Publié : mer. mars 12, 2008 3:12 am
Le mercredi 12 mars 2008 SYLVAIN TRÉPANIER strepanier@mediamatinquebec.com
Le dépistage prénatal systématique en question
Selon certains, les dépistages en vue de déceler certains états du fœtus ou de possibles malformations, que le ministère de la Santé du Québec songe à systématiser, mènent à la sélection des bébés à naître et vont à l’encontre de l’intégration sociale. Huit spécialistes ont décidé d’en débattre.
Quand les droits des uns se confrontent aux droits des autres, et que la vertu est partout, il est difficile de ne pas s’attendre à un débat énergique, passionné, mais aussi questionnant pour une société avide de perfection et de performance.
C’est dans ce contexte que se tiendra, demain, au Musée de la civilisation, un débat sur la systématisation des tests de dépistage prénataux auquel prendra part un groupe de huit spécialistes, dont des médecins, des philosophes, des éthiciens et des représentants d’associations de défense des droits de la personne.
«C’est la première fois qu’on aura l’occasion d’assister à un tel débat public au Québec, sinon au Canada», mentionne Lucie Émond, présidente de la section Québec de l’Association pour l’intégration sociale et instigatrice du débat.
«Jusqu’à maintenant, ce sont des compagnies privées qui offrent ce genre de tests qui établissent les probabilités de mettre au monde un enfant atteint de trisomie 21 ou de spina bifida, mais le gouvernement jongle avec l’idée de systématiser l’offre de tels tests. Avant que cela se fasse, il faut se demander où cela peut nous mener», se questionne Mme Émond. L’association qu’elle représente a déjà pris position contre cette systématisation de l’offre.
Vers l’eugénisme?
«Ce qu’on craint, c’est que la technologie et la systématisation de l’offre dans le réseau public nous mènent à un dérapage eugénique. Ça nous mène à la sélection des gens à naître et ça va à l’encontre de l’intégration sociale, estime-t-elle. La trisomie 21 n’est pas une maladie, c’est un état. Tenter de savoir avant la naissance si un enfant est atteint de trisomie n’est ni de la prévention ni des soins de santé.
«La question n’est pas de condamner les futures mères et les couples qui font appel à ce genre de tests, ni même de porter un jugement sur les femmes qui décident d’avorter parce que l’enfant à naître est atteint de trisomie. Les gens ont le droit de savoir et il est tout à fait légitime de souhaiter mettre au monde un enfant en parfaite santé. Mais ce choix engendre une question: quelle place fait-on aux plus démunis et aux plus faibles dans notre société?
Doit-on refuser la vie à un enfant à naître pour une question de probabilité?, se demande Lucie Émond. Le débat aura lieu à l’auditorium 1 du Musée de la civilisation, demain, à 19 h 30. Les gens doivent obligatoirement réserver à l’avance au 643-2158.
Le dépistage prénatal systématique en question
Selon certains, les dépistages en vue de déceler certains états du fœtus ou de possibles malformations, que le ministère de la Santé du Québec songe à systématiser, mènent à la sélection des bébés à naître et vont à l’encontre de l’intégration sociale. Huit spécialistes ont décidé d’en débattre.
Quand les droits des uns se confrontent aux droits des autres, et que la vertu est partout, il est difficile de ne pas s’attendre à un débat énergique, passionné, mais aussi questionnant pour une société avide de perfection et de performance.
C’est dans ce contexte que se tiendra, demain, au Musée de la civilisation, un débat sur la systématisation des tests de dépistage prénataux auquel prendra part un groupe de huit spécialistes, dont des médecins, des philosophes, des éthiciens et des représentants d’associations de défense des droits de la personne.
«C’est la première fois qu’on aura l’occasion d’assister à un tel débat public au Québec, sinon au Canada», mentionne Lucie Émond, présidente de la section Québec de l’Association pour l’intégration sociale et instigatrice du débat.
«Jusqu’à maintenant, ce sont des compagnies privées qui offrent ce genre de tests qui établissent les probabilités de mettre au monde un enfant atteint de trisomie 21 ou de spina bifida, mais le gouvernement jongle avec l’idée de systématiser l’offre de tels tests. Avant que cela se fasse, il faut se demander où cela peut nous mener», se questionne Mme Émond. L’association qu’elle représente a déjà pris position contre cette systématisation de l’offre.
Vers l’eugénisme?
«Ce qu’on craint, c’est que la technologie et la systématisation de l’offre dans le réseau public nous mènent à un dérapage eugénique. Ça nous mène à la sélection des gens à naître et ça va à l’encontre de l’intégration sociale, estime-t-elle. La trisomie 21 n’est pas une maladie, c’est un état. Tenter de savoir avant la naissance si un enfant est atteint de trisomie n’est ni de la prévention ni des soins de santé.
«La question n’est pas de condamner les futures mères et les couples qui font appel à ce genre de tests, ni même de porter un jugement sur les femmes qui décident d’avorter parce que l’enfant à naître est atteint de trisomie. Les gens ont le droit de savoir et il est tout à fait légitime de souhaiter mettre au monde un enfant en parfaite santé. Mais ce choix engendre une question: quelle place fait-on aux plus démunis et aux plus faibles dans notre société?
Doit-on refuser la vie à un enfant à naître pour une question de probabilité?, se demande Lucie Émond. Le débat aura lieu à l’auditorium 1 du Musée de la civilisation, demain, à 19 h 30. Les gens doivent obligatoirement réserver à l’avance au 643-2158.