«Tout le monde en parle»: joute verbale entre Jean-François Lisée et Éric Duhaime
Rachel Nadon
30 janvier 2012
Les chroniqueurs Jean-François Lisée et Éric Duhaime ont défendu leurs idées sur le plateau de «Tout le monde en parle», dans une joute verbale qui s’est rapidement transformée en duel entre la gauche et la droite politique.
«Pour la droite, l’essentiel, c’est la liberté, explique d’emblée Jean-François Lisée. Pour la gauche, le fils de Paul Desmarais et le fils du chômeur n’ont pas les mêmes opportunités. Et on va essayer que ça change. [...] Autrement dit, la droite te dit : nage ou coule. La gauche : nage, et si coule, on va essayer que tu n’en meures pas.»
Ancien conseiller politique de Jacques Parizeau, Jean-François Lisée en a ras-le-bol des idées reçues qu’il entend sur la société québécoise. «J’en ai assez de me faire dire que, comme Québécois, je suis médiocre. […] La droite libertarienne dit qu’on des cancres. Qu’on est renfermés sur nous-mêmes, qu’on n’est pas travaillant, qu’on est presque aussi endetté que la Grèce…» L’essai qu’il vient de faire paraître, «Comment mettre la droite K.O en 15 arguments», s’attache à défaire les idées défendues par la droite, dont Éric Duhaime fait partie.
Au problème que posent les régimes de retraite pour les générations montantes, Jean-François Lisée a concédé que le problème n’était pas complètement faux: elles auront possiblement à payer pour les vieux jours de leurs parents. Le chroniqueur au «Journal de Montréal» et à «V», Éric Duhaime, fréquemment coupé par le journaliste, a rétorqué que la gauche était en dehors de la réalité. «Aujourd’hui, on ne parle plus d’hypothèse, on parle de certitude.»
Pour Lisée, la droite est toutefois à l’origine du dérapage qu’ont connus les fonds de retraite. Avec la crise économique, ceux-ci ont rapidement fondus. «Ils [les gens de la droite] ont convaincu le gouvernement que l’État régulait trop les banques. Et les banques se sont autorégulées en produisant des produits financiers toxiques. Et ça s’est écroulé. Et les baby-boomers ont perdu de 30 à 40% de leur investissement.»
«Avez-vous l’impression de vivre dans le même pays?», a demandé Guy A Lepage aux deux chroniqueurs. «Non, je ne vis pas dans le même pays, s’est exclamé Lisée. Son idéologie [à Duhaime] signifie qu’Hydro-Québec n’aurait pas été nationalisée, puisque c’est de l’étatisme, qu’il n’y aurait pas d’assurance-maladie, puisque c’est de l’étatisme, pas de salaire minimum, puisque c’est une intervention de l’État, pas de loi 101, puisque ça brime les libertés des immigrants à choisir la langue de scolarité de leurs enfants. »
«Le discours de la gauche est encore statique et il n’a pas changé depuis des années», a répliqué Éric Duhaime. «J’en ai soupé de me faire dire que je n’aime pas le Québec. […] Je l’aime le Québec, c’est pourquoi je veux le moderniser, faire des changements.»
«Les péquistes sont tellement occupés à fixer la date du prochain référendum qu’ils en oublient la jeune génération», a ajouté Duhaime. Celui-ci estime que le Québec gagnerait à prendre un virage à droite. Auteur d’un nouveau livre, «L’État contre les jeunes», il croit que les «élites politiques» ont trahi les jeunes générations. «Toutes les générations ont vécu plus riches que leurs parents. Pas là. […] On a un système politique qui a refilé la facture à la génération qui n’avait pas le droit de vote.»
«C’est un constat collectif, explique Éric Duhaime. De façon générale, avant, on avait sept travailleurs pour dix retraités; en ce moment, ils sont cinq pour 10. Dans 10 ans, ils seront deux.» Ce déséquilibre est imputable à l’élite politique «qui a menti». « Il y a une trahison de nos élus, qui prennent aux jeunes pour donner aux vieux.»
Il s’est défendu de faire la promotion d’une droite tournée vers la protection des riches et des entreprises. «Je ne suis pas plus partisan du corporatisme d’affaires que de l’étatisme.»Le chroniqueur veut «éveiller les consciences» des générations montantes, afin de leur montrer que l’État brime, au final, leur liberté.
Geneviève Brouillette et Myriam Leblanc
Les comédiennes Geneviève Brouillette et Myriam Leblanc étaient de passage à «Tout le monde en parle» pour présenter la nouvelle télésérie «Apparences». Écrite par Serge Boucher, la série met en scène un couple de jumelles, Manon et Nathalie, dont l’une disparaît le jour de leurs 40 ans.
Pour Geneviève Brouillette, la série joue sur le mystère, mais aussi la sincérité et l’authenticité des personnages. «Il y a quelque chose de profondément humain dans ce que Serge Boucher écrit», dit-elle. «Quand il y a une des jumelles qui prend toute la place, l’autre n’a pas le choix d’être la groupie. Ça peut avoir l’air tordu, mais dans la vie, ça ne l’est pas tant que ça.»
Geneviève Brouillette agit aussi comme productrice pour le prochain film de Podz, «L’Affaire Dumont». Elle a rencontré la belle-soeur de Dumont, qui lui a rapidement refilé le numéro de son frère. «C’est aussi une super histoire d’amour», note la comédienne. L’histoire fait le récit d’une erreur judiciaire qui a duré pendant dix années.
De son côté, Myriam Leblanc a fait partie de la distribution d’ «Étoiles filantes», de Ricardo Trogi et d’une panoplie de séries, dont «Rumeurs». Originaire de Québec, elle a depuis déménagé ses pénates à Montréal. «C’est évident que, comme comédienne, je devais venir ici pour goûter à toutes les possibilités de mon métier.»
Pierre-François Legendre
Vedette du film «La peur de l’eau», Pierre-François Legendre était de passage à «Tout le monde en parle». Son personnage est un policier peu confiant qui doit résoudre un meurtre sordide. «Je n’avais pas eu l’habitude de jouer des rôles d’autorité et qui avaient une quête, et qui réussissaient leur quête!», lance-t-il en riant.
C’est sur le plateau de ce long métrage qu’il a eu la chance de faire sa première cascade. «J’ai eu l’impression de toucher à ce que c’est le cinéma. […] Mais tu sais, je n’ai pas un casting de cascadeur…»Le tournage de «La peur de l’eau» est aussi un des plus beaux qu’il a connu. «J’ai toujours dit qu’il y avait deux endroits d’où tu revenais transformé : les Iles de la Madeleine et l’Inde.»
Pierre-François Legendre signe également la mise en scène du nouveau spectacle des Denis Drolet.
Esther Bégin et John Parisella
La journaliste Esther Bégin et son conjoint, le diplomate John Parisella, sont de retour à Montréal après deux ans passés à New York. «Montréal est une ville où il fait bon vivre. […] On est content d’être revenu», lance d’emblée l’ancienne chef d’antenne à TQS.
John Parisella a représenté le Québec dans la Grosse Pomme, où la province jouit d’une belle réputation, dit-il. «On en sort fier!» Il a présenté différents projets qui sont sur la table, dont un nouveau train qui relierait Montréal et New York. Pour lui, la société américaine vit une sorte de crise. «Le rêve américain est menacé.»
Esther Bégin estime qu’il y a une «véritable histoire d’amour» entre les Québécois et New York. Elle fera d’ailleurs paraître un livre qui rassemblera ses meilleures adresses.
Léa Pool
La cinéaste Léa Pool a présenté son documentaire «L’industrie du ruban rose», qui met au jour les rouages pervertis du marketing social. En effet, de grandes entreprises se réclament d’être «roses», de soutenir la cause du cancer du sein, afin de servir leurs intérêts économiques.
Toutes sortes de produits sont «roses» : du papier de toilette, de la nourriture, et même des fusils, explique la cinéaste. «C’est très rentable comme cause, le cancer du sein. […] Le seul fait d’être une femme fait que tu peux avoir le cancer du sein.» Selon elle, il faudrait s’informer sur la manière dont l’argent du consommateur est utilisé. Il y a beaucoup de fondations, beaucoup de compétition, et il est difficile, explique-t-elle, de déterminer à quoi servent les sommes amassées.
Elle dénonce également que les événements liés au cancer du sein mettent de l’avant les survivantes, et tendent à oublier celles qui en meurent. «Si tu ne réussis pas à survivre, c’est un échec. Il n’y a pas de place pour celles qui ne survivent pas.»
Sugar Sammy
L’humoriste Sugar Sammy présentera son prochain spectacle «You’re gonna rire», un one-man-show qui se donnera «100% en franglais» à compter de février. «J’ai commencé à écrire dans les deux langues.[...] Certains gags fonctionnaient mieux en français, d’autres en anglais. Ce spectacle-là, c’est un spectacle bilingue.» Il se désigne d’ailleurs comme un «pur produit de la loi 101» : il a fait la moitié de ses études dans la langue de Molière, l’autre, dans la langue de Shakespeare.
Il est l’humoriste québécois le plus important sur la scène internationale, a souligné Guy A Lepage. Il fait partie des dix humoristes à surveiller dans les prochaines années d’après le Hollywood Reporter.
http://www.domainebleu.ca/feeds/nouvell ... 06417.html" onclick="window.open(this.href);return false;