La Coutr d appel dit que Media MatinQuebec est LEGAL

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Appel contre Média Matin Québec: Quebecor débouté de nouveau

Marc Allard

Le Soleil

Québec

La Cour d’appel a rejeté hier matin la demande de Quebecor, qui tentait de nouveau de faire cesser la publication de MédiaMatinQuébec, le quotidien gratuit des employés en lock-out du Journal de Québec.

À l’unanimité, les trois juges ont rendu leur décision sur le banc, quelques minutes après avoir entendu la plaidoirie de l’avocate de Quebecor, Lucie Parizeau.

En vain, celle-ci a tenté de faire valoir qu’en diffusant cinq fois par semaine un quotidien concurrent, les employés en lock-out du Journal de Québec enfreignaient leur devoir de loyauté. « J’entends ça, et ça me fait dresser les cheveux sur
la tête ! » s’est indigné le juge Yves-Marie Morissette. Je n’arrive pas à comprendre qu’on puisse soutenir une telle chose. »

Les trois magistrats de la Cour d’appel ont donc décidé de maintenir le jugement de la Cour supérieure du 10 mai. Ils ont jugé que MédiaMatinQuébec constituait un moyen de pression « licite » même s’il entrait en compétition avec le Journal de Québec. « En vertu de quel droit pouvez-vous limiter la concurrence ? », a dit le juge Paul Vézina durant la plaidoirie de Me Parizeau.

À la sortie de la salle d’audience, hier, le porte-parole des employés en lock-out du Journal de Québec, Denis Bolduc, a eu du mal à contenir son émotion. « C’est notre préoccupation depuis le début : on fait des choses légales. Et aujourd’hui le tribunal nous a donné une bonne tape dans le dos. (...) Maintenant, ce qu’il faut réaliser du côté de Quebecor, c’est que c’est pas ici qu’on va régler ce dossier-là. Je pense que le message est clair : il faut revenir à la table des négociations. »

Répondant aux propos de Me Parizeau selon lesquels MédiaMatinQuébec représentait davantage une entreprise qu’un moyen de pression, M. Bolduc a précisé que le quotidien gratuit « va se terminer dès qu’on aura conclu une entente ».

Surprise

Joint hier en fin d’après-midi, le directeur de l’information du Journal de Québec, Donald Charette, s’est dit « surpris » de la décision de la Cour d’appel. « On espérait une victoire et on est déçu », dit-il. M. Charette indique que les avocats de Quebecor ne savent pas encore s’ils iront en Cour suprême. Mais il dit espérer un règlement le plus tôt possible avec les employés en lock-out.

Après plusieurs mois presque sans dialogue, la partie syndicale a fait en juin une proposition orale qui a été balayée par la partie patronale, selon M. Bolduc. Ce dernier indique que les deux parties se sont ensuite réunie le 6 juillet devant le conciliateur pour étudier cette même proposition, sans succès.

Pour sa part, Donald Charette répète que les négociations n’avancent pas parce que la partie syndicale refuse de présenter une proposition écrite. « On attend une contre-offre qui ne vient pas », dit-il.

Les 252 travailleurs syndiqués de la rédaction, des bureaux et de l’imprimerie du Journal de Québec sont en conflit de travail depuis le 22 avril. La publication de MédiaMatinQuébec a débuté deux jours plus tard.