Le vendredi 04 janvier 2008
Une librairie disparaît dans le quartier gai
« Mon copain et moi, nous avons tout mis là-dedans. Tout… » lance Serge Morin, en couvrant la pièce du regard. La librairie SergeetRéal, spécialisée en littérature lesbienne, gaie, transsexuelle et transgenre, a fermé ses portes.
Il fait froid car le chauffage fonctionne à peine. Le calendrier n'affiche aucune activité à venir. D'un côté de la pièce, des livres sont empilés pêle-mêle. De l'autre, des bibliothèques et des présentoirs sont vides. Au mur, rien ne pend au bout des chaînes. Pas de doute, la librairie-galerie SergeetRéal a fermé ses portes rue Ahmerst, tout juste au nord de Sainte-Catherine.
C'est avec un regard triste et déçu que Serge Morin nous a accueillis dans son défunt commerce, le seul à Montréal - et même en Amérique du Nord, selon lui - à se spécialiser en littérature LGBT (lesbienne, gaie, transsexuelle, transgenre).
Avec ses murs vert pomme et bleu océan, le local du 1455 Ahmerst n'a rien perdu de ses charmes. «Mon copain et moi, nous avons tout mis là-dedans. Tout...» lance Serge Morin, en couvant la pièce du regard.
Serge Morin et Réal Ducharme sont amoureux de la littérature, mais avant tout l'un de l'autre. Les deux hommes partagent leur vie depuis 20 ans. Le 6 septembre 2005, ils réalisaient un rêve en ouvrant une librairie baptisée de leurs prénoms. Trois mois avant, ils sortaient justement d'une librairie quand Serge a lancé à Réal: «Ce serait l'fun d'avoir la nôtre.»
Mais le 12 décembre dernier, les deux hommes ont dû mettre fin à une belle aventure de deux ans et trois mois. Le couple a décidé de fermer boutique avant d'être forcé à déclarer faillite. «Après le deuxième anniversaire de la librairie, les ventes se sont mises à tomber sans raison. Nous ne pouvions plus continuer avec ce taux d'endettement», explique Serge Morin.
«C'est un concours de circonstances, indique-t-il. D'abord, il y a les 14 mois de travaux rue Ahmerst. Ensuite, il y a eu l'augmentation des parcomètres de 400%. Il y a aussi la communauté LGBT qui n'a pas assez répondu.»
«Au début, j'avais beaucoup de colère contre la communauté gaie, poursuit-il. Je sentais beaucoup d'indifférence de leur part. Mais là, je nage dans la tristesse et l'amertume.»
Ce n'est pas la première fois qu'une librairie spécialisée en littérature homosexuelle rend l'âme rue Ahmerst. L'Androgyne a subi le même sort à l'été 2002.
SergeetRéal était plus qu'une simple librairie, vante à regret son propriétaire. C'était un lieu de rencontres, de discussions. Il y avait des lancements, des séances de lecture. «C'est ce qui fait le plus mal, souligne M. Morin. J'ai rencontré des auteurs incroyables. Des clients sont devenus des amis. Il y en a qui venaient toutes les semaines ou aux deux semaines. Ils ont pleuré quand je leur ai appris que la librairie allait fermer.»
Avant de fermer les portes de leur commerce, Serge Morin et Réal Ducharme ont lancé quelques «bouteilles à la mer» dans l'espoir qu'une personne ou un organisme leur vienne en aide. «Si on avait eu un coussin ou de l'aide d'un mécène, on aurait pu compléter une troisième année», dit M. Morin.
L'homme de 55 ans souligne que son commerce donnait à la communauté gaie un reflet «autre» que les bars de danseurs du Village. Plus de 15% de l'inventaire de sa librairie indépendante était «général» et non LGBT. On pouvait très bien y acheter un livre de Gabriel Garcia Marquez ou de Nancy Huston. Selon lui, peut-être que les gens avaient un préjugé. «La littérature LGBT ne parle pas nécessairement de cul», signale-t-il.
M. Morin considère que la Ville de Montréal a ses torts. D'autres commerces de la rue Ahmerst s'apprêtent à fermer, affirme-t-il. «La Ville veut faire de la rue Ahmerst une rue commerçante. Bien planter des arbres et mettre des lampadaires, ce n'est pas suffisant.»
M. Morin aurait également souhaité un meilleur appui de la chambre de commerce gaie du Québec. «Nous sommes très déçus.»
Mais somme toute, il considère que la fermeture de SergeetRéal est «un concours de circonstances».
«Ç'a duré deux ans et trois mois. Ç'a été formidable. Je ne regrette rien», conclut-il.
«source;
http://www.cyberpresse.ca/article/20080 ... 156/CPARTS
Une librairie disparaît dans le quartier gai
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J'ai jamais entendu parlé de la librairie. Quand t'es pas sur la rue Sainte-Catherine, t'as pas du tout la même visibilité que les rue transversales.
Ca me donne l'impression qu'ils veulent blâmer tout et rien... Pourtant à la base le problème vient du fait que c'est beaucoup trop spécialisé une librairie gay et lesbienne. Même à New York et San Francisco ca existe pas.
Au minimum faudrait que ca soit sur la rue Sainte-Catherine...
Ca me donne l'impression qu'ils veulent blâmer tout et rien... Pourtant à la base le problème vient du fait que c'est beaucoup trop spécialisé une librairie gay et lesbienne. Même à New York et San Francisco ca existe pas.
Au minimum faudrait que ca soit sur la rue Sainte-Catherine...
moi non plus, j,ai jamais enttendue parlé de cette librairie.
Je suis de Québec alors cest sur que jpouvais pas y aller a cette librairie.
Je suis de Québec alors cest sur que jpouvais pas y aller a cette librairie.
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