Beppo a écritLe mercredi 28 février 2007
Le père des Simard règle ses comptes
Mario Cloutier
La Presse
Jean-Roch Simard en a gros sur le coeur. Longtemps silencieux, le père de Nathalie et de René passe aux aveux dans sa biographie, Au-delà du silence, publiée par Les Intouchables et distribuée hier aux médias. Il s'attaque à celui qui, soutient-il, a causé la rupture de sa famille, Guy Cloutier.
«Le seul véritable méchant de cette histoire a été incarcéré, écrit-il à ses enfants dans ce qu'il appelle son testament. Tous les autres, même s'ils ont parfois une part de responsabilité - moi le premier - ou s'ils ont commis des maladresses, ne sont pas des criminels, mais des êtres humains que cet homme a blessés au cours de son odieux parcours de vie.»
L'autobiographie, à laquelle ont collaboré Danielle Simard et Louise-Marie Lacombe, sortira en kiosque le 7 mars prochain. Elle relate la vie d'un bûcheron, journalier, puis cuisinier, qui a sombré tôt dans l'alcool, maladie dont se serait servi Guy Cloutier, soutient M. Simard, pour prendre le contrôle de la vie et de la carrière de ses enfants.
«Un père sobre n'aurait pas accepté aveuglément de confier à des étrangers la destinée de ses enfants. Mon alcoolisme m'a conduit à poser des gestes que je regretterai toute ma vie. Certaines personnes ont brisé ma famille, mais je leur ai bien involontairement facilité les choses», souligne-t-il.
Le père des p'tits Simard ne s'épargne pas. Il prend sa place «au banc des accusés. Si je me confie aujourd'hui c'est par respect pour tous ceux qui ont tant aimé mes enfants», écrit-il en remerciant le public québécois. Notons que l'ami de Guy Cloutier, l'avocat Léopold Fournier, n'a pas rappelé La Presse hier pour commenter la sortie du livre de Jean-Roch Simard.
Confrontations
Le livre s'ouvre avec les confessions de Nathalie au sujet de Guy Cloutier, geste qui a amené son père à écrire lui aussi sa biographie. C'est tout de même l'histoire de René qui prend toute la place.
«Cloutier a, dès le départ, abusé de la naïveté de René», soutient M. Simard. «Il l'a manipulé sans aucun scrupule. La suite des événements nous a démontré qu'on ne savait pas encore à quel point cet homme était retors», insiste-t-il.
M. Simard décrit un climat de confrontations constantes où il consommait à outrance et était particulièrement irascible. Il sentait qu'il était en train de perdre la bataille, notamment aux yeux de René. Mais le gérant, selon Jean-Roch Simard, s'en serait pris à lui. «J'ai plusieurs fois été victime d'intimidation et de menaces de mort», soutient-il. «Cloutier m'a lui-même menacé ouvertement», ajoute M. Simard.
En 1974, René remporte au Japon un concours international. Jean-Roch Simard constate sur place qu'il est de plus en plus écarté des décisions. Un jour d'octobre 1975, René aurait, à 14 ans, remercié son père de ses services. Celui-ci se dit trop épuisé pour se battre : «C'est correct, je m'en vais. Cloutier a gagné», aurait déclaré le père à l'époque.
Il s'agit de l'épisode le plus difficile de sa vie, écrit-il. Il sombre dans l'alcool, mais trois ans plus tard, la lumière s'allume au bout du tunnel. Son fils Alexis, 13 ans seulement, décide de venir vivre avec lui. Jean-Roch Simard n'aurait plus jamais touché à l'alcool, soit depuis 28 ans, soutenu notamment par un mouvement spirituel qu'il ne nomme pas.
M. Simard termine son livre en s'adressant aussi à la deuxième victime de Guy Cloutier. «Mais si j'oserais, écrit-il, je te demanderais tout de même de sortir de l'ombre et de crier haut et fort que ce n'est nullement ta faute. [...] Cela doit être insoutenable. S'il faut vraiment que quelqu'un aide l'infâme personnage à porter son boulet, laisse-moi le faire à ta place.»
http://www.cyberpresse.ca/article/20070 ... 017/CPARTS
Je suis extrêmement touchée par cet article, sensiblement, peut-être a cause de ce que je viens de savoir concernant mon propre père. L'argent, l'argent... Il n'y a plus que ca en 2007...