le bon combat. Joseph Facal (redessinage de la carte électorale.)

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Le bon combat
23 avril 2008 par Joseph Facal

Le Québec entier a un devoir de solidarité à l’endroit des régions en difficulté. Mais est-ce une raison suffisante pour appuyer un mauvais combat ?

Les trois partis à l’Assemblée nationale s’entendent pour torpiller le projet du Directeur général des élections de supprimer trois circonscrïptions dans les régions qui perdent des électeurs  pour en ajouter trois là où la population explose.

Le vote d’un électeur du 450 continuera donc à valoir deux fois moins que celui d’un Gaspésien.                                                        

Il y a quelques années, on avait fait disparaître trois comtés sur l’île de Montréal, qui perdait des électeurs au profit de sa banlieue. J’avais investi des années de travail pour essayer de me faire élire dans un comté qui, soudainement, n’existait plus.  

Personne ne s’en était ému dans le reste du Québec, et les états-majors des partis avaient laissé faire.

Mais les régions éloignées en difficulté, ici comme ailleurs, deviennent sensibles au moindre recul. Je les comprends. Il y a quelques années, Stephen Harper avait même dû s’excuser après avoir évoqué une «culture de la dépendance» dans les provinces maritimes.  

Les causes des difficultés de la Gaspésie, pour ne parler que d’elle, n’ont pourtant pas le moindre rapport avec le fait d’avoir un député de plus ou de moins.

Au cours des quinze dernières années, la Gaspésie a perdu 130 personnes par tranche de 1000 habitants. Le Saguenay-Lac-St-Jean en a perdu 109 par tranche de 1000. Ce sont évidemment les plus jeunes qui partent. Une véritable saignée.

Dans les économies modernes, les nouveaux emplois se créent pour l’essentiel dans les services, qui suivent la population. Les ordinateurs permettent aussi une gestion plus centralisée et moins coûteuse à partir des sièges sociaux.

Le prix des ressources naturelles, lui,  est totalement dépendant de la demande mondiale. La technologie permet aux agriculteurs de produire plus avec moins de bras. Et les immigrants qui choisissent le Québec iront, eux aussi, là où se trouvent les opportunités économiques.

Comme nous, la Suède, la Finlande, la Norvège sont de grands pays peu peuplés aux prises avec les mêmes difficultés. Quand on regarde leurs expériences et la nôtre, quelques leçons semblent pouvoir être tirées.                                                                    

Les bonnes politiques freinent les tendances lourdes, mais ne les inversent pas.

Les mauvaises politiques empirent  les problèmes : par exemple, les investissements gouvernementaux massifs dans des projets industriels lourds, du style Gaspésia ou Magnolia, échouent presque toujours, assomment la population locale, et laissent des cicatrices profondes.

L’aide gouvernementale doit être axée sur la reconversion et non sur l’acharnement à maintenir en vie ce qui est condamné. Même dans les régions, ce sont les villes qu’il faut densifier, en misant sur les universités et les collèges.

On peut tolérer, tant que cela ne devient pas absurde, une plus forte proportion qu’ailleurs d’emplois gouvernementaux. Une marge de manœuvre considérable doit aussi être donnée aux acteurs locaux dans la gestion des fonds publics.

Bref, il faut appuyer les bonnes batailles.

On peut évidemment comprendre des députés de tout faire pour s’accrocher à leur siège. Qui aime perdre son job ? Mais ce n’est pas une raison suffisante pour perpétuer un déni de démocratie.
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