Satisfait, oui ou non, de la réforme Marois en éducation?

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Acrux
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Message par Acrux »

Normand Péladeau publie une analyse cinglante du rapport de la Table de pilotage


Montréal, 19 octobre. La lettre que le ministre de l'Éducation des Loisirs et des Sports (MELS), Jean-Marc Fournier, s'apprête à adresser aux parents du Québec pour leur expliquer les « bienfaits » de la réforme scolaire « n'est qu'une initiative pour contrer sa mauvaise presse et tenter de convaincre les parents que ses effets ne sont pas aussi négatifs qu'ils ne le sont en réalité », affirme Normand Péladeau, spécialiste en évaluation de programmes et détenteur d'un doctorat en psychologie de l'éducation. En fait, la réforme est une « catastrophe » et doit être remise en question au plus vite. « Elle a assez causé de dommages comme ça », lance l'actuel président de Recherches Provalis, une firme de logiciels pour la recherche.

Au terme d'une analyse dévastatrice des retombées de la réforme auprès des élèves québécois après sept ans d'implantation au primaire, M. Péladeau demande un moratoire immédiat au secondaire et une réévaluation des principes de cette réforme. Cela devrait se faire par un processus transparent de consultations ou d'audiences publiques ou par une commission parlementaire. « Comment peut-on recommander la poursuite de la mise en œuvre d'une réforme qui n'a eu que des effets négatifs sur les élèves? », interroge-t-il. M. Péladeau soulève par ailleurs de sérieux doutes face aux mesures annoncées par le ministre qui a mandaté des comités pour faire le point sur les compétences transversales, l'enseignement du français et la formation des enseignants. « On ne peut pas demander aux experts et conseillers qui sont en bonne partie responsables de la situation présente et qui ont une foi aveugle en cette réforme d'apporter des solutions réelles à la crise. »

Dans son « Autopsie d'un rapport biaisé », l'auteur reproduit les résultats des Québécois aux examens de français de sixième année (2000-2005) et aux tests internationaux TEIMS en sciences et en mathématiques (1995-2003). Les résultats sont en baisse partout sauf chez les filles en pertinence des idées (+2%) et en vocabulaire (+1%). Les garçons, par exemple, ont des résultats de -13% en syntaxe et ponctuation et de -11% en orthographe et grammaire. En mathématiques les filles (-27%) et les garçons (-19%) réussissent beaucoup moins bien qu'avant la réforme, alors que les résultats sont encore plus désastreux en sciences (-46% et -42%). « Il est très clair que le portrait général semble fort négatif. Seuls deux indicateurs sur 14 sont très faiblement positifs », écrit l'auteur.

Prétendre que l'implantation d'une réforme implique inévitablement une période initiale d'insuccès, comme le prétendait récemment l'ex-ministre de l'Éducation Pauline Marois, est une fausseté, poursuit M. Péladeau qui a vérifié les deux études citées dans le rapport à cet effet. En réalité, ces études (Borman, 2003, et Felner, 1997), démontrent que les impacts à court terme de réformes majeures sont souvent moindres que lorsque la réforme atteint son rythme de croisière, mais que contrairement à ce qu'on observe au Québec, ces impacts demeurent positifs.

Rappelons que le rapport intitulé « Évaluation de l'application du Programme de formation de l'école québécoise - enseignement primaire », rendu public en août dernier par le MELS, avait fait l'objet d'un communiqué conjoint de la Fédération des syndicats de l'Enseignement et de l'Association provinciale des enseignants et enseignantes du Québec. Elles y dénonçaient le manque de rigueur et d'objectivité, notamment en ce qui concerne la réussite des élèves. Johanne Fortier, présidente de la Fédération, avait alors déclaré que les conclusions du rapport « n'étaient pas à la hauteur des données pourtant disponibles ».

L'analyse de M. Péladeau, intitulée « L'évaluation de l'impact du renouveau pédagogique par la table de pilotage : Autopsie d'un rapport biaisé », est disponible intégralement sur le site web du Collectif pour une éducation de qualité (CEQ) à l'adresse suivante : http://agora.qc.ca/ceq


-30-

Sources :
Normand Péladeau, Recherche Provalis, 514 899-1672

Éric Bédard, porte-parole du CEQ, 514 987-3000, poste 2841


Auteur du communiqué : Mathieu-Robert Sauvé
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Annouk
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Message par Annouk »

Non

La seule chose qui m'a semblé positive est l'enrichissement des programmes en géographie-histoire. Pour le reste, c'est effectivement une catastrophe monumentale et j'inclus même dans le terme catastrophe les nouvelles politiques d'évaluation par compétences transversales
Chico_Fan
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Message par Chico_Fan »

http://www.stopponslareforme.qc.ca/parents.aspx

Qu’est-ce qui ne va pas avec cette réforme ? Les conclusions que nous tirons, sur la base des témoignages des enseignantes et enseignants qui doivent appliquer la réforme et de l’analyse effectuée au cours des sept dernières années, ciblent un facteur, plus que tous les autres, comme principal responsable du recul de la réussite scolaire des élèves : la disparition de l’évaluation systématique des connaissances (les savoirs, les règles de base).

En obligeant les enseignantes et les enseignants à évaluer les élèves uniquement sur la base du développement de leurs compétences (leurs savoir-faire), le ministère se trouve à banaliser, voire ignorer les connaissances (les savoirs) dans l’apprentissage des enfants. Là se trouve la source de la plupart des problèmes de compréhension que vivent les parents et des difficultés d’application du personnel enseignant.

Qu’est-ce qu’une approche par compétences? C’est une approche qui vise d’abord et avant tout à qualifier les élèves, à former des travailleurs. Or, la mission première de l’école, telle que définie lors des États généraux sur l’éducation, est d’instruire (acquérir des savoirs, des connaissances) pour ensuite socialiser (développer des savoir-être) et qualifier (développer des savoir-faire) les élèves. Le ministère de l’Éducation n’a pas répondu à ce consensus social quand il a décidé de prioriser la qualification des élèves au détriment de leur instruction.
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Raven
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Message par Raven »

Je suis contre la réforme et en faveur de son abolition complète

C'était une réforme basée sur de belles valeurs, mais ce fut malheureusement un échec, et il faut le reconnaître !
Molly_Moon38
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Message par Molly_Moon38 »

Annouk  a écritNon

La seule chose qui m'a semblé positive est l'enrichissement des programmes en géographie-histoire. Pour le reste, c'est effectivement une catastrophe monumentale et j'inclus même dans le terme catastrophe les nouvelles politiques d'évaluation par compétences transversales

Pour l'histoire, je suis d'accord avec toi.

Mais pour la géo...ouf! Je parle de ce que j'ai constaté en secondaire 1-2  à l'école de mon enfant.

Au secondaire  la géo c'est nul. La plupart ne savent même pas situé les Pays-Bas sur une carte. Ils lisent des textes et répondent aux questions. Ils devraient mettre l'emphase sur la base. En tk, c'est mon opinion.

On n'apprend pas en faisant des erreurs mais en les corrigeant.
tipet
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Message par tipet »

Non. Absolument pas. Je serais pour l'abolition complète et immédiate.
cassandra
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Message par cassandra »

Je suis vraiment contre et ça ne va pas en s'améliorant! Il y a peut-être du bon a tirer de cette réforme, mais qu'on prenne les bons cotés et qu'on jette les nombreux mauvais au plus vite car trop d'enfants sont en train d'en payer le prix!

Il faut se réveiller!
Cassandra
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Beppo
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Message par Beppo »

Si la réforme Marois avait été respectée tel que définie et prescrite au début, nous n'en serions pas là. Le but premier de la réforme était de renforcer l'enseignement des matières de base. C'est ensuite que la réforme a dérapé, aux mains des pied-agogues du ministère de l'Éducation. Mme Marois n'a pas su retenir les élans socioconstructivistes des penseurs. Ni d'ailleurs Pierre Reid, Jean-Marc Fournier... --Message edité par Beppo le 2007-11-16 21:32:16--



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