LE BUFFET DES MILLIONNAIRES DU SHOWBIZ

[.anthurium.]

LE BUFFET DES MILLIONNAIRES DU SHOWBIZ (par Michel Hébert dans son blog)
J'avais perdu mes illusions mais la nouvelle ministre de la Culture, Christine Saint-Pierre, les a pour ainsi dire ressucitées avec un projet de loi qui mettra peut-être fin à une situation totalement incongrue, inacceptable, digne d'une république de bananes.
Enfin des changements à la discrète Société de développement des entreprises culturelles, la fameuse SODEC, créée en 1995 par le PQ, et où s'abreuvent en crédits d'impôts, subventions et autres avances, les vedettes de la chanson, de l'humour et du cinéma, les producteurs de disques, de spectacles et du grand écran subventionné...
La SODEC a toujours eu ceci de particulier: les conflits d'intérêts y sont permis, on s'asseoit des deux côtés de la table...
Claude Larivée, Luc Phaneuf Michel Sabourin, Luc Wiseman... à peu près tous les big shots du showbizz québécois, ont siégé ou siègent encore au conseil d'administration ou aux comités de direction de la SODEC. Cela n'empêche pas leurs entreprises de recevoir des crédits d'impôts, des subventions, des prêts ou des garanties de prêts, des cautions ou what ever de la SODEC...
- La SODEC, c'est comme la Financière agricole, m'avait dit, souriante comme une lofteuse, Line Beauchamp, l'ex-préposée à la culture.
Exemple d'incongruité: Claude Larivée, de l'influent comité du disques et du spectacle de la SODEC, a des intérêts intérêts dans la Compagnie Larivée, Cabot, Champagne, où, année après année, aboutissent des dizaines de subventions. Parfois des petites sommes mais aussi des grosses: 6, 528 $ pour la dernière tournée de Diane Tell, 33 675 $ pour celle des Cowboys Fringants (qui ne sont pourtant plus dans la misère), ou encore 11 641 $ pour celle de Robert Charlevoix, qui lui est assurément millionnaire...
Jacinthe Marleau est vice-présidente de Spectra, une grosse machine du showbizz (Festival de jazz, disques, spectacles, etc). Mme Marleau siège avec Claude Larivée... Et pourtant, Spectra a collecté des subventions pour les vedettes de son écurie: les Denis Drolet (4 200 $), pour Yann Perreau (12 359 $), pour Jim Corcoran (16 921 $), etc, etc, etc... Pour l'aider à gérer SES spectacles, la SODEC a versé 155 500 $ à Spectra. Filiale du groupe multimillionnaire de Gilbert Rozon, Gestion Juste Pour rire a empoché 146 500 $ pour les mêmes raisons. Quand Michel Sabourin présidait ce même comité, une subvention de 175 000 $ est allé au Club soda... qui lui appartenait...
Cette situation dure depuis plus de dix ans. Sans doute étonnée par la gestion «buffet» de la SODEC, la ministre Saint-Pierre propose d'en revoir la gestion en y nommant majoritairement des «administrateurs indépendants», c'est-à-dire des gens qui ne sont pas assis des deux côtés de la table...
Par la voix de Pierre Curzi, l'ancien président de l'Union des artistes, le PQ a protesté, discrètement, pour ne pas attirer l'attention sur les privilèges fiscaux consentis au milieu artistique et à ses millionnaires. Trouver des indépendants, ce ne sera pas facile, a-t-il plaidé, le milieu artistique est «tricoté serré»...
Un peu pas mal trop aux yeux des contribuables, Monsieur Curzi...
Mme Saint-Pierre a, jusqu'ici, tenu le coup en maintenant qu'un administrateur indépendant «signifie que la personne n'oeuvre plus dans le milieu ou dans les différents secteurs de la SODEC». On ne pourra donc être producteur de spectacles subventionnés par la SODEC et siéger sur les instances de la SODEC.
Ça fait du bien de voir à l'oeuvre le gros bon sens, non? Mais y a du ménage à faire ailleurs au pays du RÉGOP.

PS: Plein aux as, Patrick Huard a eu droit à 875 000 $ pour Les trois petits cochons. Une gracieuseté de la SODEC qui comprend apparement que M. Huard ne veuille pas prendre des risques avec ses propres millions... --Message edité par .anthurium. le 2007-11-01 19:13:28--

[Thewinneris]

Je suis bien contente de cette décision! Ceux qui ont de l'argent n'ont pas besoin d'investir sur le bras des contribuables!

[linus611]

J'aime bien le ps, le premier étant lui qui sont les deux autres.