Publié : sam. mai 03, 2008 4:04 am
Fécondation in vitro
Rien à payer pour réaliser son rêve
Marie-France-Lou Lemay
Le Journal de Montréal
03/05/2008 08h25
Comme des milliers de couples, Marie Simard et Philippe Coucke ont eu recours à la fécondation in vitro pour réaliser leur rêve de parents. Ils n'ont toutefois pas eu à allonger des milliers de dollars pour mettre au monde la petite Alice.
Après avoir rencontré son conjoint en Belgique, il y a sept ans, la Québécoise Marie Simard a décidé de s'installer dans le pays de Brel pour fonder sa petite famille.
VOTRE OPINION
L'État doit-il payer pour les fécondations in vitro?
L'homme de sa vie, un policier de 47 ans, ne pouvait toutefois pas concevoir un enfant de façon naturelle.
«En janvier 2006, on a décidé de se lancer et d'avoir recours à la fécondation in vitro», explique Marie Simard, 37 ans, lors de son récent voyage à Montréal.
Payé par l'état
Par chance, ils n'ont pas dû revoir leurs finances puisqu'en Belgique, les coûts reliés à la fécondation in vitro sont payés par l'État.
Au Québec, le gouvernement accorde un crédit d'impôt de 30% aux couples qui ont recours à l'insémination artificielle ou à la fécondation in vitro.
«On n'a pas à réhypothéquer notre maison. Ici, c'est la sécurité sociale qui paie», dit celle qui habite à Ath, une petite ville située à 870 km de Bruxelles.
Un souci de moins pour les couples qui passent à travers un manège d'émotions lors du traitement de fécondation in vitro.
«Tout ça est difficile, surtout pour la femme. C'est comme un SPM en dix fois pire pendant plusieurs semaines!», dit Marie Simard, organisatrice d'événements culturels.
Le traitement inclut l'implantation de seulement deux embryons, une procédure qui diminue ainsi le risque de grossesse multiple.
Agrandir la famille
Deux essais ont été nécessaires pour que Marie Simard soit enceinte. Elle a d'abord fait une fausse couche après qu'on lui eut implanté deux embryons.
Puis, à la deuxième tentative, comprenant deux embryons encore une fois, la petite Alice s'est accrochée. Elle est née le 27 octobre dernier.
Après avoir vécu l'expérience belge, Marie Simard souhaite que toutes les femmes aient accès aux traitements de fécondation in vitro sans se ruiner.
«Je ne comprends pas pourquoi on ne considère pas l'infertilité comme une maladie», scande Marie Simard.
Son sentiment de colère est partagé par son conjoint.
«J'ai été très choqué lorsque j'ai su qu'il fallait payer ici. Ce n'est donc pas à la portée de tout le monde d'avoir un enfant», dit Philippe Coucke.
Marie Simard avoue qu'ils n'auraient pas pu avoir des enfants s'ils n'habitaient pas en Belgique. «On n'aurait pas les moyens», dit-elle.
Le couple envisage revenir au Québec un jour. Mais avant, ils agrandiront leur petite famille.
Un crédit d'impôt de 30 %
Le gouvernement doit-il payer pour les fécondations in vitro? Les avis sont partagés.
L'Association des couples infertiles du Québec (ACIQ) souhaite que le gouvernement paie pour les traitements de fécondation in vitro puisqu'elle considère l'infertilité comme une maladie.
«L'Organisation mondiale de la santé l'a reconnue», dit Caroline Amireault, présidente de l'ACIQ.
Un baume
Le crédit d'impôt n'est qu'un baume. «Si les gens ne peuvent pas se payer le traitement, ils ne peuvent pas avoir d'enfants. Ça ne donne rien, c'est un pansement», dit-elle.
Selon l'ACIQ, la fécondation in vitro devrait être remboursée par l'assurance maladie puisque l'avortement et la vasectomie le sont.
À la Fédération québécoise pour le planning des naissances, la position est plus nuancée.
«On se préoccupe d'abord du manque d'encadrement et de réglementation qui entoure les fécondations in vitro», explique Nathalie Parent, coordonnatrice de l'organisme.
La pratique de ces technologies peut soulever des questions sur le plan éthique, comme la reproduction de tissus humains. «On souhaite d'abord un encadrement puis un financement», poursuit-elle.
Fécondation in vitro
Le taux de réussite de la fécondation in vitro est d'environ 30 %.
Un couple sur 10 souffre d'infertilité au Québec.
25 % des fécondations in vitro mènent à une grossesse multiple.
Les coûts d'une fécondation in vitro avoisinent 10 000 $.
La Semaine canadienne de sensibilisation à l'infertilité se tient du 18 au 24 mai.
Rien à payer pour réaliser son rêve
Marie-France-Lou Lemay
Le Journal de Montréal
03/05/2008 08h25
Comme des milliers de couples, Marie Simard et Philippe Coucke ont eu recours à la fécondation in vitro pour réaliser leur rêve de parents. Ils n'ont toutefois pas eu à allonger des milliers de dollars pour mettre au monde la petite Alice.
Après avoir rencontré son conjoint en Belgique, il y a sept ans, la Québécoise Marie Simard a décidé de s'installer dans le pays de Brel pour fonder sa petite famille.
VOTRE OPINION
L'État doit-il payer pour les fécondations in vitro?
L'homme de sa vie, un policier de 47 ans, ne pouvait toutefois pas concevoir un enfant de façon naturelle.
«En janvier 2006, on a décidé de se lancer et d'avoir recours à la fécondation in vitro», explique Marie Simard, 37 ans, lors de son récent voyage à Montréal.
Payé par l'état
Par chance, ils n'ont pas dû revoir leurs finances puisqu'en Belgique, les coûts reliés à la fécondation in vitro sont payés par l'État.
Au Québec, le gouvernement accorde un crédit d'impôt de 30% aux couples qui ont recours à l'insémination artificielle ou à la fécondation in vitro.
«On n'a pas à réhypothéquer notre maison. Ici, c'est la sécurité sociale qui paie», dit celle qui habite à Ath, une petite ville située à 870 km de Bruxelles.
Un souci de moins pour les couples qui passent à travers un manège d'émotions lors du traitement de fécondation in vitro.
«Tout ça est difficile, surtout pour la femme. C'est comme un SPM en dix fois pire pendant plusieurs semaines!», dit Marie Simard, organisatrice d'événements culturels.
Le traitement inclut l'implantation de seulement deux embryons, une procédure qui diminue ainsi le risque de grossesse multiple.
Agrandir la famille
Deux essais ont été nécessaires pour que Marie Simard soit enceinte. Elle a d'abord fait une fausse couche après qu'on lui eut implanté deux embryons.
Puis, à la deuxième tentative, comprenant deux embryons encore une fois, la petite Alice s'est accrochée. Elle est née le 27 octobre dernier.
Après avoir vécu l'expérience belge, Marie Simard souhaite que toutes les femmes aient accès aux traitements de fécondation in vitro sans se ruiner.
«Je ne comprends pas pourquoi on ne considère pas l'infertilité comme une maladie», scande Marie Simard.
Son sentiment de colère est partagé par son conjoint.
«J'ai été très choqué lorsque j'ai su qu'il fallait payer ici. Ce n'est donc pas à la portée de tout le monde d'avoir un enfant», dit Philippe Coucke.
Marie Simard avoue qu'ils n'auraient pas pu avoir des enfants s'ils n'habitaient pas en Belgique. «On n'aurait pas les moyens», dit-elle.
Le couple envisage revenir au Québec un jour. Mais avant, ils agrandiront leur petite famille.
Un crédit d'impôt de 30 %
Le gouvernement doit-il payer pour les fécondations in vitro? Les avis sont partagés.
L'Association des couples infertiles du Québec (ACIQ) souhaite que le gouvernement paie pour les traitements de fécondation in vitro puisqu'elle considère l'infertilité comme une maladie.
«L'Organisation mondiale de la santé l'a reconnue», dit Caroline Amireault, présidente de l'ACIQ.
Un baume
Le crédit d'impôt n'est qu'un baume. «Si les gens ne peuvent pas se payer le traitement, ils ne peuvent pas avoir d'enfants. Ça ne donne rien, c'est un pansement», dit-elle.
Selon l'ACIQ, la fécondation in vitro devrait être remboursée par l'assurance maladie puisque l'avortement et la vasectomie le sont.
À la Fédération québécoise pour le planning des naissances, la position est plus nuancée.
«On se préoccupe d'abord du manque d'encadrement et de réglementation qui entoure les fécondations in vitro», explique Nathalie Parent, coordonnatrice de l'organisme.
La pratique de ces technologies peut soulever des questions sur le plan éthique, comme la reproduction de tissus humains. «On souhaite d'abord un encadrement puis un financement», poursuit-elle.
Fécondation in vitro
Le taux de réussite de la fécondation in vitro est d'environ 30 %.
Un couple sur 10 souffre d'infertilité au Québec.
25 % des fécondations in vitro mènent à une grossesse multiple.
Les coûts d'une fécondation in vitro avoisinent 10 000 $.
La Semaine canadienne de sensibilisation à l'infertilité se tient du 18 au 24 mai.