Le père qui a abandonné son bébé se confie
Agence QMI
26/05/2011 11h54
MONTRÉAL – Le père de 36 ans qui a abandonné son bébé d'un an dans un boisé, au printemps 2009, s'est confié à Claude Poirier à l'émission «Le vrai négociateur».
L'homme s'est vu imposer, mardi, une peine de 16 mois à purger dans la collectivité.
«J'étais sur le chômage et en train de rénover la maison familiale. J'ai commencé à consommer en après-midi, avec mon beau-frère, tout en travaillant. En soirée, nous sommes allés chez lui, et nous avons continué à consommer de la drogue.»
Il a senti qu'il a perdu le contrôle, à ce moment: «J'ai commencé à me sentir agressif, je suis rentré en état de psychose.»
L'homme s'est alors senti poursuivi par des personnages imaginaires.
«Je suis descendu chez moi, j'ai réveillé ma femme et essayé de lui expliquer comment je me sentais, ce que je vivais. Elle n'était pas réceptive ce soir-là. C'était peut-être qu'elle n'appréciait pas de se faire réveiller, passé minuit. Je lui ai demandé si elle voulait que je meure. Elle ne me répondait pas. Son silence amplifiait mon état.»
Il était alors prêt à faire ses adieux.
«Je suis entré dans les chambres et j'ai donné mes becs aux enfants. J'ai pris mon bébé, notre dernier. Je l'avais dans les bras et j'ai entendu du bruit dans le passage. J'ai paniqué et j'ai déguerpi», a-t-il expliqué.
L'individu a alors pris la fuite dans le véhicule de son épouse.
«J'ai fait une sortie de route, à une intersection. J'ai continué à rouler dans le champ, j'ai laissé l'auto là-bas et je me suis poussé dans le bois. Je me sentais poursuivi et je voyais des gens qui me courraient après. Le bébé était dans mes bras.»
L'homme s'est ensuite arrêté dans un boisé: «J'ai abandonné l'effort de me pousser. J'ai dit aux personnages de venir me chercher, sinon de partir avec mon enfant. J'ai perdu conscience et je me suis réveillé le lendemain matin.»
Il a été accusé d'abandon d'enfant.
Le juge François Marchand a affirmé, lors du prononcé de la sentence, que c'est l'absence de séquelle permanente chez l'enfant, le risque de récidive nul et la réadaptation de l'accusé qui l'ont motivé à prononcer la sentence.
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