Voici la 2e partie de la chronique de Richard Martineau. Je n'ai pas trouvé la 1re partie d'hier:
Mise à jour: 17/04/2009 08:18
La chronique de Richard Martineau
Faut-il aider Nathalie Morin ? (2)
(Journal de Montréal) Richard Martineau
Le Journal de Montréal
Je reviens sur l'histoire de Nathalie Morin, cette Québécoise retenue contre son gré en Arabie Saoudite, car je trouve qu'elle pose une excellente question morale. Le Canada a-t-il le devoir de lui venir en aide? Ou la dame est-elle seule responsable de sa situation?
C'EST SA DÉCISION!»
Plusieurs lecteurs m'ont écrit pour me faire part de leur point de vue.
«Vous allez peut-être me trouver sans coeur, mais cette histoire de mise en demeure me révolte, m'a écrit Pierrette Pépin. Je comprends le point de vue de cette mère éplorée et je compatis avec elle. Mais qu'a-t-elle fait pour retenir sa fille? Ne savait-elle pas que dans ces pays, un chameau a plus de valeur qu'une femme? Qui, de nos jours, n'est pas au courant?
«C'est bien beau, dire qu'elle a fait une erreur, mais pourquoi devrions-nous payer pour elle? Nathalie Morin ne voulait rien savoir de l'opinion des autres avant de quitter le Canada, eh bien maintenant, qu'elle vive avec sa décision.
«Les gens ont le rhume, le gouvernement doit les moucher. Qu'en est-il de la responsabilité de chacun? Les gens agissent à leur guise et quand ça tourne mal, ils demandent au gouvernement de leur venir en aide. Je ne suis pas d'accord.»
«IL FAUT LA SAUVER»
Andréanne Bouchard a un autre point de vue. «Posons la question différemment, écrit-elle. Une personne s'aventure sur un lac glacé au début de l'hiver en sachant que la glace n'est peut-être pas assez solide pour la supporter. Tout à coup, la glace cède et la personne tombe à l'eau. On la laisse se noyer ou on va la sauver?
«Une personne veut mettre fin à ses jours en se lançant du haut d'un pont. On la laisse sauter ou on essaie de la sauver?
«Une personne fume pendant des années et développe un cancer des poumons. On la laisse sans soin ou on l'aide du mieux qu'on peut?
«Selon moi, la réponse à ces questions est simple. Oui, il faut sauver ces gens, même s'ils ont été imprudents!»
ÇA NOUS REGARDE
J'avoue que le courriel de madame Bouchard m'a fait voir cette situation sous un autre angle.
Ce n'est pas parce qu'une femme décide volontairement de se marier avec un homme violent qu'il faut détourner la tête quand elle se fait battre.
On dira que Nathalie Morin vit à l'étranger et que le Canada ne peut s'immiscer dans les affaires internes des autres pays. Mais si cette femme avait été kidnappée par des terroristes ou des bandits, le Canada ne resterait pas les bras croisés.
De plus, l'Arabie Saoudite a beau être un pays profondément sexiste, il ne permet quand même pas aux hommes de séquestrer, d'affamer et de battre leur femme!
Le Canada est un partenaire économique important de l'Arabie Saoudite. Bell, Alcan et SNC-Lavalin y brassent de grosses affaires. Jamais je ne croirais qu'on ne peut s'asseoir avec des représentants de ce pays pour leur faire comprendre que c'est dans leur intérêt de trouver une issue à ce problème!
CRIMES ET DÉLITS
Et puis, comme m'a écrit Lise Deschamps: «Souvent, notre gouvernement fait des démarches pour rapatrier des citoyens coupables de délits et emprisonnés à l'étranger. Pourquoi ne ferait-il pas de même pour une personne dont le seul crime est d'avoir pris une mauvaise décision?»
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