Procès de Vanessa Tremblay
«Arrête de pleurer, sinon il va t'arriver la même chose»
Jean-François Desbiens
25 janvier 2012
Vanessa Tremblay a changé physiquement depuis son arrestation, en août 2010. C'est en raison des conditions de détention en prison et du fait qu'elle ne consomme plus de drogues, avoue-t-elle candidement.
Dans le box des accusés, la femme de 27 ans s'est exprimée avec une certaine aisance, aujourd'hui, alors qu'elle témoignait pour sa défense.
C'est en février 2010 qu'elle vient s'installer à Victoriaville. À cette époque, elle consommait des speeds et de la cocaïne.
Pour payer ses dettes de drogues, elle contacte une agence d'escortes pour offrir ses services. Le propriétaire de l'agence BLEU NUIT était Patrick Lavoie, aussi accusé du meurtre de Rémy Allaire, dont le corps démembré a été découvert dans une chambre de motel de Plessisville.
Parce qu'elle trouvait le métier difficile, elle a augmenté sa consommation de méthamphétamines. Elle est, dit-elle, tombée rapidement sous l'emprise de celui devenu son entremetteur.
D'un client à l'autre, Patrick Lavoie, aux dires de Vanessa Tremblay, devenait de plus en plus jaloux et agressif envers elle. Paranoïaque pour reprendre ses paroles en parlant de Patrick Lavoie, il lui arrivait même de s'en prendre à elle physiquement.
«Après chaque client, il m'attachait sur le lit et me forçait à avoir des relations sexuelles avec lui. Écoeurée de la situation, j'ai même essayé de me pendre», d'ajouter Vanessa Tremblay.
Elle a finalement appelé son père, qui demeurait tout près à Danville, pour qu'il vienne la chercher.
Au bout de quelques jours, pris de remords, n'ayant aucune place où demeurer, sans argent, elle retournera à Victoriaville, retrouver Patrcik Lavoie. C'était le dimanche 1er août 2010, un peu plus d'une semaine avant le meurtre.
Elle a recommencé à recevoir des clients. L'un d'eux était Rémy Allaire, la victime. Elle le verra le vendredi 6 puis le lundi 9 août.
Ce jour-là, Patrick Lavoie la surprend à embrasser le client, ce qui va à l'encontre des règlements préétablis.
En colère, il aurait ordonné à Vanessa Tremblay de lui passer les menottes.
«T'as voulu l'embrasser», aurait dit Patrick Lavoie en criant... pour ensuite battre l'homme de 65 ans à poings nus avant de le poignarder à plusieurs reprises.
Paniquée, Vanessa Tremblay le suppliait d'arrêter. Lavoie l'aurait alors menacé de lui faire subir le même sort.
Patrick Lavoie, disant qu'il fallait faire disparaître le corps s'ils ne voulaient pas se faire prendre, a demandé l'aide de Vanessa Tremblay pour transporter ce dernier dans la salle de bain et le déposer dans la baignoire.
Il aurait ensuite appelé sa mère et ordonné à Vanessa Tremblay de se rendre avec elle au Canadian Tire pour acheter une scie circulaire et des produits nettoyants. Il lui disait d'obéir, car de toute façon, elle était aussi impliquée et responsable que lui pour ce qui venait de se passer.
Pendant les trois premières heures de son témoignage, elle a fait un résumé de sa vie... du parcours difficile qu'elle a eu en raison d'un père alcoolique et d'une mère qui consommait des stupéfiants. Tout cela l'a conduit vers la déchéance de la drogue et des relations tumultueuses avec des conjoints violents.
Le docteur Hubert Van Gijseghem était un observateur attentif; spécialiste d'expertises psycholégales, il a rencontré Vanessa Tremblay quelques mois après son arrestation. Il sera le prochain témoin de la défense.
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