Re: Québec dans le rouge
Publié : lun. mai 10, 2010 9:06 am
Chronique
On est en business !
Richard Martineau
10/05/2010 04h02
«Le Québec est dans le rouge, il faut se serrer la ceinture, sinon, on va foncer dans le mur !» Ça fait combien de fois que le gouvernement nous répète ce discours?
Cent ? Deux cents fois ?
Pendant ce temps, l'État sort ses cartes de crédit et s'achète des votes en construisant des installations sportives à gauche et à droite.
Coudonc, nous prenez-vous pour des caves ?
La poire et le fromage
Me semble que si je suis pris à la gorge, je ne vais pas m'acheter une piscine creusée à crédit, non ?
On va donner 23 millions de dollars pour agrandir le stade Saputo, bordel !
En 2008, les revenus de Saputo étaient de 5 milliards 58 millions de dollars.
C'est ça que vous appelez «se serrer la ceinture» ? Donner de l'argent à une entreprise qui est déjà riche ?
Vous me direz que l'Impact est sur le point de devenir une équipe de calibre international et qu'on ne pouvait simplement pas manquer le bateau...
Et les milliers de Québécois qui n'ont toujours pas de médecin de famille ni de places dans une garderie, on fait quoi avec eux ? On les laisse sur le quai ?
On leur envoie une carte postale autographiée par Nick De Santis ?
Une priorité prioritaire
D'un côté, on dit qu'on n'a plus d'argent pour financer les universités, et de l'autre, on investit deux millions de dollars dans l'achat d'un système de neige artificielle au Saguenay. Désolé, je ne comprends pas.
Ou les systèmes d'éducation et de la santé sont une priorité, ou ils n'en sont pas.
S'ils sont une priorité, on devrait s'en occuper PRIORITAIREMENT ! C'est-à-dire AVANT toute chose !
Surtout avant l'achat d'une machine à faire de la neige pour un centre de ski PRIVÉ !
Comment peut-on dire dans le même souffle «Vous devrez dorénavant payer une taxe santé pour financer le système» et «On va donner des millions de dollars à la famille Saputo pour qu'elle puisse ajouter 30 loges corporatives à son stade» ?
Duplessis version 2010
Certains chroniqueurs «avisés» diront que mes propos sont démagogiques. Qu'une machine à neige n'est pas un gaspillage, mais un investissement rentable pour une région qui vit du tourisme.
C'est justement ça, le problème! Il y aura toujours quelque chose. Si c'est pas une machine à neige, ça sera une salle de spectacle, un Festival international du pain brun ou une pelouse synthétique pour un terrain de boulingrin à Roxboro.
Ou on se serre la ceinture, ou on ne se la serre pas.
Et puis, soyons sérieux. Tout le monde connaît comment fonctionne le merveilleux monde de la politique, surtout au Parti libéral.
Si Jean Charest construit des arénas, ce n'est pas parce qu'il veut que les jeunes du Québec soient en forme. C'est parce qu'il veut avoir des votes aux prochaines élections.
On est en 2010, maudit, on a vu neiger ! Tout le monde a vu Réjeanne Padovani et la série Duplessis !
Bris de confiance
Le deal entre Québec et les contribuables est clair : «Faites votre bout, on fera le nôtre.»
Les contribuables n'ont pas le choix : la loi va les obliger à «faire leur bout».
Mais l'État, lui ? Qui va l'obliger à honorer sa partie du contrat ?
http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/ric ... 40200.html" onclick="window.open(this.href);return false;
On est en business !
Richard Martineau
10/05/2010 04h02
«Le Québec est dans le rouge, il faut se serrer la ceinture, sinon, on va foncer dans le mur !» Ça fait combien de fois que le gouvernement nous répète ce discours?
Cent ? Deux cents fois ?
Pendant ce temps, l'État sort ses cartes de crédit et s'achète des votes en construisant des installations sportives à gauche et à droite.
Coudonc, nous prenez-vous pour des caves ?
La poire et le fromage
Me semble que si je suis pris à la gorge, je ne vais pas m'acheter une piscine creusée à crédit, non ?
On va donner 23 millions de dollars pour agrandir le stade Saputo, bordel !
En 2008, les revenus de Saputo étaient de 5 milliards 58 millions de dollars.
C'est ça que vous appelez «se serrer la ceinture» ? Donner de l'argent à une entreprise qui est déjà riche ?
Vous me direz que l'Impact est sur le point de devenir une équipe de calibre international et qu'on ne pouvait simplement pas manquer le bateau...
Et les milliers de Québécois qui n'ont toujours pas de médecin de famille ni de places dans une garderie, on fait quoi avec eux ? On les laisse sur le quai ?
On leur envoie une carte postale autographiée par Nick De Santis ?
Une priorité prioritaire
D'un côté, on dit qu'on n'a plus d'argent pour financer les universités, et de l'autre, on investit deux millions de dollars dans l'achat d'un système de neige artificielle au Saguenay. Désolé, je ne comprends pas.
Ou les systèmes d'éducation et de la santé sont une priorité, ou ils n'en sont pas.
S'ils sont une priorité, on devrait s'en occuper PRIORITAIREMENT ! C'est-à-dire AVANT toute chose !
Surtout avant l'achat d'une machine à faire de la neige pour un centre de ski PRIVÉ !
Comment peut-on dire dans le même souffle «Vous devrez dorénavant payer une taxe santé pour financer le système» et «On va donner des millions de dollars à la famille Saputo pour qu'elle puisse ajouter 30 loges corporatives à son stade» ?
Duplessis version 2010
Certains chroniqueurs «avisés» diront que mes propos sont démagogiques. Qu'une machine à neige n'est pas un gaspillage, mais un investissement rentable pour une région qui vit du tourisme.
C'est justement ça, le problème! Il y aura toujours quelque chose. Si c'est pas une machine à neige, ça sera une salle de spectacle, un Festival international du pain brun ou une pelouse synthétique pour un terrain de boulingrin à Roxboro.
Ou on se serre la ceinture, ou on ne se la serre pas.
Et puis, soyons sérieux. Tout le monde connaît comment fonctionne le merveilleux monde de la politique, surtout au Parti libéral.
Si Jean Charest construit des arénas, ce n'est pas parce qu'il veut que les jeunes du Québec soient en forme. C'est parce qu'il veut avoir des votes aux prochaines élections.
On est en 2010, maudit, on a vu neiger ! Tout le monde a vu Réjeanne Padovani et la série Duplessis !
Bris de confiance
Le deal entre Québec et les contribuables est clair : «Faites votre bout, on fera le nôtre.»
Les contribuables n'ont pas le choix : la loi va les obliger à «faire leur bout».
Mais l'État, lui ? Qui va l'obliger à honorer sa partie du contrat ?
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