Publié : jeu. déc. 27, 2007 5:58 am
Benazir Bhutto tuée dans un attentat
Nasir Jaffry
Agence France-Presse
Rawalpindi, Pakistan
L'ex-première ministre pakistanaise Benazir Bhutto a été tuée jeudi à l'issue d'un meeting électoral dans la banlieue d'Islamabad, à deux semaines des législatives.
Mme Bhutto avait reçu une balle dans le cou tirée par le kamikaze avant que celui-ci se fasse exploser, a annoncé la police. L’attentat suicide a fait au moins 16 autres morts.
Elle a succombé à ses blessures à l'hôpital mais les enquêteurs n'ont pu encore savoir si elle est morte de sa blessure au cou ou des suites de l'explosion, selon l'une de ces sources, qui ont requis l'anonymat. «Le kamikaze a d'abord tiré et a fait ensuite exploser la bombe qu'il portait sur lui», a expliqué à l'AFP l'un de ces responsables policiers, ajoutant qu'une balle avait atteint Mme Bhutto au cou.
>>Nos photos de Benazir Bhutto
>>Son dernier discours en photos
>> Photos d'archives: le retour d'exil de Bhutto le 18 octobre
>>Sa biographie
«Selon nos informations, elle est décédée, un fragment de la bombe l'a apparemment touchée», avait auparavant annoncé le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Javed Cheema.
L'attentat a été perpétré à Rawalpindi, une grande ville qui jouxte la capitale pakistanaise. Immédiatement après le drame, plusieurs corps déchiquetés jonchaient la route, a témoigné un journaliste de l'AFP sur place.
Au moins 16 personnes ont été tuées, ont assuré à l'AFP plusieurs officiers de police sur les lieux, avant que ne soit annoncé le décès de Mme Bhutto.
«Un kamikaze a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui alors que les gens quittaient le meeting», a précisé Javed Cheema.
Ce drame est le dernier d'une série record d'attentats suicide dans l'histoire du Pakistan, qui ont fait plus de 780 morts en 2007.
Le plus meurtrier, pour l'heure, avait déjà visé une manifestation du parti de Mme Bhutto: le 18 octobre, deux kamikazes avaient tué 139 personnes dans un gigantesque défilé de sympathisants qui célébraient, à Karachi, la grande ville du sud, le retour de l'ex-premier ministre après six années d'exil.
Mme Bhutto avait réchappé du double attentat parce qu'elle se trouvait à l'intérieur d'un camion blindé en tête du défilé.
Depuis lors, les autorités ont multiplié les avertissements, assurant que des informations «précises» permettaient de penser que les terroristes islamistes voulaient attenter à sa vie.
Après l'attentat du 18 octobre, Mme Bhutto avait accusé à plusieurs reprises des «hauts responsables» proches du pouvoir et des membres des services de renseignements d'être à l'origine de cette attaque, sans jamais le prouver.
L'ex-premier ministre dirigeait le principal parti de l'opposition au président Pervez Musharraf, le Parti du Peuple Pakistanais (PPP) depuis qu'elle lui avait tourné le dos début novembre après avoir négocié, dans un premier temps, un accord de partage du pouvoir qui lui avait permis de rentrer d'exil grâce à une amnistie mettant un terme à des poursuites pour corruption du temps où elle dirigeait le pays (1988-1990 et 1993-1996).
C'est précisément en invoquant notamment la menace terroriste islamiste que M. Musharraf avait instauré l'état d'urgence le 3 novembre. Après quelques jours de tergiversations, Mme Bhutto avait mis un terme à ses négociations avec le chef de l'État pour un partage du pouvoir dans la perspective des élections législatives et provinciales prévues pour le 8 janvier et était entrée dans l'opposition.
Face à la pression intense de la communauté internationale et de l'opposition, M. Musharraf, qui a été réélu pour un second mandat le 6 octobre par les assemblées sortantes, avait finalement levé l'état d'urgence le 15 décembre et promis de tout faire pour assurer la sécurité de la campagne électorale et des opérations de vote.
Mme Butto menait campagne contre M. Musharraf mais surtout contre les fondamentalistes musulmans, en promettant d'«éliminer la menace islamiste» du pays.
L'année 2007 a connu un record absolu du nombre d'attentats.
Avec celui de vendredi, plus de 780 personnes ont été tuées cette année à travers le pays, quasi-exclusivement par des kamikazes.
Les États-Unis, dont le Pakistan de M. Musharraf est l'allié-clé dans leur «guerre contre le terrorisme», estiment qu'Al-Qaeda et les talibans afghans, épaulés par des militants locaux, ont reconstitué leurs forces dans les zones tribales du nord-ouest, d'où ils menacent de nouveau les États-Unis.
Après le siège puis l'assaut de la Mosquée rouge d'Islamabad début juillet, dans lequel une centaine de fondamentalistes lourdement armés ont été tués, Oussama ben Laden lui-même avait déclaré le djihad, la «guerre sainte», à M. Musharraf et son régime, pour venger ces «martyrs».
Et récemment, un commandant proche des talibans a annoncé, selon la presse pakistanaise, qu'il ferait tout pour empêcher les élections.
Nasir Jaffry
Agence France-Presse
Rawalpindi, Pakistan
L'ex-première ministre pakistanaise Benazir Bhutto a été tuée jeudi à l'issue d'un meeting électoral dans la banlieue d'Islamabad, à deux semaines des législatives.
Mme Bhutto avait reçu une balle dans le cou tirée par le kamikaze avant que celui-ci se fasse exploser, a annoncé la police. L’attentat suicide a fait au moins 16 autres morts.
Elle a succombé à ses blessures à l'hôpital mais les enquêteurs n'ont pu encore savoir si elle est morte de sa blessure au cou ou des suites de l'explosion, selon l'une de ces sources, qui ont requis l'anonymat. «Le kamikaze a d'abord tiré et a fait ensuite exploser la bombe qu'il portait sur lui», a expliqué à l'AFP l'un de ces responsables policiers, ajoutant qu'une balle avait atteint Mme Bhutto au cou.
>>Nos photos de Benazir Bhutto
>>Son dernier discours en photos
>> Photos d'archives: le retour d'exil de Bhutto le 18 octobre
>>Sa biographie
«Selon nos informations, elle est décédée, un fragment de la bombe l'a apparemment touchée», avait auparavant annoncé le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Javed Cheema.
L'attentat a été perpétré à Rawalpindi, une grande ville qui jouxte la capitale pakistanaise. Immédiatement après le drame, plusieurs corps déchiquetés jonchaient la route, a témoigné un journaliste de l'AFP sur place.
Au moins 16 personnes ont été tuées, ont assuré à l'AFP plusieurs officiers de police sur les lieux, avant que ne soit annoncé le décès de Mme Bhutto.
«Un kamikaze a fait exploser la bombe qu'il portait sur lui alors que les gens quittaient le meeting», a précisé Javed Cheema.
Ce drame est le dernier d'une série record d'attentats suicide dans l'histoire du Pakistan, qui ont fait plus de 780 morts en 2007.
Le plus meurtrier, pour l'heure, avait déjà visé une manifestation du parti de Mme Bhutto: le 18 octobre, deux kamikazes avaient tué 139 personnes dans un gigantesque défilé de sympathisants qui célébraient, à Karachi, la grande ville du sud, le retour de l'ex-premier ministre après six années d'exil.
Mme Bhutto avait réchappé du double attentat parce qu'elle se trouvait à l'intérieur d'un camion blindé en tête du défilé.
Depuis lors, les autorités ont multiplié les avertissements, assurant que des informations «précises» permettaient de penser que les terroristes islamistes voulaient attenter à sa vie.
Après l'attentat du 18 octobre, Mme Bhutto avait accusé à plusieurs reprises des «hauts responsables» proches du pouvoir et des membres des services de renseignements d'être à l'origine de cette attaque, sans jamais le prouver.
L'ex-premier ministre dirigeait le principal parti de l'opposition au président Pervez Musharraf, le Parti du Peuple Pakistanais (PPP) depuis qu'elle lui avait tourné le dos début novembre après avoir négocié, dans un premier temps, un accord de partage du pouvoir qui lui avait permis de rentrer d'exil grâce à une amnistie mettant un terme à des poursuites pour corruption du temps où elle dirigeait le pays (1988-1990 et 1993-1996).
C'est précisément en invoquant notamment la menace terroriste islamiste que M. Musharraf avait instauré l'état d'urgence le 3 novembre. Après quelques jours de tergiversations, Mme Bhutto avait mis un terme à ses négociations avec le chef de l'État pour un partage du pouvoir dans la perspective des élections législatives et provinciales prévues pour le 8 janvier et était entrée dans l'opposition.
Face à la pression intense de la communauté internationale et de l'opposition, M. Musharraf, qui a été réélu pour un second mandat le 6 octobre par les assemblées sortantes, avait finalement levé l'état d'urgence le 15 décembre et promis de tout faire pour assurer la sécurité de la campagne électorale et des opérations de vote.
Mme Butto menait campagne contre M. Musharraf mais surtout contre les fondamentalistes musulmans, en promettant d'«éliminer la menace islamiste» du pays.
L'année 2007 a connu un record absolu du nombre d'attentats.
Avec celui de vendredi, plus de 780 personnes ont été tuées cette année à travers le pays, quasi-exclusivement par des kamikazes.
Les États-Unis, dont le Pakistan de M. Musharraf est l'allié-clé dans leur «guerre contre le terrorisme», estiment qu'Al-Qaeda et les talibans afghans, épaulés par des militants locaux, ont reconstitué leurs forces dans les zones tribales du nord-ouest, d'où ils menacent de nouveau les États-Unis.
Après le siège puis l'assaut de la Mosquée rouge d'Islamabad début juillet, dans lequel une centaine de fondamentalistes lourdement armés ont été tués, Oussama ben Laden lui-même avait déclaré le djihad, la «guerre sainte», à M. Musharraf et son régime, pour venger ces «martyrs».
Et récemment, un commandant proche des talibans a annoncé, selon la presse pakistanaise, qu'il ferait tout pour empêcher les élections.