Les frères de Ste-Croix verseront 18 millions $

[Rose-des-bois]

J'avais lu la nouvelle plus tôt et voulu mettre l'article à ce moment-là, sauf que je me disais qu'il y avait sûrement, dans le passé, un topic d'ouvert. Là comme je vois que le sujet n'est pas remonté j'en conclu qu'il y en avait pas. Alors voici.

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Publié le 06 octobre 2011 à 11h59 | Mis à jour le 06 octobre 2011 à 11h59


Les Frères de Ste-Croix verseront 18 millions $ à des victimes de sévices sexuels



Des frères de la Congrégation des Sainte-Croix ont longtemps assuré l'enseignement au Collège Notre-Dame de Montréal (notre photo), au Collège Saint-Césaire et à l'école Notre-Dame de Pohénégamook.

Photo: André Pichette, Archives La Presse
La Presse Canadienne
Montréal


La Congrégation de Sainte-Croix s'engage à présenter des excuses et à verser jusqu'à concurrence de 18 millions $ à des étudiants qui ont subi des sévices sexuels au Collège Notre-Dame de Montréal, entre 1950 et 2001, au Collège Saint-Césaire entre 1950 et 1991, et l'école Notre-Dame de Pohénégamook entre 1959 et 1964.

Ces engagements surviennent en fin de processus de médiation entamé en décembre dernier entre la Congrégation de Sainte-Croix et des représentants des étudiants concernés. Il s'agit d'une entente à l'amiable conclue après la médiation présidée par le juge Yves Poirier.

L'entente stipule que les étudiants admissibles ont pu avoir été victimes de sévices sexuels non seulement de la part d'un membre de la Congrégation Sainte-Croix, mais aussi d'un laïc alors qu'ils fréquentaient l'une de ces trois institutions d'enseignement.

Jean-Pierre Aumont, supérieur de la Province canadienne de la Congrégation de Sainte-Croix, affirme par voie de communiqué qu'il déplore sincèrement les fautes commises et ajoute tenir, au nom de la Congrégation de Sainte-Croix, à présenter ses excuses pour la souffrance et l'affront causé aux victimes de ces abus.


Il dit souhaiter que les victimes puissent sortir de la prison du silence, guérir le mieux possible les blessures qu'elles ont subies et s'engager sans réserve dans leur propre avenir.

Les compensations seront assumées à même les fonds de la Congrégation de Sainte-Croix qui a choisi de ne pas invoquer les délais de prescription applicables pour ce genre de délit.

Les parties ont convenu de tout mettre en oeuvre pour finaliser le processus d'indemnisation dans un délai raisonnable. Les compensations seront versées aux victimes et à leurs parents lorsque les réclamations auront été traitées et liquidées de manière finale dans le cadre du règlement.

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[Rose-des-bois]

Frères de Sainte-Croix : les victimes prennent connaissance de l'entente
Mise à jour le samedi 8 octobre 2011 à 19 h 15 HAE



Plusieurs des victimes étudiaient au Collège Notre-Dame


Les anciens élèves de la Congrégation des frères de Sainte-Croix victimes d'agressions sexuelles sont réunis à Montréal samedi pour prendre connaissance de l'entente à l'amiable conclue avec la Congrégation des frères de Sainte-Croix.

Une cinquantaine de victimes se sont déplacées pour assister à la réunion sur une centaine connues. D'autres victimes pourraient encore se manifester puisque l'entente prévoit un délai de cinq mois pour leur permettre de le faire.

« C'est un grand soulagement de sentir que quelqu'un veut nous aider. C'est la première fois. Je comprends maintenant qu'avec d'autres personnes, on peut faire quelque chose. Ça m'a fait beaucoup de bien, c'était une très grande journée pour moi aujourd'hui », a confié une des victimes, Jacques Auclair.

Selon le vice-président du comité des victimes, il est fort probable que des victimes qui ont gardé le silence jusqu'à maintenant décident désormais de parler.

« Ces gens-là, lorsqu'ils entendent les déclarations que moi ou d'autres faisons, et qu'ils se disent, "c'est vrai, je dois arrêter de survivre, et vivre", ça veut dire que ces personne là doivent faire une démarche pour aller chercher de l'aide », a dit Sébastien Richard.

Il y a un certain soulagement en ce moment. Premièrement, on voit dans la salle aujourd'hui qu'on n'est pas seul. Et ça va probablement faire en sorte de légitimer les plaintes futures envers les institutions.

— Jean Guérin, une des victimes

Un dédommagement de 18 millions de dollars

Les frères de Sainte-Croix ont annoncé jeudi le versement de 18 millions de dollars aux élèves qui ont été agressés sexuellement par des membres de leur congrégation entre les années 1950 et 1990, notamment au Collège Notre-Dame.

Selon l'avocat des victimes, Alain Arsenault, il s'agit d'une entente financière unique en son genre.

C'est à notre connaissance le montant le plus important pour un recours en agression sexuelle au Québec et nous croyons aussi, au Canada.

— Alain Arsenault, avocat des victimes

Ce sont les révélations du quotidien The Gazette, en 2008, puis celles de l'émission Enquête, à l'automne 2010, qui ont mis en lumière les multiples sévices infligés par des frères de Sainte-Croix et le silence des responsables de la communauté à ce sujet.

L'entente entre les deux parties établit une grille détaillée des types de sévices sexuels perpétrés et une autre des préjudices subis par les victimes. Le montant des indemnisations - qui varieront entre 10 000 et 250 000 $ - sera ensuite déterminé par un arbitre en fonction de la gravité des cas et de la fréquence des agressions.

Chacune des victimes recevra une lettre d'excuses officielle. Ce sera la toute première fois que les frères de Sainte-Croix reconnaîtront ouvertement que des enfants sous leur protection ont souffert et que ces agressions n'auraient jamais dû se produire.

Entente de règlement finale

Note :Pour pouvoir lire l'entente cliquer sur le lien

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[Anya]

Victimes de la Congrégation de Ste-Croix
L'argent n'efface pas le passé
8 octobre 2011 à 18h04

Agence QMI et TVA Nouvelles

Les 18 millions $ qui seront versés aux victimes du personnel de la Congrégation de Sainte-Croix en vertu d'une entente hors cour ne répareront pas le mal causé, insistent celles-ci.

Rencontré alors qu'il s'apprêtait à participer à une rencontre d'information sur les modalités de partage du dédommagement annoncé jeudi, Denis Bernard brisait le silence pour la première fois en 60 ans, samedi.

Même ses filles ne savaient encore rien du cauchemar qu'il a vécu à l'âge de 12 ans. «L'image des trois personnes qui ont abusé de moi est là constamment, a dit en M. Bernard, aujourd'hui âgé de 72 ans. Tout l'argent qu'on nous donnera ne pourra jamais effacer ces images-là.»

Jean-Yves Lapointe a lui aussi souligné que les indemnités ne lui feront pas oublier les sévices qu'il a subis il y a 60 ans. «Ça ne réparera rien, s'est-il désolé. Ce type de crime est continuel.»

Lors de cette réunion, les plaies ont été rouvertes pour plusieurs. Une des victimes de la congrégation a toujours de la difficulté à raconter ce que certains enseignants lui ont fait subir. «Un prof d'éducation physique qui décide de répéter mon nom comme étant pénis toutes les semaines, en prenant les présences», expliquecette victime qui a voulu garder l'anonymat.

Il s'agissait aussi de la première fois que Jacques Auclair dévoile publiquement les abus dont il a été victime. Il a été agressé au collège Saint-Césaire au milieu des années 50. Il a voulu témoigner de tout le mal qui a découlé de son éducation. «Je me sentais abandonné, complètement. À la merci de ces gars-là.»

«Ce frère était disciplinaire, c'est lui qui donnait les punitions, se rappelle-t-il. Si tu ne voulais pas avoir de punitions, c'était des faveurs, des attouchements.»

Les conséquences de cet abus ont eu des effets désastreux sur sa vie. «Quand tu sors d'une tempête semblable, tu n'as pas le goût de mettre des enfants au monde qui pourraient subir la même chose que toi. C'est super dur», confie M. Auclair.

Les indemnités ne changeront pas le passé pour M. Auclair et les autres victimes, mais il est tout de même soulagé. « Ce n'est pas juste une question monétaire. Ça fait du bien en dedans. En paix», soupire M. Auclair.

«Arrêtons de survivre, et vivons!» déclare une autre victime, prêt à tourner la page.

Répartition

Une trentaine de personnes s'étaient entassées dans une salle de l'hôtel des Gouverneurs, à Montréal, pour savoir de quelle façon l'enveloppe serait distribuée.

Les indemnités octroyées aux victimes des nombreuses agressions sexuelles varieront entre 10 000 $ et 250 000 $, leur a-t-on expliqué.

Le règlement prévoit aussi une indemnisation de 10 000 $ pour les parents des victimes décédées ainsi qu'une lettre d'excuses.

De plus, un fonds de 100 000 $ sera réservé pour des bourses d'études offertes en mémoire de René Cornellier junior, le premier à avoir dénoncé les agressions sexuelles qu'il a subies au Collège Notre-Dame.

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[Anya]

Frères de Sainte-Croix: 18 M$ pour les victimes. Sébastien Richard raconte ce qu'il a vécu. Il réagit également à l'entente hors-cours d'hier.
Intervenants : Paul Arcand
Durée : 6:53
Date : 07/10/2011
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