LE DOMAINE BLEU

Dommage c'était divertissant !

PKP et Radio-Canada mettent fin à leur litige
Spectacles - Actualité
Écrit par Patrick Gauthier
Jeudi, 19 mai 2011 12:41
Rue Frontenac

Dans un communiqué laconique, la Société Radio-Canada et Quebecor ont annoncé que le litige qui opposait le vice-président principal de la société d'État, Sylvain Lafrance, au pdg de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, qui accusait le premier de diffamation, était réglé et que les parties décidaient de « tourner la page ».

« Les parties se sont récemment rencontrées et ont mutuellement convenu qu’il était approprié de tourner la page et de mettre fin aux procédures judiciaires qui réfèrent à ces événements remontant à 2007 et de régler leur litige par l’émission du présent communiqué », peut-on lire dans ledit communiqué

Ce dernier rappelle les grandes lignes de cette puérile affaire : en janvier 2007, Pierre Karl Péladeau annonce que Vidéotron suspendait ses contributions au Fonds canadien de télévision, en guise de protestation envers la gouvernance du fonds. Sylvain Lafrance déclare, en entrevue, que le comportement s'apparente à celui d'un voyou. D'où la poursuite en diffamation.

Le procès, rocambolesque, a eu lieu du 10 au 29 novembre.

Dans le communiqué, la SRC et Sylvain Lafrance disent « regretter » l'utilisation d'une « référence au mot voyou » et se disent « désolés si ces propos ont offensé monsieur Péladeau et sa famille et aient pu être considérés comme offensants ».

Les parties concernées ont annoncé qu'elles ne commenteraient pas davantage

C'est quand même dommage que Radio-Canada finisse par ramper devant PKP après cette ridicule poursuite-baillon. Pourquoi ils regrettent maintenant quand ils ont été des mois a défendre leur point? Ca n'a aucune logique.

Oui c'aurait été un gaspillage d'argent déplorable de continuer, mais je pense que c'est plus important de se tenir debout.

Come on, c'est rendu qu'on ne plus faire d'analogie, dans un contexte spécifique d'une décision qui a été prise? Quand la Snyder a besoin de chercher un mot dans le dico pour savoir si c'est si pire que ça, ce doit être qu'a la base c'est pas si pire que, ça sinon Snyder le saurait sans avoir a faire de recherche?

Et l'autre a Québec qui menace de poursuivre pour diffamation a gauche et a droite, qu'est-ce qu'on fait de la liberté d'expression dans tout ça?

Le Jeudi 19 mai 2011 | Mise en ligne à 22h10
PKP-Lafrance: le bon sens (enfin)
Yves Boisvert

Quand on songe que la Cour supérieure a été mobilisée pendant presque deux semaines pour décider si “voyou” est un mot qui fait de la peine…

Et qu’il a fallu l’intervention de la Cour d’appel pour rayer le travail du juge Claude Larouche, parti tout seul avec la rondelle vers on ne sait trop quelle direction…

On se dit qu’il était temps de mettre fin à cette affaire.

Et hier, par voie de communiqué, on a appris que la société Radio-Canada, Sylvain Lafrance et Pierre-Karl Péladeau ont conclu une entente à l’amiable qui évitera la reprise de ce procès.

Le collègue Martin Croteau rapporte la nouvelle.

Il y a longtemps que des excuses très simples auraient dû être formulées et acceptées. Remarquez bien, je ne saurais vous dire la faute à qui.

Ce que je peux vous dire, par contre, c’est que dans le contexte précis de cette affaire, aucune personne raisonnable n’a pensé que le vp de Radio-Canada a effectivement accusé M. Péladeau d’être un bandit. Il est clair qu’il fait référence à la brutalité de ses manières d’affaires, pas du tout à sa moralité personnelle. On ne peut pas exiger du débat public qu’il soit totalement exempt d’expressions un peu colorées.

Il est également clair que jamais un juge n’aurait accordé 700 000$ à M. Péladeau, si d’aventure on avait conclu à une faute civile. La somme initialement réclamée était de 2,1 million, ce qui est assez fort de café convenons-en.

La somme record en matière de diffamation au Québec est dans les 800 000$ dans l’affaire Gilles Néron (2004, contre Radio-Canada, d’ailleurs), qui avait été traité injustement dans un reportage et avait perdu tous ses revenus et son entreprise.

Ailleurs au Canada, il faut remonter à Hill c. l’Église de Scientologie (1995), une affaire où un procureur avait été traîné dans la boue malicieusement par l’église en question –une somme de 1,6 million, mais accordée par un jury, et avec des faits aggravants.

Je doute fort que M. Péladeau ait ému la Cour aussi intensément…

Ce genre de querelle n’a vraiment pas à occuper le précieux temps des tribunaux, en tout cas pas pendant deux semaines –plus un appel.

C’est une leçon pour les parties comme pour la Cour supérieure, qui n’a pas su gérer cette cause comme il se devait.

Il était temps que ça finisse.

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