Une Saint-Jean festive, promet Guy A. Lepage PDF Imprimer Envoyer
Spectacles - Musique
Écrit par Agnès Gaudet
Lundi, 22 juin 2009 16:40
Mise à jour le Lundi, 22 juin 2009 17:28
Est-ce que le fantôme du général Wolfe plane sur les répétitions du Grand Spectacle de la Fête nationale? Quand on lui a posé la question, Guy A. Lepage a éclaté de rire.
Non, c’est très festif, a-t-il d’abord répondu. J’ose espérer que c’est une vieille histoire.»
La question se posait. Après les discussions provoquées la semaine dernière par l’éjection de deux groupes anglophones prévus à l’horaire de L’Autre Saint-Jean, suivie de leur réinsertion au sein du groupe, il y a dans l’air ce petit parfum de rivalité anglo/franco, rappel de la célèbre bataille des plaines d’Abraham.
L’animateur de la Grande Fête du parc Maisonneuve a pris un moment lundi pour jaser avec les journalistes lors des répétition du spectacle. Il ne partage pas l’opinion des «cous bleus», qui prônent la ligne pure et dure des Québécois francophones.
Il estime que les Québécois ont évolué et qu’ils ouvrent grands leurs bras à toutes les communautés du Québec, peu importe la langue qu’ils parlent. C’est ce qu’on verra le 24 au soir.
La belle bande du spectacle de la Saint-Jean était en répétition générale lundi après-midi au Parc Maisonneuve. Photo Rogerio Barbosa
Devant les milliers de drapeaux bleus déployés au-dessus des têtes, Guy A. Lepage compte, le mercredi 24 juin, formuler des messages clairs. Et une chose est sûre, il fera ce soir-là allusion à la présence anglophone. Sans tuer le punch, disons qu’on peut souhaiter la bienvenue aux spectateurs en plusieurs langues.
«On a tellement entendu parler du nous inclusif, rappelle Guy A. Il n’y a pas de citoyens de premier et deuxième rang, les francos et les autres.»
L’abcès crevé
Selon Guy A. Lepage, toute cette histoire autour des deux groupes anglophones qui se produiront demain dans Rosemont à L’Autre Saint-Jean a finalement un peu de bon.
«Il fallait que l’abcès soit crevé, dit-il. J’espère qu’on ne met pas juste un plaster là-dessus. En tant que souverainiste montréalais, je dis que si un jour on veut un pays, il faut motiver tous les gens qui paient des taxes à ce projet-là, procéder de façon amicale, en mode ouverture et séduction. Il faut avoir la volonté d’intégrer et d’écouter les communautés ethniques, qui ont de plus en plus droit au chapitre.»
Du côté d’Éric Lapointe, Ariane Moffatt et Marie-Mai, qui répétaient sur la gigantesque scène la très québécoise chanson J’ai l’rock’n’roll pis toé, du groupe Offenbach, même son de cloche et aucun sentiment de menace concernant la langue française.
Guy A Lepage préparait son entrée en scène. Photo Rogerio Barbosa
«C’était très maladroit de la part des nationalistes d’avoir voulu exclure ces groupes anglophones, a mentionné Lapointe. La Fête nationale, c’est la fête de tous les Québécois. Et les anglos y ont leur place. Tant que le show demeure majoritairement francophone, pas de problème.
«On ne peut pas enfermer l’art et la création, ajoute-t-il. Les chansons qui se créent au Québec, qu’elles soient en italien, en innu, en grec, en anglais ou en créole, ça reste des œuvres québécoises.
Réalité québécoise
Pour beaucoup, la Saint-Jean, devenue au fil des ans la Fête nationale, est une fête politique.
«La Saint-Jean a toujours eu une connotation politique, estime le chanteur. C’est un prétexte pour lancer des débats, c’est le temps de parler de la situation de la langue, de la réalité québécoise, du Québec qui évolue bien, sans perdre ses richesses culturelles. Le projet de souveraineté est un projet politique moderne et si certains Québécois le sentent rétrograde, s’ils sentent qu’on veut les exclure, on n’arrivera à rien.»
«En tant que musicienne francophone, j’apprécie de plus en plus la musique anglophone d’ici et ça n’attaque pas mon identité culturelle, indique Ariane Moffatt. On célèbre le fait québécois dans un Montréal bilingue, on ne peut pas changer ça.»
«Je suis fière d’être québécoise, déclare Marie-Mai. J’écris en anglais, un jour je vais faire un album en anglais, et ça ne change pas mes racines. C’est ma première Saint-Jean à Montréal, ajoute-t-elle. Avant, j’ai toujours célébré ça à Varennes, ma ville natale.»
source:
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