Élections Fédérales
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Re: Élections Fédérales
Élections fédérales: Un véritable combat gauche-droite
6 avril 2011
Pour le texte original avec les liens cliquer le lien suivant:
http://jomarcotte.wordpress.com/2011/04 ... he-droite/" onclick="window.open(this.href);return false;
On dira ce qu’on voudra, cette campagne fédérale est loin d’être insignifiante. Si, par moments, la couverture médiatique l’est, je prétends que nous assistons peut-être à quelque chose qu’on n’a pas vu depuis longtemps au Québec: un combat entre la gauche et la droite canadiennes ou encore, entre deux visions complètement différentes du gouvernement fédéral.
Exit l’axe fédéraliste-souverainiste!
J’exagère? À peine. Quand les camps fédéralistes et souverainistes s’unissent pour vanter l’offre politique du Parti libéral du Canada, quand fédéralistes ET souverainistes ne font plus de cas des empiètements sur les compétences provinciales, c’est qu’il y a quelque chose qui a changé.
Presque troublant…
Quand un changement de vocabulaire suffit pour que Le Devoir, journal souverainiste s’il en est un, ne s’indigne plus des visées interventionnistes du projet Ignatieff, c’est qu’une partie de l’élite souverainiste a peut-être acheté la « boussole libérale » ou que le Bloc a convaincu que l’on pourrait très bien s’accommoder d’une liaison dangereuse (coalition) avec les partis de la gauche canadienne.
Il aura suffit, en effet, d’adoucir l’approche, de parler de « coopération » plutôt que « d’empiètement », de créer des fonds plutôt que des programmes, d’éliminer le mot « province » dans la plateforme électorale du PLC, ou encore de parler de fédéralisme « intégrateur » plutôt que « centralisateur », pour calmer la peur des intrusions dans les champs de compétence provinciale.
Mieux encore, on épicera le discours de mesures dites « de compassion » et on parlera d’un « plan familial » que l’on fera présenter par des candidates, ô hasard, toutes féminines. Pour que les choses soient très claires, on n’hésitera pas à récupérer le langage du NPD et on distribuera le « bien commun »: aux étudiants, aux familles, aux aînés, aux retraités… On promettra des médecins, on remboursera des frais de scolarité, on promettra des places en garderie… (Lire Le plan Ignatieff penche à gauche)
Ah! La puissance des mots… et des promesses.
Du côté de nos élites fédéralistes, on suggère que le purgatoire du Parti libéral du Canada tire à sa fin. Le livre rouge impressionne. Les fervents d’un plus grand interventionnisme de l’État y voient une vision, des grands principes, le retour à « une certaine grandeur passée du Canada ». (lire Dubuc) Mais où sont donc passés les fervents défenseurs des juridictions provinciales?
Il semble donc que l’intervention de l’État et l’empiètement dans les champs de compétence provinciale soient plus acceptables, pour les souverainistes comme pour les fédéralistes, lorsqu’il s’agit de mesures sociales clairement situées à gauche. Hmmm…
Heureusement, tout le monde n’est pas dupe.
Le Bloc québécois a beau se draper des « valeurs québécoises » et tenter une fois de plus de faire croire qu’il est au Parlement canadien pour préparer la souveraineté du Québec, ça ne colle plus.
Après les Éric Bédard, Bock-Côté et Facal, de plus en plus de souverainistes expriment leur déception. S’associer de près ou de loin au Parti libéral du Canada est inimaginable. Certains s’abstiendront le jour du vote; d’autres auront compris que la distinction québécoise a peut-être plus de chance de survivre et de s’épanouir si on ne faisait que respecter la constitution canadienne! Ils n’auront d’autres choix que de voter conservateur.
Et il est peut-être là, le plus grand message de cette présente élection. Ironiquement, la survivance et l’épanouissement de la distinction québécoise passe peut-être davantage par le respect de la constitution canadienne que par un mouvement souverainiste qui s’est lamentablement travesti en Bloc trudeauiste!
À la fin, je serai d’accord avec l’édito de Pratte. Les Québécois sont placés devant un choix clair entre deux conceptions du rôle de l’État fédéral et « c’est sur cette base que la population devra choisir son prochain gouvernement le 2 mai. »
Oui, les temps ont changé et j’anticipe le jour où une campagne provinciale portera sur le thème du rôle de l’État. Mais en attendant, le choix au fédéral n’est plus entre l’option fédéraliste ou l’option souverainiste mais porte bel et bien sur une vision du rôle de l’État.
Il appartient maintenant aux souverainistes de faire leur choix, mais s’ils étaient le moindrement cohérents, le Bloc n’est nécessairement plus une option.
6 avril 2011
Pour le texte original avec les liens cliquer le lien suivant:
http://jomarcotte.wordpress.com/2011/04 ... he-droite/" onclick="window.open(this.href);return false;
On dira ce qu’on voudra, cette campagne fédérale est loin d’être insignifiante. Si, par moments, la couverture médiatique l’est, je prétends que nous assistons peut-être à quelque chose qu’on n’a pas vu depuis longtemps au Québec: un combat entre la gauche et la droite canadiennes ou encore, entre deux visions complètement différentes du gouvernement fédéral.
Exit l’axe fédéraliste-souverainiste!
J’exagère? À peine. Quand les camps fédéralistes et souverainistes s’unissent pour vanter l’offre politique du Parti libéral du Canada, quand fédéralistes ET souverainistes ne font plus de cas des empiètements sur les compétences provinciales, c’est qu’il y a quelque chose qui a changé.
Presque troublant…
Quand un changement de vocabulaire suffit pour que Le Devoir, journal souverainiste s’il en est un, ne s’indigne plus des visées interventionnistes du projet Ignatieff, c’est qu’une partie de l’élite souverainiste a peut-être acheté la « boussole libérale » ou que le Bloc a convaincu que l’on pourrait très bien s’accommoder d’une liaison dangereuse (coalition) avec les partis de la gauche canadienne.
Il aura suffit, en effet, d’adoucir l’approche, de parler de « coopération » plutôt que « d’empiètement », de créer des fonds plutôt que des programmes, d’éliminer le mot « province » dans la plateforme électorale du PLC, ou encore de parler de fédéralisme « intégrateur » plutôt que « centralisateur », pour calmer la peur des intrusions dans les champs de compétence provinciale.
Mieux encore, on épicera le discours de mesures dites « de compassion » et on parlera d’un « plan familial » que l’on fera présenter par des candidates, ô hasard, toutes féminines. Pour que les choses soient très claires, on n’hésitera pas à récupérer le langage du NPD et on distribuera le « bien commun »: aux étudiants, aux familles, aux aînés, aux retraités… On promettra des médecins, on remboursera des frais de scolarité, on promettra des places en garderie… (Lire Le plan Ignatieff penche à gauche)
Ah! La puissance des mots… et des promesses.
Du côté de nos élites fédéralistes, on suggère que le purgatoire du Parti libéral du Canada tire à sa fin. Le livre rouge impressionne. Les fervents d’un plus grand interventionnisme de l’État y voient une vision, des grands principes, le retour à « une certaine grandeur passée du Canada ». (lire Dubuc) Mais où sont donc passés les fervents défenseurs des juridictions provinciales?
Il semble donc que l’intervention de l’État et l’empiètement dans les champs de compétence provinciale soient plus acceptables, pour les souverainistes comme pour les fédéralistes, lorsqu’il s’agit de mesures sociales clairement situées à gauche. Hmmm…
Heureusement, tout le monde n’est pas dupe.
Le Bloc québécois a beau se draper des « valeurs québécoises » et tenter une fois de plus de faire croire qu’il est au Parlement canadien pour préparer la souveraineté du Québec, ça ne colle plus.
Après les Éric Bédard, Bock-Côté et Facal, de plus en plus de souverainistes expriment leur déception. S’associer de près ou de loin au Parti libéral du Canada est inimaginable. Certains s’abstiendront le jour du vote; d’autres auront compris que la distinction québécoise a peut-être plus de chance de survivre et de s’épanouir si on ne faisait que respecter la constitution canadienne! Ils n’auront d’autres choix que de voter conservateur.
Et il est peut-être là, le plus grand message de cette présente élection. Ironiquement, la survivance et l’épanouissement de la distinction québécoise passe peut-être davantage par le respect de la constitution canadienne que par un mouvement souverainiste qui s’est lamentablement travesti en Bloc trudeauiste!
À la fin, je serai d’accord avec l’édito de Pratte. Les Québécois sont placés devant un choix clair entre deux conceptions du rôle de l’État fédéral et « c’est sur cette base que la population devra choisir son prochain gouvernement le 2 mai. »
Oui, les temps ont changé et j’anticipe le jour où une campagne provinciale portera sur le thème du rôle de l’État. Mais en attendant, le choix au fédéral n’est plus entre l’option fédéraliste ou l’option souverainiste mais porte bel et bien sur une vision du rôle de l’État.
Il appartient maintenant aux souverainistes de faire leur choix, mais s’ils étaient le moindrement cohérents, le Bloc n’est nécessairement plus une option.
Prière et chant religieux
la-voute-f46/prieres-et-chants-religieux-t67717.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
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Re: Élections Fédérales
le parti conservateur non pu et elle est dans les patates le devoir est un journal d'opinion neutre il est ni souverainiste ni fédéraliste
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
Re: Élections Fédérales
Je ne veux pas te contredire, mais tu touches de près ici l'un de mes champs de spécialisation (Histoire de la presse).Earendil a écrit : le parti conservateur non pu et elle est dans les patates le devoir est un journal d'opinion neutre il est ni souverainiste ni fédéraliste

Selon mes recherches, les positions idéologiques du Devoir :
1935 à 1952: Appui à l'Union nationale.
1952 à 1976: Appui au PLQ.
1976 à 1982: Appui au PQ.
1982 à 1992: Appui au PLQ.
Depuis 1992: Neutralité bienveillante envers le PQ et le Bloc.
Il s'agit néanmoins d'un journal indépendant et il se réserve le droit ce critiquer les positions et les idées de chaque partis politiques.
Re: Élections Fédérales
voila raven j'ai eu un cours dh'istoire de la presse au quebec
et un prof de politique au cegep lors du referendum de 1995 nous disait de lire le devoir pour se faire un opninion car il y avait les 2 tendances
car la presse est federalistes et le journal de montreal de lepoque etait un journal qui parlait peu de politique
et un prof de politique au cegep lors du referendum de 1995 nous disait de lire le devoir pour se faire un opninion car il y avait les 2 tendances
car la presse est federalistes et le journal de montreal de lepoque etait un journal qui parlait peu de politique
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
Re: Élections Fédérales
Par curiosité, qui était ton prof en histoire de la presse?Earendil a écrit : voila raven j'ai eu un cours dh'istoire de la presse au quebec
et un prof de politique au cegep lors du referendum de 1995 nous disait de lire le devoir pour se faire un opninion car il y avait les 2 tendances
car la presse est federalistes et le journal de montreal de lepoque etait un journal qui parlait peu de politique
Re: Élections Fédérales
raven une chargé de cours de l'uqam
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
Re: Élections Fédérales
Pour qui elle se prend cette dame........anthurium. a écrit : Élections fédérales: Un véritable combat gauche-droite
6 avril 2011
Pour le texte original avec les liens cliquer le lien suivant:
http://jomarcotte.wordpress.com/2011/04 ... he-droite/" onclick="window.open(this.href);return false;
Heureusement, tout le monde n’est pas dupe.
Le Bloc québécois a beau se draper des « valeurs québécoises » et tenter une fois de plus de faire croire qu’il est au Parlement canadien pour préparer la souveraineté du Québec, ça ne colle plus.
... Certains s’abstiendront le jour du vote; d’autres auront compris que la distinction québécoise a peut-être plus de chance de survivre et de s’épanouir si on ne faisait que respecter la constitution canadienne! Ils n’auront d’autres choix que de voter conservateur.Et il est peut-être là, le plus grand message de cette présente élection. Ironiquement, la survivance et l’épanouissement de la distinction québécoise passe peut-être davantage par le respect de la constitution canadienne que par un mouvement souverainiste qui s’est lamentablement travesti en Bloc trudeauiste!
Il appartient maintenant aux souverainistes de faire leur choix, mais s’ils étaient le moindrement cohérents, le Bloc n’est nécessairement plus une option.
Puisqu'elle n'est pas souverenaisite, que sait t'elle de nos aspirations...
C'est peut etre justement parce que nous sommes cohérents avec nos valeurs que l'on voterait contre le parti conservateur.....
Re: Élections Fédérales
Des fous de Dieu chez les conservateurs
Helene Buzetti 7 avril 2011 Élections 2011
Ottawa — Taïwan, janvier 2011. Christine Smith (nom fictif) est à bord d'un avion quand soudainement elle se sent mal. La députée libérale fédérale est allergique aux fruits de mer et elle a mangé plus tôt dans un restaurant où flottait une forte odeur de fumet de poisson. Pourtant, ce n'est pas tant le choc anaphylactique de leur collègue qui ébranle les autres députés présents que la réaction des trois élus conservateurs. Non, Mark Warawa, Jeffrey Watson et Blaine Calkins n'ont pas prodigué des soins médicaux. Ils se sont plutôt approchés de la malade, se sont agenouillés, ont apposé leurs mains sur sa tête et ont... entamé des incantations et des prières.
Cette anecdote est peu connue sur la colline parlementaire, et pour cause. Ceux qui ont été témoins de la scène ont été choqués de ce réflexe religieux contre-productif (l'attroupement nuisait à la respiration de la députée), mais ils hésitent à le dénoncer de peur d'être taxés d'intolérance. La principale intéressée a demandé à ce que son nom ne soit pas utilisé afin de préserver la confidentialité de son dossier médical.
«Pour être honnête, j'ai eu beaucoup de difficulté à garder mon sérieux, raconte au Devoir un des témoins. C'était tellement aberrant, envahissant et franchement irrespectueux. [...] On n'est pas habitués de voir cela dans notre pays.»
Il n'en reste pas moins que les députés de l'opposition sont de plus en plus mal à l'aise devant les manifestations de l'influence religieuse sur certains élus conservateurs dans le cadre des travaux parlementaires. Autre exemple: avant le déclenchement de la campagne électorale, le Comité permanent des ressources humaines menait une étude sur le soutien offert par Ottawa aux parents adoptifs. Le 17 février, quatre jeunes adultes adoptés comparaissent pour raconter leur expérience. Le député Maurice Vellacott prend alors la parole pour révéler qu'il a lui aussi été adopté.
«J'ai aussi une famille biologique affectueuse avec laquelle j'ai vécu toute ma vie. Quand je dis que j'ai été adopté, je veux dire que je l'ai été par un père céleste. Ainsi, même quand je suis loin de mes parents terrestres, dans d'autres régions du monde ou du pays, ma famille indéfectible veille toujours sur moi.»
M. Vellacott a ensuite évoqué le «lien de la foi». «Il est beaucoup question de l'adoption dans la Bible, un ouvrage que vous aurez peut-être l'occasion de consulter un jour. C'est pour cette raison que je suis très favorable à l'adoption et que je l'appuie entièrement. Dieu le père adopte les humains depuis des milliers d'années, bien avant... Qu'est-ce qui vient en premier, l'oeuf ou la poule, l'humain ou l'adoption divine? Je crois que c'est cette dernière qui précède tout. Pour cette raison, je crois que les membres du comité devraient favoriser l'adoption pour les principes fondamentaux sur lesquels elle repose.»
Au moins un député siégeant au comité s'est dit «estomaqué» et «choqué». «Nous n'avons pas à mêler religion et État», fait-il valoir.
Opus Dei
Alors que l'élection fédérale bat son plein, la question se pose toujours. Par exemple, Nicole Charbonneau Barron, une ancienne porte-parole du mouvement catholique ultraradical Opus Dei, est encore une fois candidate pour le Parti conservateur dans Saint-Hubert-Saint-Bruno.
La Twittosphère s'est enflammée la semaine dernière lorsque des usagers ont retrouvé un article de 2009 du Globe and Mail racontant que le ministre des Sciences et de la Technologie, Gary Goodyear, refuse de dire s'il adhère ou non à la théorie de l'évolution parce que cela relève de sa «religion».
La candidate conservatrice dans Compton-Stanstead, Sandrine Gressard Bélanger, fait parler d'elle sur la blogosphère à cause de sa façon d'invoquer «l'univers» pour régler ses problèmes d'argent. «On fait une demande à l'univers, on essaye d'être le plus précis possible dans notre demande et on dit merci à l'univers comme si c'était réglé.»
Récemment, l'émission Enquête de Radio-Canada a révélé que la militante religieuse Faytene Kryskow a obtenu du député conservateur Rob Bruinooge un laissez-passer de la Chambre des communes lui permettant de circuler librement dans l'édifice du parlement. Seulement 25 laissez-passer du genre sont en circulation. Mme Kryskow dirige 4MyCanada, un organisme prônant le retour aux valeurs traditionnelles au Canada, mais le tout enrobé dans une sauce mystique. Elle organise des prêches publics au cours desquels elle parle en «langues», une succession de sons insensés par lesquels l'Esprit Saint est censé se manifester. L'imposition des mains est fréquente. Mme Kryskow était présente au parlement le 13 mai 2010 pour filmer la conférence de presse de M. Bruinooge lançant la grande manifestation annuelle pro-vie.
Jason Kenney, l'avortement et le Klu Klux Klan
D'autres faits émergent à propos de l'actuel ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, Jason Kenney. À titre de président du tribunal étudiant de l'University of San Francisco, il a été en 1989-1990 au coeur d'une controverse si grande qu'elle a eu des échos dans la presse régionale.
Au nom de ses principes catholiques, l'université avait tenté d'empêcher un groupe d'étudiantes en droit de distribuer des dépliants parlant d'avortement. Quand les jeunes femmes ont menacé d'intenter une poursuite judiciaire, l'université a reculé et adopté un code clarifiant les paramètres de la liberté d'expression sur le campus. Jason Kenney attaque sans relâche cette décision parce qu'elle mine les principes catholiques censés animer l'université. Dans un des textes d'opinion qu'il signe dans le journal de l'université, le Foghorn, le futur ministre explique sa position.
«On doit demander à ces valeureux défenseurs de la "liberté d'expression" s'ils seraient si actifs si c'était le Klu Klux Klan à qui l'université refusait l'accès. Si USF devait accepter ou appuyer les activités d'un groupe dont l'objectif est de légaliser le meurtre prénatal, sur quelle base pourrait-elle refuser une aide similaire à des groupes faisant la promotion du racisme? Sur quelle base refuserait-elle l'implantation d'une cellule Man-Boy Love Association qui demande la légalisation de la pédophilie? Sur quelle base pourrait-elle refuser l'accès à un club fasciste ou une cellule de l'Église de Satan? Seul un relativisme radical qui accorde plus d'importance aux règles qu'à la vérité pourrait justifier d'accepter de telles causes. Une telle approche n'a pas sa place dans une université catholique.»
Jason Kenney avait lancé une pétition demandant à l'Église de retirer son statut catholique à l'université. Au San Francisco Chronicle qui l'interrogeait sur ses motifs, M. Kenney avait répondu: «Si l'université n'est pas prête à offrir un environnement éducatif cohérent avec la foi catholique, elle devrait cesser de s'appeler "catholique".» Au réseau CNN, M. Kenney avait dit que le groupe «détruit la mission de l'université». L'année précédente, M. Kenney avait tenté d'imposer la prière catholique au début de chaque rencontre du Sénat étudiant, mais l'initiative avait été défaite.
Au sein même de la direction de l'université, les activités du jeune Kenney et consorts étaient critiquées. Le San Francisco Bay Guardian avait publié en avril 1990 un article détaillant «le siège de la droite à USF». Un ancien professeur, Joseph Soehee, décrivait cette jeunesse illuminée ainsi: «Ils veulent le retour des années 50. Et par années 50, je ne veux pas dire les années 1950, je veux dire les années 1550: obédience, obédience, obédience.
http://www.ledevoir.com/politique/elect ... servateurs" onclick="window.open(this.href);return false;
Helene Buzetti 7 avril 2011 Élections 2011
Ottawa — Taïwan, janvier 2011. Christine Smith (nom fictif) est à bord d'un avion quand soudainement elle se sent mal. La députée libérale fédérale est allergique aux fruits de mer et elle a mangé plus tôt dans un restaurant où flottait une forte odeur de fumet de poisson. Pourtant, ce n'est pas tant le choc anaphylactique de leur collègue qui ébranle les autres députés présents que la réaction des trois élus conservateurs. Non, Mark Warawa, Jeffrey Watson et Blaine Calkins n'ont pas prodigué des soins médicaux. Ils se sont plutôt approchés de la malade, se sont agenouillés, ont apposé leurs mains sur sa tête et ont... entamé des incantations et des prières.
Cette anecdote est peu connue sur la colline parlementaire, et pour cause. Ceux qui ont été témoins de la scène ont été choqués de ce réflexe religieux contre-productif (l'attroupement nuisait à la respiration de la députée), mais ils hésitent à le dénoncer de peur d'être taxés d'intolérance. La principale intéressée a demandé à ce que son nom ne soit pas utilisé afin de préserver la confidentialité de son dossier médical.
«Pour être honnête, j'ai eu beaucoup de difficulté à garder mon sérieux, raconte au Devoir un des témoins. C'était tellement aberrant, envahissant et franchement irrespectueux. [...] On n'est pas habitués de voir cela dans notre pays.»
Il n'en reste pas moins que les députés de l'opposition sont de plus en plus mal à l'aise devant les manifestations de l'influence religieuse sur certains élus conservateurs dans le cadre des travaux parlementaires. Autre exemple: avant le déclenchement de la campagne électorale, le Comité permanent des ressources humaines menait une étude sur le soutien offert par Ottawa aux parents adoptifs. Le 17 février, quatre jeunes adultes adoptés comparaissent pour raconter leur expérience. Le député Maurice Vellacott prend alors la parole pour révéler qu'il a lui aussi été adopté.
«J'ai aussi une famille biologique affectueuse avec laquelle j'ai vécu toute ma vie. Quand je dis que j'ai été adopté, je veux dire que je l'ai été par un père céleste. Ainsi, même quand je suis loin de mes parents terrestres, dans d'autres régions du monde ou du pays, ma famille indéfectible veille toujours sur moi.»
M. Vellacott a ensuite évoqué le «lien de la foi». «Il est beaucoup question de l'adoption dans la Bible, un ouvrage que vous aurez peut-être l'occasion de consulter un jour. C'est pour cette raison que je suis très favorable à l'adoption et que je l'appuie entièrement. Dieu le père adopte les humains depuis des milliers d'années, bien avant... Qu'est-ce qui vient en premier, l'oeuf ou la poule, l'humain ou l'adoption divine? Je crois que c'est cette dernière qui précède tout. Pour cette raison, je crois que les membres du comité devraient favoriser l'adoption pour les principes fondamentaux sur lesquels elle repose.»
Au moins un député siégeant au comité s'est dit «estomaqué» et «choqué». «Nous n'avons pas à mêler religion et État», fait-il valoir.
Opus Dei
Alors que l'élection fédérale bat son plein, la question se pose toujours. Par exemple, Nicole Charbonneau Barron, une ancienne porte-parole du mouvement catholique ultraradical Opus Dei, est encore une fois candidate pour le Parti conservateur dans Saint-Hubert-Saint-Bruno.
La Twittosphère s'est enflammée la semaine dernière lorsque des usagers ont retrouvé un article de 2009 du Globe and Mail racontant que le ministre des Sciences et de la Technologie, Gary Goodyear, refuse de dire s'il adhère ou non à la théorie de l'évolution parce que cela relève de sa «religion».
La candidate conservatrice dans Compton-Stanstead, Sandrine Gressard Bélanger, fait parler d'elle sur la blogosphère à cause de sa façon d'invoquer «l'univers» pour régler ses problèmes d'argent. «On fait une demande à l'univers, on essaye d'être le plus précis possible dans notre demande et on dit merci à l'univers comme si c'était réglé.»
Récemment, l'émission Enquête de Radio-Canada a révélé que la militante religieuse Faytene Kryskow a obtenu du député conservateur Rob Bruinooge un laissez-passer de la Chambre des communes lui permettant de circuler librement dans l'édifice du parlement. Seulement 25 laissez-passer du genre sont en circulation. Mme Kryskow dirige 4MyCanada, un organisme prônant le retour aux valeurs traditionnelles au Canada, mais le tout enrobé dans une sauce mystique. Elle organise des prêches publics au cours desquels elle parle en «langues», une succession de sons insensés par lesquels l'Esprit Saint est censé se manifester. L'imposition des mains est fréquente. Mme Kryskow était présente au parlement le 13 mai 2010 pour filmer la conférence de presse de M. Bruinooge lançant la grande manifestation annuelle pro-vie.
Jason Kenney, l'avortement et le Klu Klux Klan
D'autres faits émergent à propos de l'actuel ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, Jason Kenney. À titre de président du tribunal étudiant de l'University of San Francisco, il a été en 1989-1990 au coeur d'une controverse si grande qu'elle a eu des échos dans la presse régionale.
Au nom de ses principes catholiques, l'université avait tenté d'empêcher un groupe d'étudiantes en droit de distribuer des dépliants parlant d'avortement. Quand les jeunes femmes ont menacé d'intenter une poursuite judiciaire, l'université a reculé et adopté un code clarifiant les paramètres de la liberté d'expression sur le campus. Jason Kenney attaque sans relâche cette décision parce qu'elle mine les principes catholiques censés animer l'université. Dans un des textes d'opinion qu'il signe dans le journal de l'université, le Foghorn, le futur ministre explique sa position.
«On doit demander à ces valeureux défenseurs de la "liberté d'expression" s'ils seraient si actifs si c'était le Klu Klux Klan à qui l'université refusait l'accès. Si USF devait accepter ou appuyer les activités d'un groupe dont l'objectif est de légaliser le meurtre prénatal, sur quelle base pourrait-elle refuser une aide similaire à des groupes faisant la promotion du racisme? Sur quelle base refuserait-elle l'implantation d'une cellule Man-Boy Love Association qui demande la légalisation de la pédophilie? Sur quelle base pourrait-elle refuser l'accès à un club fasciste ou une cellule de l'Église de Satan? Seul un relativisme radical qui accorde plus d'importance aux règles qu'à la vérité pourrait justifier d'accepter de telles causes. Une telle approche n'a pas sa place dans une université catholique.»
Jason Kenney avait lancé une pétition demandant à l'Église de retirer son statut catholique à l'université. Au San Francisco Chronicle qui l'interrogeait sur ses motifs, M. Kenney avait répondu: «Si l'université n'est pas prête à offrir un environnement éducatif cohérent avec la foi catholique, elle devrait cesser de s'appeler "catholique".» Au réseau CNN, M. Kenney avait dit que le groupe «détruit la mission de l'université». L'année précédente, M. Kenney avait tenté d'imposer la prière catholique au début de chaque rencontre du Sénat étudiant, mais l'initiative avait été défaite.
Au sein même de la direction de l'université, les activités du jeune Kenney et consorts étaient critiquées. Le San Francisco Bay Guardian avait publié en avril 1990 un article détaillant «le siège de la droite à USF». Un ancien professeur, Joseph Soehee, décrivait cette jeunesse illuminée ainsi: «Ils veulent le retour des années 50. Et par années 50, je ne veux pas dire les années 1950, je veux dire les années 1550: obédience, obédience, obédience.
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Re: Élections Fédérales
Le parti conservateur devrait changer de nom pour le parti républicain. Hier à RDI il y avait un reportage sur la droite catholique extrémiste états-unienne. Même chose que les conservateurs: infiltration dans l'appareil gouvernemental, peuple élu qui vont sauver/diriger le monde après bien sûr la venue du christ.... et la fin du monde... ou l'inverse, je sais pu.... Anti-avortement, anti-gai, créationiste, etc... même un preacher s'est fait prendre car il est gai... et ils sont arrivés à la conclusion qu'il est totalement hétéro
... on comprend mieux pourquoi Harper aime les américains... euh, les républicains...
J'ai des frissons juste à y penser..

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Re: Élections Fédérales
C'est parce que le parti conservateur est le plus décentralisateur.lucide a écrit : [...]
Pour qui elle se prend cette dame.......
Puisqu'elle n'est pas souverenaisite, que sait t'elle de nos aspirations...
C'est peut etre justement parce que nous sommes cohérents avec nos valeurs que l'on voterait contre le parti conservateur.....
Prière et chant religieux
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Re: Élections Fédérales
.anthurium. a écrit : [...]
C'est parce que le parti conservateur est le plus décentralisateur.
De kossé ? Voyons Anthurium....
Re: Élections Fédérales
.anthurium. a écrit : [...]
C'est parce que le parti conservateur est le plus décentralisateur.
On le sait tres bien ca ...
C'est juste que madame Marcotte a pas encore compris qu'il y a beaucoup plus que la souverenaité qui lie les quebecois au bloc quebecois.
De toute facon ses billets tournent toujours autour du fric comme si il y avait que ca d'important pour les gens.
Re: Élections Fédérales
.anthurium. a écrit : [...]
C'est parce que le parti conservateur est le plus décentralisateur.
En tes mots, comment le parti conservateur est-il dès plus décentralisateur ?
Re: Élections Fédérales
Je suis d'accord avec Anthurium sur cella-là. C'est vrai que le PC, outre le Bloc, est le parti fédéral le plus décentralisateur. C'est le parti qui vient le moins jouer dans les plates-bandes provinciales. Encore à cette élection, le PLC propose des idées qui sont de compétence provinciale, et le NPD c'est encore pire...
Re: Élections Fédérales
anthurium tu penses quoi du dernier texte de tubéral?
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
Re: Élections Fédérales
Raven a écrit : Je suis d'accord avec Anthurium sur cella-là. C'est vrai que le PC, outre le Bloc, est le parti fédéral le plus décentralisateur. C'est le parti qui vient le moins jouer dans les plates-bandes provinciales. Encore à cette élection, le PLC propose des idées qui sont de compétence provinciale, et le NPD c'est encore pire...
Ouai, j'comprend vu sous cet angle.
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Re: Élections Fédérales
Ce n'est pas tout le monde qui sais que les conservateurs sont les plus décentralisateurs et que les autres partis fédéraux veulent prendre de plus en plus de pouvoir a Ottawa. C'est ben correct si on est de gauche fédéraliste.lucide a écrit : [...]
On le sait tres bien ca ...
C'est juste que madame Marcotte a pas encore compris qu'il y a beaucoup plus que la souverenaité qui lie les quebecois au bloc quebecois.
De toute facon ses billets tournent toujours autour du fric comme si il y avait que ca d'important pour les gens.
Pour ce qui est de Mme Marcotte elle a une cause comme tu as la tienne, elle a beaucoup d'inquiétude pour notre avenir. Quand tu es très endetté tu es de moins en moins libre de tes choix et c'est très inquiétant pour notre avenir.
je sais que l'environnement est une valeur très importante pour toi, mais l'environnement a besoin de l'économie. Si nous continuons de nous enliser sous la dette nous n'aurons plus le pouvoir d'exiger le respect de notre environnement, nous allons nous vendre au plus offrant pour ne pas crever de faim. Nous avons déja de fortes tentations de le faire maintenant pour nourir notre machine gouvernementale obèse. Que nous le voulions ou non l'économie est ce qui dirige notre vie.
Prière et chant religieux
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Re: Élections Fédérales
C'est du bla bla...Earendil a écrit : anthurium tu penses quoi du dernier texte de tubéral?
Si on prend tous les députés de tout parti confondu nous risquons de trouver des choses loufoques.
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Re: Élections Fédérales
Mon cher dear Stephen
Lettre à un PM qui passera à l'histoire
Josée Blanchette 8 avril 2011 Élections 2011
La tête fourrée dans la page Zeitgeist de ce journal, mon mari moins tout neuf lisait en attendant une voiture officielle. Vous vous êtes approché de lui, m'a-t-il raconté, et vous avez lancé sur un ton complice: «C'est la seule journaliste du Québec que je lis!» Tony Clement a lâché son BlackBerry, vu la couleur du journal, et haussé les épaules. Rien à cirer.
Sourcil froncé et étonné de la part du mari qui ne se vante ja-mais de son état civil (il a un peu honte, je crois) ni de ses accointances purement sexuelles avec moi. Motus. Et il n'a pas pipé mot devant vous.
«Que je lis... de moi-même», avez-vous ajouté comme un scout qui avouerait une passion coupable pour les Barbie. À défaut de faire partie de vos clippings de presse, je suis votre araignée dans le plafond, votre moment de détente du vendredi entre deux non-réponses à des journalistes baveux qui ne rêvent que de vous faire la peau.
Mon pauvre, que je vous plains d'avoir à subir cette meute dont vous avez tout fait pour exciter la hargne et le mépris. Vous avez raison de ne pas répondre à leurs questions. Lorsqu'on sait à quel point vous êtes control freak (y a pas que votre coiffeur qui soit au courant), cela n'a rien d'étonnant.
Mais je vous fais remarquer que ces mêmes journalistes ont beaucoup épargné votre vie privée. Si vous voulez «mon deux cennes», c'est probablement par respect pour l'humain. Et parce qu'un gars a le droit d'avoir une vie entre minuit et six heures du mat. Même s'il est contre l'avortement et pour la peine de mort (enfin, ça dépend...).
Anyway, je suis fière de vous compter parmi mes lecteurs de vendrediste. On a bien songé à pardonner à Bertrand Cantat, pourquoi pas à vous? Si la politique n'est pas une forme de théâtre amateur, je me demande bien ce que c'est.
J'assume les railleries qui viendront avec cette prise de position, alors qu'on tente souvent de vous faire passer pour un illettré fan de hockey, qui n'a jamais daigné répondre aux envois littéraires bihebdomadaires de l'écrivain Yann Martel.
Je pense au contraire que vous êtes brillant (un ex-premier de classe), un excellent stratège, et que votre campagne de séduction ciblée — hors Québec — est un modèle de conservatisme qui plaît autant aux immigrants de la couronne torontoise qu'aux fanas du bitumineux de l'Alberta. Vous jouez au «vacher de l'Ouest» (expression de Louis Hamelin) pour berner vos électeurs qui se méfient des diplômés de Harvard.
On vous admire en VTT, au piano avec une petite Asiatique ou au hockey-bottine; je vous ai même croisé à CBC un après-midi — pur hasard, je changeais l'heure du magnétoscope —, au lit avec un homme, dans une émission d'humour anglophone. Et après ça, on dira que vous en manquez. Personne ne vous connaît vraiment, sauf peut-être votre femme, qui doit vous suivre dans les gymnases, les Tim Hortons et les cabanes à sucre. Juste à lui voir l'air, on comprend le sens de «pour le meilleur et pour le pire».
Bafouer la démocratie
Finissons-en avec mes collègues, ils ne vous ont pas à la bonne. Ils sont habitués d'avoir le dernier mot, plaisir dont vous les privez. Une source bien informée et qui préfère conserver son emploi me précise qu'on ne tient nullement compte des journalistes et éditorialistes québécois à Ottawa. Zéro influence. La campagne ne se joue pas selon les mêmes enjeux; il n'y a qu'à lire Chantal Hébert pour le savoir. Là-bas, on s'inquiète d'une coalition possible; ici, c'est plutôt la démocratie bafouée qui nous met en beau joual vert (traduction: in good green horse).
En tout cas, si de votre propre chef vous vous évadez avec une chroniqueuse légèrement déjantée, je ne peux que vous féliciter. Notre ex-PM, Bernard Landry, m'avait déjà écrit qu'il me lisait avec le même intérêt que les pages économiques et que ma «gracieuse insolence» lui faisait le plus grand bien. Je suis heureuse de vous décrisper le toupet et de vous détendre le coccyx. Un PM relax prend toujours de meilleures décisions.
Aussi, je vous conseille vivement de lire le livre du philosophe politique Christian Nadeau, Contre Harper (en traduction de Rogue in Power: Why Stephen Harper is Remaking Canada by Stealth). Je me tape ça lorsque j'insomnise à propos des conservateurs. On apprend surtout de ses ennemis, dit-on. Oui, il y a des gens qui se lèvent la nuit pour vous haïr. En tout cas, M. Nadeau ne vous aime pas et il a les arguments pour étayer son propos, passant de la prorogation au recensement, de Machiavel à Montesquieu, pour vous vouer aux gémonies.
Mais nous sommes tous responsables de votre succès, façon Sarkozy de Stampede: « Dans la tragicomédie des conservateurs, nous ne sommes pas de simples spectateurs. Notre passivité nous rend complices de gestes que nous prétendons rejeter. Ce que les conservateurs nous refusent, nous pouvons nous le donner nous-mêmes», écrit Nadeau.
Pouvez pas savoir comme j'abonde. Et vous avez parfaitement compris que cette passivité vous reconduira au pouvoir. Selon Élections Canada, le taux de participation aux élections est passé de 73,1 % en 1867 à 58,8 % en 2008.
De plus, vos députés élus, que «le gouvernement Harper» soit majoritaire ou non, se prévaudront d'une pension à vie obtenue après six ans au pouvoir (en 2012), soit, grosso modo, 40 000 $ par année. C'était bien assez pour retourner en élections au moment où les sondages étaient au bleu fixe.
Couper les ponts
Si vous vous apprêtez à gagner une élection sans le Québec, il n'en faudra pas davantage pour déchaîner les passions. Vous avez déjà coupé symboliquement les ponts (Champlain, rings a bell?), ne restera plus qu'à couper le cordon.
Entre vous et moi, Stephen, vous êtes la meilleure chose qui soit arrivée en politique canadienne depuis longtemps. Et je vous souhaite de former un gouvernement majoritaire le 2 mai prochain. Je n'ai pas fait science po mais vous allez enfin être le messie politique que les indépendantistes attendaient.
Le scénario envisagé est le suivant: vous gagnez avec une majorité, Duceppe revient à Québec et se présente pour mener la Belle Province vers l'indépendance (sorry, Pauline, you'll never be my man, even if you've got balls).
Et n'allez pas croire, j'ai toujours été une indépendantiste aussi molle que la crème glacée de chez Dairy Queen. Mais je ne serai pas la seule à virer ma cuti et à voter pour un pays dans le pays.
J'espère que malgré les frontières, vous continuerez à me lire. Il me fera plaisir de vous donner de nos nouvelles.
***
«Mon indignation me lasse: elle ressemble trop à de la bonne conscience, elle se prend trop pour de la vertu et, au bout du compte, elle me donne trop facilement l'impression d'être au-dessus des choses. Or, nous ne sommes jamais au-dessus de quoi que ce soit: nous sommes DEDANS, et dedans jusqu'au cou.» - Bernard Émond, Vitupérer l'époque (dans Relations)
«L'une des principales erreurs commises au sujet de Stephen Harper est de le sous-estimer. Il ne s'agit peut-être pas d'un grand intellectuel, mais on reconnaîtra en lui quelqu'un d'indéniablement intelligent.» - Christian Nadeau, Contre Harper
«À force de traiter la Chambre des communes comme un carré de sable, les partis fédéraux vont finir par retomber en enfance.» - Chantal Hébert, blogue de L'actualité
***
Lorsque la philo s'en mêle
J'ai demandé à Christian Nadeau, auteur de l'essai philosophique Contre Harper (Boréal), de me pondre quelques questions pour notre PM conservateur. Il a été généreux: 20! Par contre, M. Harper risque de n'en lire que cinq...
En voici trois.
7- Dans le dernier budget, le volet des programmes culturels financés par le fédéral subit une diminution de dépenses de 177 millions, ce qui représente une baisse de 4,5 %. Pourquoi s'acharner sur l'un des secteurs les plus fragiles de notre société, alors qu'il est partout présent dans nos vies? Comment expliquer une telle chose alors que le sport, quant à lui, voit bonifier ses activités d'une aide fédérale de 27 millions de dollars, soit de 15 %.
8- Pourquoi voulez-vous absolument nous dégoûter des Beatles?
17- Vous avez naguère défendu des principes de transparence pour la gestion des affaires publiques. Pourquoi refusez-vous aujourd'hui de répondre à plus de cinq questions par jour aux journalistes? Ce n'est certainement pas parce que vos bains de foule sont plus importants que de répondre aux questions pertinentes sur la manière dont vous entendez gouverner l'État pour les prochaines années.
Vous retrouverez toutes les questions sur mon blogue: http://blogues.chatelaine.com/blanchette" onclick="window.open(this.href);return false;.
http://www.ledevoir.com/politique/elect ... ar-stephen" onclick="window.open(this.href);return false;
Lettre à un PM qui passera à l'histoire
Josée Blanchette 8 avril 2011 Élections 2011
La tête fourrée dans la page Zeitgeist de ce journal, mon mari moins tout neuf lisait en attendant une voiture officielle. Vous vous êtes approché de lui, m'a-t-il raconté, et vous avez lancé sur un ton complice: «C'est la seule journaliste du Québec que je lis!» Tony Clement a lâché son BlackBerry, vu la couleur du journal, et haussé les épaules. Rien à cirer.
Sourcil froncé et étonné de la part du mari qui ne se vante ja-mais de son état civil (il a un peu honte, je crois) ni de ses accointances purement sexuelles avec moi. Motus. Et il n'a pas pipé mot devant vous.
«Que je lis... de moi-même», avez-vous ajouté comme un scout qui avouerait une passion coupable pour les Barbie. À défaut de faire partie de vos clippings de presse, je suis votre araignée dans le plafond, votre moment de détente du vendredi entre deux non-réponses à des journalistes baveux qui ne rêvent que de vous faire la peau.
Mon pauvre, que je vous plains d'avoir à subir cette meute dont vous avez tout fait pour exciter la hargne et le mépris. Vous avez raison de ne pas répondre à leurs questions. Lorsqu'on sait à quel point vous êtes control freak (y a pas que votre coiffeur qui soit au courant), cela n'a rien d'étonnant.
Mais je vous fais remarquer que ces mêmes journalistes ont beaucoup épargné votre vie privée. Si vous voulez «mon deux cennes», c'est probablement par respect pour l'humain. Et parce qu'un gars a le droit d'avoir une vie entre minuit et six heures du mat. Même s'il est contre l'avortement et pour la peine de mort (enfin, ça dépend...).
Anyway, je suis fière de vous compter parmi mes lecteurs de vendrediste. On a bien songé à pardonner à Bertrand Cantat, pourquoi pas à vous? Si la politique n'est pas une forme de théâtre amateur, je me demande bien ce que c'est.
J'assume les railleries qui viendront avec cette prise de position, alors qu'on tente souvent de vous faire passer pour un illettré fan de hockey, qui n'a jamais daigné répondre aux envois littéraires bihebdomadaires de l'écrivain Yann Martel.
Je pense au contraire que vous êtes brillant (un ex-premier de classe), un excellent stratège, et que votre campagne de séduction ciblée — hors Québec — est un modèle de conservatisme qui plaît autant aux immigrants de la couronne torontoise qu'aux fanas du bitumineux de l'Alberta. Vous jouez au «vacher de l'Ouest» (expression de Louis Hamelin) pour berner vos électeurs qui se méfient des diplômés de Harvard.
On vous admire en VTT, au piano avec une petite Asiatique ou au hockey-bottine; je vous ai même croisé à CBC un après-midi — pur hasard, je changeais l'heure du magnétoscope —, au lit avec un homme, dans une émission d'humour anglophone. Et après ça, on dira que vous en manquez. Personne ne vous connaît vraiment, sauf peut-être votre femme, qui doit vous suivre dans les gymnases, les Tim Hortons et les cabanes à sucre. Juste à lui voir l'air, on comprend le sens de «pour le meilleur et pour le pire».
Bafouer la démocratie
Finissons-en avec mes collègues, ils ne vous ont pas à la bonne. Ils sont habitués d'avoir le dernier mot, plaisir dont vous les privez. Une source bien informée et qui préfère conserver son emploi me précise qu'on ne tient nullement compte des journalistes et éditorialistes québécois à Ottawa. Zéro influence. La campagne ne se joue pas selon les mêmes enjeux; il n'y a qu'à lire Chantal Hébert pour le savoir. Là-bas, on s'inquiète d'une coalition possible; ici, c'est plutôt la démocratie bafouée qui nous met en beau joual vert (traduction: in good green horse).
En tout cas, si de votre propre chef vous vous évadez avec une chroniqueuse légèrement déjantée, je ne peux que vous féliciter. Notre ex-PM, Bernard Landry, m'avait déjà écrit qu'il me lisait avec le même intérêt que les pages économiques et que ma «gracieuse insolence» lui faisait le plus grand bien. Je suis heureuse de vous décrisper le toupet et de vous détendre le coccyx. Un PM relax prend toujours de meilleures décisions.
Aussi, je vous conseille vivement de lire le livre du philosophe politique Christian Nadeau, Contre Harper (en traduction de Rogue in Power: Why Stephen Harper is Remaking Canada by Stealth). Je me tape ça lorsque j'insomnise à propos des conservateurs. On apprend surtout de ses ennemis, dit-on. Oui, il y a des gens qui se lèvent la nuit pour vous haïr. En tout cas, M. Nadeau ne vous aime pas et il a les arguments pour étayer son propos, passant de la prorogation au recensement, de Machiavel à Montesquieu, pour vous vouer aux gémonies.
Mais nous sommes tous responsables de votre succès, façon Sarkozy de Stampede: « Dans la tragicomédie des conservateurs, nous ne sommes pas de simples spectateurs. Notre passivité nous rend complices de gestes que nous prétendons rejeter. Ce que les conservateurs nous refusent, nous pouvons nous le donner nous-mêmes», écrit Nadeau.
Pouvez pas savoir comme j'abonde. Et vous avez parfaitement compris que cette passivité vous reconduira au pouvoir. Selon Élections Canada, le taux de participation aux élections est passé de 73,1 % en 1867 à 58,8 % en 2008.
De plus, vos députés élus, que «le gouvernement Harper» soit majoritaire ou non, se prévaudront d'une pension à vie obtenue après six ans au pouvoir (en 2012), soit, grosso modo, 40 000 $ par année. C'était bien assez pour retourner en élections au moment où les sondages étaient au bleu fixe.
Couper les ponts
Si vous vous apprêtez à gagner une élection sans le Québec, il n'en faudra pas davantage pour déchaîner les passions. Vous avez déjà coupé symboliquement les ponts (Champlain, rings a bell?), ne restera plus qu'à couper le cordon.
Entre vous et moi, Stephen, vous êtes la meilleure chose qui soit arrivée en politique canadienne depuis longtemps. Et je vous souhaite de former un gouvernement majoritaire le 2 mai prochain. Je n'ai pas fait science po mais vous allez enfin être le messie politique que les indépendantistes attendaient.
Le scénario envisagé est le suivant: vous gagnez avec une majorité, Duceppe revient à Québec et se présente pour mener la Belle Province vers l'indépendance (sorry, Pauline, you'll never be my man, even if you've got balls).
Et n'allez pas croire, j'ai toujours été une indépendantiste aussi molle que la crème glacée de chez Dairy Queen. Mais je ne serai pas la seule à virer ma cuti et à voter pour un pays dans le pays.
J'espère que malgré les frontières, vous continuerez à me lire. Il me fera plaisir de vous donner de nos nouvelles.
***
«Mon indignation me lasse: elle ressemble trop à de la bonne conscience, elle se prend trop pour de la vertu et, au bout du compte, elle me donne trop facilement l'impression d'être au-dessus des choses. Or, nous ne sommes jamais au-dessus de quoi que ce soit: nous sommes DEDANS, et dedans jusqu'au cou.» - Bernard Émond, Vitupérer l'époque (dans Relations)
«L'une des principales erreurs commises au sujet de Stephen Harper est de le sous-estimer. Il ne s'agit peut-être pas d'un grand intellectuel, mais on reconnaîtra en lui quelqu'un d'indéniablement intelligent.» - Christian Nadeau, Contre Harper
«À force de traiter la Chambre des communes comme un carré de sable, les partis fédéraux vont finir par retomber en enfance.» - Chantal Hébert, blogue de L'actualité
***
Lorsque la philo s'en mêle
J'ai demandé à Christian Nadeau, auteur de l'essai philosophique Contre Harper (Boréal), de me pondre quelques questions pour notre PM conservateur. Il a été généreux: 20! Par contre, M. Harper risque de n'en lire que cinq...
En voici trois.
7- Dans le dernier budget, le volet des programmes culturels financés par le fédéral subit une diminution de dépenses de 177 millions, ce qui représente une baisse de 4,5 %. Pourquoi s'acharner sur l'un des secteurs les plus fragiles de notre société, alors qu'il est partout présent dans nos vies? Comment expliquer une telle chose alors que le sport, quant à lui, voit bonifier ses activités d'une aide fédérale de 27 millions de dollars, soit de 15 %.
8- Pourquoi voulez-vous absolument nous dégoûter des Beatles?
17- Vous avez naguère défendu des principes de transparence pour la gestion des affaires publiques. Pourquoi refusez-vous aujourd'hui de répondre à plus de cinq questions par jour aux journalistes? Ce n'est certainement pas parce que vos bains de foule sont plus importants que de répondre aux questions pertinentes sur la manière dont vous entendez gouverner l'État pour les prochaines années.
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Re: Élections Fédérales
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