Dimanche 1 janvier 2012 | Mise en ligne à 1h19
Bye Bye 2011: moins bon qu’en 2010
La politique a assurément occupé bien des unes de journaux et les premières manchettes des bulletins de nouvelles en 2011, mais devait-elle pour autant monopoliser tout cet espace dans le Bye Bye 2011? Un meilleur dosage et une plus grande diversité de sujets auraient certainement rendu cette revue humoristique annuelle moins monotone.
Chose certaine, jamais les effets spéciaux n’auront été aussi réussis dans un Bye Bye. Dès les premières minutes, alors que ponts et viaducs s’effondraient sur les vedettes de l’émission, on ne pouvait qu’être éblouis par la vraisemblance des images.
«Je suis donc gonorrhée de déclarer le Bye Bye 2011 officiellement ouvert. Bye Bye. Tata. Bye Bye tata», avait tout d’abord proclamé une Reine jouée par Véro, secondée par un Stephen Harper déguisé en Élizabeth II, son idole. Louis Morissette allait parodier à plusieurs reprises notre premier ministre au cours de la soirée, notamment dans un sketch très réussi reprenant la fameuse séance de photo du premier Elvis Gratton, avec le vrai Julien Poulin dans le rôle qui l’a fait connaître. «Méfie-toi des artisses», confie Bob à son modèle. Et Stephen Harper de répondre: «Toi aussi tu penses qu’ils ont tous le sida?»
Allait s’ensuivre une série de sketchs essentiellement politiques, abordant tour à tour la corruption, le piètre état des infrastructures, et bien sûr, l’amphithéâtre de Québec. Dans une parodie d’Opération séduction, on a créé un match parfait entre Votre Majesté Régis Labeaume et PKP, pour qui un PPP signifie «Pierre Karl paie pas cher».
Impossible d’évacuer la vague orange qui a balayé le Québec. Les jeunes députés du NPD ont été représentés comme une bande de dégénérés. «Quand t’es élu, ça efface-tu ton casier judiciaire?» demande l’un d’entre eux, alors que la jeune Ruth Ellen Brosseau n’avait pas compris qu’elle se présentait pour le NPD, mais croyait poser sa candidature pour OD.
Encore une fois, l’équipe du Bye Bye s’est surpassée avec d’impressionnantes chorégraphies sur des tubes de la dernière année. Le Party Rock Anthem de LMFAO est devenu Pauline Marois est dans l’trouble à soir, avec Jacques Parizeau et Louise Beaudoin menant la danse, alors que Till the World Ends de Britney Spears a servi d’hymne aux Indignés.
Dans un des rares sketchs non politiques, Véronique Cloutier a offert sa meilleure imitation en Michèle Richard mythomane, qui relate les sujets de sa biographie: «Miss Piggy c’est ma jumelle, crisse!», «C’tait moi le père Fourra» et «J’tais pas paquetée, c’est la route qui était croche». Hélène Bourgeois Leclerc n’a pas été suffisamment mise en valeur, elle n’a pas eu «son» moment, s’illustrant tout de même dans Aberration double, une parodie de la finale d’OD, avec un PeeWee Lord qui insiste vraiment trop pour faire changer d’idée la gagnante Nancy.
Autre bon flash: la pub des blocs François Légo, dont la boîte s’ouvre par la droite et par la gauche, et qui «ne vient avec aucun charisme, sans garantie ni aucun programme précis». La parodie du film Tintin, Kinkin – Le secret du Plan Nord, était assurément la plus réussie techniquement. Génial de donner le rôle d’Haddock à Jean-François Mercier, le Gros Cave Y Bock, et ceux des Dupont et Dupond, aux Denis Drolet, devenus les Ducon.
Oui, on nous en a mis plein la vue, mais était-ce au profit des textes? «Dans mon livre à moi», ce Bye Bye 2011 contenait plusieurs flashs intéressants mais n’était pas à la hauteur du Bye Bye 2010. C’est dit.
Une critique complète du Bye Bye et de toutes les émissions de fin d’année dans Le Soleil de mardi. Je profite de l’occasion pour vous souhaiter une excellente année 2012. Santé et bonne télé!
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