Publié : ven. févr. 16, 2007 12:10 pm
Ca reste dans le débat...
Triste débat en fait où, à force de généraliser on finit par confondre...
Citation : Un cimetière musulman au cœur d’un triste litige
Christiane Desjardins
La Presse
En 2004, Louisah Boullah-bel-Fellah succombe à un cancer à l’hôpital Saint-Luc. Ses enfants la font inhumer au cimetière musulman du Québec, à Laval, et ornent sa sépulture d’un monument et d’un aménagement paysager. Mais leur deuil n’allait pas s’arrêter là.
C’est que l’aménagement va à l’encontre de règles du cimetière. Comme aucun arrangement raisonnable n’a été possible, les enfants de la défunte demandent aujourd’hui son exhumation afin qu’elle repose en paix, loin de ce qu’ils considèrent comme de l’intégrisme. Nafissah Fellah et son frère Zakaria Fellah demandent en outre une injonction contre le Centre islamique du Québec El-Markaz Islami, qui administre le cimetière. Leur but : que cesse le vandalisme sur la tombe de leur mère. Ils réclament aussi le remboursement de l’inhumation et des dommages et intérêts non chiffrés pour l’instant.
Alléguant l’intransigeance des autorités du cimetière et la profanation du lieu de sépulture de leur mère, les enfants s’adressent à la Cour supérieure dans le but de faire exhumer son corps et de l’enterrer ailleurs.
Joint à New York, où il travaille comme fonctionnaire aux Nations unies, Zakaria Fellah ne mâche pas ses mots face à ce qu’il qualifie d’intégrisme. « Ce cimetière est géré par des fanatiques, dit-il. Ils prennent leur loi pour l’amener ici. Mais ce n’est pas au Canada de s’adapter, c’est à eux de s’adapter aux lois canadiennes. Il faut mettre en garde le Canada et les Canadiens sur les dangers de l’islamisme », dit M. Fellah.
Il faut dire que la famille Fellah, musulmane de confession sunnite mais non pratiquante, a été très durement éprouvée par le passé. En décembre 1993, leur père Salah Fellah, haut fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères algériennes et ex-ambassadeur, était assassiné par balles lors d’un attentat à Alger. Pour échapper à la vague intégriste qui frappait l’Algérie et le Maghreb, sa femme Louisa Boullah-bel-Fallah et ses enfants émigraient peu après en Amérique du Nord. « C’est le Canada qui a proposé le refuge à ma mère. Deux de mes frères étudiaient déjà ici. Un pays plus généreux que ça, je n’ai pas trouvé », dit M. Fellah, en ajoutant que sa mère s’est bien adaptée et a vécu paisiblement ici jusqu’à sa mort. De fait, elle a succombé à un cancer en avril 2004 à l’hôpital Saint-Luc. Ses quatre enfants, qui vivent maintenant à différents endroits du globe, étaient réunis à la mort de leur mère.
Dans la culture musulmane, l’inhumation doit se faire rapidement. M. Fellah raconte que la famille a demandé conseil notamment au consulat d’Algérie, et qu’on leur a conseillé le cimetière musulman, situé à Saint-Vincent-de-Paul.
« Ce choix a été fait dans la précipitation », signale M. Fellah, qui a payé 2500 $ pour l’inhumation. « Jamais on ne nous a avisés qu’il y avait des règlements sur la sépulture et jamais on ne nous a dit que le cimetière était divisé en une partie chiite et une partie sunnite, séparées par une clôture limitant l’accès à l’une ou l’autre des divisions. Tout ce qu’on a eu, c’est un petit reçu, c’est tout », soutient-il.
En juillet de la même année, M. Fellah faisait installer un monument sur la tombe de sa mère, de même qu’un arrangement avec des pierres et des fleurs. C’est à partir de ce moment que les choses se sont gâtées. La direction du cimetière l’a avisé que les stèles et les autres décorations étaient défendues dans la partie sunnite, et que seules une pierre posée au sol et une affiche sur un support de métal étaient acceptées. Un échange de lettres d’avocats a suivi, mais le cimetière restait fermé à tout « accommodement raisonnable », indique-t-on dans les documents.
Puis, en septembre dernier, en se rendant sur la tombe de sa mère, M. Fellah a constaté avec indignation que la stèle du tombeau de sa mère avait été enlevée, tout comme l’arrangement paysager. Le tout avait été remplacé par une pierre au sol, du gazon et une affiche. Il a d’ailleurs trouvé une partie de la pierre tombale jetée négligemment dans un coin du cimetière. Outrée, la famille a décidé d’intenter des procédures pour transférer les restes de la mère dans un lieu plus accueillant, et exiger réparation.
Le directeur funéraire du cimetière en question, Moustapha Salloui, a indiqué à La Presse que l’uniformité des sépultures était un règlement qui visait à effacer les différences entre les riches et les pauvres. Quant au côté chiite, il affirme que cette partie ne leur appartient pas et qu’elle est gérée par des Iraniens. « Nous, c’est le 1099, montée Masson, et eux c’est le 1101 », a-t-il dit.
Triste débat en fait où, à force de généraliser on finit par confondre...
Citation : Un cimetière musulman au cœur d’un triste litige
Christiane Desjardins
La Presse
En 2004, Louisah Boullah-bel-Fellah succombe à un cancer à l’hôpital Saint-Luc. Ses enfants la font inhumer au cimetière musulman du Québec, à Laval, et ornent sa sépulture d’un monument et d’un aménagement paysager. Mais leur deuil n’allait pas s’arrêter là.
C’est que l’aménagement va à l’encontre de règles du cimetière. Comme aucun arrangement raisonnable n’a été possible, les enfants de la défunte demandent aujourd’hui son exhumation afin qu’elle repose en paix, loin de ce qu’ils considèrent comme de l’intégrisme. Nafissah Fellah et son frère Zakaria Fellah demandent en outre une injonction contre le Centre islamique du Québec El-Markaz Islami, qui administre le cimetière. Leur but : que cesse le vandalisme sur la tombe de leur mère. Ils réclament aussi le remboursement de l’inhumation et des dommages et intérêts non chiffrés pour l’instant.
Alléguant l’intransigeance des autorités du cimetière et la profanation du lieu de sépulture de leur mère, les enfants s’adressent à la Cour supérieure dans le but de faire exhumer son corps et de l’enterrer ailleurs.
Joint à New York, où il travaille comme fonctionnaire aux Nations unies, Zakaria Fellah ne mâche pas ses mots face à ce qu’il qualifie d’intégrisme. « Ce cimetière est géré par des fanatiques, dit-il. Ils prennent leur loi pour l’amener ici. Mais ce n’est pas au Canada de s’adapter, c’est à eux de s’adapter aux lois canadiennes. Il faut mettre en garde le Canada et les Canadiens sur les dangers de l’islamisme », dit M. Fellah.
Il faut dire que la famille Fellah, musulmane de confession sunnite mais non pratiquante, a été très durement éprouvée par le passé. En décembre 1993, leur père Salah Fellah, haut fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères algériennes et ex-ambassadeur, était assassiné par balles lors d’un attentat à Alger. Pour échapper à la vague intégriste qui frappait l’Algérie et le Maghreb, sa femme Louisa Boullah-bel-Fallah et ses enfants émigraient peu après en Amérique du Nord. « C’est le Canada qui a proposé le refuge à ma mère. Deux de mes frères étudiaient déjà ici. Un pays plus généreux que ça, je n’ai pas trouvé », dit M. Fellah, en ajoutant que sa mère s’est bien adaptée et a vécu paisiblement ici jusqu’à sa mort. De fait, elle a succombé à un cancer en avril 2004 à l’hôpital Saint-Luc. Ses quatre enfants, qui vivent maintenant à différents endroits du globe, étaient réunis à la mort de leur mère.
Dans la culture musulmane, l’inhumation doit se faire rapidement. M. Fellah raconte que la famille a demandé conseil notamment au consulat d’Algérie, et qu’on leur a conseillé le cimetière musulman, situé à Saint-Vincent-de-Paul.
« Ce choix a été fait dans la précipitation », signale M. Fellah, qui a payé 2500 $ pour l’inhumation. « Jamais on ne nous a avisés qu’il y avait des règlements sur la sépulture et jamais on ne nous a dit que le cimetière était divisé en une partie chiite et une partie sunnite, séparées par une clôture limitant l’accès à l’une ou l’autre des divisions. Tout ce qu’on a eu, c’est un petit reçu, c’est tout », soutient-il.
En juillet de la même année, M. Fellah faisait installer un monument sur la tombe de sa mère, de même qu’un arrangement avec des pierres et des fleurs. C’est à partir de ce moment que les choses se sont gâtées. La direction du cimetière l’a avisé que les stèles et les autres décorations étaient défendues dans la partie sunnite, et que seules une pierre posée au sol et une affiche sur un support de métal étaient acceptées. Un échange de lettres d’avocats a suivi, mais le cimetière restait fermé à tout « accommodement raisonnable », indique-t-on dans les documents.
Puis, en septembre dernier, en se rendant sur la tombe de sa mère, M. Fellah a constaté avec indignation que la stèle du tombeau de sa mère avait été enlevée, tout comme l’arrangement paysager. Le tout avait été remplacé par une pierre au sol, du gazon et une affiche. Il a d’ailleurs trouvé une partie de la pierre tombale jetée négligemment dans un coin du cimetière. Outrée, la famille a décidé d’intenter des procédures pour transférer les restes de la mère dans un lieu plus accueillant, et exiger réparation.
Le directeur funéraire du cimetière en question, Moustapha Salloui, a indiqué à La Presse que l’uniformité des sépultures était un règlement qui visait à effacer les différences entre les riches et les pauvres. Quant au côté chiite, il affirme que cette partie ne leur appartient pas et qu’elle est gérée par des Iraniens. « Nous, c’est le 1099, montée Masson, et eux c’est le 1101 », a-t-il dit.