Immigration: Dumont réplique à Charest

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Le lundi 17 septembre 2007


Immigration: Dumont réplique à Charest

Norman Delisle

Presse Canadienne

Québec

Le gouvernement libéral n'a pas de leçon à donner en matière d'immigration, lui qui a échoué à garder au Québec quatre immigrants investisseurs sur cinq installés ici depuis une dizaine d'années.

Tel a été lundi la réplique du chef de l'opposition adéquiste, Mario Dumont, aux affirmations du premier ministre Jean Charest qui accusait les partis d'opposition d'exploiter la méfiance envers l'immigration.

Devant la presse, M. Dumont a dévoilé qu'entre 1996 et 2005, le Québec n'avait réussi à retenir que 20 pour cent des investissements immigrants qui s'y sont installés.

Au cours de la même période, le taux de rétention des immigrants entrepreneurs n'a été que de 60 pour cent.

M. Dumont a aussi rappelé que le gouvernement Charest avait diminué les budgets consacrés à la francisation des immigrants.

«Il y a donc un travail à faire pour rendre l'immigration plus efficace. La façon dont Jean Charest a lancé le débat n'est pas le ton dont on s'attend d'un premier ministre», a déclaré le chef de l'Action démocratique, à la veille d'un important débat en commission parlementaire sur le nombre d'immigrants à accueillir pour les années 2008, 2009 et 2010.

L'ADQ prône le maintien du nombre actuel, 46 000 en 2006, de nouveaux arrivants chaque année au Québec.

Mais il y a de véritables enjeux d'intégration face à l'immigration auxquels il faudra faire face, a signalé le chef adéquiste. Le premier est le droit au travail. Sous le gouvernement Charest, de nombreux immigrants médecins, ingénieurs ou professionnels n'ont pas pu trouver un emploi dans le secteur où ils sont diplômés.

De plus, le taux de chômage chez les immigrants est plus élevé que celui du reste de la population.
Le gouvernement a également été incapable de retenir les immigrants investisseurs ou entrepreneurs.

«Beaucoup ont choisi de déménager en Ontario ou dans une autre partie du monde. Quelques années plus tard, on les retrouve à Toronto, à Calgary, à Vancouver», a dit M. Dumont.

M. Dumont en conclut qu'il y a certainement un travail à faire pour rendre l'immigration plus efficace, au lieu de chercher à découvrir des divisions factices entre les partis politiques du Québec.

Par ailleurs, si l'économie intéresse vraiment le Parti libéral, comme le prétend Jean Charest, M. Dumont émet quelques propositions au gouvernement.

Il faudrait notamment améliorer la formation technique de la main-d'oeuvre, comme pour le secteur minier en Abitibi, où les entreprises se plaignent de manquer de personnel alors que les mines voient leurs activités augmenter.

M. Dumont demande aussi au chef libéral de veiller à l'accroissement du produit intérieur brut (PIB) par habitant, dont l'écart se creuse de plus en plus avec le reste du Canada, ou de mettre fin au caractère déficitaire de la balance commerciale du Québec. Le Québec importe 8 milliards $ de plus qu'il n'exporte.