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Au Vatican, l'après Jean-Paul II se prépare
swissinfo 1 avril 2005 17:06
Un long règne s'achève... (Keystone)
L'église catholique se prépare à la disparition de Jean-Paul II après la brusque dégradation de sa santé à cause d'une infection urinaire.
Le pape a lui-même réglé les moindres détails de sa succession avec la constitution apostolique approuvée en 1996.
Comme prévu, ce sont deux prélats qui joueront les premiers rôles dans un premier temps: le cardinal Camerlingue - l'Espagnol Eduardo Martinez Somalo - qui doit se charger d’expédier les affaires courantes et le cardinal allemand Joseph Ratzinger, 77 ans, doyen du Sacré collège et président de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, en raison de son influence au sein de la Curie.
A la mort du pape, les cardinaux électeurs - soit les cardinaux âgés de moins de 80 ans - seront réunis en conclave dans la Chapelle Sixtine et tenus au secret. Le successeur de Jean Paul II devra recueillir les deux tiers des suffrages.
Un seul électeur suisse
Actuellement les cardinaux électeurs sont 117, soit un peu moins que le plafond de 120 fixé par Paul VI. 58 sont européens, dont 20 italiens, 21 latino-américains, 14 nord-américains, 11 africains, 11 asiatiques et 2 océaniens. Un seul Helvète, le Valaisan Henri Schwéry, 72 ans, sera admis au conclave, les deux autres cardinaux suisses, Georges Cottier et Gilberto Agustoni, étant âgés de 83 ans.
La tradition canonique est d'alterner un pontificat court après un long règne et ce principe plaide pour un pape âgé pour assurer une transition après le long règne de Jean Paul II, élu à 58 ans. Mais les cardinaux électeurs peuvent également décider de désigner un jeune prélat pour poursuivre l'oeuvre entreprise par son prédécesseur.
Un pape italien?
Deux grandes tendances se dessinent au Vatican: le retour d'un pape italien ou l'élection d'un latino-américain. L’Amérique latine est le continent qui compte la majorité des catholiques dans le monde.
Et deux camps s'opposent - conservateurs contre libéraux, même si ces noms sont très réducteurs - sur les grands défis de demain: célibat des prêtres, gestion plus collégiale de l'Eglise, diaconat des femmes, contraception.
«La succession de Jean Paul II sera d'abord une affaire italienne, si les 20 cardinaux électeurs italiens parviennent à s'entendre sur un candidat» ont assuré à l'AFP plusieurs sources vaticanes sous couvert de l'anonymat.
Trois noms sont particulièrement suivis: les Italiens Dionigi Tettamanzi et Angelo Scola et l'Allemand Joseph Ratzinger. Cardinal archevêque de Milan, Mgr Tettamanzi, 70 ans, fait figure de grand favori «parce qu'il est à la fois un pasteur, un intellectuel, un politique et que, proche de Jean Paul II, il représente la continuité, mais avec des idées nouvelles», a expliqué une source.
L'autre «papabile» italien est le cardinal patriarche de Venise, Mgr Angelo Scola, 63 ans, considéré lui aussi comme un «modéré». Selon les vaticanistes italiens, sa candidature serait appuyée par l'Opus Dei, un puissant groupe d'influence conservateur né en Espagne.
Mgr Raztinger, 77 ans, est quant à lui réputé très proche de Jean Paul II. Mais ses chances d'être élu sont minces, car il est très conservateur, estiment certains vaticanistes.
Rien n'est acquis
Hors d'Italie, les plus cités sont le cardinal colombien Dario Castrillon Hoyos, 75 ans, préfet de la Congrégation pour le Clergé, et les archevêques de Tegucigalpa (Honduras) Oscar Andres Rodriguez Maradiaga, 62 ans, de Buenos Aires Jorge Mario Bergoglio, 67 ans, et de Sao Paulo Claudio Hummes, 70 ans.
L'Afrique a également un candidat: le Nigérian Francis Arinze 72 ans, préfet de la Congrégation pour le culte divin. Parmi les outsiders, deux «jeunes» prélats sont cités: le cardinal archevêque de Vienne, Christoph Schönborn, 60 ans, et le cardinal indien Telesphore Placidus Toppo, archevêque de Ranchi, 65 ans.
Rien n'est jamais acquis jusqu'au vote final, rappellent les vaticanistes. Cardinal archevêque de Cracovie, Karol Wojtyla était un outsider lorsqu'il a été élu au troisième tour de scrutin le 16 octobre 1978, devenant le premier pape non italien depuis 455 ans.