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Beppo
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Message par Beppo »

Rénatane  a écrit
Ouin ben je me dis que peut-être ça améliorera pas le système , mais il y aura une couple de personnes qui auront payer , qui seront guéri au moin...

Tu paies déjà pour le maudit système. Tes impôts, ce n'est pas assez? Et en plus tu dois encore débourses pour un système que tu paies déjà amplement. Sur l'air qu'on est parti-là aussi bien tout donner à l'état et partir un régime communiste bâtard...





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Boule à mites
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Message par Boule à mites »

Rénatane  a écrit
Ouin ben je me dis que peut-être ça améliorera pas le système , mais il y aura une couple de personnes qui auront payer , qui seront guéri au moin... Mais si l'ensemble du système devenait plus coûteux pour tout le monde, est-ce que ça en aurait valu la peine?

Moi aussi je comprends ce que tu veux dire, tu sais: moi aussi si j'étais très malade j'aurais sûrement envie d'avoir la possibilité de payer plutôt que d'attendre.  Mais d'un autre côté, si je dois commencer à prendre des assurances privées et que les soins devenaient plus coûteux (because le profit), d'un point de vue collectif, je crois qu'en même temps, nous y perdrions tous au change.
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Message par Boule à mites »

Beppo  a écrit

Tu paies déjà pour le maudit système. Tes impôts, ce n'est pas assez? Et en plus tu dois encore débourses pour un système que tu paies déjà amplement. Sur l'air qu'on est parti-là aussi bien tout donner à l'état et partir un régime communiste bâtard...


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(La phrase n'est pas de moi, je crois qu'elle est d'un politicien canadien qui est mort l'an dernier! )
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Message par jumbo »

Annouk  a écrit

c'est sur que ça peut pas être extrême quand ça ne te concerne pas de près Mais des histoires comme celle là dans ma région ne sont pas rare...

Ce que moi j'ai vécu par chez nous, rencontre mon docteur de famille le Mardi, le Jeudi rendez-vous avec un pneumologue,en dedans de 2 semaines après, rendez-vous avec le cardiologue ainsi que le spécialiste pour le foie.
2 mois plus tard, tous les examens possibles, je les avais passé et tout ça sans aucun frais.

À quoi sert les lois lorsqu'il n'y a pas de JUSTICE ??


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Annouk
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Message par Annouk »

Jumbo  a écrit

Ce que moi j'ai vécu par chez nous, rencontre mon docteur de famille le Mardi, le Jeudi rendez-vous avec un pneumologue,en dedans de 2 semaines après, rendez-vous avec le cardiologue ainsi que le spécialiste pour le foie.
2 mois plus tard, tous les examens possibles, je les avais passé et tout ça sans aucun frais.  

Je suis heureuse que ça se soit passé ainsi pour toi...Mais ça prend aussi une conscience sociale...Faut voir plus loin que ce que nous on a obtenu...

jumbo
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Message par jumbo »

Annouk  a écrit

Je suis heureuse que ça se soit passé ainsi pour toi...Mais ça prend aussi une conscience sociale...Faut voir plus loin que ce que nous on a obtenu...


J'ai plusieurs amis dans le même cas que moi, ce doit être parce qu'on a plus de services par chez nous.  

À quoi sert les lois lorsqu'il n'y a pas de JUSTICE ??


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Annouk
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Message par Annouk »

Jumbo  a écrit
J'ai plusieurs amis dans le même cas que moi, ce doit être parce qu'on a plus de services par chez nous.    

Probablement...Ici on est en pénurie de spécialistes de tout genre...Pour la moindre chose qui sort de l'ordinaire, on doit se rendre à Québec ou à Montréal.

Ma filleule, qui a eu une condition médicale assez particulière, devait être vue au CHUL chaque semaine pendant une assez longue période...Moi et ma soeur, on en a fait de la route
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Message par jumbo »

Annouk  a écrit

Probablement...Ici on est en pénurie de spécialistes de tout genre...Pour la moindre chose qui sort de l'ordinaire, on doit se rendre à Québec ou à Montréal.

Ma filleule, qui a eu une condition médicale assez particulière, devait être vue au CHUL chaque semaine pendant une assez longue période...Moi et ma soeur, on en a fait de la route  

C'est triste d'entendre ça. J'aimerais pas être pris de même.  

À quoi sert les lois lorsqu'il n'y a pas de JUSTICE ??


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Panda
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Message par Panda »

Je ne comprend pas le problème.

Ceux qui ont les moyens se font soignés au privé à leurs frais, et en plus, ça fait moins de monde sur les listes d'attentes au public.

Je vois des gains et pour le public (Il va passer plus vite) et pour le privé (Il va payer cher en passant plus vite que le public, mais en continuant de payer pour le système public)

Tout le monde est gagnant !

Je ne comprend pas la chicane. --Message edité par Bambi_Smiley  le 2007-03-17 03:18:05--
[color=#000080][i]Tout est question de perceptions. On ne parle toujours que de soi finalement.

Vive le fun de vivre !!![/i][/color]

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Annouk
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Message par Annouk »

Bambi_Smiley  a écritJe ne comprend pas le problème.

Ceux qui ont les moyens se font soignés au privé à leurs frais, et en plus, ça fait moins de monde sur les listes d'attentes au public.

Je vois des gains et pour le public (Il va passer plus vite) et pour le privé (Il va payer cher en passant plus vite que le public, mais en continuant de payer pour le système public)

Tout le monde est gagnant !

Je ne comprend pas la chicane.  


Il n'y a pas de chicane

Cela dépend comment on voit chacun la situation.

Pour moi, si un médecin reçoit des patients au privé, durant ce temps, il n'en reçoit pas au public. Je ne vois donc pas comment cela pourrait réduire les listes d'attentes et favoriser l'accession à des rendez-vous plus rapidement.

Si un chirurgien opère au privé, durant ce temps, il n'opère pas au public.

Le nombre de médecin ne se multipliera pas parce qu'il y a deux système en place.

Donc moi je vois ça comme ça: Les riches auront probalement les moyens de passer plus vite en payant au privé mais ceux qui n'en ont pas les moyens continueront de faire la file en attendant que les patients riches aient passé au bistouri ou consulté les spécialistes.

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Message par Boule à mites »

Bambi_Smiley  a écritJe ne comprend pas le problème.

Ceux qui ont les moyens se font soignés au privé à leurs frais, et en plus, ça fait moins de monde sur les listes d'attentes au public.

Je vois des gains et pour le public (Il va passer plus vite) et pour le privé (Il va payer cher en passant plus vite que le public, mais en continuant de payer pour le système public)

Tout le monde est gagnant !Le Québec est loin d'être le premier pays (haha! ) au monde où l'on se pose cette question.  Des systèmes mixtes public/privé ont été mis en place ailleurs, en se basant sur la même logique que celle que tu viens d'évoquer.

Or, si tu regardes les textes placés ici par Lucide, les résultats en Grande-Bretagne ainsi que ceux dont j'ai pris connaissance à propos des pays européens où cela a été implanté montrent qu'on est bien loin de pouvoir dire que "tout le monde est gagnant".  En fait, ça n'a pas changé grand chose.  On ne peut pas parler d'une solution miracle.

De plus, comme je le disais plus tôt, pour le même acte médical, le coût est moindre au Québec qu'ailleurs.  Privé = profits, donc prix à la hausse.  Comment cela va-t-il se traduire à long terme?  Est-ce que ça ne risque pas de coûter encore plus cher à tout le monde?  Je me méfie.

Il y a aussi le problème évoqué par Annouk.  Il faut également ne pas confondre le problème des quotas de certains médecins spécialistes avec la pénurie de médecins de famille,  d'infirmières et d'autres spécialistes.

(Au fait, les sources de Lucide ne sont pas indiquées, mais en copiant/collant une partie du texte dans Google, on trouve facilement le lien.)
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Rénatane
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Message par Rénatane »

J'ai l'impression que même si la pénurie se règle un jour, il y aura encore de longue liste d'attente.....Je pense pas qu'on va ouvrir 3-4 salles d'opération de plus.....qu'on va acheter 2-3 appareils de radiothérapie de plus par hopital etc....

Seul le privé pourra se permettre ce luxe...
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Message par Boule à mites »

Difficile à prévoir.  C'est sûr que les contrecoups de la pénurie ne vont pas se régler en deux mois, mais en même temps, le temps d'attente ne semble pas avoir vraiment bougé depuis l'élection de Charest.

Autre chose, aussi: même en supposant que la venue du privé en santé serait une bonne chose, personnellement je n'ai vraiment aucune confiance en Mario Dumont pour jouer là-dedans.  Disons que ça fait monter ma méfiance de façon exponentielle par rapport au privé dans la santé.
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Beppo
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Message par Beppo »

Rénatane  a écritJ'ai l'impression que même si la pénurie se règle un jour, il y aura encore de longue liste d'attente.....Je pense pas qu'on va ouvrir 3-4 salles d'opération de plus.....qu'on va acheter 2-3 appareils de radiothérapie de plus par hopital etc....

Seul le privé pourra se permettre ce luxe... :/  

Rendu là va falloir se poser de sérieuses questions comme société. Et une chose faudra arrêter... de prétendre que nous n'avons pas d'argent. On doit en avoir pour se payer deux systèmes de santé et payer pour les deux... On doit en avoir pour se payer deux systèmes d'éducation et de contribuer pour les deux... J'ai toujours prétendu qu'au Québec, ce n'est pas l'argent le problème mais bien l'administration des montants que nous mettons à la disposition des élus.





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Message par vivier »

si un médecin du privé fait une opération il utilise la salle d'opération , alors alors un médecin du public doit attendre son tour

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Rénatane
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Message par Rénatane »

vivier  a écritsi un médecin du privé fait une opération il utilise la salle d'opération , alors alors un médecin du public doit attendre son tour
Non non.......déja pour les opérations en orthopédie , ils ont leurs propres salles ...: un groupe de chirurgiens ont acheté une batisse et ont construit des salles d'opérations avec des chambres ..

En orthopédie , les chirurgiens opèrent une a deux journées par semaine....ils doivent parfois opérer dans 2 hopitaux pour pouvoir essayer de diminuer leurs listes d'attente....
Parfois y en a même qui glisse des cas dans les *urgences* pour pouvoir les faire ...
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Message par Katchina »

 2 fois mon chum a passé des examens en clinique privé

c'était 8 mois d'attente ici

et  il y a même pas une semaine   entre prendre  le rendez vous en clinique et avoir les résults

il faut  aller à quebec ,  donc dépenses  là

et 90 %   du test est  remboursé  par els assurances privés  
le test est de 570   donc  57 de notre poche  plus le voyage a québec ,  

disons  100   en tout , pour sauver toute cette attente


je me suis rensignée  et les medcins ne sont pas encore  payés

quand ca va être remboursé ,  tu es sur que je vais allée là

c'est quoi  prendre un rendez-vous le matin  et allé chez le doc l'après-midi  pour  moins de 10 .


ici au saguenay  voir un docteur ,   c'est l'enfer tout simplement












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Acrux
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Message par Acrux »

Beppo  a écrit

Je crois que je suis assez bien documenté pour savoir que le système de santé ne trouvera pas dans le PPP le remède dont il a besoin. Des éléments du présent système ont besoin de correctifs fort importants que le PPP ne peut corriger. Il serait bon aussi que tu te documentes à ce sujet...

Aussi, si nous établissons comme valeur de société que les soins de santé sont accessibles à tous, il faut ou bien changer la valeur ou bien la trahir. Personnellement, je ne crois pas que bien des gens sont prêts à payer 290$ pour obtenir un rendez-vous tout de go... Tous ceux qui peuvent s'acheter un ordi ou un télé peuvent payer un 290$ pour leur santé.
Katchina
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Message par Katchina »

Katchina  a écrit 2 fois mon chum a passé des examens en clinique privé

c'était 8 mois d'attente ici

et  il y a même pas une semaine   entre prendre  le rendez vous en clinique et avoir les résults

il faut  aller à quebec ,  donc dépenses  là

et 90 %   du test est  remboursé  par els assurances privés  
le test est de 570   donc  57 de notre poche  plus le voyage a québec ,  

disons  100   en tout , pour sauver toute cette attente


je me suis rensignée  et les medcins ne sont pas encore  payés

quand ca va être remboursé ,  tu es sur que je vais allée là

c'est quoi  prendre un rendez-vous le matin  et allé chez le doc l'après-midi  pour  moins de 10 .


ici au saguenay  voir un docteur ,   c'est l'enfer tout simplement





sur les 8 mois  juste pour les examens  ,  tu as pas encore  le temps d,attente pour l'opération.  tu as même pas assez d,assurance salaire de 1 an







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Acrux
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Message par Acrux »

lucide  a écritSANTE Grande-Bretagne : libre marché interne et acheteurs de soins
Né en 1948, dans la foulée des grandes réformes impulsées par Beveridge, qui proposait de mettre sur pied un véritable État-providence (Welfare State), le Service national de santé (National Health Service, NHS), auquel sont fortement attachés les Britanniques, assure la quasi-totalité des soins au Royaume-Uni. Son financement repose pour l’essentiel sur l’impôt. Tout ce qui a trait à la santé et à la sécurité sociale est chapeauté par un ministère unique, le DHSS.

Mais cet édifice de la santé, fortement remis en cause sous l’ère Thatcher qui voyait dans son fonctionnement et son financement quelques-uns des maux dont souffrait l’économie britannique, n’a plus rien à voir avec celui d’après-guerre. Au début des années quatre-vingt-dix, le NHS, sous les gouvernements du conservateur John Major, a subi une réforme de fond, entièrement conçue pour soumettre l’ensemble du système à la discipline du marché.

Ce système comprend deux éléments complémentaires : les médecins de famille (les fameux GPs) et les hôpitaux. Les généralistes occupent une place centrale. Leur rôle est d’aiguiller le patient (tenu de s’inscrire sur la liste d’un généraliste de son choix, sauf s’il ne souhaite pas bénéficier du NHS), et de filtrer l’accès aux spécialistes. Les consultations et les visites sont gratuites. Les médecins se voient attribuer une allocation de base voire, pour plus du tiers d’entre eux (les Fund Holder, les détenteurs de fonds), regroupés dans des cabinets médicaux, un budget (en fonction du nombre de patients traités) qu’ils gèrent au plus près, devant couvrir les frais hospitaliers et les prescrïptions des patients dont ils ont la charge. Résultat : hôpitaux et cliniques privées sont mis en concurrence. Les " acheteurs de soins " (les regroupements de médecins et les organismes régionaux chapeautant les hôpitaux) peuvent ainsi choisir les services hospitaliers qui leur conviennent et au meilleur coût.

Les hôpitaux gérés au niveau des régions ont été dès le milieu des années quatre-vingt encouragés à introduire des mécanismes privés, et la loi de 1990 leur a donné toute latitude pour s’affranchir de la tutelle régionale (Regional Health Authority) et pour gérer eux-mêmes un budget directement versé par le gouvernement central, devenant ainsi des Trust Hospitals indépendants. On retrouve le même principe dans le système éducatif.

Dernier avatar de ce système, l’apparition depuis 2000, à l’initiative du premier ministre travailliste Tony Blair, de sociétés privées dans la gestion du NHS appelées PFIs (Private Finance Initiatives). Des établissements publics, partie intégrante du NHS, présentent ainsi la particularité d’être conçus, construits, financés et gérés par le secteur privé selon une méthode de " leasing ".

La volonté de soumettre le secteur hospitalier à la seule discipline du marché, la rigueur budgétaire avec laquelle n’a pas rompu Tony Blair dont l’ambition déclarée est incompatible avec l’État-providence dont il souhaite la fin, n’est pas sans provoquer des situations humainement dramatiques. Ainsi certains hôpitaux ont dû reconnaître publiquement qu’il leur fallait désormais renoncer à prodiguer certains soins à des patients au-delà d’un certain âge, ou stopper les traitements jugés trop coûteux, sans compter les listes d’attente interminables avant de pouvoir subir une opération. Du libre marché interne aux acheteurs de soins, la santé publique britannique n’en finit plus de se débattre dans ses urgences Ça sort d'où ça? J'en ai un pour toi aussi, et ce que j'avais lu sur le site de l'OMS était positif aussi.


Le système de santé britannique


Le NHS (National Health Service) ou Service national de santé, a connu trois modes d'organisation depuis sa création en 1948 : un système de soins très intégré et soumis à un contrôle hiérarchique, puis un modèle de quasi marché concurrentiel impliquant des relations contractuelles entre les acheteurs et producteurs de soins initié en 1991 par les gouvernements Thatcher et Major, et enfin le modèle de coopération en réseaux des professionnels locaux mis en place par le gouvernement Tony Blair.

Organisation générale du système de santé britannique

"Le système de protection sociale britannique actuel remonte à la publication en 1942 du rapport "Social insurance and allied service" de Lord William Beveridge. De ce rapport se sont dégagés les grands principes de la sécurité sociale : universalité, généralité, unicité, uniformité des prestations en espèces.
Le système préconisé par Lord Beveridge a été progressivement mis en place par plusieurs lois instituant :
- le système national d'allocations familiales (Family Allowance Scheme), à partir de deux enfants, en 1945 ;
- le service national de la santé (National Health Service, NHS) financé par l'impôt, avec gratuité des soins, en 1946 ;
- l'assurance nationale (National Insurance) octroyant la plupart des prestations en espèces, également en 1946.
(…)
L'ensemble du système de protection sociale est géré uniquement par l'Etat, sans qu'interviennent les partenaires sociaux. Ainsi, c'est le ministère de la santé qui assure la direction du NHS. (….) Le ministère de la sécurité sociale est chargé de l'assurance nationale qui regroupe l'ensemble des prestations en espèces. Deux établissements publics nationaux, placés sous l'autorité directe du ministre de la sécurité sociale, la Benefits Agency et la Contributions Agency, sont chargés de la collecte des cotisations et du versement des prestations.
En dehors des allocations familiales financées directement par l'Etat, trois fonds distincts sont utilisés pour financer les dépenses sociales :
- le NHS, financé en majeure partie par l'impôt, fait fonctionner l'ensemble du système de santé
- le fonds de consolidation, dont relèvent toutes les prestations non contributives et celles soumises à condition de ressources, est financé par l'impôt ;
- le fonds de l'assurance nationale, essentiellement financé par les cotisations salariales et patronales, assure le versement des prestations contributives."

Source : Sénat, Service des affaires européennes, la protection sociale, Royaume-Uni décembre 1995

Les réformes

Depuis sa création en 1948, le National Health Service (NHS) a été l'objet de deux importantes réformes, celle menée par les gouvernements conservateurs Thatcher et Major et celle conduite par le cabinet travailliste de Tony Blair à partir de 1997.


Réforme des gouvernements conservateurs Thatcher et Major

En 1991, le système de santé britannique, sous l'impulsion des gouvernements conservateurs Thatcher et Major, a connu une réforme d'inspiration libérale dont la philosophie était de séparer les fonctions d'acheteurs et de fournisseurs de soins, lesquels sont soumis aux règles de la concurrence dans le but de les rendre responsable économiquement.
En effet, le plan de réforme de 1991 a introduit des mécanismes de marché au sein d'un "marché interne" du NHS dont le fonctionnement bureaucratique était critiqué, avec pour but de mieux réguler les dépenses de santé. Le pivot du dispositif étant la faculté accordée à certains médecins généralistes de disposer d'un budget pour acheter les soins hospitaliers et les actes des médecins spécialistes. Par ailleurs, les cabinets médicaux peuvent ainsi choisir librement les services hospitaliers au meilleur coût. A côté de ces cabinets médicaux, les autorités sanitaires de district (agglomération de 500 000 personnes) sont aussi des acheteurs de soins pour les patients du district. Devenus des "NHS trusts" autonomes et responsables financièrement, les hôpitaux, mis en concurrence, fournissent des soins aux patient, couvrant ainsi leurs dépenses.
Pour autant, la réforme Thatcher n'a pas permis de résoudre les difficultés chroniques du système de santé britannique. En effet, des années de sous-investissements et de gestion bureaucratique du NHS ont eu pour conséquence la dégradation de la qualité des soins, la longueur persistante des délais d'attente (un million de personnes en décembre 2001), des locaux défectueux, une offre de soins insuffisante. Une médecine à deux vitesses se développe , l'une pour les riches, qui peuvent court-circuiter le système en se faisant soigner dans des cliniques privées, l'autre pour les pauvres, qui sont obligés de recourir au service public.


Réforme travailliste du gouvernement de Tony Blair

En arrivant au pouvoir en 1997, le parti travailliste du Premier Ministre Tony Blair, dénonçant une dégradation de la qualité des soins et l'instauration d'une médecine à deux vitesses, propose une nouvelle réforme du système de santé dont la nouveauté est la collaboration en réseau entre les acteurs de santé.

Des réseaux de soins
L'idée de décloisonner le système de santé anime la création de réseaux de soins, c'est à dire la collaboration, dans une zone géographique donnée, de professionnels de santé de disciplines différentes : médecins généralistes, médecins spécialistes, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes, mais aussi psychologues et travailleurs sociaux. Dans le cadre de cette réforme entamée en 2000, il a été créé, une nouvel échelon régional du NHS, les groupements de soins primaires (Primary Care Trusts ou PCT), qui associent les médecins généralistes, infirmières, représentants de services sociaux, de patients. Desservant une population de 100 000 personnes en moyenne, la nouvelle structure se substitue aux anciens médecins gestionnaires (GP-fundholders).
Au niveau budgétaire, le NHS (National Health Service), par l'intermédiaire des autorités sanitaires régionales (District Health Authorities) attribue une enveloppe financière, indexée sur la situation économique générale, à chaque PCT (Primary Care Trust) pour négocier les contrats de soins avec les hôpitaux. Ces PCT, placés sous la responsabilité d'un comité composé de médecins, infirmiers et de représentants des autorités sanitaires locales, gèrent 75% du budget du NHS. Par ailleurs, dans le cadre de la décentralisation du système, 28 autorités stratégiques de santé (Strategic Health Authorities) remplacent les anciennes autorités sanitaires de district et ont uniquement pour mission de piloter le système. Un organisme public, le National Institute for Clinical Excellence (NICE) reçoit pour mission de veiller à l'égalité de la qualité des soins sur l'ensemble du pays et la validation des pratique médicales.

La réforme des hôpitaux
Par ailleurs, le gouvernement Tony Blair réforme, en décembre 2003, le statut des hôpitaux en accordant à des hôpitaux jugés performants, selon un certain nombre de critères, le statut de "fondations hospitalières" (Foundation Hospitals) qui bénéficient de plus d'autonomie en matière budgétaire, en investissements et en choix de financement. Ces hôpitaux, gérés soit par les autorités publiques soit par des entreprises privées, peuvent investir, emprunter, gérer leur patrimoine, payer les salariés à leur guise. De plus, le National Health Service (NHS) signe le 20 juin 2003 un nouveau contrat avec les services de médecine générale élargissant le libre choix des patients et mettant en concurrence les professionnels de santé dans le cadre d'un processus contractuel.
Enfin, est créé un partenariat public-privé (Private Finance Initiative) entre le NHS et le secteur privé. Ainsi, les hôpitaux du NHS et les PCT peuvent signer des joint ventures avec les cliniques et centre de soins privés et pour réduire les délais d'attente trop importantes des malades, le NHS est autorisé à financer des opérations effectuées dans les cliniques privées.

Contrôle et évaluation des réformes
Le souci de contrôle et d'évaluation n'était pas absent de la réforme qui crée de nouveaux organismes tels que l'Agence de modernisation du NHS chargée du contrôle de l'application de la réforme et le Conseil réglementant les professions de santé.
La surveillance du NHS par les patients et le public est assurée par la création de 572 forums locaux (Patient and Public Involvement Forums) qui sont de véritables commissions locales indépendantes représentant les patients et habitants. Les forums sont investis de véritables pouvoirs d'enquête et de visite. Ainsi, les organismes du NHS sont obligés de répondre à leurs requêtes (à l'exception du secret médical) et d'organiser les visites nécessaires à ces contrôles. Une Commission nationale bénéficiant d'un statut indépendant, créée en janvier 2003, fait des recommandations au ministre de la santé à partir des informations recueillies auprès des forums locaux. Optimiser les soins de santé a été à l'origine de la création en 2003 d'un dossier médical informatisé qui devrait être totalement généralisé en 2010.
Depuis près de deux ans, le NHS organise un programme spécifique de management pour l'ensemble des professionnels de santé britanniques. En quelques jours, les salariés (plus de 45 000) de NHS sont initiés à la gestion stratégique, au management des équipes, à la responsabilisation.

Augmentation des dépenses publiques
Conscient du fait que la réforme structurelle du NHS ne suffit pas à le rendre efficace, le gouvernement Tony Blair, pour faire face au niveau insuffisant de l'offre de soins, engage d'importants efforts budgétaires en création d'emplois au sein du NHS et en investissements hospitaliers. En 2003, le gouvernement de Tony Blair s'est engagé à augmenter la part (7,2% en 2002) du PIB dans les dépenses de santé pour atteindre 9,4% en 2007-2008. La moyenne dans la zone OCDE en 2002 s'élève à 8,4%. Le budget 2003-2004 a prévu une hausse d'un point de pourcentage de la cotisation d'assurance maladie. Des mesures ponctuelles extérieures au système sont prises : opérations effectuées à l'étranger, recrutement de médecins et infirmiers étrangers, assouplissement des conditions de choix des hôpitaux par les patients.

Bilan des réformes
A la lumière des récentes mesures prises par le gouvernement Tony Blair, la plupart des commentateurs estiment que si la mission de service public du NHS est réaffirmée et la relance des dépenses publiques de santé décidée, l'introduction récente des mécanismes de concurrence, l'ouverture au financement privé et la montée d'un secteur d'assurances privées constituent autant de signes d'un retour aux méthodes libérales. Outre une réduction non négligeable des délais d'attente, plusieurs résultats positifs sont constatés : un meilleur emploi des ressources publiques, une modernisation du système de soins, et le libre choix accordé aux patients.
 

Pour en savoir plus

> France, Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, Missions économiques, Système, infrastructures et services de santé au Royaume-Uni, 26 mai 2004, 3 p.

> MISSOC (Système mutuel d'information sur la protection sociale), Etat de la législation britannique sur la protection sociale, 1er janvier 2003

> Le site du NHS (National Health Service)





http://www.ladocumentationfrancaise.fr/ ... agne.shtml


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