Voici un autre article de Richard Martineau assez pertinant sur la place que donne nos institutions aux fanatiques religieux!
Serrer la main du diable
Ceux qui me lisent depuis quelque temps savent l’admiration que j’ai pour Christopher Hitchens, un essayiste brillant qui est décédé la semaine dernière.
Un jour, j’écrirai peut-être une chronique sur le bonhomme. Pour l’instant, les mots me manquent.
Hitchens était une montagne, et tenter de faire le tour d’une montagne en 540 mots me semble une tâche ingrate, frustrante, pour ne pas dire impossible.
PAR LA GRANDE PORTE
La disparition de Hitchens, bien sûr, me désole.
Mais ce qui me désole le plus est que si cet infatigable pourfendeur de la bêtise (que j’ai rencontré en 2008) avait vécu quelques jours de plus, il aurait pu lire qu’au Québec, la ministre de l’Éducation (de l’Éducation !!!!) avait permis à une idéologie obscurantiste d’entrer dans une école préscolaire par la grande porte et de contaminer en toute liberté (et avec l’aval du système) l’esprit encore vierge d’une enfant de cinq ans.
Qu’on se le dise : au Québec, l’école ne protège pas les jeunes enfants des idées empoisonnées que leurs parents intégristes leur enfoncent de force dans la tête, au contraire, elle les livre corps et âme à leurs tortionnaires !
Je me demande ce que Hitchens aurait pensé de tout ça. Il aurait sûrement explosé.
Line Beauchamp est chanceuse. Quelques heures de plus, et elle aurait probablement goûté à la plume la plus acérée de notre temps.
PASSONS AUX CHOSES « SÉRIEUSES »
Désolé de revenir là-dessus, mais pour moi, cette histoire d’écouteurs anti-bruit est majeure.
Le symbole parfait du marasme intellectuel et moral dans lequel le Québec patauge.
L’école, qui est censée être un lieu encourageant la curiosité et l’épanouissement, joue maintenant le jeu des fous. Auparavant rampart contre l’obscurité, elle négocie maintenant avec les forces de l’ombre et leur tend amicalement la main pour éviter les problèmes « inutiles » et passer tout de suite aux choses « sérieuses » et « importantes », c’est-à-dire l’économie.
Par la bouche de sa ministre de l’Éducation, le gouvernement du Québec a littéralement sacrifié une jeune fille de cinq ans sur l’autel de la raison d’État.
L’ÉTAT N’EST PLUS NEUTRE
Que dit la ministre Beauchamp, en fait ? Que la liberté est pour NOS enfants. Ceux des autres n’en ont pas vraiment besoin. C’est un luxe dont ils peuvent se passer.
Si les parents de cette petite fille avaient dit à la prof que leur enfant ne pouvait pas regarder certaines images, l’enseignante aurait-elle permis qu’elle porte un bandeau sur les yeux ?
Ne voyez-vous pas la pente sur laquelle nous glissons, madame la ministre ? Le trou dans lequel nous nous enfonçons ?
C’est même rendu que l’État — qui est censé être neutre en matière de religion — va fournir des hidjabs aux gardiennes de prisons musulmanes pour leur permettre d’effectuer leur travail sans encourir les foudres misogynes d’Allah !
ÉTEINDRE LES LUMIÈRES
Honte à vous, madame Beauchamp. Honte à vous, monsieur Charest.
Honte à vous, madame Catheline Bien-Aimé, directrice de l’école fréquentée par cette jeune fille.
Au lieu de dire haut et fort que les idéologies liberticides n’ont pas leur place au Québec, vous leur tirez une chaise et leur permettez de s’asseoir à notre table.
Vous éteignez les lumières au lieu de les allumer
Source :
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