Re: Bellemare vide son sac - Corruption au PLQ
Publié : jeu. sept. 23, 2010 9:32 am
Commission Bastarache
La guerre de l'opinion publique
Mathieu Turbide
mathieu.turbide@journalmtl.com
23/09/2010 06h42
Le commissaire Bastarache s'est enfin réveillé, hier. Et il s'est fâché.
Pas contre des témoins qui refusent de répondre, comme le faisait si souvent le juge Gomery pendant sa commission sur le scandale des commandites.
Non, Michel Bastarache se fâche, lui, contre des avocats qui posent trop de questions.
Le juge n'a pas mâché ses mots, accusant Me Jean-François Bertrand, le deuxième avocat de Marc Bellemare, de harceler le témoin Charles Rondeau.
Son crime? Il lui avait posé plusieurs fois la même question.
Le commissaire ne se souvient peut-être pas que son propre procureur en chef a posé... 14 fois la même question (plus ou moins différemment) à Georges Lalande pour savoir quand celui-ci avait rédigé les notes qu'il avait préparées pour son témoignage.
Étrangement, jamais il n'a levé le petit doigt pour rappeler à l'ordre Me Battista, pas plus que l'avocat de Jean Charest, André Ryan, qui a été aussi rude avec Georges Lalande que Me Bertrand avec Charles Rondeau.
Une stratégie?
Il faut dire que Jean-François Bertrand, le fils du célèbre avocat Guy Bertrand, a du père «dans le nez».
Il ne s'en laisse pas imposer, ni par les témoins, ni par les nombreux avocats ad-verses, qui se lèvent sans cesse à tour de rôle pour s'objecter, ni même par le commissaire Bastarache.
En ce sens, son style en contre-interrogatoire s'apparente à celui d'André Dugas, l'avocat du PLQ.
Reste qu'en le regardant travailler, hier, je me suis demandé s'il n'était pas en train de se positionner volontairement en victime devant la commission. Question de pouvoir rejeter éventuellement les conclusions que tirera le commissaire Bastarache, à la fin de ce pénible exercice.
«Tout le monde s'en fout»
Il semble de plus en plus évident que la commission sera incapable de faire la lumière sur les allégations de Marc Bellemare. Ce sera toujours la version du clan Charest contre celle de Bellemare et de Lalande.
Comment voulez-vous que le commissaire Bastarache en arrive à une conclusion ferme et sans ambiguïté dans son rapport?
«Le rapport Bastarache, tout le monde s'en fout», disait Jean Lapierre, hier.
Il a raison.
Au fond, les interrogatoires ne se déroulent pas vraiment devant le commissaire, mais devant les caméras.
Ce n'est pas l'ex-juge que les avocats et les témoins veulent convaincre, mais le public qui regarde, nombreux, à LCN ou à RDI.
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La guerre de l'opinion publique
Mathieu Turbide
mathieu.turbide@journalmtl.com
23/09/2010 06h42
Le commissaire Bastarache s'est enfin réveillé, hier. Et il s'est fâché.
Pas contre des témoins qui refusent de répondre, comme le faisait si souvent le juge Gomery pendant sa commission sur le scandale des commandites.
Non, Michel Bastarache se fâche, lui, contre des avocats qui posent trop de questions.
Le juge n'a pas mâché ses mots, accusant Me Jean-François Bertrand, le deuxième avocat de Marc Bellemare, de harceler le témoin Charles Rondeau.
Son crime? Il lui avait posé plusieurs fois la même question.
Le commissaire ne se souvient peut-être pas que son propre procureur en chef a posé... 14 fois la même question (plus ou moins différemment) à Georges Lalande pour savoir quand celui-ci avait rédigé les notes qu'il avait préparées pour son témoignage.
Étrangement, jamais il n'a levé le petit doigt pour rappeler à l'ordre Me Battista, pas plus que l'avocat de Jean Charest, André Ryan, qui a été aussi rude avec Georges Lalande que Me Bertrand avec Charles Rondeau.
Une stratégie?
Il faut dire que Jean-François Bertrand, le fils du célèbre avocat Guy Bertrand, a du père «dans le nez».
Il ne s'en laisse pas imposer, ni par les témoins, ni par les nombreux avocats ad-verses, qui se lèvent sans cesse à tour de rôle pour s'objecter, ni même par le commissaire Bastarache.
En ce sens, son style en contre-interrogatoire s'apparente à celui d'André Dugas, l'avocat du PLQ.
Reste qu'en le regardant travailler, hier, je me suis demandé s'il n'était pas en train de se positionner volontairement en victime devant la commission. Question de pouvoir rejeter éventuellement les conclusions que tirera le commissaire Bastarache, à la fin de ce pénible exercice.
«Tout le monde s'en fout»
Il semble de plus en plus évident que la commission sera incapable de faire la lumière sur les allégations de Marc Bellemare. Ce sera toujours la version du clan Charest contre celle de Bellemare et de Lalande.
Comment voulez-vous que le commissaire Bastarache en arrive à une conclusion ferme et sans ambiguïté dans son rapport?
«Le rapport Bastarache, tout le monde s'en fout», disait Jean Lapierre, hier.
Il a raison.
Au fond, les interrogatoires ne se déroulent pas vraiment devant le commissaire, mais devant les caméras.
Ce n'est pas l'ex-juge que les avocats et les témoins veulent convaincre, mais le public qui regarde, nombreux, à LCN ou à RDI.
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