la fin des années 50, au siècle dernier, on enseignait aux filles dans des écoles catholiques, pendant les cours d'Économie domestique, comment rendre un mari heureux. Si vous prenez le temps de lire ces conseils, vous comprendrez pourquoi nous avons raison de dire que nous sommes parties de loin. Voici un résumé d'un enseignement que toutes les femmes de mon âge ont connu. C'était l'époque où les hommes étaient rois et maîtres...

* PRÉPAREZ SON PLAT PRÉFÉRÉ POUR LE SOUPER. La plupart des hommes ont faim quand ils rentrent à la maison.

* SOYEZ PRÊTE. Prenez 15 minutes pour vous reposer avant son arrivée. Retouchez votre maquillage. Mettez un ruban dans vos cheveux. Soyez fraîche et avenante. Sa dure journée a besoin d'être égayée, et c'est votre devoir de faire en sorte qu'elle le soit.

* RANGEZ LE DÉSORDRE.
Faites un dernier tour des pièces de la maison avant qu'il n'arrive. Ramassez les livres d'école, les jouets, les papiers. Époussetez les tables.

* PENDANT LES MOIS FROIDS. Allumez le feu dans la cheminée pour qu'il puisse se détendre. Il aura le sentiment d'avoir trouvé un havre de paix et d'ordre et cela vous rendra heureuse. Veillez à son confort. Vous en tirerez une grande satisfaction personnelle.

* RÉDUISEZ LES BRUITS AU MINIMUM.
Avant qu'il n'arrive, supprimez tous les bruits d'aspirateur, de machine à laver. Encouragez les enfants à être calmes. Soyez heureuse de le voir et montrez de la sincérité dans votre désir de lui plaire.

* ÉCOUTEZ-LE. Peut-être avez-vous des douzaines de choses à lui raconter, mais ce n'est pas le bon moment. Laissez-le parler d'abord. Souvenez-vous que ses sujets de conversation sont plus importants que les vôtres. Faites en sorte que la soirée lui appartienne.

* NE VOUS PLAIGNEZ JAMAIS QU'IL RENTRE TARD À LA MAISON. Il sort pour souper ou pour aller dans d'autres lieux de divertissement sans vous. Essayez plutôt de faire en sorte que votre foyer soit calme et reposant pour qu'il puisse y détendre son corps et son esprit.

* NE L'ACCUEILLEZ PAS AVEC VOS PLAINTES ET VOS PROBLÈMES. Ne vous plaignez pas s'il est en retard pour le souper et même s'il reste dehors toute la nuit. Considérez cela comme mineur par rapport à ce qu'il a dû endurer à son travail durant la journée. Parlez d'une voix douce et apaisante. Souvenez-vous qu'il est le maître du foyer et qu'en tant que tel, il exercera toujours sa volonté avec justice et honnêteté.

* À LA FIN D'UNE SOIRÉE. Rangez la maison pour qu'elle soit prête pour le lendemain matin et pensez à préparer son petit déjeuner.

* EN CE QUI CONCERNE LES RELATIONS INTIMES. Il est important de vous souvenir de vos voeux de mariage, et en particulier de votre obligation de lui obéir. S'il estime qu'il veut dormir rapidement, qu'il en soit ainsi. Soyez guidée par les désirs de votre mari et ne faites aucune pression sur lui.

* SI VOTRE MARI SUGGÈRE L'ACCOUPLEMENT.
Acceptez avec humilité tout en gardant à l'esprit que le plaisir d'un homme est plus important que celui d'une femme. Lorsqu'il atteint l'orgasme, un petit gémissement de votre part l'encouragera.

* SI VOTRE MARI SUGGÈRE UNE QUELCONQUE DES PRATIQUES MOINS COURANTES. Montrez-vous obéissante et résignée. Indiquez éventuellement votre manque d'enthousiasme par le silence.


Je ne connais pas le nom de l'auteur de ces règles de vie. S'il veut se faire connaître, je publierai son nom. Je le soupçonne cependant d'être le grand-père d'Yvette, cette petite fille qui s'est retrouvée dans un livre d'école où elle faisait la vaisselle, servait le thé et balayait le plancher pendant que Guy, son petit frère, voulait devenir un champion. Autres temps, mais toujours la même vieille histoire. Moi Tarzan, toi Jane.

Bon 8 mars, les filles. Surtout, n'abandonnez pas...

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Chico_Fan
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Re: La Journée internationale de la femme célèbre ses 100 ans !

Message par Chico_Fan »

Ca ressemble a une journée typique de Bree Van De Kamp. :gla:
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Lost25
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Re: La Journée internationale de la femme célèbre ses 100 ans !

Message par Lost25 »

* SI VOTRE MARI SUGGÈRE L'ACCOUPLEMENT. Acceptez avec humilité tout en gardant à l'esprit que le plaisir d'un homme est plus important que celui d'une femme. Lorsqu'il atteint l'orgasme, un petit gémissement de votre part l'encouragera.
Merci, c'est apprécié :gla: :lol:
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Anya
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Re: La Journée internationale de la femme célèbre ses 100 ans !

Message par Anya »

Lost25 a écrit :
* SI VOTRE MARI SUGGÈRE L'ACCOUPLEMENT. Acceptez avec humilité tout en gardant à l'esprit que le plaisir d'un homme est plus important que celui d'une femme. Lorsqu'il atteint l'orgasme, un petit gémissement de votre part l'encouragera.
Merci, c'est apprécié :gla: :lol:
:lol:
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Jannic
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Re: La Journée internationale de la femme célèbre ses 100 ans !

Message par Jannic »

EN CETTE JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES...

J'ai une pensée toute spéciale pour toutes les femmes qui souffrent dans leur corps et dans leur âme ici, à cause de leur condition de femmes, et ailleurs partout dans le monde. Je pense à celles qui subissent des mutilations, sur qui on pratique le viol comme arme de guerre, aux petites filles victimes d'abus de toutes sortes et particulièrement de la pornographie et de la prostitution juvénile. Je n'oublie pas les millions de femmes prisonnières de leur société archaïque qui les réduit à l'esclavage, qui les baillonne et les dépossède d'elles-mêmes.
Dernière modification par Jannic le mar. mars 08, 2011 10:49 am, modifié 1 fois.
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Zarmela
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Re: La Journée internationale de la femme célèbre ses 100 ans !

Message par Zarmela »

Chico_Fan a écrit : Ca ressemble a une journée typique de Bree Van De Kamp. :gla:
:lol: :lol: :lol:
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Jannic
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Re: La Journée internationale de la femme célèbre ses 100 ans !

Message par Jannic »

Y a de l'ouvrage à faire :grr: :(

Publié le 07 mars 2011 à 00h00 | Mis à jour le 07 mars 2011 à 11h34


L'horreur pour sauver l'honneur
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Avant que son père et son frère l'assassinent, Aqsa Parvez avait cherché du secours autant à l'école qu'auprès de ses amies, en vain.

Photo: The Toronto Star
Laura-Julie Perreault
La Presse
http://www.cyberpresse.ca/actualites/20 ... ticle_POS2" onclick="window.open(this.href);return false;


Chaque année dans le monde, environ 5000 jeunes femmes sont tuées par des proches au nom de «l'honneur de la famille». Depuis 2002, le Canada est frappé de plein fouet par le phénomène. On estime que 12 Canadiennes ont péri dans des crimes d'honneur allégués. À Montréal, des dizaines de jeunes femmes vivent dans la peur de leur famille et peinent à trouver de l'aide.

Amandeep Atwal, 17 ans, poignardée à mort en 2003 à Kitimat, en Colombie-Britannique. Khatera Sadiqi, 20 ans, fusillée en septembre 2006 à Ottawa. Aqsa Parvez, 16 ans, et Amandeep Kaur Dhillon, 22 ans, étranglée et poignardée à Mississauga, en Ontario, en décembre 2007 et janvier 2009.

Ces quatre jeunes femmes ont une chose en commun. Des membres de leur famille immédiate, accusés de les avoir tuées, sont aujourd'hui derrière les barreaux.

Le père d'Amandeep Atwal, Rajinder Singh Atwal, sert une peine de 16 ans de prison. Kamikar Singh Dhillon a écopé de 25 ans pour le meurtre de sa belle-fille, Amandeep Khaur Dhillon. Le père et le frère d'Aqsa Parvez, Muhammad et Waqas Parvez, ont été condamnés à 18 ans de prison ferme. Le frère de Khatera Sadiqi, Hasibullah, a été condamné à la prison à vie.


Les quatre assassinats ont aussi un autre élément de ressemblance: c'est au nom de «l'honneur de la famille» que les meurtriers se sont exécutés. En cour, Kamikar Singh Dhillon a expliqué qu'il n'avait «pas eu le choix» d'assassiner sa belle-fille qui, selon lui, allait causer la «disgrâce imminente de sa famille». Sans aucune preuve à l'appui, il l'accusait d'avoir une relation extraconjugale.

Professeure à l'Université de Toronto, Shahrzad Mojab a été appelée à témoigner dans les deux plus récents de ces cas. À titre de témoin expert, Mme Mojab a dû faire un exposé sur les crimes d'honneur, phénomène qui coûte la vie à 5000 jeunes femmes partout dans le monde chaque année, selon les statistiques de l'ONU. Le Moyen-Orient et le sous-continent indien sont les plus fortement touchés. On recense des cas autant au sein des familles sikhes, hindoues, chrétiennes que musulmanes.

Le crime d'honneur, a-t-elle expliqué aux juges, est une forme particulière de violence masculine contre les femmes, et est la plupart du temps perpétré par les pères, frères, oncles et autres parents d'une femme lorsqu'ils perçoivent que cette dernière a désobéi aux normes culturelles jugées acceptables par la famille.

Les motifs du crime diffèrent largement: on peut reprocher à la jeune femme le choix d'un amoureux jugé «inapproprié», le refus de porter le voile, une sortie au cinéma ou un mode de vie trop «occidentalisé». «Ça se différencie de la violence domestique, parce que ce n'est pas seulement une question de violence d'un partenaire contre l'autre. Dans le cas des crimes d'honneur, la famille étendue est impliquée.» Le meurtre se prépare souvent par consensus familial.

Notant que le phénomène est rare au Canada - on parle d'une douzaine de cas depuis 2002, alors que 50 Canadiennes sont en moyenne tuées par leur conjoint chaque année -, Shahrzad Mojab croit néanmoins qu'il est nécessaire de reconnaître que les crimes d'honneur sont de plus en plus courants chez nous au sein de familles originaires de cultures traditionnelles. «Nous avons assez de preuves pour dire que ce genre de violence, même s'il n'est pas répandu, arrive ici au Canada et nous devons prendre des mesures pour que les filles ne périssent pas», note Mme Mojab, qui sera aussi appelée à témoigner dans le procès des Shafia, premier cas d'allégation de crime d'honneur à atteindre le Québec.

Le père de la famille d'origine afghane vivant à Saint-Léonard, Mohammad Shafia, son fils et sa deuxième femme sont accusés du meurtre prémédité de trois filles de la famille, de 19, 17 et 13 ans, et de la première femme de M. Shafia, Rona Amir Mohammed. Les corps des victimes ont été repêchés dans un canal à Kingston en juin 2009. Plusieurs fois reporté, le procès devrait débuter en octobre 2011.

Débat difficile

Mais comment réagir à l'apparition des crimes d'honneur au Canada? Depuis l'an dernier, la question fait l'objet d'un vif débat. La ministre conservatrice de la Condition féminine, Rona Ambrose, s'est lancée dans la mêlée l'été dernier en affirmant qu'elle étudiait la possibilité de changer la loi pour faire inscrire les crimes dans le Code pénal.

La suggestion a été abandonnée presque aussi rapidement qu'elle a été évoquée, au grand soulagement de plusieurs. «La loi actuelle permet de juger ceux qui commettent des crimes d'honneur et de leur donner une sentence appropriée. Juridiquement, il y aurait un danger de toucher aux lois actuelles. Mais sociologiquement, il faut arrêter de faire comme si ça n'existait pas», note Pascale Fournier, professeure de droit à l'Université d'Ottawa, spécialiste du droit des femmes dans un contexte multiculturel.

Plusieurs organismes, dont le Conseil canadien des femmes musulmanes, ne sont pas chauds à l'idée qu'on utilise le terme «crimes d'honneur», qui stigmatise certains groupes minoritaires, dont les musulmans, alors que le crime qu'il désigne est comparable à beaucoup d'autres sévices perpétrés contre les femmes canadiennes.

Professeure de sociologie à l'Université de Toronto, Anna Korteweg, qui a rédigé un rapport sur la question pour les Nations unies, comprend cette réaction et loue le Canada qui a eu une réaction moins raciste que d'autres pays européens à l'égard des crimes d'honneur. «Cependant, si on a tellement peur de stigmatiser qu'on ne fait rien, c'est problématique. Nous devons regarder les crimes d'honneur comme un problème canadien qui demande une solution canadienne», souligne-t-elle.

Lente réaction

Pour le moment, les solutions se font attendre au Canada. Si des pays comme la Grande-Bretagne, où l'on recense 13 crimes d'honneur par année, se sont dotés d'organisations gouvernementales et policières pour faire face aux problèmes de la violence liée à l'honneur, ici, tout reste à faire.

«Si une fille vient nous voir et qu'elle a besoin de protection, on ne sait pas où l'envoyer, dit Sadiqa Seddiqui, du Centre communautaire des femmes sud-asiatiques de Montréal. Les refuges pour femmes victimes de violence conjugale n'ont pas de place pour elles et la Direction de la protection de la jeunesse ne s'occupe pas des filles de plus de 17 ans. On doit souvent renvoyer des filles en détresse dans leur famille», déplore-t-elle.

C'est notamment ce qui est arrivé à Aqsa Parvez. Avant que son père et son frère l'assassinent, elle avait cherché du secours autant à l'école qu'auprès de ses amies, en vain.

La ministre Rona Ambrose a récemment débloqué un budget de 2 millions pour remédier à la situation. «Le message que nous lançons aux communautés (touchées par les crimes d'honneur) est: nous voulons vous aider. Mettez sur pied des programmes et nous allons vous financer», a dit en entrevue à La Presse Mme Ambrose. À ce jour, seul un organisme sud-asiatique d'Edmonton a reçu des fonds. D'autres projets devraient être annoncés bientôt.

Cette approche ne fait pas l'unanimité. «Les communautés immigrantes ne sont pas toujours les mieux placées pour répondre à ce problème, note Sadiqa Seddiqui. Si une fille vient nous voir, elle peut empirer la situation parce que sa visite va faire jaser.» Elle croit qu'une plus grande partie de la société doit s'engager: les écoles, la police, le milieu judiciaire, les CLSC. Une large coalition à bâtir pour prévenir le pire.
Dernière modification par Jannic le mer. mars 09, 2011 1:49 pm, modifié 1 fois.
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Jannic
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Re: La Journée internationale de la femme célèbre ses 100 ans !

Message par Jannic »

Enlevée et élevée sous le voile
Caroline Touzin
La Presse
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Rebecca* ne se souvient pas de son enlèvement. Elle était encore bébé. Ses parents, séparés depuis peu, avaient la garde partagée de leurs quatre enfants. Sa mère, québécoise de souche, venait de tourner le dos à l'islam, auquel elle s'était convertie plusieurs années auparavant pour pouvoir épouser son père.

Un dimanche, alors que sa mère vient chercher les enfants chez leur père comme à l'habitude, personne ne répond à la porte. Plus tard dans la semaine, elle reçoit un coup de fil de son ex-belle-mère: «Les enfants sont partis en Jordanie.»

Après des années de lutte, la mère de Rebecca réussit à faire revenir ses enfants au Québec. Mais le mal est fait. Les enfants auraient préféré rester avec leur père. Leur mère est devenue une étrangère. «Mon père a toujours pris toute la place. Je n'avais pas besoin d'une mère», dit l'adolescente de 17 ans, qui a accepté de raconter son histoire à La Presse.

Rebecca a 7 ans lorsqu'elle revient vivre à Montréal. C'est tout un choc pour elle. Sa mère ne fait pas cinq prières par jour. Des hommes l'embrassent en public. Pire encore, sa mère boit de l'alcool.


«Notre mère nous laissait faire plein de choses interdites chez mon père, en Jordanie. J'avais des amis garçons. Je pouvais aller dormir chez des amies. Je savais que je faisais quelque chose de mal.»

Avec les années, le choc laisse place à un profond déchirement. Le père est revenu vivre au pays. Son ex-femme le dépeint comme un «terroriste», un «radical». Cela prend du temps, mais il finit par régler ses démêlés avec la justice. Il obtient le droit de revoir ses enfants. En sa présence, ses fils et ses filles doivent se comporter comme s'ils vivaient toujours en Jordanie.

Lorsque Rebecca a ses premières menstruations, son père exige qu'elle commence à porter le voile. Sa grande soeur, de cinq ans son aînée, le porte depuis longtemps. L'adolescente a du mal à s'y résoudre. À la fin de l'année scolaire, elle part en vacances en Jordanie. Là-bas, elle n'a pas le choix de le porter.

À son retour à Montréal, Rebecca aimerait ranger son voile au fond d'un tiroir, mais elle craint la réaction de son père. En sa présence, elle le porte. Un jour, elle le croise par hasard dans la rue. Elle a laissé son voile à la maison. Il ne lui adresse pas la parole. «Je venais de commettre un gros péché. Pour moi, c'était la fin du monde», explique la frêle adolescente.

Rebecca se dépêche d'aller ramasser toutes ses affaires chez son père avant son retour. Elle appelle sa mère: «J'ai fait quelque chose de grave et mon père va être très fâché. Je viens vivre chez toi.» Dans les mois qui suivent, elle n'a pas de nouvelles de son père. Et elle n'essaie pas d'en avoir. Elle a peur de sa réaction.

L'été suivant, son père repart en Jordanie sans lui donner signe de vie. Sa mère part en vacances au même moment. Rebecca n'a pas envie de la suivre. Elle a 14 ans. Elle se sent seule au monde.

Un soir, elle est incapable de rentrer chez elle. Sa grand-mère maternelle, qui avait les clés du logement, a fait changer les serrures. «Ma grand-mère est un peu raciste. Elle n'a jamais accepté que sa fille ait des enfants avec un Arabe», se désole la jeune fille.

Rebecca trouve refuge chez des amies. C'est là qu'elle commence à faire «des niaiseries». Elle n'en fera pas longtemps. Elle se fait prendre sur le fait lors d'un vol à l'étalage. La police n'arrive pas à joindre ses parents, toujours à l'étranger. La Direction de la protection de la jeunesse s'en mêle.

À son retour à Montréal, son père est furieux. «Dans notre culture, personne n'envoie sa fille en centre jeunesse. Les problèmes se règlent à l'intérieur de la famille. Ce n'est pas un inconnu qui peut t'aider», dit Rebecca. Son père ne revient pas sur l'histoire du voile. Il veut ravoir la garde de sa fille à temps plein. C'est une question d'honneur.

Rebecca passe un an en centre jeunesse pendant que ses parents s'entredéchirent sur la question de la garde. Puis le tribunal tranche: l'adolescente ira vivre une semaine chez l'un, puis une semaine chez l'autre.

Lorsqu'elle vit chez son père, Rebecca doit rentrer directement après l'école. Elle n'a pas le droit de porter des vêtements ajustés. Elle se change dans les escaliers avant de quitter l'immeuble. Elle n'a pas le droit de fréquenter des garçons. Même pas comme amis. Et les amies doivent être musulmanes.

Rebecca essaie de se conformer aux demandes de son père, mais elle étouffe. «Je ne peux pas choisir mes amis en fonction de leur religion. Dans la vie, tu as besoin de tes parents ET de tes amis. Je ne voulais pas faire un choix entre les deux.»

La grande soeur de Rebecca, elle, suit à la lettre les règles de leur père. Elle ne fréquente que des musulmans. Elle fait cinq prières par jour. «Je voudrais tellement ne pas décevoir mon père. J'aimerais être une bonne musulmane comme ma soeur.»

Chez sa mère, la jeune fille respire mieux. Mais elle a toujours l'impression de vivre dans le péché. Rebecca répète comme un mantra ce que son père lui dit depuis toujours: sa mère est trop permissive, elle ne l'encadre pas assez. Si bien que, à 16 ans, elle décide d'aller vivre à temps plein chez son père. Nouvel essai: nouvel échec. Elle se met à fuguer. Et se retrouve de nouveau au centre jeunesse.

«Je reviens toujours à la case départ», dit-elle d'un air découragé. Malgré tout, elle prend la défense de son père avec vigueur: «Je ne vais jamais accepter que quelqu'un le critique, même si ç'a toujours mal été dans ma vie à cause des règles qu'il m'a imposées. Je sais qu'il veut mon bonheur.»

Son père l'implore souvent de ne pas déshonorer la famille. «Mes grands-parents paternels étaient très religieux. Il me rappelle parfois que je suis leur descendance. En plus, mon grand-père est mort à La Mecque. Quand tu meurs là, tu vas directement au paradis.» Rebecca n'a pas le droit d'aborder certains sujets avec son père, les garçons, par exemple. Et il n'y a aucune chance pour que cela change. Même la DPJ n'arrive pas à lui en parler, confirme la travailleuse sociale au dossier.

Rebecca se sent condamnée à lui mentir. Souvent, elle regrette d'avoir quitté la Jordanie. «Je suis sûre que, là-bas, j'aurais le père le plus permissif.»

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lemurcatta
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Re: La Journée internationale de la femme célèbre ses 100 ans !

Message par lemurcatta »

j'ai lu les deux derniers articles: scandaleux ! C'est pas croyable...en 2011.. révoltant.
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