Le gas de schiste
Re: Le gas de schiste
Un éminent géologue sonne l'alarme
Si le Québec va de l'avant avec l'exploitation du gaz de schiste, il risque d'être aux prises à jamais avec la pollution de l'eau souterraine, selon le géologue Marc Durand, qui a enseigné pendant 25 ans à l'UQAM, jusqu'à sa retraite, en 1999.
Il croit que l'industrie sera partie depuis longtemps quand les problèmes apparaîtront. «Il faut prendre une échelle de temps comparable aux déchets nucléaires, dit-il. Il faut être capable de dire ce qui va se produire dans 50 ans, dans 200 ans. Une police d'assurance en ce sens serait prohibitive. Qu'ils aillent à la Lloyd's, à Londres, pour voir.»
«Le volet comptable du plan d'affaires de l'industrie du gaz de schiste n'inclut pas le coût de la prime de risque, dit-il. Et c'est pour ça qu'on parle de rentabilité, parce que le risque est repassé au gouvernement du Québec.»
Il affirme que la roche qui contient le gisement gazier, le shale d'Utica, sert actuellement de barrière contre les couches géologiques plus profondes, qui contiennent de l'eau très saline.
«Avec un forage à tous les kilomètres carrés, on va couvrir 10 000 km2, dit-il. La quasi-totalité de la formation de shale d'Utica sera fracturée. Le shale deviendra beaucoup plus perméable. Au moins 1000 fois, peut-être 1 million de fois. Et en dessous de l'Utica, il y a de l'eau très fortement saline et minéralisée, de 10 à 12 fois plus salée que l'eau de mer. Au-dessus de l'Utica, il y a le shale de Lorraine, qui n'est pas une formation uniforme. On ne connaît pas beaucoup les fractures et les zones perméables dans le Lorraine.»
Il affirme que l'injection à très haute pression des liquides de fracturation peut perturber la séparation naturelle des eaux douces près de la surface et des eaux qui deviennent de plus en plus salines à mesure qu'on pénètre en profondeur.
«C'est vrai que, dans un état naturel, il existe une telle stratification, dit-il. Mais si on modifie la perméabilité des couches et qu'en plus, on augmente la pression en profondeur, ça change complètement tout. L'eau saline va trouver des chemins, en plus de tout ce qu'ils auront injecté et qui n'aura pas été repompé, donc qui circulera aussi.»
M. Durand connaît bien la géologie du sud du Québec, en particulier le shale d'Utica : il l'a ausculté pendant le creusage du métro et de la conduite principale d'égout menant à l'usine d'épuration de Montréal. «On en avait profité pour faire des recherches parce que c'est rare d'avoir accès au sous-sol à aussi grande échelle.»
Il n'est pas rassuré par l'industrie, qui a remis au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) des études réalisées au Texas et en Pennsylvanie.
Ces études montrent que les fissures produites pendant l'hydrofracturation se font à une profondeur telle qu'elles n'atteignent jamais la nappe d'eau potable souterraine, ou aquifère.
«Ça ne prouve rien, dit-il. Les graphiques ne montrent pas du tout la géologie entre la zone de microfracture et les aquifères près de la surface. On ne voit pas les failles naturelles et la nature des roches. L'eau a pu s'engouffrer par une fracture naturelle et aller beaucoup plus loin sans être détectée. «
Il accuse l'industrie d'appliquer «de tout temps et partout» une approche selon laquelle on «préfère prendre le risque de payer après coup pour des dommages».
«Les pires dommages s'établissent dans le long terme : l'industrie aura depuis longtemps plié bagage avant que ça commence à paraître et l'on ne pourra donc pas légalement faire un lien direct entre les deux.»
M. Durand se défend aussi d'être «anti-développement». «Je me suis toujours trouvé du côté de ceux qui trouvent que les écologistes exagèrent, mais je sentais que j'avais des connaissances à partager au sujet des gaz de schiste», dit-il. Il préfère voir cette ressource laissée sur place, le temps d'une ou deux générations, quand on saura l'exploiter mieux et de façon moins risquée.
http://www.cyberpresse.ca/environnement ... ticle_POS5" onclick="window.open(this.href);return false;
Si le Québec va de l'avant avec l'exploitation du gaz de schiste, il risque d'être aux prises à jamais avec la pollution de l'eau souterraine, selon le géologue Marc Durand, qui a enseigné pendant 25 ans à l'UQAM, jusqu'à sa retraite, en 1999.
Il croit que l'industrie sera partie depuis longtemps quand les problèmes apparaîtront. «Il faut prendre une échelle de temps comparable aux déchets nucléaires, dit-il. Il faut être capable de dire ce qui va se produire dans 50 ans, dans 200 ans. Une police d'assurance en ce sens serait prohibitive. Qu'ils aillent à la Lloyd's, à Londres, pour voir.»
«Le volet comptable du plan d'affaires de l'industrie du gaz de schiste n'inclut pas le coût de la prime de risque, dit-il. Et c'est pour ça qu'on parle de rentabilité, parce que le risque est repassé au gouvernement du Québec.»
Il affirme que la roche qui contient le gisement gazier, le shale d'Utica, sert actuellement de barrière contre les couches géologiques plus profondes, qui contiennent de l'eau très saline.
«Avec un forage à tous les kilomètres carrés, on va couvrir 10 000 km2, dit-il. La quasi-totalité de la formation de shale d'Utica sera fracturée. Le shale deviendra beaucoup plus perméable. Au moins 1000 fois, peut-être 1 million de fois. Et en dessous de l'Utica, il y a de l'eau très fortement saline et minéralisée, de 10 à 12 fois plus salée que l'eau de mer. Au-dessus de l'Utica, il y a le shale de Lorraine, qui n'est pas une formation uniforme. On ne connaît pas beaucoup les fractures et les zones perméables dans le Lorraine.»
Il affirme que l'injection à très haute pression des liquides de fracturation peut perturber la séparation naturelle des eaux douces près de la surface et des eaux qui deviennent de plus en plus salines à mesure qu'on pénètre en profondeur.
«C'est vrai que, dans un état naturel, il existe une telle stratification, dit-il. Mais si on modifie la perméabilité des couches et qu'en plus, on augmente la pression en profondeur, ça change complètement tout. L'eau saline va trouver des chemins, en plus de tout ce qu'ils auront injecté et qui n'aura pas été repompé, donc qui circulera aussi.»
M. Durand connaît bien la géologie du sud du Québec, en particulier le shale d'Utica : il l'a ausculté pendant le creusage du métro et de la conduite principale d'égout menant à l'usine d'épuration de Montréal. «On en avait profité pour faire des recherches parce que c'est rare d'avoir accès au sous-sol à aussi grande échelle.»
Il n'est pas rassuré par l'industrie, qui a remis au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) des études réalisées au Texas et en Pennsylvanie.
Ces études montrent que les fissures produites pendant l'hydrofracturation se font à une profondeur telle qu'elles n'atteignent jamais la nappe d'eau potable souterraine, ou aquifère.
«Ça ne prouve rien, dit-il. Les graphiques ne montrent pas du tout la géologie entre la zone de microfracture et les aquifères près de la surface. On ne voit pas les failles naturelles et la nature des roches. L'eau a pu s'engouffrer par une fracture naturelle et aller beaucoup plus loin sans être détectée. «
Il accuse l'industrie d'appliquer «de tout temps et partout» une approche selon laquelle on «préfère prendre le risque de payer après coup pour des dommages».
«Les pires dommages s'établissent dans le long terme : l'industrie aura depuis longtemps plié bagage avant que ça commence à paraître et l'on ne pourra donc pas légalement faire un lien direct entre les deux.»
M. Durand se défend aussi d'être «anti-développement». «Je me suis toujours trouvé du côté de ceux qui trouvent que les écologistes exagèrent, mais je sentais que j'avais des connaissances à partager au sujet des gaz de schiste», dit-il. Il préfère voir cette ressource laissée sur place, le temps d'une ou deux générations, quand on saura l'exploiter mieux et de façon moins risquée.
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Re: Le gas de schiste
tuberale a écrit : Un éminent géologue sonne l'alarme
Si le Québec va de l'avant avec l'exploitation du gaz de schiste, il risque d'être aux prises à jamais avec la pollution de l'eau souterraine, selon le géologue Marc Durand, qui a enseigné pendant 25 ans à l'UQAM, jusqu'à sa retraite, en 1999.
Il croit que l'industrie sera partie depuis longtemps quand les problèmes apparaîtront. «Il faut prendre une échelle de temps comparable aux déchets nucléaires, dit-il. Il faut être capable de dire ce qui va se produire dans 50 ans, dans 200 ans. Une police d'assurance en ce sens serait prohibitive. Qu'ils aillent à la Lloyd's, à Londres, pour voir.»
«Le volet comptable du plan d'affaires de l'industrie du gaz de schiste n'inclut pas le coût de la prime de risque, dit-il. Et c'est pour ça qu'on parle de rentabilité, parce que le risque est repassé au gouvernement du Québec.»
Il affirme que la roche qui contient le gisement gazier, le shale d'Utica, sert actuellement de barrière contre les couches géologiques plus profondes, qui contiennent de l'eau très saline.
«Avec un forage à tous les kilomètres carrés, on va couvrir 10 000 km2, dit-il. La quasi-totalité de la formation de shale d'Utica sera fracturée. Le shale deviendra beaucoup plus perméable. Au moins 1000 fois, peut-être 1 million de fois. Et en dessous de l'Utica, il y a de l'eau très fortement saline et minéralisée, de 10 à 12 fois plus salée que l'eau de mer. Au-dessus de l'Utica, il y a le shale de Lorraine, qui n'est pas une formation uniforme. On ne connaît pas beaucoup les fractures et les zones perméables dans le Lorraine.»
Il affirme que l'injection à très haute pression des liquides de fracturation peut perturber la séparation naturelle des eaux douces près de la surface et des eaux qui deviennent de plus en plus salines à mesure qu'on pénètre en profondeur.
«C'est vrai que, dans un état naturel, il existe une telle stratification, dit-il. Mais si on modifie la perméabilité des couches et qu'en plus, on augmente la pression en profondeur, ça change complètement tout. L'eau saline va trouver des chemins, en plus de tout ce qu'ils auront injecté et qui n'aura pas été repompé, donc qui circulera aussi.»
M. Durand connaît bien la géologie du sud du Québec, en particulier le shale d'Utica : il l'a ausculté pendant le creusage du métro et de la conduite principale d'égout menant à l'usine d'épuration de Montréal. «On en avait profité pour faire des recherches parce que c'est rare d'avoir accès au sous-sol à aussi grande échelle.»
Il n'est pas rassuré par l'industrie, qui a remis au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) des études réalisées au Texas et en Pennsylvanie.
Ces études montrent que les fissures produites pendant l'hydrofracturation se font à une profondeur telle qu'elles n'atteignent jamais la nappe d'eau potable souterraine, ou aquifère.
«Ça ne prouve rien, dit-il. Les graphiques ne montrent pas du tout la géologie entre la zone de microfracture et les aquifères près de la surface. On ne voit pas les failles naturelles et la nature des roches. L'eau a pu s'engouffrer par une fracture naturelle et aller beaucoup plus loin sans être détectée. «
Il accuse l'industrie d'appliquer «de tout temps et partout» une approche selon laquelle on «préfère prendre le risque de payer après coup pour des dommages».
«Les pires dommages s'établissent dans le long terme : l'industrie aura depuis longtemps plié bagage avant que ça commence à paraître et l'on ne pourra donc pas légalement faire un lien direct entre les deux.»
M. Durand se défend aussi d'être «anti-développement». «Je me suis toujours trouvé du côté de ceux qui trouvent que les écologistes exagèrent, mais je sentais que j'avais des connaissances à partager au sujet des gaz de schiste», dit-il. Il préfère voir cette ressource laissée sur place, le temps d'une ou deux générations, quand on saura l'exploiter mieux et de façon moins risquée.
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point surligné 1 : déjà que les prochaines générations vont payer nos fonds de pension, faudrait peut-être pas les laisser plus dans la schnoutte que ça

point surligné 2 : pourquoi se presser, le gaz ne s'envolera pas. lut ailleurs : "les ti-bonhommes verts partiront pas avec"

et la ministre Normandeau qui est aussi la vice-première ministre, avec ses pets de vache et son débat rationnel (voir Lucien Bouchard) rit carrément de nous.
Je considère que cette femme insulte l'intelligence de tous les québécois.
Re: Le gas de schiste
Publié le 11 février 2011 à 16h59 | Mis à jour à 18h30
Gaz de schiste: un expert ontarien exhorte à la prudence
Sylvain Larocque
La Presse Canadienne
Montréal
L'exploitation du gaz de schiste présente des risques environnementaux certains, de sorte qu'il convient de développer prudemment cette filière, a prévenu vendredi Chris Twigge-Molecey, président de l'Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole, qui représente les professionnels de l'industrie.
«Je ne connais pas les spécificités du dossier au Québec, mais je sais que dans d'autres régions du monde, beaucoup d'inconnues persistent en ce qui a trait à la production du gaz de schiste», a souligné M. Twigge-Molecey à l'issue d'un discours prononcé à la tribune du Conseil des relations internationales de Montréal.
«Il reste à voir si les enjeux environnementaux peuvent être gérés», a-t-il ajouté, avant d'évoquer les problèmes survenus dans le cadre de l'exploitation du gaz de schiste en Pennsylvanie.
«Ce qui est certain, c'est que (l'extraction du) gaz de schiste nécessite beaucoup d'eau, alors (les entreprises) doivent mettre en place des technologies de recyclage de l'eau. Celles-ci existent déjà, alors ce n'est pas une question technologique, mais économique.»
Le problème est particulièrement délicat dans les régions rurales, où se concentre l'exploration du gaz de schiste au Québec, puisque l'industrie agricole consomme elle aussi de grandes quantités d'eau, a relevé l'expert, qui est également cadre chez Hatch, une firme ontarienne d'ingénierie active à travers le monde.
«L'eau n'est pas une ressource illimitée», a-t-il rappelé.
Chris Twigge-Molecey a tout de même fait remarquer que le Texas exploite le gaz de schiste depuis des années, ce qui a permis à l'industrie d'acquérir une vaste expérience en la matière.
La clé, a-t-il indiqué, c'est de bien connaître la géologie des régions où l'on fore. Les différents sous-sols ne réagissent pas tous de la même façon à la mise en place d'un puits et les risques de fuite varient largement d'un endroit à l'autre.
«Comme chaque fois qu'on se lance dans quelque chose de nouveau, il faut faire des tests, évaluer la situation adéquatement, la surveiller adéquatement, puis aller un peu plus loin. Si ça tourne mal, il faut arrêter. Si ça va bien, continuer.»
Tout en précisant qu'il n'était pas un lobbyiste pour l'industrie, M. Twigge-Molecey a tenu à mettre en garde Québec concernant la future législation qui encadrera le gaz de schiste ainsi que la réforme de la Loi sur les mines.
«Si les lois sont guidées par l'émotion, les opinions et des faits anecdotiques, c'est mauvais», a tranché l'ingénieur.
L'ancien premier ministre Lucien Bouchard, qui deviendra président de l'Association pétrolière et gazière du Québec, devait assister à l'allocution de Chris Twigge-Molecey, mais il a annulé sa présence à la dernière minute pour une raison inconnue.
Plaidoyer pour l'industrie
Dans son discours, M. Twigge-Molecey a livré un vibrant plaidoyer en faveur de l'exploitation minière, lançant en boutade que même les opposants de l'industrie en avaient besoin puisqu'ils utilisent abondamment les téléphones cellulaires, qui contiennent des dizaines de minéraux différents.
Il a convenu que le principal défi des sociétés minières était de répondre à la demande mondiale croissante avec des projets rentables qui sont acceptables socialement et écologiquement. Tout cela prend du temps: le délai entre la découverte d'une ressource et le début de son exploitation est de 22 ans en moyenne.
Chris Twigge-Molecey a soulevé le syndrome du «pas-dans-ma-cour» et les revendications territoriales des autochtones. À moins que les entreprises les abordent «adéquatement», ces réalités posent «un énorme obstacle pour amener les métaux et les minéraux sur les marchés», a-t-il déploré.
http://www.cyberpresse.ca/environnement ... udence.php" onclick="window.open(this.href);return false;
Gaz de schiste: un expert ontarien exhorte à la prudence
Sylvain Larocque
La Presse Canadienne
Montréal
L'exploitation du gaz de schiste présente des risques environnementaux certains, de sorte qu'il convient de développer prudemment cette filière, a prévenu vendredi Chris Twigge-Molecey, président de l'Institut canadien des mines, de la métallurgie et du pétrole, qui représente les professionnels de l'industrie.
«Je ne connais pas les spécificités du dossier au Québec, mais je sais que dans d'autres régions du monde, beaucoup d'inconnues persistent en ce qui a trait à la production du gaz de schiste», a souligné M. Twigge-Molecey à l'issue d'un discours prononcé à la tribune du Conseil des relations internationales de Montréal.
«Il reste à voir si les enjeux environnementaux peuvent être gérés», a-t-il ajouté, avant d'évoquer les problèmes survenus dans le cadre de l'exploitation du gaz de schiste en Pennsylvanie.
«Ce qui est certain, c'est que (l'extraction du) gaz de schiste nécessite beaucoup d'eau, alors (les entreprises) doivent mettre en place des technologies de recyclage de l'eau. Celles-ci existent déjà, alors ce n'est pas une question technologique, mais économique.»
Le problème est particulièrement délicat dans les régions rurales, où se concentre l'exploration du gaz de schiste au Québec, puisque l'industrie agricole consomme elle aussi de grandes quantités d'eau, a relevé l'expert, qui est également cadre chez Hatch, une firme ontarienne d'ingénierie active à travers le monde.
«L'eau n'est pas une ressource illimitée», a-t-il rappelé.
Chris Twigge-Molecey a tout de même fait remarquer que le Texas exploite le gaz de schiste depuis des années, ce qui a permis à l'industrie d'acquérir une vaste expérience en la matière.
La clé, a-t-il indiqué, c'est de bien connaître la géologie des régions où l'on fore. Les différents sous-sols ne réagissent pas tous de la même façon à la mise en place d'un puits et les risques de fuite varient largement d'un endroit à l'autre.
«Comme chaque fois qu'on se lance dans quelque chose de nouveau, il faut faire des tests, évaluer la situation adéquatement, la surveiller adéquatement, puis aller un peu plus loin. Si ça tourne mal, il faut arrêter. Si ça va bien, continuer.»
Tout en précisant qu'il n'était pas un lobbyiste pour l'industrie, M. Twigge-Molecey a tenu à mettre en garde Québec concernant la future législation qui encadrera le gaz de schiste ainsi que la réforme de la Loi sur les mines.
«Si les lois sont guidées par l'émotion, les opinions et des faits anecdotiques, c'est mauvais», a tranché l'ingénieur.
L'ancien premier ministre Lucien Bouchard, qui deviendra président de l'Association pétrolière et gazière du Québec, devait assister à l'allocution de Chris Twigge-Molecey, mais il a annulé sa présence à la dernière minute pour une raison inconnue.
Plaidoyer pour l'industrie
Dans son discours, M. Twigge-Molecey a livré un vibrant plaidoyer en faveur de l'exploitation minière, lançant en boutade que même les opposants de l'industrie en avaient besoin puisqu'ils utilisent abondamment les téléphones cellulaires, qui contiennent des dizaines de minéraux différents.
Il a convenu que le principal défi des sociétés minières était de répondre à la demande mondiale croissante avec des projets rentables qui sont acceptables socialement et écologiquement. Tout cela prend du temps: le délai entre la découverte d'une ressource et le début de son exploitation est de 22 ans en moyenne.
Chris Twigge-Molecey a soulevé le syndrome du «pas-dans-ma-cour» et les revendications territoriales des autochtones. À moins que les entreprises les abordent «adéquatement», ces réalités posent «un énorme obstacle pour amener les métaux et les minéraux sur les marchés», a-t-il déploré.
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Re: Le gas de schiste
Le Québec sur la défensive
Lise Payette
Le Devoir
Vendredi 11 février 2011
Il paraît qu’au Québec, les citoyens ont développé un réflexe pratiquement automatique qui leur fait rejeter toutes les propositions formidables que des promoteurs leur proposent et qui devraient au contraire susciter leur approbation et même leur enthousiasme. Dès qu’un beau grand projet voit le jour, il se crée un comité pour en empêcher la réalisation. Il suffit de se souvenir des quolibets dont on a désigné les citoyens qui se sont opposés au projet de Loto-Québec et du Cirque du Soleil aux portes d’un des quartiers les plus pauvres de Montréal pour comprendre que la population évalue souvent mieux que les spécialistes les dommages appréhendés d’un tel projet.
Le véritable problème, c’est que quand il y a une « piasse » à faire pour les promoteurs, la façon de mesurer la valeur réelle des projets laisse souvent à désirer. Il a donc fallu un comité de citoyens pour arrêter le casino chez les pauvres, pour stopper le Suroît, pour sauver une montagne ou empêcher Hydro-Québec de se conduire comme un véritable envahisseur dans certains coins du Québec. Il faudra un solide comité de citoyens pour venir à bout de la folie de l’échangeur Turcot ou pour la protection du mont Royal.
Il faudra aussi un comité de citoyens pour défendre ce qui nous appartient, car il faut bien le dire, nous n’avons pas, en ce moment, un gouvernement qui se tient debout pour défendre nos revendications. Il faudra donc rapidement regrouper nos forces pour refuser que le Saint-Laurent serve à transporter les déchets nucléaires de l’Ontario à travers le Québec, d’ouest en est, en longeant les villes et villages, sans avoir bien évalué les dangers que ça représente et sans nous avoir présenté de plan de secours si un malheur devait se produire. C’est la plus récente brillante idée à nous tomber sur la tête au cours des derniers jours. Et c’est urgent, car l’autorisation d’utiliser le Saint-Laurent a été accordée pour un an à compter du 3 février dernier. Nous sommes déjà dedans...
Au Québec, un comité de 128 000 citoyens existe déjà pour lutter contre les dangers que représentent les gaz de schiste. Ce sont les signataires de la pétition demandant au gouvernement de décréter un moratoire sur l’exploration et l’exploitation de ces gaz jusqu’à ce que nous sachions si nous en voulons ou pas. Les réponses du gouvernement ont subitement évolué au cours des vacances des Fêtes, mais malgré le fait qu’elles soient maintenant données par le ministre de l’Environnement, Pierre Arcand, plutôt que par madame Schiste elle-même, Nathalie Normandeau, le flou demeure.
Les comités de citoyens naissent spontanément quand ceux et celles qui ont été élus pour faire le travail ne le font pas. Ils naissent chaque fois que la volonté citoyenne est bafouée et que des décisions prises tout en haut, et sans l’accord des citoyens, finissent par brimer les droits de la population. Les comités de citoyens sont la preuve de la participation des citoyens dans la gérance de l’État et leur existence est une garantie que la démocratie est toujours vivante. Parfois pas très forte, mais toujours vivante.
Si le peuple québécois dit non à des projets qui heurtent sa définition d’un développement sain et raisonnable, ce n’est pas parce qu’il a peur de tout et qu’il ne peut pas voir grand. C’est plutôt, au contraire, parce qu’il a le goût des choses bien faites. C’est aussi parce qu’il est bien conscient des coûts exorbitants qu’on va essayer de lui faire avaler une fois les projets en cours. Il connaît sa capacité de payer, il administre aussi bien qu’il le peut son propre budget et voudrait bien que son gouvernement en fasse autant. Ce qui n’est pas le cas. Chat échaudé craint l’eau froide, dit le proverbe.
Les citoyens réclament depuis des mois une commission d’enquête sur la corruption. Ils ont été 250 000 à signer une pétition demandant la démission de leur premier ministre parce qu’il leur refusait cette commission et malgré cela, Jean Charest prétend avoir encore trois ans devant lui pour agir à sa guise, en étirant son mandat au maximum. De quel côté est le cynisme ? Poser la question, c’est y répondre.
Il m’est arrivé de me demander ce qui se serait passé si les 250 000 signataires de la pétition, qui ont cliqué leur souris, étaient descendus dans la rue en décembre dernier.
Serions-nous en pleine commission parlementaire et commencerions-nous à comprendre pourquoi nous sommes devenus si méfiants devant des projets qui ne nous disent rien de bon ? Commencerions-nous à voir la lumière au bout du tunnel ?
Source
http://www.ledevoir.com/politique/quebe ... -defensive" onclick="window.open(this.href);return false;
Lise Payette
Le Devoir
Vendredi 11 février 2011
Il paraît qu’au Québec, les citoyens ont développé un réflexe pratiquement automatique qui leur fait rejeter toutes les propositions formidables que des promoteurs leur proposent et qui devraient au contraire susciter leur approbation et même leur enthousiasme. Dès qu’un beau grand projet voit le jour, il se crée un comité pour en empêcher la réalisation. Il suffit de se souvenir des quolibets dont on a désigné les citoyens qui se sont opposés au projet de Loto-Québec et du Cirque du Soleil aux portes d’un des quartiers les plus pauvres de Montréal pour comprendre que la population évalue souvent mieux que les spécialistes les dommages appréhendés d’un tel projet.
Le véritable problème, c’est que quand il y a une « piasse » à faire pour les promoteurs, la façon de mesurer la valeur réelle des projets laisse souvent à désirer. Il a donc fallu un comité de citoyens pour arrêter le casino chez les pauvres, pour stopper le Suroît, pour sauver une montagne ou empêcher Hydro-Québec de se conduire comme un véritable envahisseur dans certains coins du Québec. Il faudra un solide comité de citoyens pour venir à bout de la folie de l’échangeur Turcot ou pour la protection du mont Royal.
Il faudra aussi un comité de citoyens pour défendre ce qui nous appartient, car il faut bien le dire, nous n’avons pas, en ce moment, un gouvernement qui se tient debout pour défendre nos revendications. Il faudra donc rapidement regrouper nos forces pour refuser que le Saint-Laurent serve à transporter les déchets nucléaires de l’Ontario à travers le Québec, d’ouest en est, en longeant les villes et villages, sans avoir bien évalué les dangers que ça représente et sans nous avoir présenté de plan de secours si un malheur devait se produire. C’est la plus récente brillante idée à nous tomber sur la tête au cours des derniers jours. Et c’est urgent, car l’autorisation d’utiliser le Saint-Laurent a été accordée pour un an à compter du 3 février dernier. Nous sommes déjà dedans...
Au Québec, un comité de 128 000 citoyens existe déjà pour lutter contre les dangers que représentent les gaz de schiste. Ce sont les signataires de la pétition demandant au gouvernement de décréter un moratoire sur l’exploration et l’exploitation de ces gaz jusqu’à ce que nous sachions si nous en voulons ou pas. Les réponses du gouvernement ont subitement évolué au cours des vacances des Fêtes, mais malgré le fait qu’elles soient maintenant données par le ministre de l’Environnement, Pierre Arcand, plutôt que par madame Schiste elle-même, Nathalie Normandeau, le flou demeure.
Les comités de citoyens naissent spontanément quand ceux et celles qui ont été élus pour faire le travail ne le font pas. Ils naissent chaque fois que la volonté citoyenne est bafouée et que des décisions prises tout en haut, et sans l’accord des citoyens, finissent par brimer les droits de la population. Les comités de citoyens sont la preuve de la participation des citoyens dans la gérance de l’État et leur existence est une garantie que la démocratie est toujours vivante. Parfois pas très forte, mais toujours vivante.
Si le peuple québécois dit non à des projets qui heurtent sa définition d’un développement sain et raisonnable, ce n’est pas parce qu’il a peur de tout et qu’il ne peut pas voir grand. C’est plutôt, au contraire, parce qu’il a le goût des choses bien faites. C’est aussi parce qu’il est bien conscient des coûts exorbitants qu’on va essayer de lui faire avaler une fois les projets en cours. Il connaît sa capacité de payer, il administre aussi bien qu’il le peut son propre budget et voudrait bien que son gouvernement en fasse autant. Ce qui n’est pas le cas. Chat échaudé craint l’eau froide, dit le proverbe.
Les citoyens réclament depuis des mois une commission d’enquête sur la corruption. Ils ont été 250 000 à signer une pétition demandant la démission de leur premier ministre parce qu’il leur refusait cette commission et malgré cela, Jean Charest prétend avoir encore trois ans devant lui pour agir à sa guise, en étirant son mandat au maximum. De quel côté est le cynisme ? Poser la question, c’est y répondre.
Il m’est arrivé de me demander ce qui se serait passé si les 250 000 signataires de la pétition, qui ont cliqué leur souris, étaient descendus dans la rue en décembre dernier.
Serions-nous en pleine commission parlementaire et commencerions-nous à comprendre pourquoi nous sommes devenus si méfiants devant des projets qui ne nous disent rien de bon ? Commencerions-nous à voir la lumière au bout du tunnel ?
Source
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Re: Le gas de schiste
On ne peut pas dire que GreenPeace n'a pas un "certain" sens de l'humour
Ce n'est pas sur les gaz de schiste mais....
Peter Kent est le ministre canadien de l'environnement. En anglais.
------------------------------------------------------------------
http://www.cbc.ca/strombo/show-video/pe ... g-oil.html" onclick="window.open(this.href);return false;
February 15, 2011
Well, whether you support Greenpeace or not, one thing is clear: they know how to make a point.
Greenpeace has made a spoof ad of the dating site e-harmony, where they matched up environment minister Peter Kent with an oil executive. And let's just say, Greenpeace is not-so-subtly suggesting Kent is in bed with Big Oil.
By the way, Peter Keleghan (18 to Life, Made in Canada, The Newsroom) and Debra McGrath (Little Mosque on the Prairie, Second City) play the happy couple.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=weS0-7sBgHw[/youtube]

Ce n'est pas sur les gaz de schiste mais....

Peter Kent est le ministre canadien de l'environnement. En anglais.

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February 15, 2011
Well, whether you support Greenpeace or not, one thing is clear: they know how to make a point.
Greenpeace has made a spoof ad of the dating site e-harmony, where they matched up environment minister Peter Kent with an oil executive. And let's just say, Greenpeace is not-so-subtly suggesting Kent is in bed with Big Oil.
By the way, Peter Keleghan (18 to Life, Made in Canada, The Newsroom) and Debra McGrath (Little Mosque on the Prairie, Second City) play the happy couple.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=weS0-7sBgHw[/youtube]
Re: Le gas de schiste
Publié le 16 février 2011 à 07h10 | Mis à jour à 09h31
Les ingénieurs prônent un moratoire
Charles Côté
La Presse
Les trois quarts des ingénieurs québécois jugent qu'un moratoire est nécessaire dans le dossier du gaz de schiste. Ils croient que le gouvernement agit principalement dans l'intérêt de l'industrie et doutent que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) réussisse à apporter des réponses satisfaisantes aux préoccupations des citoyens.
C'est ce qui ressort d'un sondage réalisé par le Réseau des ingénieurs du Québec (RIQ) auprès de ses membres.
Les résultats du sondage sont dévastateurs pour l'industrie, car ses répondants connaissent mieux que la moyenne les enjeux techniques et économiques du dossier controversé du gaz de schiste. En effet, le RIQ regroupe la quasi-totalité des 59 000 ingénieurs du Québec.
Dans ce sondage, les ingénieurs se révèlent au diapason du reste de la population québécoise, selon Yves Lavoie, président du RIQ. «Nos membres ont un arrimage parfait avec la population, dit M. Lavoie. Les trois quarts des ingénieurs disent que c'est précipité et qu'un moratoire immédiat est nécessaire.»
Même parmi les ingénieurs qui se disent «assez favorables» à l'exploitation, près de la moitié croient qu'un moratoire est nécessaire. «Ce qu'ils disent c'est: regardons correctement cet enjeu parce qu'il va nous toucher pendant longtemps», résume M. Lavoie.
Selon le sondeur Daniel Lemieux, dont la firme Senergis a réalisé l'étude pour le compte du RIQ, les ingénieurs sont «moins émotifs» que la population en général au sujet du gaz de schiste, mais leur regard sur cette filière est tout aussi critique. «Et près de 40% des répondants sont dans le domaine de l'énergie, alors ils auraient intérêt à ce que le secteur se développe», précise-t-il.
Le sondage a été réalisé au cours des mois de décembre et janvier derniers. On a invité par courriel 15 000 membres à participer au sondage, et 2135 ont répondu de façon valide au questionnaire en ligne. M. Lemieux ne croit pas qu'il y ait un biais associé à cette méthode de sondage. «Le taux de réponse est de 14%, c'est très bon, dit-il. Et les chiffres chez les ingénieurs reflètent ceux que l'on obtient dans la population.»
Senergis a réalisé pour Le Devoir un sondage qui montrait que 55% des Québécois sont défavorables à l'exploitation du gaz de schiste et que seulement 15% y sont favorables. Les ingénieurs y sont défavorables à 59% et favorables à 33%.
Craintes pour l'environnement
Les préoccupations des ingénieurs rejoignent celles de la population: on craint la pollution et on doute de la rentabilité de l'entreprise.
Les ingénieurs jugent «absolument nécessaire» de «réaliser d'importantes études environnementales». C'est la priorité pour 51% d'entre eux, devant «rehausser l'encadrement juridique» (21%) et «hausser les redevances pour le Québec» (11%). L'idée de «nationaliser l'exploitation» remporte seulement 9% d'appuis et celle de «retarder l'exploitation au profit des générations futures», 3%.
Le plus inquiétant pour les ingénieurs est «l'utilisation de solvants chimiques dans le sol»: 93% se disent préoccupés par cet aspect. Mais 87% se disent aussi préoccupés par «le peu de redevances et de profits que pourrait en retirer le Québec». Les «limites du mandat du BAPE» et les délais qui lui sont imposés sont aussi une préoccupation pour 73% des répondants.
«Un des arguments des gens qui appuient l'exploitation, c'est la possibilité de rentabilité financière, dit M. Lavoie. Mais on constate que les redevances actuelles sont très basses et on a l'impression qu'on brade nos ressources.»
Méfiance envers le gouvernement
À cet égard, les ingénieurs se méfient du gouvernement. Les trois quarts (76%) se disent d'accord avec l'énoncé selon lequel «le gouvernement agit principalement dans l'intérêt de l'industrie» dans ce dossier. Dans les mêmes proportions, ils croient que le Québec n'a pas une vision claire et cohérente de l'exploitation de son potentiel énergétique.
Mais il y a de l'espoir pour les partisans de la filière: seulement 11% des ingénieurs s'y opposent de façon absolue. Les autres pourraient y être favorables si certaines étapes étaient franchies. «Ça va prendre des études indépendantes, pas celles en provenance de l'industrie, dit M. Lavoie. Il y a en a qui sont en cours tant aux États-Unis qu'en France. Pourquoi se précipiter? Le gaz est là depuis des centaines de millions d'années!»
http://www.cyberpresse.ca/environnement ... atoire.php" onclick="window.open(this.href);return false;
Les ingénieurs prônent un moratoire
Charles Côté
La Presse
Les trois quarts des ingénieurs québécois jugent qu'un moratoire est nécessaire dans le dossier du gaz de schiste. Ils croient que le gouvernement agit principalement dans l'intérêt de l'industrie et doutent que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) réussisse à apporter des réponses satisfaisantes aux préoccupations des citoyens.
C'est ce qui ressort d'un sondage réalisé par le Réseau des ingénieurs du Québec (RIQ) auprès de ses membres.
Les résultats du sondage sont dévastateurs pour l'industrie, car ses répondants connaissent mieux que la moyenne les enjeux techniques et économiques du dossier controversé du gaz de schiste. En effet, le RIQ regroupe la quasi-totalité des 59 000 ingénieurs du Québec.
Dans ce sondage, les ingénieurs se révèlent au diapason du reste de la population québécoise, selon Yves Lavoie, président du RIQ. «Nos membres ont un arrimage parfait avec la population, dit M. Lavoie. Les trois quarts des ingénieurs disent que c'est précipité et qu'un moratoire immédiat est nécessaire.»
Même parmi les ingénieurs qui se disent «assez favorables» à l'exploitation, près de la moitié croient qu'un moratoire est nécessaire. «Ce qu'ils disent c'est: regardons correctement cet enjeu parce qu'il va nous toucher pendant longtemps», résume M. Lavoie.
Selon le sondeur Daniel Lemieux, dont la firme Senergis a réalisé l'étude pour le compte du RIQ, les ingénieurs sont «moins émotifs» que la population en général au sujet du gaz de schiste, mais leur regard sur cette filière est tout aussi critique. «Et près de 40% des répondants sont dans le domaine de l'énergie, alors ils auraient intérêt à ce que le secteur se développe», précise-t-il.
Le sondage a été réalisé au cours des mois de décembre et janvier derniers. On a invité par courriel 15 000 membres à participer au sondage, et 2135 ont répondu de façon valide au questionnaire en ligne. M. Lemieux ne croit pas qu'il y ait un biais associé à cette méthode de sondage. «Le taux de réponse est de 14%, c'est très bon, dit-il. Et les chiffres chez les ingénieurs reflètent ceux que l'on obtient dans la population.»
Senergis a réalisé pour Le Devoir un sondage qui montrait que 55% des Québécois sont défavorables à l'exploitation du gaz de schiste et que seulement 15% y sont favorables. Les ingénieurs y sont défavorables à 59% et favorables à 33%.
Craintes pour l'environnement
Les préoccupations des ingénieurs rejoignent celles de la population: on craint la pollution et on doute de la rentabilité de l'entreprise.
Les ingénieurs jugent «absolument nécessaire» de «réaliser d'importantes études environnementales». C'est la priorité pour 51% d'entre eux, devant «rehausser l'encadrement juridique» (21%) et «hausser les redevances pour le Québec» (11%). L'idée de «nationaliser l'exploitation» remporte seulement 9% d'appuis et celle de «retarder l'exploitation au profit des générations futures», 3%.
Le plus inquiétant pour les ingénieurs est «l'utilisation de solvants chimiques dans le sol»: 93% se disent préoccupés par cet aspect. Mais 87% se disent aussi préoccupés par «le peu de redevances et de profits que pourrait en retirer le Québec». Les «limites du mandat du BAPE» et les délais qui lui sont imposés sont aussi une préoccupation pour 73% des répondants.
«Un des arguments des gens qui appuient l'exploitation, c'est la possibilité de rentabilité financière, dit M. Lavoie. Mais on constate que les redevances actuelles sont très basses et on a l'impression qu'on brade nos ressources.»
Méfiance envers le gouvernement
À cet égard, les ingénieurs se méfient du gouvernement. Les trois quarts (76%) se disent d'accord avec l'énoncé selon lequel «le gouvernement agit principalement dans l'intérêt de l'industrie» dans ce dossier. Dans les mêmes proportions, ils croient que le Québec n'a pas une vision claire et cohérente de l'exploitation de son potentiel énergétique.
Mais il y a de l'espoir pour les partisans de la filière: seulement 11% des ingénieurs s'y opposent de façon absolue. Les autres pourraient y être favorables si certaines étapes étaient franchies. «Ça va prendre des études indépendantes, pas celles en provenance de l'industrie, dit M. Lavoie. Il y a en a qui sont en cours tant aux États-Unis qu'en France. Pourquoi se précipiter? Le gaz est là depuis des centaines de millions d'années!»
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Re: Le gas de schiste
Les carnets de Gérald Fillion
15 février 2011
À qui appartient le sous-sol québécois?
Avant l'environnement, le besoin énergétique, la sécurité et les désagréments que provoquent l'exploration et l'exploitation minière, il y a un débat qu'on ne fait pas au Québec à propos des ressources : devons-nous oui ou non nationaliser et même renationaliser nos ressources?
Poser la question n'est pas prendre position. Poser la question, c'est d'essayer de mettre un peu de logique dans le développement du gaz, de l'eau, du vent et du pétrole du Québec. C'est discuter de ce qui appartient vraiment aux Québécois, de leur autorité sur le sol et le sous-sol, et de ce qu'ils devraient recevoir en retour en droits d'exploitation.
Si tout cela appartient aux Québécois, est-ce que les Québécois devraient avoir la possibilité de se prononcer sur les grands projets? À tout le moins, pourraient-ils s'attendre à en profiter?
Quand Hydro-Québec augmente ses revenus et ses profits, c'est toute la population québécoise qui en bénéficie par l'entremise des emplois créés et des redevances versées au gouvernement du Québec. Les retombées financières des activités d'Hydro-Québec dans l'économie sont immenses. Et les opposants à la décision de Jean Lesage et de René Lévesque de nationaliser Hydro-Québec dans les années 60 sont aujourd'hui peu nombreux.
L'hydroélectricité est une richesse exceptionnelle au Québec. Même si Hydro-Québec attire son lot de critiques, la société d'État fait partie des institutions dont les Québécois sont les plus fiers.
À qui ça profite?
Cela dit, si les Québécois savent qu'ils tirent des richesses de leur eau par l'entremise d'Hydro-Québec, on ne peut pas en dire autant du gaz, du pétrole, du vent et de l'eau utilisée par les grands industriels.
Le Devoir nous rappelait cette semaine qu'Hydro-Québec a cédé pour des « pinottes » et sans consultation ses droits gaziers et miniers au profit du secteur privé. On a « dénationalisé » notre gaz et notre pétrole (son potentiel, disons). On l'a privatisé et on a cédé les droits à des entreprises d'ici et d'ailleurs, certaines embauchant des anciens d'Hydro-Québec, comme André Caillé chez Junex.
Il faut donc poser la question : à part les actionnaires et les quelques milliers d'employés, qui va profiter des richesses acquises par les entreprises d'exploration minière?
Revoyons les chiffres!
Soyons factuels. Au Québec, les permis de recherche pour l'exploration gazière ne coûtent que 10 ¢ l'hectare par année. Au stade de l'exploitation, c'est 2,50 $ l'hectare par année, plus une redevance qui plafonne à 12,5 % pour le gaz naturel.
Selon la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine et la société Mining Watch, le Québec a reçu 12 fois moins de redevances que la moyenne des provinces et territoires du Canada depuis 2008. Les mêmes droits en Colombie-Britannique sont soumis aux enchères et s'envolent régulièrement à environ 1000 $ l'hectare, voire 10 000 $ l'hectare dans certains cas.
Les gaziers et pétroliers ont versé 893 millions au gouvernement de la Colombie-Britannique en 2009 et 2,7 milliards de dollars en 2008 pour avoir des permis de recherche. Au Québec, durant la même période, les permis délivrés ont rapporté au trésor québécois la somme de 3,5 millions de dollars.
Prenez l'éolien. La Presse nous apprenait cette semaine que des parcs éoliens, qui ont bien sûr signé des contrats avec Hydro-Québec, ont été rachetés par des Américains et des Français. La Florida Light and Power ainsi qu'Électricité de France ont racheté des projets de Northland Power. C'est apparu comme ça, des transactions privées sur des ressources énergétiques québécoises, dont on n'avait pas du tout entendu parler. Ce n'est pas une vieille nouvelle des années 50 qu'on rapporte. Nous sommes bien en 2011.
Prenez l'eau. Le gouvernement a annoncé avant les fêtes que pour chaque million de litres d'eau utilisés au Québec par les grands utilisateurs industriels, une redevance de 70 $ devra être versée. Sept cents le mètre cube pour ceux qui vont chercher de l'eau dans le sol du Québec pour vendre de l'eau embouteillée, des jus, des pesticides, des produits chimiques ou pour la transformation et l'extraction du pétrole et du gaz.
Le Devoir donnait un exemple éloquent le 14 décembre dernier pour expliquer combien cette redevance était minime. Je cite : « Une bouteille d'eau de 500 millilitres, vendue à 1,50 $, aura fait l'objet d'une redevance de 3,5 millièmes de sous. En fait, ce n'est qu'après avoir utilisé 14 400 litres d'eau qu'un embouteilleur aura payé son premier dollar de redevance. »
«...appartient à tous les Québécois»
Devant la résistance des citoyens et des élus de Saint-Camille face à un projet de mine d'or de la société Bowmore, le président de l'Association de l'exploration minière du Québec, Ghislain Poirier, a déclaré que « le sous-sol n'appartient pas [qu'aux municipalités], il appartient à tous les Québécois ».
Il a raison. Et c'est pour cette raison d'ailleurs qu'on devrait peut-être débattre de la propriété de ce sol et de ses bénéfices avec les experts en exploration, les élus et les citoyens. Non?
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/ca ... uteur=2062" onclick="window.open(this.href);return false;
15 février 2011
À qui appartient le sous-sol québécois?
Avant l'environnement, le besoin énergétique, la sécurité et les désagréments que provoquent l'exploration et l'exploitation minière, il y a un débat qu'on ne fait pas au Québec à propos des ressources : devons-nous oui ou non nationaliser et même renationaliser nos ressources?
Poser la question n'est pas prendre position. Poser la question, c'est d'essayer de mettre un peu de logique dans le développement du gaz, de l'eau, du vent et du pétrole du Québec. C'est discuter de ce qui appartient vraiment aux Québécois, de leur autorité sur le sol et le sous-sol, et de ce qu'ils devraient recevoir en retour en droits d'exploitation.
Si tout cela appartient aux Québécois, est-ce que les Québécois devraient avoir la possibilité de se prononcer sur les grands projets? À tout le moins, pourraient-ils s'attendre à en profiter?
Quand Hydro-Québec augmente ses revenus et ses profits, c'est toute la population québécoise qui en bénéficie par l'entremise des emplois créés et des redevances versées au gouvernement du Québec. Les retombées financières des activités d'Hydro-Québec dans l'économie sont immenses. Et les opposants à la décision de Jean Lesage et de René Lévesque de nationaliser Hydro-Québec dans les années 60 sont aujourd'hui peu nombreux.
L'hydroélectricité est une richesse exceptionnelle au Québec. Même si Hydro-Québec attire son lot de critiques, la société d'État fait partie des institutions dont les Québécois sont les plus fiers.
À qui ça profite?
Cela dit, si les Québécois savent qu'ils tirent des richesses de leur eau par l'entremise d'Hydro-Québec, on ne peut pas en dire autant du gaz, du pétrole, du vent et de l'eau utilisée par les grands industriels.
Le Devoir nous rappelait cette semaine qu'Hydro-Québec a cédé pour des « pinottes » et sans consultation ses droits gaziers et miniers au profit du secteur privé. On a « dénationalisé » notre gaz et notre pétrole (son potentiel, disons). On l'a privatisé et on a cédé les droits à des entreprises d'ici et d'ailleurs, certaines embauchant des anciens d'Hydro-Québec, comme André Caillé chez Junex.
Il faut donc poser la question : à part les actionnaires et les quelques milliers d'employés, qui va profiter des richesses acquises par les entreprises d'exploration minière?
Revoyons les chiffres!
Soyons factuels. Au Québec, les permis de recherche pour l'exploration gazière ne coûtent que 10 ¢ l'hectare par année. Au stade de l'exploitation, c'est 2,50 $ l'hectare par année, plus une redevance qui plafonne à 12,5 % pour le gaz naturel.
Selon la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine et la société Mining Watch, le Québec a reçu 12 fois moins de redevances que la moyenne des provinces et territoires du Canada depuis 2008. Les mêmes droits en Colombie-Britannique sont soumis aux enchères et s'envolent régulièrement à environ 1000 $ l'hectare, voire 10 000 $ l'hectare dans certains cas.
Les gaziers et pétroliers ont versé 893 millions au gouvernement de la Colombie-Britannique en 2009 et 2,7 milliards de dollars en 2008 pour avoir des permis de recherche. Au Québec, durant la même période, les permis délivrés ont rapporté au trésor québécois la somme de 3,5 millions de dollars.
Prenez l'éolien. La Presse nous apprenait cette semaine que des parcs éoliens, qui ont bien sûr signé des contrats avec Hydro-Québec, ont été rachetés par des Américains et des Français. La Florida Light and Power ainsi qu'Électricité de France ont racheté des projets de Northland Power. C'est apparu comme ça, des transactions privées sur des ressources énergétiques québécoises, dont on n'avait pas du tout entendu parler. Ce n'est pas une vieille nouvelle des années 50 qu'on rapporte. Nous sommes bien en 2011.
Prenez l'eau. Le gouvernement a annoncé avant les fêtes que pour chaque million de litres d'eau utilisés au Québec par les grands utilisateurs industriels, une redevance de 70 $ devra être versée. Sept cents le mètre cube pour ceux qui vont chercher de l'eau dans le sol du Québec pour vendre de l'eau embouteillée, des jus, des pesticides, des produits chimiques ou pour la transformation et l'extraction du pétrole et du gaz.
Le Devoir donnait un exemple éloquent le 14 décembre dernier pour expliquer combien cette redevance était minime. Je cite : « Une bouteille d'eau de 500 millilitres, vendue à 1,50 $, aura fait l'objet d'une redevance de 3,5 millièmes de sous. En fait, ce n'est qu'après avoir utilisé 14 400 litres d'eau qu'un embouteilleur aura payé son premier dollar de redevance. »
«...appartient à tous les Québécois»
Devant la résistance des citoyens et des élus de Saint-Camille face à un projet de mine d'or de la société Bowmore, le président de l'Association de l'exploration minière du Québec, Ghislain Poirier, a déclaré que « le sous-sol n'appartient pas [qu'aux municipalités], il appartient à tous les Québécois ».
Il a raison. Et c'est pour cette raison d'ailleurs qu'on devrait peut-être débattre de la propriété de ce sol et de ses bénéfices avec les experts en exploration, les élus et les citoyens. Non?
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Re: Le gas de schiste
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Publié le 17 février 2011 à 14h00 | Mis à jour à 06h00
Gaz et pétrole: cinq questions à Lucien Bouchard
Renaud Lapierre et Daniel Turp*
Cher M. Bouchard, parmi tous ceux qui se sont exprimés sur votre arrivée surprise à titre de nouveau président de l'Association pétrolière et gazière du Québec, nous sommes de ceux qui croient que le défi que vous acceptez de relever est crucial pour le Québec et qu'en l'absence d'interlocuteurs gouvernementaux crédibles pour gérer ce dossier au sein du gouvernement libéral, vous constituez un dernier recours.
Cette constatation, bien entendu, découle du fait que nous comptons sur vous pour rester fidèle à votre feuille de route à la fois comme fin négociateur pour l'État et comme homme public, longtemps au service des citoyens du Québec.
Plusieurs passages importants du communiqué de presse annonçant votre nomination et, particulièrement, ceux où l'on vous fait parler semblent confirmer que vous entendez exécuter ce mandat dans le sens de vos engagements antérieurs envers les Québécois.
Citons-en quelques mots: «contribution réelle à l'enrichissement public», «un atout très important pour le financement des missions de l'État» et «dans le meilleur intérêt de notre collectivité».
Forts de ces assurances, nous sommes convaincus que vous accepterez de répondre franchement et sans ambiguïté à plusieurs questions restées en suspens ou tout simplement ignorées, tant par l'industrie que vous représentez maintenant que par le gouvernement de Jean Charest.
Comme les questions liées aux impacts environnementaux, à la sécurité publique et à l'acceptabilité sociale sont déjà largement couvertes et qu'elles ont de nombreux porte-parole, nous nous contenterons de vous poser une première question qui, comme ancien ministre de l'Environnement du Canada, devrait vous interpeller, d'autant plus que vous n'êtes pas sans savoir que les citoyens du Québec ne font plus confiance au gouvernement actuel pour les protéger sur ces aspects.
1) Êtes-vous prêt à convaincre les entreprises que vous représentez de respecter les normes d'exploitation mondiales les plus sévères en la matière, indépendamment des exigences qui seront probablement moins sévères que le gouvernement libéral leur imposera?
S'agissant de l'autre aspect fondamental de ce potentiel de développement de nos ressources énergétiques, à savoir la propriété de ces ressources et le partage des bénéfices pouvant découler de leur exploitation, tous les intervenants et les experts indépendants ont conclu que le gouvernement Charest a bradé pour un prix ridicule l'émission des permis d'exploration de nos ressources. Or, maintenant que ces permis ont été presque tous distribués, il est malheureusement impossible de corriger cette erreur stratégique en utilisant la méthode employée, notamment en Colombie-Britannique, où l'État, grâce à un appel de propositions, a engrangé des milliards. Que faire alors?
Nous sommes persuadés que, comme premier ministre du Québec, vous n'auriez jamais accepté qu'une telle injustice soit faite aux véritables propriétaires de ces ressources que sont les Québécois eux-mêmes ni permis qu'un tel cadeau soit offert aux entreprises, notamment, par le démantèlement de la filiale gaz et pétrole d'Hydro-Québec.
Aussi est-il légitime de souhaiter que vous répondiez à quelques autres questions.
2) Êtes-vous disposé à convaincre les entreprises que vous représentez de recéder à l'État, à l'instar de la situation qui prévaut en Norvège, 50% de la propriété des permis d'exploration contre un engagement ferme de celui-ci de rembourser à celles-là 50% des coûts qu'elles ont supportés jusqu'à ce jour? Parce que nous doutons que, malgré votre fort ascendant sur ces entrepreneurs, vous puissiez les convaincre de corriger cette situation inique pour les véritables propriétaires de cette ressource, nous osons poursuivre notre questionnement.
3) Prendrez-vous le parti de les convaincre que reviennent dans les coffres de l'État 51% des revenus nets générés par l'exploitation de ces ressources?
4) Si ces entreprises refusent, vous sentez-vous prêt à leur faire comprendre qu'elles doivent indiquer précisément le niveau minimal qu'elles considèrent que ces revenus nets devraient revenir à la collectivité?
Et si, par un immense hasard, ces entreprises croient suffisantes les modestes redevances de la loi actuelle ou celle qui découlerait des intentions que les libéraux laissent entrevoir:
5) Auriez-vous l'obligeance de nous rassurer que vous interviendrez auprès des entreprises pour les convaincre à ne s'engager à exploiter commercialement ces ressources (gaz ou pétrole) que lorsque le prix courant permettra à l'État de récolter un niveau de revenus minimum visé par ce dernier et qui serait encadré dans la loi?
Nous estimons que les réponses à ces questions donneront la vraie mesure de vos engagements lors de votre nomination. Comme négociateur aguerri, vous savez mieux que quiconque que toute négociation réussie doit satisfaire chaque partie. Nous vous invitons donc à éviter de penser que le gouvernement actuel, auquel près de 80% des citoyens ne font plus confiance, est l'une des parties, mais plutôt à considérer que, dans le présent cas, c'est la population du Québec qui constitue la partie à satisfaire.
* M. Lapierre est un ex-sous-ministre de l'Énergie et ex-membre du Conseil d'administration de la Société québécoise d'initiative pétrolière (SOQUIP). M. Turp est un ex-député du Bloc québécois et du Parti québécois.
Publié le 17 février 2011 à 14h00 | Mis à jour à 06h00
Gaz et pétrole: cinq questions à Lucien Bouchard
Renaud Lapierre et Daniel Turp*
Cher M. Bouchard, parmi tous ceux qui se sont exprimés sur votre arrivée surprise à titre de nouveau président de l'Association pétrolière et gazière du Québec, nous sommes de ceux qui croient que le défi que vous acceptez de relever est crucial pour le Québec et qu'en l'absence d'interlocuteurs gouvernementaux crédibles pour gérer ce dossier au sein du gouvernement libéral, vous constituez un dernier recours.
Cette constatation, bien entendu, découle du fait que nous comptons sur vous pour rester fidèle à votre feuille de route à la fois comme fin négociateur pour l'État et comme homme public, longtemps au service des citoyens du Québec.
Plusieurs passages importants du communiqué de presse annonçant votre nomination et, particulièrement, ceux où l'on vous fait parler semblent confirmer que vous entendez exécuter ce mandat dans le sens de vos engagements antérieurs envers les Québécois.
Citons-en quelques mots: «contribution réelle à l'enrichissement public», «un atout très important pour le financement des missions de l'État» et «dans le meilleur intérêt de notre collectivité».
Forts de ces assurances, nous sommes convaincus que vous accepterez de répondre franchement et sans ambiguïté à plusieurs questions restées en suspens ou tout simplement ignorées, tant par l'industrie que vous représentez maintenant que par le gouvernement de Jean Charest.
Comme les questions liées aux impacts environnementaux, à la sécurité publique et à l'acceptabilité sociale sont déjà largement couvertes et qu'elles ont de nombreux porte-parole, nous nous contenterons de vous poser une première question qui, comme ancien ministre de l'Environnement du Canada, devrait vous interpeller, d'autant plus que vous n'êtes pas sans savoir que les citoyens du Québec ne font plus confiance au gouvernement actuel pour les protéger sur ces aspects.
1) Êtes-vous prêt à convaincre les entreprises que vous représentez de respecter les normes d'exploitation mondiales les plus sévères en la matière, indépendamment des exigences qui seront probablement moins sévères que le gouvernement libéral leur imposera?
S'agissant de l'autre aspect fondamental de ce potentiel de développement de nos ressources énergétiques, à savoir la propriété de ces ressources et le partage des bénéfices pouvant découler de leur exploitation, tous les intervenants et les experts indépendants ont conclu que le gouvernement Charest a bradé pour un prix ridicule l'émission des permis d'exploration de nos ressources. Or, maintenant que ces permis ont été presque tous distribués, il est malheureusement impossible de corriger cette erreur stratégique en utilisant la méthode employée, notamment en Colombie-Britannique, où l'État, grâce à un appel de propositions, a engrangé des milliards. Que faire alors?
Nous sommes persuadés que, comme premier ministre du Québec, vous n'auriez jamais accepté qu'une telle injustice soit faite aux véritables propriétaires de ces ressources que sont les Québécois eux-mêmes ni permis qu'un tel cadeau soit offert aux entreprises, notamment, par le démantèlement de la filiale gaz et pétrole d'Hydro-Québec.
Aussi est-il légitime de souhaiter que vous répondiez à quelques autres questions.
2) Êtes-vous disposé à convaincre les entreprises que vous représentez de recéder à l'État, à l'instar de la situation qui prévaut en Norvège, 50% de la propriété des permis d'exploration contre un engagement ferme de celui-ci de rembourser à celles-là 50% des coûts qu'elles ont supportés jusqu'à ce jour? Parce que nous doutons que, malgré votre fort ascendant sur ces entrepreneurs, vous puissiez les convaincre de corriger cette situation inique pour les véritables propriétaires de cette ressource, nous osons poursuivre notre questionnement.
3) Prendrez-vous le parti de les convaincre que reviennent dans les coffres de l'État 51% des revenus nets générés par l'exploitation de ces ressources?
4) Si ces entreprises refusent, vous sentez-vous prêt à leur faire comprendre qu'elles doivent indiquer précisément le niveau minimal qu'elles considèrent que ces revenus nets devraient revenir à la collectivité?
Et si, par un immense hasard, ces entreprises croient suffisantes les modestes redevances de la loi actuelle ou celle qui découlerait des intentions que les libéraux laissent entrevoir:
5) Auriez-vous l'obligeance de nous rassurer que vous interviendrez auprès des entreprises pour les convaincre à ne s'engager à exploiter commercialement ces ressources (gaz ou pétrole) que lorsque le prix courant permettra à l'État de récolter un niveau de revenus minimum visé par ce dernier et qui serait encadré dans la loi?
Nous estimons que les réponses à ces questions donneront la vraie mesure de vos engagements lors de votre nomination. Comme négociateur aguerri, vous savez mieux que quiconque que toute négociation réussie doit satisfaire chaque partie. Nous vous invitons donc à éviter de penser que le gouvernement actuel, auquel près de 80% des citoyens ne font plus confiance, est l'une des parties, mais plutôt à considérer que, dans le présent cas, c'est la population du Québec qui constitue la partie à satisfaire.
* M. Lapierre est un ex-sous-ministre de l'Énergie et ex-membre du Conseil d'administration de la Société québécoise d'initiative pétrolière (SOQUIP). M. Turp est un ex-député du Bloc québécois et du Parti québécois.
Re: Le gas de schiste
Publié le 24 février 2011 à 19h52 | Mis à jour le 25 février 2011 à 08h48
Gaz de schiste: Lucien Bouchard se voit comme un médiateur
Yves Boisvert
La Presse
Lucien Bouchard ne se relance pas en politique, mais il plonge dans un des dossiers les plus politiquement explosifs du moment: le gaz de schiste. Il est devenu lundi le président de l'Association pétrolière et gazière du Québec. Il se présente non pas comme le porte-parole de cette industrie mal-aimée, mais plutôt comme un conciliateur des intérêts privés et de l'intérêt public. L'exploitation ne peut pas se faire contre la volonté populaire, dit-il. Il a expliqué hier après-midi à nos journalistes Yves Boisvert et François Cardinal pourquoi il y croit.
Lucien Bouchard entre sur la pointe des pieds dans le magasin de porcelaine du gaz de schiste. L'éléphant André Caillé vient d'en sortir. Il y a des pots cassés et des éclats jonchent le sol.
Le ton est calme et conciliant. L'heure n'est plus à l'arrogance, mais à la médiation. Il reconnaît les gaffes de l'industrie. Il admet que le régime de redevances du Québec, risible comparativement à celui de plusieurs provinces et États, doit être revu à l'avantage du Québec. Il propose une phase de «probation» et de ralentissement pour 2011.
Mais au bout du compte, il est profondément convaincu que le Québec doit profiter de son gaz et de son pétrole.
L'avocat de Talisman
L'automne dernier, Talisman, géant pétrolier et gazier de Calgary, lui a demandé de le représenter. C'est à titre d'avocat de Talisman, de loin le plus important acteur au Québec, qu'il siège à l'Association pétrolière et gazière du Québec, qui regroupe 12 sociétés impliquées dans le domaine. Il est donc avocat de Talisman avant d'être président de l'association.
Jusqu'ici, de 150 à 200 millions ont été investis au Québec depuis 2008 pour l'exploration, mais aucune exploitation n'est prévue avant 2015.
Pourquoi avoir accepté ce mandat? «Parce que c'est un beau mandat, compliqué, dit-il. Moi, il ne faut pas que je m'ennuie, dans la vie. C'est l'avantage de la profession juridique: on plonge dans toutes sortes d'univers, on rencontre toutes sortes de gens.
«Ce qui m'intéresse, c'est l'élément d'intérêt public considérable qui est escamoté pour le moment. Le Québec a un énorme intérêt à développer ce potentiel-là, mais il faut concilier l'intérêt privé et l'intérêt public et ce n'est pas facile. Je ne fais pas ça pour embêter le PQ ou pour aider le gouvernement. Je me tiens loin de la politique partisane.
«Je ne suis pas seulement le porte-parole de l'industrie, mon rôle, c'est aussi de leur expliquer des choses à eux. Je leur dis que ça ne peut pas aller aussi vite qu'ils le voudraient. Ça ne peut pas se faire dans la précipitation. Il faut convaincre la population.»
N'est-ce pas là justement son rôle: rendre politiquement acceptable une industrie à laquelle s'oppose massivement l'opinion publique?
«Il y a plusieurs sortes de contre. Il y a ceux qui sont contre, contre, contre, contre. Ceux-là n'accepteront jamais. Si, pour des raisons idéologiques, on décide au Québec qu'il ne faut pas développer les ressources naturelles, moi je ne suis plus là. Si j'ai accepté, c'est que je suis persuadé qu'on peut développer ces ressources correctement.
«Je pense que la large majorité de la population est ouverte et veut comprendre, elle veut être rassurée qu'il y aura un enrichissement collectif là-dedans, que ça va se faire dans le respect de l'environnement et des communautés, tout ce qu'on sait qui doit se faire au Québec et qui n'a pas été fait.»
Il reconnaît toutefois que le régime de redevances québécois n'est plus défendable.
«Si j'étais premier ministre du Québec, jamais je n'accepterais de recevoir moins qu'ailleurs. Alors, ajustons notre affaire. Mais il faut demeurer compétitif. Personne n'exploite le gaz de schiste en Alberta à cause des règles, ils sont tous allés en Colombie-Britannique.
- Plusieurs contestent les retombées promises par l'industrie.
- On peut discuter du nombre d'emplois, mais si l'exploitation commence en 2015, on parle d'investissements de 10 milliards. C'est clair qu'il va y avoir des retombées, et il doit y en avoir. On peut développer une expertise et une industrie, des métiers, des manufactures. Les compagnies de gaz ne demandent pas mieux que de s'approvisionner ici. Quand on a construit les premiers grands barrages hydroélectriques, on a fait venir des ingénieurs américains, et on leur a adjoint des ingénieurs québécois. Il y a eu un transfert technologique qui nous sert encore.»
Devant l'état d'inquiétude générale, n'y a-t-il pas lieu de décréter un moratoire?
«Non. D'abord, ça émet un parfum de refus. Et ça s'éternise. Et quand il faut le lever, ça donne lieu à un débat politique épouvantable.
«La fracturation hydraulique, ça existe depuis les années 40 (pas pour le gaz toutefois) et ça n'a donné lieu qu'à très peu d'incidents. Il n'y a jamais de société avec un risque zéro. Il faut une médiation du risque, il faut qu'il soit acceptable.
«Au lieu d'un moratoire, il faut une période de probation. Il faut que l'industrie accepte que la phase d'exploration se déroule à un rythme expérimental. Il faut limiter les programmes des entreprises, qu'il y ait le moins de nouveaux puits possibles en 2011.»
Cette probation servira à vérifier si le potentiel commercial est bien réel en fonction des coûts, vu les formations géologiques particulières. Et deuxièmement, à instaurer «les pratiques environnementales exemplaires».
«Les gens de l'industrie savent qu'ils ne peuvent plus agir comme ils l'ont fait. Mais pendant un moratoire, on va continuer à acheter pour 2 milliards de gaz d'Alberta en restant debout sur une richesse immense.» Si c'est ce que recommande le BAPE, alors «nos petits-enfants s'en reparleront» ...
Cela dit, Lucien Bouchard veut mettre les choses en perspective. Dans un seul gisement au Texas on compte 18 000 puits. «Il s'en est fait 11 l'an dernier au Québec, 30 depuis 2008. On peut peut-être en faire quelques-uns de plus sans s'énerver?»
Il est contre un droit de veto pour les maires, ce qui rendrait le développement ingérable selon lui. Référendum? Encore moins. «Je n'irai pas plaider un référendum par municipalité! Je serais encore pour le oui, remarquez...»
Mais il faut trouver le moyen de compenser les communautés, concède-t-il.
Il affirme que l'industrie, y compris sa cliente, sera prête à divulguer le nom et la quantité des produits chimiques utilisés pour fractionner la roche. «Il faut être transparent.»
Old Harry
Lucien Bouchard s'intéresse évidemment au pétrole du gisement Old Harry, dans le golfe du Saint-Laurent, à cheval entre Terre-Neuve et le Québec. La société Corridor entend commencer à le pomper en 2013... via Terre-Neuve.
«Ils passent par Terre-Neuve, mais c'est une seule nappe. S'ils le pompent, le Québec n'ira pas en chercher? On a tellement de gros défis collectifs, il faut faire preuve de l'imagination et de la détermination dont a fait preuve la génération qui nous a précédés. Ça bougeait, dans ce temps-là!
- Ça ne bouge plus?
- Ça pourrait bouger plus...
«On dépense pour 13 milliards en pétrole chaque année au Québec. On le fait venir à grands frais. On en aurait ici et on laisserait faire? Quand on aura sorti pour 13 milliards de pétrole, on arrêtera si on veut! On se fera un petit moratoire...»
Pour lui, l'exploitation des richesses naturelles est une clé du développement économique du Québec.
«Il y a encore des gens qui s'imaginent qu'il y a tellement de gras à couper pour équilibrer les finances publiques. J'ai été premier ministre pendant cinq ans et je l'ai traqué, le gras. Laissez-moi vous dire qu'il n'y en a pas beaucoup. On ne bâtit pas des Colisée avec de l'argent qu'on dépense en moins.
«Nos universités sont sous-financées. Nos systèmes de santé et d'éducation ont des problèmes majeurs. On ne peut pas faire avancer une société comme ça. Avec des nouveaux revenus, ça change les débats.»
On suggère à M. Bouchard qu'il traîne l'image d'un personnage plutôt sévère, pessimiste. Il corrige: il est «alarmiste, mais pas pessimiste». Il parle de ses enfants, des jeunes en général, il trouve qu'ils sont pleins d'ambitions et d'ouverture.
Identité énergétique
Il reconnaît que le pétrole et le gaz sont une sorte de choc culturel énergétique pour les Québécois.
«On s'est presque identifiés à Hydro-Québec. La légende de René Lévesque est associée à ça. Il faut une autre approche pour les ressources non renouvelables. La Norvège a créé un fonds pour les générations futures. L'Alberta aussi. Il faut une meilleure répartition des profits. Pourquoi pas un partenariat avec l'État, en plus des redevances?»
Le public et le privé
À Amir Khadir, Pierre Curzi et d'autres, qui lui reprochent d'associer son prestige d'ancien premier ministre à une industrie honnie, il répond qu'il n'a pas de leçons à recevoir.
«J'ai été avocat et j'ai plaidé pendant 22 ans avant d'ouvrir une parenthèse publique, où j'ai consacré toutes mes énergies. J'ai toujours continué à payer mes cotisations au barreau. J'ai quitté la politique et je suis redevenu avocat. Est-ce que quelqu'un va m'empêcher de pratiquer? Dans un éditorial, on disait que je suis l'avocat le mieux payé à Montréal. Je suis loin d'être convaincu que c'est vrai, mais est-ce que je devrais en mourir? J'espère, oui, que j'ai une crédibilité, j'y ai travaillé très fort. Je me sens très à l'aise. Mais si ce dossier-là réussit, ce sera parce qu'on aura protégé l'intérêt public.»
La richesse du Québec
Derrière le débat sur le gaz de schiste «se profile tout le débat sur le développement des ressources au Québec», dit-il. Et sur le développement tout court.
«Pensez à ce qu'a fait le pétrole pour Terre-Neuve, une province autrefois indigente qui paie maintenant pour la péréquation!»
Il ajoute, avec une pointe d'ironie: «Si on brise le mur du refus du gaz et du pétrole, peut-être qu'on deviendra aussi riches que Terre-Neuve!»
http://www.cyberpresse.ca/actualites/qu ... ECRAN1POS5" onclick="window.open(this.href);return false;
Gaz de schiste: Lucien Bouchard se voit comme un médiateur
Yves Boisvert
La Presse
Lucien Bouchard ne se relance pas en politique, mais il plonge dans un des dossiers les plus politiquement explosifs du moment: le gaz de schiste. Il est devenu lundi le président de l'Association pétrolière et gazière du Québec. Il se présente non pas comme le porte-parole de cette industrie mal-aimée, mais plutôt comme un conciliateur des intérêts privés et de l'intérêt public. L'exploitation ne peut pas se faire contre la volonté populaire, dit-il. Il a expliqué hier après-midi à nos journalistes Yves Boisvert et François Cardinal pourquoi il y croit.
Lucien Bouchard entre sur la pointe des pieds dans le magasin de porcelaine du gaz de schiste. L'éléphant André Caillé vient d'en sortir. Il y a des pots cassés et des éclats jonchent le sol.
Le ton est calme et conciliant. L'heure n'est plus à l'arrogance, mais à la médiation. Il reconnaît les gaffes de l'industrie. Il admet que le régime de redevances du Québec, risible comparativement à celui de plusieurs provinces et États, doit être revu à l'avantage du Québec. Il propose une phase de «probation» et de ralentissement pour 2011.
Mais au bout du compte, il est profondément convaincu que le Québec doit profiter de son gaz et de son pétrole.
L'avocat de Talisman
L'automne dernier, Talisman, géant pétrolier et gazier de Calgary, lui a demandé de le représenter. C'est à titre d'avocat de Talisman, de loin le plus important acteur au Québec, qu'il siège à l'Association pétrolière et gazière du Québec, qui regroupe 12 sociétés impliquées dans le domaine. Il est donc avocat de Talisman avant d'être président de l'association.
Jusqu'ici, de 150 à 200 millions ont été investis au Québec depuis 2008 pour l'exploration, mais aucune exploitation n'est prévue avant 2015.
Pourquoi avoir accepté ce mandat? «Parce que c'est un beau mandat, compliqué, dit-il. Moi, il ne faut pas que je m'ennuie, dans la vie. C'est l'avantage de la profession juridique: on plonge dans toutes sortes d'univers, on rencontre toutes sortes de gens.
«Ce qui m'intéresse, c'est l'élément d'intérêt public considérable qui est escamoté pour le moment. Le Québec a un énorme intérêt à développer ce potentiel-là, mais il faut concilier l'intérêt privé et l'intérêt public et ce n'est pas facile. Je ne fais pas ça pour embêter le PQ ou pour aider le gouvernement. Je me tiens loin de la politique partisane.
«Je ne suis pas seulement le porte-parole de l'industrie, mon rôle, c'est aussi de leur expliquer des choses à eux. Je leur dis que ça ne peut pas aller aussi vite qu'ils le voudraient. Ça ne peut pas se faire dans la précipitation. Il faut convaincre la population.»
N'est-ce pas là justement son rôle: rendre politiquement acceptable une industrie à laquelle s'oppose massivement l'opinion publique?
«Il y a plusieurs sortes de contre. Il y a ceux qui sont contre, contre, contre, contre. Ceux-là n'accepteront jamais. Si, pour des raisons idéologiques, on décide au Québec qu'il ne faut pas développer les ressources naturelles, moi je ne suis plus là. Si j'ai accepté, c'est que je suis persuadé qu'on peut développer ces ressources correctement.
«Je pense que la large majorité de la population est ouverte et veut comprendre, elle veut être rassurée qu'il y aura un enrichissement collectif là-dedans, que ça va se faire dans le respect de l'environnement et des communautés, tout ce qu'on sait qui doit se faire au Québec et qui n'a pas été fait.»
Il reconnaît toutefois que le régime de redevances québécois n'est plus défendable.
«Si j'étais premier ministre du Québec, jamais je n'accepterais de recevoir moins qu'ailleurs. Alors, ajustons notre affaire. Mais il faut demeurer compétitif. Personne n'exploite le gaz de schiste en Alberta à cause des règles, ils sont tous allés en Colombie-Britannique.
- Plusieurs contestent les retombées promises par l'industrie.
- On peut discuter du nombre d'emplois, mais si l'exploitation commence en 2015, on parle d'investissements de 10 milliards. C'est clair qu'il va y avoir des retombées, et il doit y en avoir. On peut développer une expertise et une industrie, des métiers, des manufactures. Les compagnies de gaz ne demandent pas mieux que de s'approvisionner ici. Quand on a construit les premiers grands barrages hydroélectriques, on a fait venir des ingénieurs américains, et on leur a adjoint des ingénieurs québécois. Il y a eu un transfert technologique qui nous sert encore.»
Devant l'état d'inquiétude générale, n'y a-t-il pas lieu de décréter un moratoire?
«Non. D'abord, ça émet un parfum de refus. Et ça s'éternise. Et quand il faut le lever, ça donne lieu à un débat politique épouvantable.
«La fracturation hydraulique, ça existe depuis les années 40 (pas pour le gaz toutefois) et ça n'a donné lieu qu'à très peu d'incidents. Il n'y a jamais de société avec un risque zéro. Il faut une médiation du risque, il faut qu'il soit acceptable.
«Au lieu d'un moratoire, il faut une période de probation. Il faut que l'industrie accepte que la phase d'exploration se déroule à un rythme expérimental. Il faut limiter les programmes des entreprises, qu'il y ait le moins de nouveaux puits possibles en 2011.»
Cette probation servira à vérifier si le potentiel commercial est bien réel en fonction des coûts, vu les formations géologiques particulières. Et deuxièmement, à instaurer «les pratiques environnementales exemplaires».
«Les gens de l'industrie savent qu'ils ne peuvent plus agir comme ils l'ont fait. Mais pendant un moratoire, on va continuer à acheter pour 2 milliards de gaz d'Alberta en restant debout sur une richesse immense.» Si c'est ce que recommande le BAPE, alors «nos petits-enfants s'en reparleront» ...
Cela dit, Lucien Bouchard veut mettre les choses en perspective. Dans un seul gisement au Texas on compte 18 000 puits. «Il s'en est fait 11 l'an dernier au Québec, 30 depuis 2008. On peut peut-être en faire quelques-uns de plus sans s'énerver?»
Il est contre un droit de veto pour les maires, ce qui rendrait le développement ingérable selon lui. Référendum? Encore moins. «Je n'irai pas plaider un référendum par municipalité! Je serais encore pour le oui, remarquez...»
Mais il faut trouver le moyen de compenser les communautés, concède-t-il.
Il affirme que l'industrie, y compris sa cliente, sera prête à divulguer le nom et la quantité des produits chimiques utilisés pour fractionner la roche. «Il faut être transparent.»
Old Harry
Lucien Bouchard s'intéresse évidemment au pétrole du gisement Old Harry, dans le golfe du Saint-Laurent, à cheval entre Terre-Neuve et le Québec. La société Corridor entend commencer à le pomper en 2013... via Terre-Neuve.
«Ils passent par Terre-Neuve, mais c'est une seule nappe. S'ils le pompent, le Québec n'ira pas en chercher? On a tellement de gros défis collectifs, il faut faire preuve de l'imagination et de la détermination dont a fait preuve la génération qui nous a précédés. Ça bougeait, dans ce temps-là!
- Ça ne bouge plus?
- Ça pourrait bouger plus...
«On dépense pour 13 milliards en pétrole chaque année au Québec. On le fait venir à grands frais. On en aurait ici et on laisserait faire? Quand on aura sorti pour 13 milliards de pétrole, on arrêtera si on veut! On se fera un petit moratoire...»
Pour lui, l'exploitation des richesses naturelles est une clé du développement économique du Québec.
«Il y a encore des gens qui s'imaginent qu'il y a tellement de gras à couper pour équilibrer les finances publiques. J'ai été premier ministre pendant cinq ans et je l'ai traqué, le gras. Laissez-moi vous dire qu'il n'y en a pas beaucoup. On ne bâtit pas des Colisée avec de l'argent qu'on dépense en moins.
«Nos universités sont sous-financées. Nos systèmes de santé et d'éducation ont des problèmes majeurs. On ne peut pas faire avancer une société comme ça. Avec des nouveaux revenus, ça change les débats.»
On suggère à M. Bouchard qu'il traîne l'image d'un personnage plutôt sévère, pessimiste. Il corrige: il est «alarmiste, mais pas pessimiste». Il parle de ses enfants, des jeunes en général, il trouve qu'ils sont pleins d'ambitions et d'ouverture.
Identité énergétique
Il reconnaît que le pétrole et le gaz sont une sorte de choc culturel énergétique pour les Québécois.
«On s'est presque identifiés à Hydro-Québec. La légende de René Lévesque est associée à ça. Il faut une autre approche pour les ressources non renouvelables. La Norvège a créé un fonds pour les générations futures. L'Alberta aussi. Il faut une meilleure répartition des profits. Pourquoi pas un partenariat avec l'État, en plus des redevances?»
Le public et le privé
À Amir Khadir, Pierre Curzi et d'autres, qui lui reprochent d'associer son prestige d'ancien premier ministre à une industrie honnie, il répond qu'il n'a pas de leçons à recevoir.
«J'ai été avocat et j'ai plaidé pendant 22 ans avant d'ouvrir une parenthèse publique, où j'ai consacré toutes mes énergies. J'ai toujours continué à payer mes cotisations au barreau. J'ai quitté la politique et je suis redevenu avocat. Est-ce que quelqu'un va m'empêcher de pratiquer? Dans un éditorial, on disait que je suis l'avocat le mieux payé à Montréal. Je suis loin d'être convaincu que c'est vrai, mais est-ce que je devrais en mourir? J'espère, oui, que j'ai une crédibilité, j'y ai travaillé très fort. Je me sens très à l'aise. Mais si ce dossier-là réussit, ce sera parce qu'on aura protégé l'intérêt public.»
La richesse du Québec
Derrière le débat sur le gaz de schiste «se profile tout le débat sur le développement des ressources au Québec», dit-il. Et sur le développement tout court.
«Pensez à ce qu'a fait le pétrole pour Terre-Neuve, une province autrefois indigente qui paie maintenant pour la péréquation!»
Il ajoute, avec une pointe d'ironie: «Si on brise le mur du refus du gaz et du pétrole, peut-être qu'on deviendra aussi riches que Terre-Neuve!»
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Re: Le gas de schiste
Hier, j'ai été a un spectacle bénéfice pour militer contre les gazs de shiste à Mont-St-Hilaire....
On y apprend le beau p'tit CV d'André Caillé:
- Sous ministre de l'environnement
- Président de Gaz Métropolitain
- Président d'Hydro-Québec où il bloque le projet de roue électrique qui aurait fait du Québec le maître en voiture électrique.
- Possède encore une portion importante d'actions chez gaz métro.....
- Était le porte parole des cies dont la principale est pour le gaz de shiste.... dont la principale est Gaz métropolitain.
Lucien Bouchard et André Caillé sont de grands amis....
Ça me fou les boules vraiment tout ça....
On y apprend le beau p'tit CV d'André Caillé:
- Sous ministre de l'environnement
- Président de Gaz Métropolitain
- Président d'Hydro-Québec où il bloque le projet de roue électrique qui aurait fait du Québec le maître en voiture électrique.
- Possède encore une portion importante d'actions chez gaz métro.....
- Était le porte parole des cies dont la principale est pour le gaz de shiste.... dont la principale est Gaz métropolitain.
Lucien Bouchard et André Caillé sont de grands amis....
Ça me fou les boules vraiment tout ça....
Re: Le gas de schiste
Publié le 08 mars 2011 à 07h03 | Mis à jour à 09h24
Le rapport du BAPE dévoilé cet après-midi

Paul Journet
La Presse
(Québec) Le très attendu rapport du BAPE sur les gaz de schistes sera dévoilé cet après-midi, a confirmé le cabinet du ministre de l'Environnement, Pierre Arcand. Les journalistes recevront un breffage technique des fonctionnaires à 15h cet après-midi avant de poser leurs questions au ministre Arcand.
Le rapport avait été remis à M. Arcand le 28 février dernier. Le ministre avait 60 jours avant de le rendre public. Il y a quelques semaines, il indiquait qu'il devrait le dévoiler vers la mi ou la fin mars. Il a depuis reçu plusieurs pressions d'environnementalistes qui souhaitent que son contenu soit rendu public le plus rapidement possible.
En janvier dernier, le ministre Arcand avait changé de ton. Pour la première fois, il s'avouait «inquiet» par l'industrie. Il prévenait que le développement des gaz de schiste se ferait correctement, ou ne se ferait pas du tout.
Le mandat donné au BAPE n'ouvrait toutefois pas vraiment la porte à un moratoire. On ne lui demandait pas si, mais plutôt comment il fallait encadrer le développement de cette filière énergétique.
Pendant ce temps, selon les derniers sondages, environ trois Québécois sur quatre souhaitent un moratoire sur l'exploration des gaz de schiste au Québec. L'opinion est la même chez les experts. Dans un récent sondage, la même proportion des ingénieurs du Québec demandent aussi un moratoire.
On dénombre aujourd'hui moins de 30 puits dans la province. Aucun n'est rendu en phase d'exploitation.
http://www.cyberpresse.ca/environnement ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Le rapport du BAPE dévoilé cet après-midi

Paul Journet
La Presse
(Québec) Le très attendu rapport du BAPE sur les gaz de schistes sera dévoilé cet après-midi, a confirmé le cabinet du ministre de l'Environnement, Pierre Arcand. Les journalistes recevront un breffage technique des fonctionnaires à 15h cet après-midi avant de poser leurs questions au ministre Arcand.
Le rapport avait été remis à M. Arcand le 28 février dernier. Le ministre avait 60 jours avant de le rendre public. Il y a quelques semaines, il indiquait qu'il devrait le dévoiler vers la mi ou la fin mars. Il a depuis reçu plusieurs pressions d'environnementalistes qui souhaitent que son contenu soit rendu public le plus rapidement possible.
En janvier dernier, le ministre Arcand avait changé de ton. Pour la première fois, il s'avouait «inquiet» par l'industrie. Il prévenait que le développement des gaz de schiste se ferait correctement, ou ne se ferait pas du tout.
Le mandat donné au BAPE n'ouvrait toutefois pas vraiment la porte à un moratoire. On ne lui demandait pas si, mais plutôt comment il fallait encadrer le développement de cette filière énergétique.
Pendant ce temps, selon les derniers sondages, environ trois Québécois sur quatre souhaitent un moratoire sur l'exploration des gaz de schiste au Québec. L'opinion est la même chez les experts. Dans un récent sondage, la même proportion des ingénieurs du Québec demandent aussi un moratoire.
On dénombre aujourd'hui moins de 30 puits dans la province. Aucun n'est rendu en phase d'exploitation.
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Re: Le gas de schiste
12 Mars 2011
16:08 pm, Richard Martineau
Un bon Jack
Ainsi, selon le BAPE, le Québec aurait pu mettre cinq milliards de dollars dans ses coffres s’il avait vendu ses permis d’exploitation du gaz de schiste au même prix que ceux de l’Alberta.
http://argent.canoe.ca/lca/affaires/que ... 03909.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Cinq milliards !
Mais non : on préfère donner des cadeaux aux entreprises gazières et étrangler encore un peu plus la classe moyenne…
DE LA BELLE VISITE
Concernant ses ressources naturelles, le Québec se comporte comme un « reject ».
Prêt à faire n’importe quoi pour avoir des amis…
« Vous voulez venir vous installer ici pour pomper notre sous-sol ? C’est vrai ? Chez nous ? Vous nous avez choisi entre tous les pays, toutes les provinces ? Wow, merci, installez-vous, faites comme chez vous !
« Qu’est-ce qu’on peut faire pour vous rendre la vie plus facile ? Voulez-vous une subvention ? Des rabais ? Surtout, creusez où vous voulez, ne vous gênez pas, on est tellement contents d’avoir de la visite !
« Aye, Ginette, viens voir, il y a des entrepreneurs américains qui vont dynamiter dans la cour ! Appelle les enfants ! Pis apportes l’appareil photo ! »
TINTIN AU CONGO
Tout heureux de voir que des multinationales étrangères s’intéressent à nous.
Plus colonisés, tu meurs…
On dirait les Noirs dans Tintin au Congo. « Oui, missieu, non, missieu, voulez-vous du thé glacé ? »
On se croit très modernes, au Québec, mais sur certaines questions, on a encore des réflexes dignes de la Grande Noirceur. On a peut-être sorti le gars du duplessisme, mais on n’a pas encore tout à fait sorti le duplessisme du gars.
Les anglais ont une expression pour désigner ce genre de comportement : « Selling Yourself Short ». Se vendre en dessous de sa véritable valeur.
C’est ce qu’on fait avec nos ressources. On est prêt à donner nos richesses à la première multinationale qui nous fait de beaux yeux…
DES REDEVANCES RISIBLES
On a accordé des permis d’exploitation pour un territoire équivalent à dix millions d’hectares.
Et qu’est-ce que ça nous rapporte ? Un million de dollars par année.
Un pitoyable, pathétique et minable million.
Et pendant ce temps, on harcèle des petits entrepreneurs québécois pour leur soutirer une poignée de dollars…
Avant de percer deux trous supplémentaires dans la ceinture qui étouffe la classe moyenne, pourrait-on cesser de dilapider nos ressources ?
Pourrait-on arrêter de nous comporter comme un pays du Tiers Monde ?
PREMIER ARRIVÉ, PREMIER SERVI
Au lieu d’organiser une enchère entre les entreprises intéressées à pomper notre gaz et ainsi, faire monter les prix (comme ça se fait un peu partout), on accorde nos permis d’exploitation de nos ressources naturelles au premier arrivé. On charge dix sous l’hectare, alors qu’en Alberta, c’est 575 $ l’hectare !!!
Et après ça, le gouvernement déplore le fait que les citoyens sont analphabètes économiquement et qu’ils s’occupent mal de leurs finances...
Un miroir, peut-être ?
UN PEUPLE DISTINCT
Et que dit la ministre Normandeau pour justifier cette situation aberrante ?
« C’est toujours comme ça que ça a fonctionné… »
On agit en twit parce que ça fait des décennies que le Québec agit en twit.
Ça fait partie de notre différence culturelle, j’imagine.
On est niaiseux, mais maudit qu’on est recevant…
http://martineau.blogue.canoe.ca/2011/03/12/un_bon_jack" onclick="window.open(this.href);return false;
16:08 pm, Richard Martineau
Un bon Jack
Ainsi, selon le BAPE, le Québec aurait pu mettre cinq milliards de dollars dans ses coffres s’il avait vendu ses permis d’exploitation du gaz de schiste au même prix que ceux de l’Alberta.
http://argent.canoe.ca/lca/affaires/que ... 03909.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Cinq milliards !
Mais non : on préfère donner des cadeaux aux entreprises gazières et étrangler encore un peu plus la classe moyenne…
DE LA BELLE VISITE
Concernant ses ressources naturelles, le Québec se comporte comme un « reject ».
Prêt à faire n’importe quoi pour avoir des amis…
« Vous voulez venir vous installer ici pour pomper notre sous-sol ? C’est vrai ? Chez nous ? Vous nous avez choisi entre tous les pays, toutes les provinces ? Wow, merci, installez-vous, faites comme chez vous !
« Qu’est-ce qu’on peut faire pour vous rendre la vie plus facile ? Voulez-vous une subvention ? Des rabais ? Surtout, creusez où vous voulez, ne vous gênez pas, on est tellement contents d’avoir de la visite !
« Aye, Ginette, viens voir, il y a des entrepreneurs américains qui vont dynamiter dans la cour ! Appelle les enfants ! Pis apportes l’appareil photo ! »
TINTIN AU CONGO
Tout heureux de voir que des multinationales étrangères s’intéressent à nous.
Plus colonisés, tu meurs…
On dirait les Noirs dans Tintin au Congo. « Oui, missieu, non, missieu, voulez-vous du thé glacé ? »
On se croit très modernes, au Québec, mais sur certaines questions, on a encore des réflexes dignes de la Grande Noirceur. On a peut-être sorti le gars du duplessisme, mais on n’a pas encore tout à fait sorti le duplessisme du gars.
Les anglais ont une expression pour désigner ce genre de comportement : « Selling Yourself Short ». Se vendre en dessous de sa véritable valeur.
C’est ce qu’on fait avec nos ressources. On est prêt à donner nos richesses à la première multinationale qui nous fait de beaux yeux…
DES REDEVANCES RISIBLES
On a accordé des permis d’exploitation pour un territoire équivalent à dix millions d’hectares.
Et qu’est-ce que ça nous rapporte ? Un million de dollars par année.
Un pitoyable, pathétique et minable million.
Et pendant ce temps, on harcèle des petits entrepreneurs québécois pour leur soutirer une poignée de dollars…
Avant de percer deux trous supplémentaires dans la ceinture qui étouffe la classe moyenne, pourrait-on cesser de dilapider nos ressources ?
Pourrait-on arrêter de nous comporter comme un pays du Tiers Monde ?
PREMIER ARRIVÉ, PREMIER SERVI
Au lieu d’organiser une enchère entre les entreprises intéressées à pomper notre gaz et ainsi, faire monter les prix (comme ça se fait un peu partout), on accorde nos permis d’exploitation de nos ressources naturelles au premier arrivé. On charge dix sous l’hectare, alors qu’en Alberta, c’est 575 $ l’hectare !!!
Et après ça, le gouvernement déplore le fait que les citoyens sont analphabètes économiquement et qu’ils s’occupent mal de leurs finances...
Un miroir, peut-être ?
UN PEUPLE DISTINCT
Et que dit la ministre Normandeau pour justifier cette situation aberrante ?
« C’est toujours comme ça que ça a fonctionné… »
On agit en twit parce que ça fait des décennies que le Québec agit en twit.
Ça fait partie de notre différence culturelle, j’imagine.
On est niaiseux, mais maudit qu’on est recevant…
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Dernière modification par Anya le sam. mars 12, 2011 10:41 pm, modifié 1 fois.
-
- Seigneur de la Causerie
- Messages : 6007
- Inscription : ven. avr. 23, 2004 3:00 am
Re: Le gas de schiste
Notre facture de 15 milliards
Pierre Duhamel
Les Québécois n'aiment pas les hydrocarbures. Le gaz de shale ? Affaire classée pour plusieurs. Le pétrole dans le golfe Saint-Laurent ? Les groupes environnementaux ont déjà engagé et presque gagné la bataille.
Le problème, c'est que nous en consommons beaucoup. En 2010, nous avons importé pour 13,2 milliards de dollars de pétrole brut et de dérivés du pétrole et du charbon et nous achetons pour 2 milliards de dollars de gaz naturel de l'Alberta. L'an dernier, la facture dépassait les 15 milliards de dollars.
Soyez sans crainte, nos fournisseurs en pétrole et en gaz se feront un plaisir de continuer de nous en vendre encore. Ils seront d'autant plus heureux que les crises politiques dans les pays arabes ont déjà commencé à faire augmenter le prix du pétrole et la remise en cause de l'énergie nucléaire qui a suivi les incidents aux centrales japonaises pourrait avoir le même impact sur le prix du gaz naturel.
J'ai l'impression, peut-être ai-je tort, que nous voulons des fruits du progrès, mais sans le trouble qui les accompagne. Que nous prônons l'auto-suffisance dans tous les secteurs, mais que nous tenons à continuer à dépenser des milliards de dollars chaque année en Algérie, au Royaume-Uni ou au Kazakhstan (2,1 G $) pour notre essence et notre gaz naturel.
Certains vont me tenir le discours du Québec « vert » et du Canada « brun ». Du Québec qui mène un combat d'avant-garde contre les carburants fossiles, alors que nos voisins canadiens polluent comme ce ne devrait pas être permis. Je ne suis pas sûr de partager ce point de vue. Nos faibles émissions de CO2 ? Le mérite revient à l'hydro-électricité qu'on nous vend à petit prix et à son utilisation massive en matière de chauffage.
En revanche, regardons notre utilisation de l'automobile, choix individuel par excellence. Si nous comparons 2006 et 2010, les ventes de véhicules automobiles neufs ont baissé en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, malgré l'augmentation rapide de leur population, alors qu'elles étaient en hausse au Québec. Regardons ces infâmes provinces polluantes que ce sont la Colombie-Britannique et l'Alberta. Ensemble, elles comptent 348 000 habitants de plus que le Québec, mais il s'y est vendu 59 000 véhicules automobiles de moins en 2010 que dans notre verte province.
Certains nous reprochent notre dépendance aux carburants fossiles, tout en réclamant le contrôle étatique sur leur exploitation.
Comme Lucien Bouchard je ne crois pas que le Québec ait fait « un cadeau » de 5 milliards de dollars à l'industrie. Junex et Gastem ont payé leurs droits si bon marché parce que personne à part eux ne croyaient qu'il y avait du gaz naturel dans la vallée du Saint-Laurent. Personne d'autres avaient imaginé qu'il y aurait des puits assez gros pour rendre possible une extraction profitable. Personne. Du reste, si vous connaissez un seul puits qui répond à ces conditions, vous êtes en avance sur tout le monde ! Bécancour, ce n'est pas (encore ?) l'Alberta et il faudrait faire attention avec les comparaisons.
Ces entrepreneurs ont assumé un risque et ils ne méritent pas d'être considérés comme des spolieurs du bien public. Ce sont aussi les entrepreneurs québécois qui seront les premières victimes d'une suspension trop longue ou d'un arrêt complet des travaux.
Les travaux seront interrompus pour procéder à une évaluation environnementale stratégique. C'est un passage obligé et nécessaire. Nous apprendrons beaucoup.
J'espère que les considérations économiques seront également prises en compte. sur les gaz de shale et leur extraction. Dans toutes les décisions, il y a un rapport coûts-bénéfices. Il faut connaître le coût environnemental, mais il serait ridicule de ne pas en savoir plus sur ce que recèle notre sous-sol et comment cela pourrait nous rapporter.
Pierre Duhamel
Les Québécois n'aiment pas les hydrocarbures. Le gaz de shale ? Affaire classée pour plusieurs. Le pétrole dans le golfe Saint-Laurent ? Les groupes environnementaux ont déjà engagé et presque gagné la bataille.
Le problème, c'est que nous en consommons beaucoup. En 2010, nous avons importé pour 13,2 milliards de dollars de pétrole brut et de dérivés du pétrole et du charbon et nous achetons pour 2 milliards de dollars de gaz naturel de l'Alberta. L'an dernier, la facture dépassait les 15 milliards de dollars.
Soyez sans crainte, nos fournisseurs en pétrole et en gaz se feront un plaisir de continuer de nous en vendre encore. Ils seront d'autant plus heureux que les crises politiques dans les pays arabes ont déjà commencé à faire augmenter le prix du pétrole et la remise en cause de l'énergie nucléaire qui a suivi les incidents aux centrales japonaises pourrait avoir le même impact sur le prix du gaz naturel.
J'ai l'impression, peut-être ai-je tort, que nous voulons des fruits du progrès, mais sans le trouble qui les accompagne. Que nous prônons l'auto-suffisance dans tous les secteurs, mais que nous tenons à continuer à dépenser des milliards de dollars chaque année en Algérie, au Royaume-Uni ou au Kazakhstan (2,1 G $) pour notre essence et notre gaz naturel.
Certains vont me tenir le discours du Québec « vert » et du Canada « brun ». Du Québec qui mène un combat d'avant-garde contre les carburants fossiles, alors que nos voisins canadiens polluent comme ce ne devrait pas être permis. Je ne suis pas sûr de partager ce point de vue. Nos faibles émissions de CO2 ? Le mérite revient à l'hydro-électricité qu'on nous vend à petit prix et à son utilisation massive en matière de chauffage.
En revanche, regardons notre utilisation de l'automobile, choix individuel par excellence. Si nous comparons 2006 et 2010, les ventes de véhicules automobiles neufs ont baissé en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, malgré l'augmentation rapide de leur population, alors qu'elles étaient en hausse au Québec. Regardons ces infâmes provinces polluantes que ce sont la Colombie-Britannique et l'Alberta. Ensemble, elles comptent 348 000 habitants de plus que le Québec, mais il s'y est vendu 59 000 véhicules automobiles de moins en 2010 que dans notre verte province.
Certains nous reprochent notre dépendance aux carburants fossiles, tout en réclamant le contrôle étatique sur leur exploitation.
Comme Lucien Bouchard je ne crois pas que le Québec ait fait « un cadeau » de 5 milliards de dollars à l'industrie. Junex et Gastem ont payé leurs droits si bon marché parce que personne à part eux ne croyaient qu'il y avait du gaz naturel dans la vallée du Saint-Laurent. Personne d'autres avaient imaginé qu'il y aurait des puits assez gros pour rendre possible une extraction profitable. Personne. Du reste, si vous connaissez un seul puits qui répond à ces conditions, vous êtes en avance sur tout le monde ! Bécancour, ce n'est pas (encore ?) l'Alberta et il faudrait faire attention avec les comparaisons.
Ces entrepreneurs ont assumé un risque et ils ne méritent pas d'être considérés comme des spolieurs du bien public. Ce sont aussi les entrepreneurs québécois qui seront les premières victimes d'une suspension trop longue ou d'un arrêt complet des travaux.
Les travaux seront interrompus pour procéder à une évaluation environnementale stratégique. C'est un passage obligé et nécessaire. Nous apprendrons beaucoup.
J'espère que les considérations économiques seront également prises en compte. sur les gaz de shale et leur extraction. Dans toutes les décisions, il y a un rapport coûts-bénéfices. Il faut connaître le coût environnemental, mais il serait ridicule de ne pas en savoir plus sur ce que recèle notre sous-sol et comment cela pourrait nous rapporter.
Dernière modification par .anthurium. le mer. mars 16, 2011 11:24 am, modifié 1 fois.
Prière et chant religieux
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Notre famille compte un nouveau membre à aimer.
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Re: Le gas de schiste
Une chose à répondre à cet article :
Les gaz ne s'échapperont pas et plus le temps passe, plus ils prennent de la valeur !
Ceci dit, personnelement, ils peuvent rester enterrer là encore bien longtemps !
Les gaz ne s'échapperont pas et plus le temps passe, plus ils prennent de la valeur !
Ceci dit, personnelement, ils peuvent rester enterrer là encore bien longtemps !
Re: Le gas de schiste
Hé ben...EXCLUSIF — Fuites de gaz de schiste : Canbriam songe à fermer son puits
Écrit par Jessica Nadeau
Mercredi, 23 mars 2011 15:17
Mise à jour le Mercredi, 23 mars 2011 15:50
Incapable de colmater la fuite de gaz détectée en janvier dernier, la compagnie Canbriam envisage de fermer définitivement son puits de gaz de schiste de La Présentation à Saint-Hyacinthe.
Le 17 janvier dernier, le ministère de l’Environnement a détecté une fuite de gaz au puits de La Présentation à Saint-Hyacinthe. C’était la première fois au Québec que l’on constatait une migration de gaz dans le sol, à l’extérieur de l’enceinte du puits, qui se répandait jusqu’à 7 mètres et qui, selon le ministère, menaçait la nappe phréatique.
Quelques jours plus tard, le ministère envoyait un avis d’infraction à la compagnie Canbriam et lui intimait de « procéder immédiatement aux corrections qui s’imposent afin de faire cesser ce rejet », comme le rapportait Rue Frontenac.
Le ministère affirme faire un suivi très rigoureux des fuites qui ont été révélées sur plusieurs puits de gaz de schiste au Québec en janvier dernier. Photo archives Annick MH de Carufel
Deux mois plus tard, la représentante de la compagnie Canbriam à Calgary, Dona Phillips, affirme être « toujours en train de travailler sur cette situation » en étroite collaboration avec le ministère de l’Environnement du Québec.
En parlant des fuites, qui étaient évaluées en janvier dernier à 2,5 mètres cubes par jour, elle dit que « ce n’est pas encore résolu ».
Un problème sérieux
Au centre de contrôle environnemental du ministère, Émile Grieco précise que le ministère a des rencontres régulières avec la compagnie et que celle-ci envisage de fermer le puits de façon définitive pour régler le problème. « La compagnie en parle, ça fait partie des hypothèses », soutient-il.
En entrevue à Rue Frontenac, Dona Phillips, vice-présidente terrain pour Canbriam confirme. « C’est une possibilité », répond-t-elle, précisant que la compagnie regarde également la possibilité d’abandonner seulement certaines zones précises du puits.
« L’autre option, c’est d’identifier les fuites potentielles. Si nous réussissons à y remédier, l’abandon du puits ne sera plus nécessaire. »
Dona Phillips soutient que son équipe tente de « corriger la situation le plus rapidement possible » et affirme prendre ce problème « très au sérieux ».
« La fuite comme telle n’est pas sérieuse, si on compare avec ce qui se fait dans les autres provinces, mais nous prenons ce problème très au sérieux parce que nous savons qu’au Québec, les gens sont très inquiets de tout cela. »
Comme il n’y a pas de production en ce moment, elle affirme qu’un abandon du puits ne signifierait pas une perte de revenu. D’autant plus que l’évaluation du potentiel gazier sur ce puits n’est pas encore complétée et que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) recommande une série d’études avant de pouvoir procéder aux travaux ultérieurs.

Dernière modification par Gillo le jeu. mars 24, 2011 12:35 pm, modifié 1 fois.
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Re: Le gas de schiste
Publié le 30 mars 2011 à 10h25 | Mis à jour à 12h08
Gaz de schiste: un rapport accablant du commissaire au développement durable
Denis Lessard
La Presse
(Québec) C'est à l'aveuglette que le Québec s'est lancé dans le développement des gaz de schiste. Le commissaire au développement durable, Jean Cinq-Mars fait un bilan très critique du cheminement de ce dossier controversé depuis un an, dans un rapport qui vient d'être déposé à l'Assemblée nationale.
D'abord, les ministères des Ressources naturelles et de l'Environnement «ne sont pas encore parvenus à s'organiser adéquatement pour encadrer l'industrie», déplore le commissaire.
Aussi, les interventions des ministères «n'assurent pas le développement de la filière du gaz de schiste s'effectue de façon durable». Par exemple, on ne prend pas suffisamment compte des intérêts des communautés locales, on oublie vite que «la société québécoise est propriétaire de cette ressource non renouvelable».
Le commissaire constate l'absence de connaissances précises quant à l'impact environnemental de l'exploitation des gaz de schiste. Aux États-Unis, l'EPA, l'agence nationale de protection de l'environnement, a commandé une vaste étude dont les résultats préliminaires sont attendus l'an prochain.
Selon le rapport, Québec n'a pas appliqué le principe de «précaution» et n'a pas fait preuve de prudence «lorsque toutes les réponses ne sont pas disponibles». Or, «ce type d'opération comporte plusieurs éléments inconnus, notamment la composition exacte du mélange de produits chimiques injectés dans le sous-sol pour extraire du gaz, la capacité de traitement des eaux (utilisées pour extraire le gaz) par les usines municipales ainsi que l'impact de leur éventuel rejet dans l'environnement».
Le commissaire n'est pas surpris du ressac dans la population, les permis pour l'exploration n'ont pas été soumis à un processus de consultation, les documents synthèses des ministères ont été «élaborés tardivement pour susciter le débat public».
Pour le commissaire, Québec et l'industrie n'ont toujours pas démontré l'avantage à long terme de cette exploitation. Ils ont encore beaucoup de gestes à poser pour atteindre l'acceptabilité sociale nécessaire pour le développement harmonieux de cette ressource. Le commissaire observe au passage que le développement anarchique de cette industrie s'appuie sur une loi qui remonte au XIX siècle. Les droits exigés par Québec, 10 cents par hectare par année représentent des recettes de 200 000 $ pour le Québec. Pour ces mêmes droits adjugés par encan, la Colombie-Britannique encaisse 2,4 milliards $. Pour le gaz de schiste, «le principe de l'efficacité économique n'est pas encore intégré à la réalité québécoise», observe le commissaire. La réglementation sur les droits n'est pas appliquée rigoureusement et le commissaire se demande si les redevances obtenues éventuellement sur le gaz extrait «parviendront à compenser les faibles revenus liés à la délivrance des permis et aux travaux d'exploration». Pour le commissaire, les problèmes d'évaluation quant aux coûts-bénéfices de cette exploitation sont identiques à ceux soulevés en 2009, pour l'ensemble du secteur minier, un secteur encadré par la même loi qui relève du ministère de Nathalie Normandeau.
Dans ses commentaires, le commissaire observe aussi que le gouvernement est très peu exigeant en matière de responsabilité civile. La responsabilité des compagnies en cas de catastrophe reste limitée à 1 million $ une «exigence minimaliste» quand on considère que les forages se font dans des zones habitées, peuvent être effectués jusqu'à 100 mètres d'une habitation. Québec a déjà sur les bras une facture potentielle de 1,8 milliard $ pour des terrains contaminés, rappelle M. Cinq-Mars.
http://www.cyberpresse.ca/environnement ... cueil_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Gaz de schiste: un rapport accablant du commissaire au développement durable
Denis Lessard
La Presse
(Québec) C'est à l'aveuglette que le Québec s'est lancé dans le développement des gaz de schiste. Le commissaire au développement durable, Jean Cinq-Mars fait un bilan très critique du cheminement de ce dossier controversé depuis un an, dans un rapport qui vient d'être déposé à l'Assemblée nationale.
D'abord, les ministères des Ressources naturelles et de l'Environnement «ne sont pas encore parvenus à s'organiser adéquatement pour encadrer l'industrie», déplore le commissaire.
Aussi, les interventions des ministères «n'assurent pas le développement de la filière du gaz de schiste s'effectue de façon durable». Par exemple, on ne prend pas suffisamment compte des intérêts des communautés locales, on oublie vite que «la société québécoise est propriétaire de cette ressource non renouvelable».
Le commissaire constate l'absence de connaissances précises quant à l'impact environnemental de l'exploitation des gaz de schiste. Aux États-Unis, l'EPA, l'agence nationale de protection de l'environnement, a commandé une vaste étude dont les résultats préliminaires sont attendus l'an prochain.
Selon le rapport, Québec n'a pas appliqué le principe de «précaution» et n'a pas fait preuve de prudence «lorsque toutes les réponses ne sont pas disponibles». Or, «ce type d'opération comporte plusieurs éléments inconnus, notamment la composition exacte du mélange de produits chimiques injectés dans le sous-sol pour extraire du gaz, la capacité de traitement des eaux (utilisées pour extraire le gaz) par les usines municipales ainsi que l'impact de leur éventuel rejet dans l'environnement».
Le commissaire n'est pas surpris du ressac dans la population, les permis pour l'exploration n'ont pas été soumis à un processus de consultation, les documents synthèses des ministères ont été «élaborés tardivement pour susciter le débat public».
Pour le commissaire, Québec et l'industrie n'ont toujours pas démontré l'avantage à long terme de cette exploitation. Ils ont encore beaucoup de gestes à poser pour atteindre l'acceptabilité sociale nécessaire pour le développement harmonieux de cette ressource. Le commissaire observe au passage que le développement anarchique de cette industrie s'appuie sur une loi qui remonte au XIX siècle. Les droits exigés par Québec, 10 cents par hectare par année représentent des recettes de 200 000 $ pour le Québec. Pour ces mêmes droits adjugés par encan, la Colombie-Britannique encaisse 2,4 milliards $. Pour le gaz de schiste, «le principe de l'efficacité économique n'est pas encore intégré à la réalité québécoise», observe le commissaire. La réglementation sur les droits n'est pas appliquée rigoureusement et le commissaire se demande si les redevances obtenues éventuellement sur le gaz extrait «parviendront à compenser les faibles revenus liés à la délivrance des permis et aux travaux d'exploration». Pour le commissaire, les problèmes d'évaluation quant aux coûts-bénéfices de cette exploitation sont identiques à ceux soulevés en 2009, pour l'ensemble du secteur minier, un secteur encadré par la même loi qui relève du ministère de Nathalie Normandeau.
Dans ses commentaires, le commissaire observe aussi que le gouvernement est très peu exigeant en matière de responsabilité civile. La responsabilité des compagnies en cas de catastrophe reste limitée à 1 million $ une «exigence minimaliste» quand on considère que les forages se font dans des zones habitées, peuvent être effectués jusqu'à 100 mètres d'une habitation. Québec a déjà sur les bras une facture potentielle de 1,8 milliard $ pour des terrains contaminés, rappelle M. Cinq-Mars.
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Re: Le gas de schiste
Un documentaire alarmant sur l’industrie du gaz de schiste
Gasland — dimanche 3 avril 19 h, Canal D
Alexe-Sandra Daigneault / TV Hebdo - 2011-03-24 15:17:29
En 2009, Josh Fox et ses voisins de Milanville, en Pennsylvanie, se font offrir 100 000 $ pour louer leur terrain à des compagnies gazières. Mais plutôt que d’accepter, Josh a préféré se renseigner sur les conséquences que cette décision pourrait avoir sur sa localité.
Ainsi, de la Pennsylvanie au Texas, en passant par le Colorado, le Delaware et le Wyoming, le réalisateur recueille les témoignages de citoyens qui côtoient des puits de forage.
Pas de réglementation
Depuis 1972, le Clear Water Act de Nixon forçait toutes les compagnies à respecter certaines exigences environnementales. Mais en 2005, Dick Cheney a permis aux compagnies d’exploitation pétrolière et gazière de contourner pratiquement toutes les lois de protection de l’environnement. Depuis, les recherches sur les impacts de l’exploitation du gaz de schiste ont cessé, et les puits se sont multipliés à une vitesse alarmante.
Impossible de joindre les dirigeants des compagnies d’exploitation. Même les plus hauts dirigeants des organisations environnementales, censés se dresser contre les abus, n’osent pas se prononcer. Alors que certaines commissions environnementales d’États n’ont aucune idée du nombre de puits forés sur leurs territoires, d’autres voient leurs effectifs radicalement diminués. La chose semble claire: soit personne n’est au courant, soit personne ne veut rien dire.
Une technique à revoir
Afin d’exploiter une nappe schisteuse, on utilise la fracturation hydraulique, qui consiste à envoyer de 4 à 26 millions de litres d’eau sous pression dans la terre afin de fracturer la roche et de libérer le gaz. Faire pénétrer autant d’eau dans le sol ne serait pas si dramatique si plus de 596 produits chimiques n’y étaient pas ajoutés.
Parmi ces produits, on retrouve de l’éther glycolique (un antigel), du trichlorobenzène, des hydrocarbures ainsi que des dizaines de produits cancérigènes connus. Une fois la roche fracturée, ces eaux contaminées refluent à la surface et sont vaporisées dans l’air, ou déversées dans les champs et dans les rivières.
Pour les citoyens, ces déversements ont des résultats catastrophiques: plus de six États ont fait le rapport d’un millier d’incidents relatifs à la contamination de la nappe phréatique. L’eau est brune, jaune, mousseuse, malodorante, contient des dépôts ou du pétrole. Dans plusieurs maisons, les citoyens montrent à la caméra comment l’eau prend feu, ou comment elle se plastifie lorsqu’elle entre en contact avec une flamme…
Des conséquences désastreuses
Beaucoup prennent leur eau ailleurs, mais certains habitants ont la «chance» de se faire payer l’approvisionnement par les compagnies gazières en échange, bien sûr, d’un contrat de confidentialité.
Toutefois, ils restent en contact constant avec les émanations de gaz, et leur santé s’en ressent grandement: maux de tête, étourdissements, évanouissements, pertes du goût et de l’odorat, lésions cérébrales, asthme, douleurs multiples, présence de benzène dans le sang, etc.
Même les animaux domestiques perdent leur pelage et meurent, alors que des espèces en voie de disparition sont désorientées par les puits construits sur leurs couloirs migratoires.
Mais selon l’Interstate Oil and Gas Compact Commission, tous les rapports mentionnant ces incidents sont faux, ou ne peuvent pas être prouvés. C’est donc un sentiment d’impuissance et de révolte qu’on ressent lorsqu’on constate à quel point la démocratie et la protection du citoyen a failli, aux États-Unis.
Alors que le Canada, l’Europe et l’Afrique envisagent également d’exploiter le gaz de schiste, est-il possible que nous nous dirigions vers un empoisonnement planétaire?
http://www.tvhebdo.com/actualites-tele/ ... histe/1281" onclick="window.open(this.href);return false;
Gasland — dimanche 3 avril 19 h, Canal D
Alexe-Sandra Daigneault / TV Hebdo - 2011-03-24 15:17:29
En 2009, Josh Fox et ses voisins de Milanville, en Pennsylvanie, se font offrir 100 000 $ pour louer leur terrain à des compagnies gazières. Mais plutôt que d’accepter, Josh a préféré se renseigner sur les conséquences que cette décision pourrait avoir sur sa localité.
Ainsi, de la Pennsylvanie au Texas, en passant par le Colorado, le Delaware et le Wyoming, le réalisateur recueille les témoignages de citoyens qui côtoient des puits de forage.
Pas de réglementation
Depuis 1972, le Clear Water Act de Nixon forçait toutes les compagnies à respecter certaines exigences environnementales. Mais en 2005, Dick Cheney a permis aux compagnies d’exploitation pétrolière et gazière de contourner pratiquement toutes les lois de protection de l’environnement. Depuis, les recherches sur les impacts de l’exploitation du gaz de schiste ont cessé, et les puits se sont multipliés à une vitesse alarmante.
Impossible de joindre les dirigeants des compagnies d’exploitation. Même les plus hauts dirigeants des organisations environnementales, censés se dresser contre les abus, n’osent pas se prononcer. Alors que certaines commissions environnementales d’États n’ont aucune idée du nombre de puits forés sur leurs territoires, d’autres voient leurs effectifs radicalement diminués. La chose semble claire: soit personne n’est au courant, soit personne ne veut rien dire.
Une technique à revoir
Afin d’exploiter une nappe schisteuse, on utilise la fracturation hydraulique, qui consiste à envoyer de 4 à 26 millions de litres d’eau sous pression dans la terre afin de fracturer la roche et de libérer le gaz. Faire pénétrer autant d’eau dans le sol ne serait pas si dramatique si plus de 596 produits chimiques n’y étaient pas ajoutés.
Parmi ces produits, on retrouve de l’éther glycolique (un antigel), du trichlorobenzène, des hydrocarbures ainsi que des dizaines de produits cancérigènes connus. Une fois la roche fracturée, ces eaux contaminées refluent à la surface et sont vaporisées dans l’air, ou déversées dans les champs et dans les rivières.
Pour les citoyens, ces déversements ont des résultats catastrophiques: plus de six États ont fait le rapport d’un millier d’incidents relatifs à la contamination de la nappe phréatique. L’eau est brune, jaune, mousseuse, malodorante, contient des dépôts ou du pétrole. Dans plusieurs maisons, les citoyens montrent à la caméra comment l’eau prend feu, ou comment elle se plastifie lorsqu’elle entre en contact avec une flamme…
Des conséquences désastreuses
Beaucoup prennent leur eau ailleurs, mais certains habitants ont la «chance» de se faire payer l’approvisionnement par les compagnies gazières en échange, bien sûr, d’un contrat de confidentialité.
Toutefois, ils restent en contact constant avec les émanations de gaz, et leur santé s’en ressent grandement: maux de tête, étourdissements, évanouissements, pertes du goût et de l’odorat, lésions cérébrales, asthme, douleurs multiples, présence de benzène dans le sang, etc.
Même les animaux domestiques perdent leur pelage et meurent, alors que des espèces en voie de disparition sont désorientées par les puits construits sur leurs couloirs migratoires.
Mais selon l’Interstate Oil and Gas Compact Commission, tous les rapports mentionnant ces incidents sont faux, ou ne peuvent pas être prouvés. C’est donc un sentiment d’impuissance et de révolte qu’on ressent lorsqu’on constate à quel point la démocratie et la protection du citoyen a failli, aux États-Unis.
Alors que le Canada, l’Europe et l’Afrique envisagent également d’exploiter le gaz de schiste, est-il possible que nous nous dirigions vers un empoisonnement planétaire?
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Re: Le gas de schiste
Les gazières américaines ne savent pas ce qu’elles injectent dans le sol
Nouvelles générales - Environnement
Écrit par Jessica Nadeau
Lundi, 18 avril 2011 18:20
Mise à jour le Lundi, 18 avril 2011 19:36
Les compagnies gazières américaines ne savent même pas ce qu’elles injectent dans le sol lors des opérations de fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste du sous-sol. C’est le constat d’un comité de la chambre des représentants américaine qui vient de publier un rapport sur l’utilisation des produits chimiques dans les fluides de fracturation.
Le rapport fait état de l’utilisation de plus de 2500 produits de fracturation hydraulique contenant 750 produits chimiques.
Plusieurs de ces substances sont considérées comme étant « extrêmement toxiques » par l’agence de protection de l’environnement américaine (EPA), relèvent les commissaires.
Au total, entre 2005 et 2009, les compagnies gazières américaines ont injecté 780 millions de gallons de produits de fracturation hydraulique, ce qui n’inclut pas l’eau qui y était ajoutée.
Informations confidentielles
Ces données proviennent des compagnies gazières qui refusent généralement de divulguer leurs « recettes » considérées comme des « secrets industriels ».
Mais dans le contexte de cette étude, les commissaires siégeant sur le comité du commerce et de l’énergie ont demandé aux 14 compagnies gazières américaines de fournir l’information.
Des substances extrêmement toxiques seraient injectées dans le sol lors des opérations de fracturation, mais les compagnies gazières américaines disent en ignorer le contenu. Photo d'archives Annik MH de Carufel
« Même si quelques compagnies ont été en mesure de fournir des informations additionnelles au Comité sur les produits de fracturation, dans la plupart des cas les compagnies ont affirmé ne pas avoir accès à l’information confidentielle sur les produits qu’ils avaient achetés « sur les tablettes de leurs fournisseurs de produits chimiques », écrivent les commissaires dans le rapport.
Ceux-ci précisent que les informations confidentielles appartiennent aux fournisseurs et non aux utilisateurs des produits chimiques.
« Dans ces cas, les compagnies injectent des fluides contenant des produits chimiques qu’ils ne peuvent pas identifier eux-mêmes. »
Café, méthanol et benzène
Parmi les produits utilisés par les compagnies gazières comme fluide de fracturation, on note des produits « généralement inoffensifs» comme le sel et l’acide citrique. D’autres sont qualifiés par les commissaires de la chambre des représentants comme étant « inattendus », comme du café instantané et des écailles de noix.
Mais d’autres sont « extrêmement toxiques », comme le benzène et le plomb.
Le produit chimique le plus répandu, constatent les commissaires, est le méthanol, utilisé dans 342 produits de fracturation. Ces derniers rappellent qu’il s’agit d’un polluant atmosphérique dangereux qui est sur le point d’être régi par la Loi sur l’eau potable (Safe Drinking Water Act).
On compte au total 29 produits chimiques qui sont, selon le rapport, soit « connus comme de possibles cancérigènes humains », « régis par la Loi sur l’eau potable pour leurs risques pour la santé » ou « faisant partie de la liste des polluants de l’air dangereux selon la Loi sur l’air pur » (Clean Air Act).
Ces 29 produits chimiques sont utilisés dans plus de 650 produits différents utilisés pour la fracturation hydraulique.
Les commissaires de la chambre des représentants constatent que certains de ces produits chimiques peuvent, sous certaines conditions, s’infiltrer dans l’eau potable et « pourraient endommager l’environnement et représenter un risque pour la santé humaine ».
D’autant plus que la migration de ces fluides de fracturation, injectés sous haute pression dans le sol, « n’est pas entièrement prévisible ».
Une loi sur l’eau potable qui ne s’applique pas
Le grand problème, constatent-ils, c’est que la Loi sur l’eau potable américaine a été modifiée en 2005 pour exclure les injections de fluides souterrains liés à la fracturation hydraulique.
« Tout risque pour l’environnement ou la santé humaine posé par les fluides de fracturation dépend en grande partie à leur contenu. Or, la loi fédérale ne contient aucune obligation de publication pour les producteurs de gaz et de pétrole ou les compagnies de services impliquées dans la fracturation hydraulique, et les obligations étatiques varient grandement. »
Les industries ont beau avoir annoncé qu’elles créeraient sous peu une base de données publique sur les composés des fluides de fracturation, la commission doute de son utilité puisque la divulgation se fera sur une base volontaire et qu’aucun moyen ne permettra de déterminer l’exactitude des déclarations des compagnies.
« L’absence d’une ligne de référence nationale minimale concernant la divulgation des fluides pendant le procédé de fracturation hydraulique et l’exemption de la majorité des injections de fracturation hydraulique aux réglementations sous la Loi sur l’eau potable a laissé un vide concernant les contenus, les concentrations chimiques, et les volumes de fluides qui se retrouvent dans le sol pendant les opérations de fracturation et qui remontent à la surface sous forme d’eaux usées », notent les commissaires.
« Conséquemment, les régulateurs et le public sont dans l’impossibilité d’évaluer tout impact que l’utilisation de ces fluides de fracturation pourraient avoir sur l’environnement ou la santé publique. »

[img]http://www.ledetracteur.com/wp-content/telechargements/2010/04/claude_robinson.jpg[/img]
Re: Le gas de schiste
Publié le 23 avril 2011 à 13h15 | Mis à jour à 13h22
Des citoyens refusent de faire les frais d'«expérimentations»
La Presse Canadienne
Les résidants de Saint-Denis-sur-le-Richelieu, qui vivent à proximité d'un puits de gaz de schiste, lancent un nouvel appel pour l'imposition d'un moratoire sur l'exploration et l'exploitation de cette ressource.
Le Comité gaz de schiste de la municipalité montérégienne avait organisé une marche samedi pour rappeler aux Québécois qu'il n'y a toujours pas de moratoire sur le gaz controversé, malgré l'annonce de la tenue d'une étude environnementale stratégique par Québec.
Le puits foré à quelques kilomètres de la municipalité n'a pas encore fait l'objet de fractures hydrauliques, autorisées par le gouvernement. Mais les citoyens s'inquiètent des conséquences environnementales advenant qu'elles aient lieu et soutiennent faire les frais des «expérimentations» de Québec.
Les eaux souterraines de la région pourraient notamment être contaminées par la fracturation hydraulique, disent-ils.
La porte-parole de l'opposition en matière d'environnement, la députée péquiste Martine Ouellet, était des quelques centaines de marcheurs, samedi.
Mme Ouellet soutient que l'étude annoncée par le ministre de l'Environnement il y a quelques semaines n'est qu'un «écran de fumée» et qu'un «moratoire total» est l'unique solution pour calmer l'inquiétude des Québécois.
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Des citoyens refusent de faire les frais d'«expérimentations»
La Presse Canadienne
Les résidants de Saint-Denis-sur-le-Richelieu, qui vivent à proximité d'un puits de gaz de schiste, lancent un nouvel appel pour l'imposition d'un moratoire sur l'exploration et l'exploitation de cette ressource.
Le Comité gaz de schiste de la municipalité montérégienne avait organisé une marche samedi pour rappeler aux Québécois qu'il n'y a toujours pas de moratoire sur le gaz controversé, malgré l'annonce de la tenue d'une étude environnementale stratégique par Québec.
Le puits foré à quelques kilomètres de la municipalité n'a pas encore fait l'objet de fractures hydrauliques, autorisées par le gouvernement. Mais les citoyens s'inquiètent des conséquences environnementales advenant qu'elles aient lieu et soutiennent faire les frais des «expérimentations» de Québec.
Les eaux souterraines de la région pourraient notamment être contaminées par la fracturation hydraulique, disent-ils.
La porte-parole de l'opposition en matière d'environnement, la députée péquiste Martine Ouellet, était des quelques centaines de marcheurs, samedi.
Mme Ouellet soutient que l'étude annoncée par le ministre de l'Environnement il y a quelques semaines n'est qu'un «écran de fumée» et qu'un «moratoire total» est l'unique solution pour calmer l'inquiétude des Québécois.
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Re: Le gas de schiste
Publié le 28 mai 2011 à 16h29 | Mis à jour à 16h29
Nouvelle manifestation contre l'exploitation du gaz de schiste
La Presse Canadienne
Une nouvelle manifestation s'est déroulée samedi pour réclamer un moratoire sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste. Cette fois, l'évènement s'est déroulé dans la municipalité de La Présentation, en Montérégie. Selon les organisateurs, le comité Non-Schiste, 550 personnes se sont déplacées pour manifester.
Trois députés du Parti québécois étaient également sur place. Parmi eux, la porte-parole en matière d'environnement, Martine Ouellet.
La députée de Vachon explique que la situation est particulièrement préoccupante à La Présentation, parce que la fracturation d'un puits a mené à une fuite de méthane importante.
Elle ajoute que même l'industrie ignore comment colmater cette fuite, qui mène à la migration du méthane dans les masses rocheuses, faisant craindre pour la santé des citoyens du secteur et pour l'environnement.
Elle déplore que le gouvernement affirme encore qu'il faut poursuivre la fracturation pour des motifs scientifiques, arguant que même l'industrie s'entend pour dire que ça n'est plus nécessaire. Selon elle, il s'agit uniquement de motifs économiques.
Elle demande un arrêt complet des activités de fracturation du gaz de schiste.
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Nouvelle manifestation contre l'exploitation du gaz de schiste
La Presse Canadienne
Une nouvelle manifestation s'est déroulée samedi pour réclamer un moratoire sur l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste. Cette fois, l'évènement s'est déroulé dans la municipalité de La Présentation, en Montérégie. Selon les organisateurs, le comité Non-Schiste, 550 personnes se sont déplacées pour manifester.
Trois députés du Parti québécois étaient également sur place. Parmi eux, la porte-parole en matière d'environnement, Martine Ouellet.
La députée de Vachon explique que la situation est particulièrement préoccupante à La Présentation, parce que la fracturation d'un puits a mené à une fuite de méthane importante.
Elle ajoute que même l'industrie ignore comment colmater cette fuite, qui mène à la migration du méthane dans les masses rocheuses, faisant craindre pour la santé des citoyens du secteur et pour l'environnement.
Elle déplore que le gouvernement affirme encore qu'il faut poursuivre la fracturation pour des motifs scientifiques, arguant que même l'industrie s'entend pour dire que ça n'est plus nécessaire. Selon elle, il s'agit uniquement de motifs économiques.
Elle demande un arrêt complet des activités de fracturation du gaz de schiste.
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