Journal Le Québécois
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-Communiqué-
Pour diffusion immédiate
Ici Radio-Pravda
Québec, le 9 septembre 2005 - Si le premier volet du documentaire Point de
rupture présenté sur les ondes de Radio-Canada le 7 septembre nous a
considérablement indisposés, le second volet, lui, est carrément choquant.Le
traitement de l'information effectué par les auteurs rappelle drôlement ce qui se
faisait dans les médias russes lors des jours les plus sombres de l'Union
soviétique : démagogie, distorsion de la vérité, sensationnalisme au profit du
régime.À n'en point douter, en collaborant à un tel documentaire, Radio-Canada
s'est bien méritée l'étiquette que plusieurs lui accolent :Radio-Pravda.
Lors du visionnement du premier volet du documentaire, nous avions remarqué que ce
document présentait un déséquilibre certain entre les points de vue des
fédéralistes et des souverainistes.Dans le deuxième volet, ce déséquilibre n'en est
que plus flagrant. Il fallut attendre le troisième segment du documentaire (pour
nous, un segment est une portion d'émission entre deux séries de messages
publicitaires) pour voir enfin des souverainistes expliquer leurs points de vue eu
égard au référendum de 1995.Bien que le reste du documentaire a permis un certain
rattrapage pour des souverainistes qui se sont ainsi fait accorder un peu plus la
parole, il n'en demeure pas moins que l'ensemble du documentaire contenait beaucoup
plus d'interventions fédéralistes que souverainistes. Et quelles interventions!
Le deuxième volet de Point de rupture a également présenté une perfide innovation
par rapport au premier volet : l'utilisation d'images en mesure de servir une
stratégie de terrorisme intellectuel.De fait, en abordant les positions que les
Amérindiens avaient défendues lors du référendum de 1995, les auteurs ont eu
recours à des images violentes de la crise d'Oka de 1990 qui étaient complètement
sorties de leur contexte.Soldats et Amérindiens se tiraillant sur autant de
barricades laissaient présager que ce serait encore pire après un Oui victorieux.
Tout aussi de mauvais goût fut le fait que les auteurs incorporèrent des images
d'équipements militaires lorsqu'il était question des différents scénarios que le
camp du Non aurait pu mettre de l'avant après une victoire souverainiste. On tente
rien de moins que de terroriser les Québécois!
Les auteurs ont également donné une mauvaise image aux souverainistes dans le choix
de certaines images destinés à les décrire.Ce n'est pas à une, ni à deux, mais bien
à trois occasions qu'on a pu voir dans ce documentaire le militant souverainiste
présent lors du rassemblement du Oui de Verdun qui faisait des doigts d'honneur
alors que Jean Chrétien prononçait son discours à l'écran. Comme si ce type était
représentatif de l'ensemble du mouvement!Le moins que l'on puisse dire, c'est que
ça laissait l'impression que les souverainistes manquaient considérablement de
classe.La diffusion des images présentant des membres de minorités visibles lors du
fameux discours de Jacques Parizeau relevait elle aussi d'une stratégie de
manipulation de l'opinion des téléspectateurs.
Pour bien servir la mission de désinformation de Radio-Pravda, la narration a
également été mise à contribution.Alors qu'il était question de l'intervention du
président américain, Bill Clinton, qui disait souhaiter le maintien de l'unité
canadienne, la narration stipulait que Jacques Parizeau refusait d'admettre son
échec dans sa stratégie destinée à contraindre les Etats-Unis à ne pas
intervenir.Ce commentaire, à l'évidence, servait à mettre Jacques Parizeau en
boîte, lui qui, quelques instants plus tard, soutenait dans le documentaire qu'il
n'avait pas été indisposé outre mesure par la sortie de Clinton, sortie qu'il
affirmait d'ailleurs comprendre très bien.
Autre élément extrêmement choquant de ce documentaire fut les longueurs que les
auteurs ont intentionnellement incorporées au document pour servir les thèses
fédéralistes.Il était en effet tout à fait inutile de présenter pratiquement dans
son intégralité un discours de Jean Chrétien, comme le fait de laisser jouer le ô
Canada au complet n'ajoutait rien aux propos des auteurs.Mais le pire fut très
certainement d'avoir présenté de larges extraits du journal personnel de Jane
Stewart qui décrivait alors, adoptant un ton larmoyant et mélodramatique, la grande
peine que les souverainistes avaient fait à Jean Chrétien.À cause du PQ, de son
référendum, et des mensonges que les représentants de ce parti auraient formulés à
profusion, Jean Chrétien était ébranlé et souffrait.Via Point de rupture ,
Radio-Canada tenta de culpabiliser comme jamais les Québécois qui ont fait de
souffrir leurs compatriotes du Canada.Évidemment, les portions du documentaire
concernant le Love-In du 27 octobre poursuivaient le même objectif, tout comme
cette séquence où l'on a vu un à un les « beaux » portraits de TOUS les premiers
ministres du Canada, les pauvres qui se sont tant battus pour ne pas qu'éclate le
beau grand Canada... Pitoyable!
Finalement, ce second volet est venu confirmer que les auteurs ont jugé bon faire
complètement abstraction de la tricherie perpétrée par les fédéralistes lors du
référendum de 1995.Nulle part il ne fut question des naturalisations précipitées
d'immigrants à la veille du référendum, nulle part il ne fut mentionné que bon
nombre d'étudiants du Canada ont voté illégalement lors de la consultation
référendaire, ni que le camp du Non a bénéficié de sommes d'argent beaucoup plus
importantes que le camp du Oui.
En cela, il est clair que ce documentaire relève purement et simplement de
pratiques propagandistes des plus crasses. De plus, il est à l'exacte image de la
place qu'accorde Ottawa aux Québécois (mêmes fédéralistes) : seule la voix du
Canada anglais compte. Mais fallait-il s'attendre vraiment à autre chose de
Radio-Pravda ?