Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

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myrage22
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par myrage22 »

Les travailleuses et travailleurs qui ont décidé de se syndiquer dans les Couches tard, c'est avant tout pour le conditions de travail et après pour le salaire.
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Skarhet
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Skarhet »

Syndicalisation des Couche-Tard: des employés se vident le coeur

Publié le 29 avril 2011 à 06h50 | Mis à jour à 06h50

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«J'ai eu un hold-up. Si j'arrête une journée, je ne suis pas payée.»... (Photo fournie par Couche-Tard)

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Photo fournie par Couche-Tard

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André Dubuc

La Presse

(Montréal) Un revolver appuyé sur le sternum. Robin Maranda, caissière au dépanneur maintenant fermé de la rue Saint-Denis, dans le quartier La Petite-Patrie, est incapable de s'enlever l'image de sa tête. «J'ai eu un hold-up. Si j'arrête une journée, je ne suis pas payée.» Bienvenue chez Couche-Tard (T.ATD.B), où la vie au travail n'a pas toujours la couleur d'une Sloche Paparman.

Le vol à main armée est survenu en mars dernier. Comme tous les préposés à la clientèle de Couche-Tard, la mère seule de 24 ans n'a pas droit aux congés de maladie ni aux assurances collectives. Aujourd'hui, elle est sans emploi. Le 6 avril, la chaîne a fermé son dépanneur du 6430, rue Saint-Denis pour cause de non-rentabilité. Robin et ses collègues de travail avaient déposé une requête en accréditation syndicale trois semaines plus tôt.

Couche-Tard a décliné notre demande d'entrevue.

La CSN et Alimentation Couche-Tard, deux géants du monde du travail, mènent une bataille rangée dont l'enjeu est la syndicalisation des travailleurs de dépanneurs. Il y a deux jours, la centrale syndicale a annoncé que trois autres dépanneurs de la chaîne avaient obtenu leur accréditation syndicale.

Pour la centrale syndicale, l'enjeu est d'améliorer les conditions de travail de ces employés qui font le travail de commis en épicerie, mais sans profiter des mêmes avantages. De son côté, l'employeur tient à préserver ses marges bénéficiaires minuscules et son pouvoir de gestion.

Témoignages

Au-delà des communiqués ou des vidéos diffusés par le syndicat ou l'employeur, La Presse Affaires a voulu connaître les réelles motivations des parties dans ce qui a toutes les possibilités de se transformer en un long feuilleton.

Nous sommes allé rencontrer des travailleurs des établissements nouvellement syndiqués de la chaîne de dépanneurs: une mère seule et son enfant, une caissière de 50 ans, un père de famille trentenaire, une décrocheuse qui n'a pas 20 ans. Nous leur avons parlé dans la cuisine d'un logement à Saint-Liboire, en Montérégie, dans un Tim Hortons de la rue Masson à Montréal et dans un bureau au quartier général de la CSN. Nous voulions savoir pourquoi ces travailleurs prennent le risque de se syndiquer. Après tout, le commerce de détail est peu propice à la syndicalisation et les gains salariaux potentiels paraissent d'emblée limités. Quels sont leurs objectifs? Un dollar, deux dollars l'heure de plus? Pourquoi travaillent-ils chez Couche-Tard s'ils y sont malheureux?

Ils ont laissé parler leur coeur, et ce n'était pas joli à entendre. Selon ces travailleurs, les «chouchous» du gérant obtiennent les meilleures plages horaires, peu importe le nombre d'années de service; quand le gérant «n'aime pas la face» de l'employé, il réduit ses heures sans explications; les accidents de travail sont systématiquement contestés par l'employeur, etc.

«On fait ça pour obtenir le respect, dit Anne Cleary, 50 ans, entre deux bouffées de cigarette. Récemment, j'ai demandé à consulter mon dossier d'employé, j'ai reçu un avis disciplinaire le lendemain pour des niaiseries.»

Depuis juillet 2007, Mme Cleary travaille comme préposée à la clientèle au dépanneur de Saint-Liboire, à 20 kilomètres à l'est de Saint-Hyacinthe le long de l'autoroute 20. Il s'agit sans doute du plus grand Couche-Tard de la province avec une trentaine d'employés. Le dépanneur compte cinq caisses enregistreuses et un comptoir de service à l'intention des camionneurs. Le relais routier compte aussi un Tim Hortons, un St-Hubert Express, des pompes à essence Irivng et des pompes de diesel pour les camions. Au bout du terrain, tout près de l'autoroute 20, une remorque a été transformée en chapelle.

Mme Cleary ne compte pas que sur des prières pour améliorer son sort. Elle veut une augmentation de salaire. Elle gagne 9,95$ l'heure après quatre ans de service à temps plein. Cela fait un salaire brut de 19 900$ avant impôt. Le salaire minimum a été relevé à 9,50$ l'an dernier. Il passera à 9,65$ le 1er mai.

Pourquoi rester chez Couche-Tard si la paie n'est pas bonne? «J'adore mon travail», répond la dame, avec conviction. Avant, elle tenait la caisse pour la station d'essence qui a été démolie pour faire place au Couche-Tard. Assise à ses côtés, autour de la table à cuisine de Mme Cleary, Nancy Laforce, 28 ans, tient le même discours.»J'aime Couche-Tard», insiste-t-elle. Elle ne regrette pas le moins du monde son emploi précédent dans une shop de plastique, située au beau milieu du village. L'usine a fermé pendant la récession. Nancy a été engagée par Couche-Tard en août 2010.

Toutefois, Nancy en a contre l'attribution arbitraire des horaires. Elle travaille de nuit deux jours sur cinq. Les trois autres journées, elle est de soir. Elle élève seule son jeune fils et voudrait être mutée de jour. «Je demande le changement. On me répond que ce n'est pas possible. Mais il y a des nouvelles qui travaillent de jour», se plaint-elle.

Des accidents à répétition

On sonne à la porte du logement. Arrive Kassandra Lanteigne, 19 ans. Elle porte les couleurs de son employeur. Elle prend quelques minutes pour raconter son accident de travail avant de filer au travail. Le 4 novembre 2009, elle faisait le ménage de soir. Elle devait déplacer des caisses de bière pour débarrasser le plancher. Elle a subi une entorse lombaire. Elle en a eu pour quatre mois à s'en remettre. L'employeur a contesté. «Il n'accepte pas qu'on se blesse», dit-elle. Elle s'est défendue toute seule jusqu'à la Commission des lésions professionnelles (CLP), qui lui a donné raison sur toute la ligne le 24 février dernier. «J'ai trouvé ça dur de faire le processus seule», dit-elle. Un syndicat aurait été utile.

Nous avons répertorié 61 décisions de la CLP concernant Couche-Tard depuis le 1er janvier 2008. Huit cas sur dix concernent des femmes. La moitié d'entre elles souffrait d'entorse lombaire. Couche-Tard met-elle en place des mesures de prévention ou se contente-t-elle de contester la réclamation à la CSST? Silence radio.

Luis Donis, père de famille de 32 ans, n'a pas subi d'accident ni de hold-up depuis quatre ans au dépanneur du 2500, rue Jean-Talon Est, premier Couche-Tard syndiqué. Il y était gérant adjoint jusqu'à tout récemment. Il gagne 11,60$ l'heure. L'arrivée d'une nouvelle coordonnatrice, la supérieure des gérants de magasins, a entraîné sa rétrogradation. « (Avec Couche-Tard), tu fais l'affaire aujourd'hui. Demain, tu ne la fais plus», résume-t-il.

On le rencontre au terme de sa journée de travail à 18h30 au Tim Hortons, à Rosemont. Il se prépare à se rendre à son second boulot, comme mécanicien dans un garage des Basses-Laurentides, où il demeure. Craignez-vous la fermeture de votre dépanneur? «Pantoute, dit-il serein. Ils ne pourront trouver aucune excuse. Ils voient que notre équipe est forte et qu'on se tient.»

Les négociations devant mener à un premier contrat de travail négocié au Couche-Tard, rue Jean-Talon, devraient débuter d'ici une semaine. À temps pour la saison des Sloches.

-----------------

NORMES DU TRAVAIL: PLUS DE PLAINTES QUE WALMART

Plaintes déposées à la Commission des normes du travail du Québec*

31 dossiers actifs Couche-Tard

> 5000 employés au Québec

26 dossiers actifs Walmart

> 12 000 employés auQuébec

* en date du 28 avril
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

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Syndicalisation des Couche-Tard: des employés se vident le coeur

Publié le 29 avril 2011

André Dubuc
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(Montréal) Un revolver appuyé sur le sternum. Robin Maranda, caissière au dépanneur maintenant fermé de la rue Saint-Denis, dans le quartier La Petite-Patrie, est incapable de s'enlever l'image de sa tête. «J'ai eu un hold-up. Si j'arrête une journée, je ne suis pas payée.» Bienvenue chez Couche-Tard (T.ATD.B), où la vie au travail n'a pas toujours la couleur d'une Sloche Paparman.

Le vol à main armée est survenu en mars dernier. Comme tous les préposés à la clientèle de Couche-Tard, la mère seule de 24 ans n'a pas droit aux congés de maladie ni aux assurances collectives. Aujourd'hui, elle est sans emploi. Le 6 avril, la chaîne a fermé son dépanneur du 6430, rue Saint-Denis pour cause de non-rentabilité. Robin et ses collègues de travail avaient déposé une requête en accréditation syndicale trois semaines plus tôt.

Couche-Tard a décliné notre demande d'entrevue.

La CSN et Alimentation Couche-Tard, deux géants du monde du travail, mènent une bataille rangée dont l'enjeu est la syndicalisation des travailleurs de dépanneurs. Il y a deux jours, la centrale syndicale a annoncé que trois autres dépanneurs de la chaîne avaient obtenu leur accréditation syndicale.

Pour la centrale syndicale, l'enjeu est d'améliorer les conditions de travail de ces employés qui font le travail de commis en épicerie, mais sans profiter des mêmes avantages. De son côté, l'employeur tient à préserver ses marges bénéficiaires minuscules et son pouvoir de gestion.

Témoignages

Au-delà des communiqués ou des vidéos diffusés par le syndicat ou l'employeur, La Presse Affaires a voulu connaître les réelles motivations des parties dans ce qui a toutes les possibilités de se transformer en un long feuilleton.

Nous sommes allé rencontrer des travailleurs des établissements nouvellement syndiqués de la chaîne de dépanneurs: une mère seule et son enfant, une caissière de 50 ans, un père de famille trentenaire, une décrocheuse qui n'a pas 20 ans. Nous leur avons parlé dans la cuisine d'un logement à Saint-Liboire, en Montérégie, dans un Tim Hortons de la rue Masson à Montréal et dans un bureau au quartier général de la CSN. Nous voulions savoir pourquoi ces travailleurs prennent le risque de se syndiquer. Après tout, le commerce de détail est peu propice à la syndicalisation et les gains salariaux potentiels paraissent d'emblée limités. Quels sont leurs objectifs? Un dollar, deux dollars l'heure de plus? Pourquoi travaillent-ils chez Couche-Tard s'ils y sont malheureux?

Ils ont laissé parler leur coeur, et ce n'était pas joli à entendre. Selon ces travailleurs, les «chouchous» du gérant obtiennent les meilleures plages horaires, peu importe le nombre d'années de service; quand le gérant «n'aime pas la face» de l'employé, il réduit ses heures sans explications; les accidents de travail sont systématiquement contestés par l'employeur, etc.

«On fait ça pour obtenir le respect, dit Anne Cleary, 50 ans, entre deux bouffées de cigarette. Récemment, j'ai demandé à consulter mon dossier d'employé, j'ai reçu un avis disciplinaire le lendemain pour des niaiseries.»

Depuis juillet 2007, Mme Cleary travaille comme préposée à la clientèle au dépanneur de Saint-Liboire, à 20 kilomètres à l'est de Saint-Hyacinthe le long de l'autoroute 20. Il s'agit sans doute du plus grand Couche-Tard de la province avec une trentaine d'employés. Le dépanneur compte cinq caisses enregistreuses et un comptoir de service à l'intention des camionneurs. Le relais routier compte aussi un Tim Hortons, un St-Hubert Express, des pompes à essence Irivng et des pompes de diesel pour les camions. Au bout du terrain, tout près de l'autoroute 20, une remorque a été transformée en chapelle.

Mme Cleary ne compte pas que sur des prières pour améliorer son sort. Elle veut une augmentation de salaire. Elle gagne 9,95$ l'heure après quatre ans de service à temps plein. Cela fait un salaire brut de 19 900$ avant impôt. Le salaire minimum a été relevé à 9,50$ l'an dernier. Il passera à 9,65$ le 1er mai.

Pourquoi rester chez Couche-Tard si la paie n'est pas bonne? «J'adore mon travail», répond la dame, avec conviction. Avant, elle tenait la caisse pour la station d'essence qui a été démolie pour faire place au Couche-Tard. Assise à ses côtés, autour de la table à cuisine de Mme Cleary, Nancy Laforce, 28 ans, tient le même discours.»J'aime Couche-Tard», insiste-t-elle. Elle ne regrette pas le moins du monde son emploi précédent dans une shop de plastique, située au beau milieu du village. L'usine a fermé pendant la récession. Nancy a été engagée par Couche-Tard en août 2010.

Toutefois, Nancy en a contre l'attribution arbitraire des horaires. Elle travaille de nuit deux jours sur cinq. Les trois autres journées, elle est de soir. Elle élève seule son jeune fils et voudrait être mutée de jour. «Je demande le changement. On me répond que ce n'est pas possible. Mais il y a des nouvelles qui travaillent de jour», se plaint-elle.

Des accidents à répétition

On sonne à la porte du logement. Arrive Kassandra Lanteigne, 19 ans. Elle porte les couleurs de son employeur. Elle prend quelques minutes pour raconter son accident de travail avant de filer au travail. Le 4 novembre 2009, elle faisait le ménage de soir. Elle devait déplacer des caisses de bière pour débarrasser le plancher. Elle a subi une entorse lombaire. Elle en a eu pour quatre mois à s'en remettre. L'employeur a contesté. «Il n'accepte pas qu'on se blesse», dit-elle. Elle s'est défendue toute seule jusqu'à la Commission des lésions professionnelles (CLP), qui lui a donné raison sur toute la ligne le 24 février dernier. «J'ai trouvé ça dur de faire le processus seule», dit-elle. Un syndicat aurait été utile.

Nous avons répertorié 61 décisions de la CLP concernant Couche-Tard depuis le 1er janvier 2008. Huit cas sur dix concernent des femmes. La moitié d'entre elles souffrait d'entorse lombaire. Couche-Tard met-elle en place des mesures de prévention ou se contente-t-elle de contester la réclamation à la CSST? Silence radio.

Luis Donis, père de famille de 32 ans, n'a pas subi d'accident ni de hold-up depuis quatre ans au dépanneur du 2500, rue Jean-Talon Est, premier Couche-Tard syndiqué. Il y était gérant adjoint jusqu'à tout récemment. Il gagne 11,60$ l'heure. L'arrivée d'une nouvelle coordonnatrice, la supérieure des gérants de magasins, a entraîné sa rétrogradation. « (Avec Couche-Tard), tu fais l'affaire aujourd'hui. Demain, tu ne la fais plus», résume-t-il.

On le rencontre au terme de sa journée de travail à 18h30 au Tim Hortons, à Rosemont. Il se prépare à se rendre à son second boulot, comme mécanicien dans un garage des Basses-Laurentides, où il demeure. Craignez-vous la fermeture de votre dépanneur? «Pantoute, dit-il serein. Ils ne pourront trouver aucune excuse. Ils voient que notre équipe est forte et qu'on se tient.»

Les négociations devant mener à un premier contrat de travail négocié au Couche-Tard, rue Jean-Talon, devraient débuter d'ici une semaine. À temps pour la saison des Sloches.

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Skarhet
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Skarhet »

Superflue, la syndicalisation dans le commerce de détail?

Publié le 29 avril 2011

André Dubuc
La Presse

(Montréal) La présence syndicale n'est certes pas un gage de relations harmonieuses dans une organisation, soutient Françoise Bertrand, PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec, à qui on a demandé quelles pouvaient être les raisons pour lesquelles un employeur s'oppose à la syndicalisation de ses employés.

Mme Bertrand souligne que le monde du travail a évolué depuis les années 40 et 50 et que la présence d'un syndicat est rendue superflue dans bien des domaines.

«Les lois du travail au Québec sont très exigeantes et encadrantes. On a les normes du travail, on a la CSST, on a beaucoup d'éléments qui font en sorte que les rapports entre les employés et les employeurs sont extrêmement régis. À une époque, le syndicat était nécessaire dans certains milieux. Aujourd'hui, on n'est plus au pic et à la pelle. On a des milieux qui ont appris que pour aller plus loin dans les objectifs et atteindre les résultats, il y a une façon: c'est de travailler coude à coude avec ses employés.»

Ce serait le cas dans le commerce de détail, avec ses étudiants et les autres employés à temps partiel qui changent d'employeur fréquemment. Le taux de présence syndicale s'y élevait à 18,8% en 2010 selon le ministère du Travail, moins que la moyenne provinciale de 39,6%. Qui plus est, les marges bénéficiaires nettes sont de 1% dans les dépanneurs, ce qui ne laisse pas beaucoup de place à de futurs gains salariaux.

«Chez Couche-Tard (T.ATD.B), les choses, à ma connaissance, vont très bien. C'est une entreprise qui se comporte de façon responsable. C'est un citoyen corporatif de haut niveau. Je ne vois pas ce qu'on peut réclamer par la présence d'un syndicat qui soit absolument nécessaire», ajoute Mme Bertrand.

Par ailleurs, le fait que des employés tentent de se syndiquer ne veut pas dire que quelque chose cloche, aux yeux de la représentante du monde patronal. «Il peut arriver qu'une ou deux personnes, pour des raisons idéologiques, soient en faveur d'une présence syndicale», dit-elle.

Le jeu n'en vaut pas la chandelle

Alain Barré, professeur de droit du travail de l'Université Laval, n'est pas de cet avis. «Quand un employeur m'arrive et me dit que ses employés veulent se syndiquer, je lui dit: interroge-toi! Il y a souvent des causes.»

Me Barré reste toutefois sceptique quant aux chances de succès de la CSN dans cette aventure à cause du roulement élevé du personnel dans les dépanneurs. Il s'attend d'abord à ce que la première convention collective soit imposée par arbitrage comme c'est arrivé chez McDonald's, à Rawdon, et chez Walmart, à Saint-Hyacinthe. Le vrai test viendra au renouvellement de la convention collective.

«Je doute de la capacité de la CSN à maintenir ses accréditations à long terme», dit le professeur, en ayant en tête l'exemple du Walmart de Saint-Hyacinthe qui s'est débarrassé du syndicat à la première occasion l'hiver dernier.

Quoi qu'il en soit, l'offensive de la CSN n'empêche pas de dormir les autres propriétaires de dépanneurs, selon Michel Gadbois, vice-président de l'Association canadienne des dépanneurs en alimentation, qui a tenu son congrès cette semaine. «On a bien d'autres soucis dont s'occuper pour le moment», dit-il, en faisant référence aux pertes causées par la contrebande de tabac et par les frais de carte de crédit.
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Skarhet
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Skarhet »

À la lecture de ces articles, j'espère que Couche-Tard réalise qu'il y a un problème dans la gestion des dépanneurs. Peut-être que la syndicalisation n'est pas la bonne solution à long terme. Si Couche-Tard est un bon citoyen corporatif comme quelqu'un le dit dans un des articles, il serait bien que les ressources humaines de l'entreprise mette en place des bonnes mesures de gestion pour améliorer l'attribution des horaires de travail, des promotions, des normes de santé et sécurité au travail plus sévères et pourquoi pas attribuer un certain nombre de journées de maladies aux employés à temps complet. Ce sont des petites choses qui vont pouvoir améliorer les relations de travail...

Et je trouve aussi triste de voir qu'une personne qui a 4 ans d'ancienneté soit si près du salaire minimum. Hausser un tant soit-il les salaires pourrait sans doute contribuer à réduire le taux de roulement chez un certain profil d'employés.
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Soleil47
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Soleil47 »

Skarhet a écrit : À la lecture de ces articles, j'espère que Couche-Tard réalise qu'il y a un problème dans la gestion des dépanneurs. Peut-être que la syndicalisation n'est pas la bonne solution à long terme. Si Couche-Tard est un bon citoyen corporatif comme quelqu'un le dit dans un des articles, il serait bien que les ressources humaines de l'entreprise mette en place des bonnes mesures de gestion pour améliorer l'attribution des horaires de travail, des promotions, des normes de santé et sécurité au travail plus sévères et pourquoi pas attribuer un certain nombre de journées de maladies aux employés à temps complet. Ce sont des petites choses qui vont pouvoir améliorer les relations de travail...

Et je trouve aussi triste de voir qu'une personne qui a 4 ans d'ancienneté soit si près du salaire minimum. Hausser un tant soit-il les salaires pourrait sans doute contribuer à réduire le taux de roulement chez un certain profil d'employés.
Attribution des horaires de travail, cela, j'en conviens, cela pourrait être mieux géré.

Promotions??? Quelle genre de promotion peux-tu réellement donner à un employé de dépanneur??? Mis à part le fait d'en avoir la gérance???

Journées de maladies aux employés à temps complet???? Il n'y a pas grand magasin au détails qui peuvent donner cela à leurs employés, même s'ils font des gros revenus.
Pas plus que dans les compagnies où tu travailles comme employée de bureau et que tu n'es pas syndiqué.

Dans bien des dépanneurs, les employés sont pour la plupart des étudiants (surtout les week-end), alors il y a par le fait même un gros roulement de personnel, ce qu'aucun dépanneur ne veut éviter.
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Skarhet
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Skarhet »

Soleil47 a écrit : [...]


Attribution des horaires de travail, cela, j'en conviens, cela pourrait être mieux géré.

Promotions??? Quelle genre de promotion peux-tu réellement donner à un employé de dépanneur??? Mis à part le fait d'en avoir la gérance???

Journées de maladies aux employés à temps complet???? Il n'y a pas grand magasin au détails qui peuvent donner cela à leurs employés, même s'ils font des gros revenus.
Pas plus que dans les compagnies où tu travailles comme employée de bureau et que tu n'es pas syndiqué.

Dans bien des dépanneurs, les employés sont pour la plupart des étudiants (surtout les week-end), alors il y a par le fait même un gros roulement de personnel, ce qu'aucun dépanneur ne veut éviter.
Si tu lis l'article certains disaient qu'ils étaient promu gérant et que si un nouveau coordonnateur arrivait ils pouvaient être rétrogradés sans raison, c'est ce que je veux dire par gestion des promotions...

Pour les journées de maladie vient pas me dire que c'est normal qu'une personne victime d'un hold-up doit rentrer le lendemain sinon elle voit sa journée coupée. Je pense qu'il est possible de donner une limite raisonnable d'avantages sociaux.
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Placeress
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Placeress »

Skarhet a écrit : [...]


Si tu lis l'article certains disaient qu'ils étaient promu gérant et que si un nouveau coordonnateur arrivait ils pouvaient être rétrogradés sans raison, c'est ce que je veux dire par gestion des promotions...

Pour les journées de maladie vient pas me dire que c'est normal qu'une personne victime d'un hold-up doit rentrer le lendemain sinon elle voit sa journée coupée. Je pense qu'il est possible de donner une limite raisonnable d'avantages sociaux.

:jap: :jap:

Mais, messemble qu'une situation comme ça devrait entrer comme CSST... ?
**Miranda
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par **Miranda »

Skarhet a écrit : [...]


Si tu lis l'article certains disaient qu'ils étaient promu gérant et que si un nouveau coordonnateur arrivait ils pouvaient être rétrogradés sans raison, c'est ce que je veux dire par gestion des promotions...

Pour les journées de maladie vient pas me dire que c'est normal qu'une personne victime d'un hold-up doit rentrer le lendemain sinon elle voit sa journée coupée. Je pense qu'il est possible de donner une limite raisonnable d'avantages sociaux.

Mais il me semble que ça ne fait pas de sens cet énoncé, car ça relève de la CSST et non pas des congés de maladie? :??:
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par lorraine48 »

sans rapport avec la syndicalisation mais le salaire minimum monte à 9.65 $le 1 mai on va encore avoir une augmentation des prix et les gens qui gagnent 10,00 $ l heure et 10.50 se rapproche de plus en plus du salaire minimum et si l employeur ne veut pas`les augmenter bien ils ont quoi comme alternative, changer d emploi , se syndiquer , il me semble qu un employeur devrait mieux payer ses employés temps plein 40 hres , que de risquer de les voir se syndiquer, il y a une marge entre des employés réguliers et des employés qui font cela en attendant d avoir fini leurs études pour faire leur vrai carrière, c est à se parler qu on se comprend mais il faut être deux pour cela
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Nikki »

Placeress a écrit : [...]



:jap: :jap:

Mais, messemble qu'une situation comme ça devrait entrer comme CSST... ?
Comme j'ai dit plus tôt dans le topic, mon neveu a vécu cette situation et ils ont tout fait pour nuire au dossier CSST... Il en a eu, mais au lieu que ça aille bien, il a fallu sortir les gros canons...
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Placeress
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Placeress »

Nikki a écrit : [...]


Comme j'ai dit plus tôt dans le topic, mon neveu a vécu cette situation et ils ont tout fait pour nuire au dossier CSST... Il en a eu, mais au lieu que ça aille bien, il a fallu sortir les gros canons...

Ha oui, j'avais oublié ce bout là..... franchement dégueulasse
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Skarhet »

Placeress a écrit : [...]



Ha oui, j'avais oublié ce bout là..... franchement dégueulasse
Ils donnent dans l'article un autre exemple où une fille s'est fait une entorse lombaire en déplaçant des caisses de bières et que Couche-Tard a tout fait pour nuire à la fille face à la CSST. :/
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Soleil47 »

**Miranda a écrit : [...]



Mais il me semble que ça ne fait pas de sens cet énoncé, car ça relève de la CSST et non pas des congés de maladie? :??:
Exactement, cela n'a aucun rapport avec des journées de maladie.

Un de nos employés a été victime d'un hold up il y a quelques années dans un de nos magasins, bien sur, nous ne lui avons pas demandé d'entrer le lendemain matin, mais ce n'est pas l'employeur qui lui a payé des journées de maladies.
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Soleil47
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Soleil47 »

Skarhet a écrit : [...]


Si tu lis l'article certains disaient qu'ils étaient promu gérant et que si un nouveau coordonnateur arrivait ils pouvaient être rétrogradés sans raison, c'est ce que je veux dire par gestion des promotions...

Pour les journées de maladie vient pas me dire que c'est normal qu'une personne victime d'un hold-up doit rentrer le lendemain sinon elle voit sa journée coupée. Je pense qu'il est possible de donner une limite raisonnable d'avantages sociaux.
Je ne faisais pas rapport à un hold up et d'exiger que l'employé soit au travail le lendemain matin, surtout que cela ne relève pas de la partie des journées de maladies, cela n'a rien à voir avec cela.
Capuchino
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Capuchino »

..
Dernière modification par Capuchino le dim. mai 01, 2011 7:44 am, modifié 1 fois.
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Nikki
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Nikki »

C'est parce que cette job (commis de dépanneur) est autant une job à temps plein pour certaines personnes... Les étudiants ne peuvent remplir les nombreuses heures d'ouverture de jour sur semaine...

C'est une job honorable au même titre que n'importe laquelle selon moi.... Et le fait que ces jobs soient aussi peu primées peut peut-être justement s'expliquer par les conditions médiocres...
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Placeress
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Placeress »

Nikki a écrit : C'est parce que cette job (commis de dépanneur) est autant une job à temps plein pour certaines personnes... Les étudiants ne peuvent remplir les nombreuses heures d'ouverture de jour sur semaine...

C'est une job honorable au même titre que n'importe laquelle selon moi.... Et le fait que ces jobs soient aussi peu primées peut peut-être justement s'expliquer par les conditions médiocres...

Félicitations pour ton prix...... je vais essayer ta crème sans faute.... :)

Fin du off topic... :fume:
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Skarhet
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Skarhet »

Nikki a écrit : C'est parce que cette job (commis de dépanneur) est autant une job à temps plein pour certaines personnes... Les étudiants ne peuvent remplir les nombreuses heures d'ouverture de jour sur semaine...

C'est une job honorable au même titre que n'importe laquelle selon moi.... Et le fait que ces jobs soient aussi peu primées peut peut-être justement s'expliquer par les conditions médiocres...
De plus, les gens qui témoignaient dans l'article également n'était plus des étudiants...
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Azielle
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Re: Fermeture d'un Couche-Tard pour éviter le syndicat

Message par Azielle »

C'est quand même dégueulasse d'avoir à se battre pour avoir une compensation quand on a été traumatisé en faisant notre job! Moi je suis syndiquée et sincèrement j'ai payé pour aucune raison à ce jour car je n'ai jamais eu besoin de mon syndicat, cependant je sais que si ça arrivait, je serais protégée! C'est con vous me direz mais juste pour pouvoir dormir sur mes deux oreilles à ce niveau je me sens choyée! La rage me vient juste à penser de devoir me battre pour quelquechose qui saute aux yeux! Oui des boss gentils et compréhensifs ça existe, mais le contraire existe aussi! La mauvaise foi et 'les ptit boss' c'est pas juste dans les contes et des fois, le ptit boss gentil s'en va et c'est le méchant de mauvaise foi qui prend plaisir à exercer son autorité qui prend le pouvoir. Dans ce cas-là on fait quoi? On espère qu'il devient gentil?
Il est moins indécent de coucher ensemble que de se regarder dans les yeux- B. Vian et/ou Vernon Sullivan
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