Bébé maltraité à Saint-Jérôme
Le père reste incarcéré pour au moins deux semaines
Agence QMI
Éric Thibault
21/05/2011 09h38
SAINT-JÉRÔME - Joseph Dumont, accusé de l’homicide involontaire de son bébé de deux mois, cette semaine, à Saint-Jérôme, restera derrière les barreaux pendant au moins les deux prochaines semaines.
Me Olivier Morin a obtenu le report de l’enquête sur remise en liberté de son client, qui était prévue pour hier matin, au 2 juin prochain. L’avocat a besoin de temps pour trouver des « garanties solides » à offrir au tribunal afin de le convaincre de remettre le jeune père en liberté provisoire en attendant d’être jugé.
Selon Me Morin, son client est « sous le choc, ayant à faire face à de graves accusations en plus de vivre le deuil » de sa fillette.
Joseph Dumont, qui vivait de prestations d’aide sociale, est également père d’un autre enfant. Natif de l’Ouest canadien, il demeurait à Saint-Jérôme depuis quelques années. Il comprend « bien » le français, selon Me Morin, qui a décliné l’offre du juge Gilles Garneau pour que les procédures judiciaires se tiennent en anglais.
L’homme de 24 ans, sans antécédents judiciaires, avait comparu jeudi face à des accusations d’homicide involontaire et d’entrave au travail de quatre policiers. La jeune victime aurait succombé à de mauvais traitements physiques du père, selon les témoins rencontrés par les enquêteurs de la SQ. Le poupon aurait notamment subi une fracture à un bras.
Une autopsie ainsi que des expertises médicales poussées seront pratiquées au cours des prochains jours afin d’étayer la preuve de la Couronne.
« Inconcevable »
La tante de la petite Mya s’explique encore mal le drame.
Céline Tremblay a reçu un appel vers 18 h, ce soir-là, l’avisant que sa nièce – qu’elle n’avait pas encore rencontrée – était en arrêt cardio-respiratoire. Quelques heures plus tard, le bébé avait succombé à ses blessures.
« C’est inconcevable de faire du mal à un petit enfant comme ça », a lancé la dame, qui s’est entretenue avec LCN, hier matin.
Elle attend impatiemment les résultats de l’enquête qui en diront plus long sur les circonstances du décès de la petite Mya, car plusieurs questions restent en suspens.
« Ma soeur (la mère) vit ça très mal à cause d’une chose, a-t-elle expliqué. La petite était blessée à un bras et lorsqu’elle a été amenée à l’hôpital, la première fois, le médecin a dit qu’il n’y avait pas de fracture et qu’il fallait faire de la physiothérapie. Mais finalement, lorsqu’elle a été transférée à Sainte-Justine mardi, ils ont découvert qu’elle avait une fracture. »
Erreur médicale ?
« Si elle avait le coude cassé, elle pouvait bien crier lorsqu’elle se faisait plier le bras », a déploré Mme Tremblay, qui craint qu’une erreur médicale ait contribué au malheur de l’enfant.
Le père de Mya, Joseph Dumont, s’en serait pris à elle parce qu’elle criait beaucoup. Il aurait d’ailleurs avoué être responsable de la fracture, affirmant qu’il s’agissait d’un accident.
La tante du bébé ne connaissait pas beaucoup le père. « Il a déjà habité chez ma mère comme pensionnaire avant d’aller habiter avec ma soeur, mais on ne le connaissait pas beaucoup, a-t-elle précisé. On a une bonne différence d’âge. Moi, le chum à ma soeur qui fume des joints et qui joue au PlayStation, je n’ai pas grand-chose à lui raconter. On n’avait pas une bonne ou mauvaise perception de lui. »
« On a été estomaqué quand on a su ce qui s’était passé », a ajouté Mme Tremblay, qui a choisi de partir quelques jours en région afin de mieux digérer les récents événements.
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