Publié : jeu. juil. 26, 2007 7:10 am
Guerre en Afghanistan: Feu vert aux enlèvements d'étrangers
2007-07-26 12:56:41
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Alors que les négociations en vue d'obtenir la libération de 22 otages sud-coréens piétinent, un influent chef taliban, lui-même libéré à la faveur d'un échange de prisonniers, affirme que ses troupes ont reçu l'ordre d'enlever le plus d'étrangers possibles.
Au lendemain de l'exécution d'un premier otage sud-coréen, les négociations avec les ravisseurs talibans semblaient toujours piétiner, jeudi.
En fait, alors qu'est fixé à vendredi un énième ultimatum pour l'exécution des otages, les négociateurs du gouvernement afghan semblent recevoir, du moins selon ce que soutient un responsable de la police locale, plusieurs demandes parfois contradictoires de la part des talibans.
« Un nous demande d'échanger les otages contre des membres de sa famille, un autre propose de relâcher les femmes et un autre encore veut céder les Sud-Coréens contre de l'argent », a expliqué le général Khwaja Mohammed Sidiqi, responsable de la police de Qarabagh, où ont été enlevés les 23 missionnaires il y a maintenant une semaine.
Il semblerait que cette apparente confusion dans l'énoncé des exigences des ravisseurs puisse s'expliquer par le fait que les 22 otages sont probablement gardés en des lieux séparés par des groupes semi-autonomes de fondamentalistes armés. Ces derniers semblent aussi n'avoir entre eux que des communications éparses.
Toutefois, de telles difficultés pour négocier avec les talibans risquent fort de se reproduire de plus en plus, un haut responsable taliban affirmant, mercredi, que ses troupes avaient reçu l'ordre « d'enlever des étrangers de toute nationalité partout où ils peuvent en trouver ».
Mansour Dadullah, frère d'un chef islamiste tué récemment dans le sud du pays et lui-même libéré à la faveur d'un controversé échange de prisonniers, en mars, a expliqué que « le kidnapping est une politique très efficace » pour récupérer les combattants islamistes capturés par les forces de la coalition et le gouvernement afghan.
Jeudi, le gouvernement sud-coréen a annoncé l'envoi en Afghanistan d'un nouvel émissaire chargé de négocier la libération des otages.
Kaboul a précisé qu'il ne comptait pas céder au chantage des talibans et accéder à leurs demandes d'échanger les otages contre des prisonniers.
Outre les 22 missionnaires sud-coréens, un ingénieur allemand et quatre de ses collègues afghans ont aussi été enlevés à la mi-juillet à une centaine de kilomètres au sud de la capitale.
Un prosélytisme zélé et risqué
En Corée du Sud, de nombreuses voix se sont élevées, au lendemain de l'exécution d'un des missionnaires, pour questionner la pertinence de ce qui ressemblait essentiellement à une mission d'évangélisation.
Le quotidien sud-coréen à grand tirage Hankook Ilbo s'interroge d'ailleurs, en page éditoriale, sur le zèle d'un groupe de jeunes gens qui ont fait fi des mises en garde des gouvernements afghan et sud-coréen. « Mais pourquoi vont-ils se livrer à des actions humanitaires là où leur présence n'est pas désirée ? », se demande le Hankook Ilbo.
L'Église Saemmul, le groupe d'où proviennent les 22 otages, a nié mener une mission d'évangélisation en Afghanistan, prétendant plutôt y faire de travail humanitaire. Plusieurs observateurs n'ont cependant pas négligé de faire remarquer que cette réponse de l'Église Saemmul n'est pas surprenante puisque l'Afghanistan, une république islamique orthodoxe, interdit formellement toute forme de prosélytisme chrétien sur son territoire.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que des missionnaires sud-coréens font parler d'eux. En 2004, un groupe de sept missionnaires a été enlevé lors d'une controversée mission à Bagdad; quelques mois plus tard, toujours en Irak, un jeune sud-coréen de 33 ans était décapité par un groupe d'insurgés alors qu'il tentait d'organiser une mission d'évangélisation en Irak.
Et l'été dernier, ce ne sont pas moins de 1000 chrétiens sud-coréens qui ont été expulsés d'Afghanistan pour avoir tenté d'organiser à Kaboul une marche pour la paix.
La Corée du Sud compte parmi ses citoyens quelque 17 000 missionnaires qui oeuvrent pour propager leur religion dans 173 pays, dont plusieurs pays islamiques où le prosélytisme est pourtant interdit.
http://nouvelles.sympatico.msn.radio-ca ... mid=361735
2007-07-26 12:56:41
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Alors que les négociations en vue d'obtenir la libération de 22 otages sud-coréens piétinent, un influent chef taliban, lui-même libéré à la faveur d'un échange de prisonniers, affirme que ses troupes ont reçu l'ordre d'enlever le plus d'étrangers possibles.
Au lendemain de l'exécution d'un premier otage sud-coréen, les négociations avec les ravisseurs talibans semblaient toujours piétiner, jeudi.
En fait, alors qu'est fixé à vendredi un énième ultimatum pour l'exécution des otages, les négociateurs du gouvernement afghan semblent recevoir, du moins selon ce que soutient un responsable de la police locale, plusieurs demandes parfois contradictoires de la part des talibans.
« Un nous demande d'échanger les otages contre des membres de sa famille, un autre propose de relâcher les femmes et un autre encore veut céder les Sud-Coréens contre de l'argent », a expliqué le général Khwaja Mohammed Sidiqi, responsable de la police de Qarabagh, où ont été enlevés les 23 missionnaires il y a maintenant une semaine.
Il semblerait que cette apparente confusion dans l'énoncé des exigences des ravisseurs puisse s'expliquer par le fait que les 22 otages sont probablement gardés en des lieux séparés par des groupes semi-autonomes de fondamentalistes armés. Ces derniers semblent aussi n'avoir entre eux que des communications éparses.
Toutefois, de telles difficultés pour négocier avec les talibans risquent fort de se reproduire de plus en plus, un haut responsable taliban affirmant, mercredi, que ses troupes avaient reçu l'ordre « d'enlever des étrangers de toute nationalité partout où ils peuvent en trouver ».
Mansour Dadullah, frère d'un chef islamiste tué récemment dans le sud du pays et lui-même libéré à la faveur d'un controversé échange de prisonniers, en mars, a expliqué que « le kidnapping est une politique très efficace » pour récupérer les combattants islamistes capturés par les forces de la coalition et le gouvernement afghan.
Jeudi, le gouvernement sud-coréen a annoncé l'envoi en Afghanistan d'un nouvel émissaire chargé de négocier la libération des otages.
Kaboul a précisé qu'il ne comptait pas céder au chantage des talibans et accéder à leurs demandes d'échanger les otages contre des prisonniers.
Outre les 22 missionnaires sud-coréens, un ingénieur allemand et quatre de ses collègues afghans ont aussi été enlevés à la mi-juillet à une centaine de kilomètres au sud de la capitale.
Un prosélytisme zélé et risqué
En Corée du Sud, de nombreuses voix se sont élevées, au lendemain de l'exécution d'un des missionnaires, pour questionner la pertinence de ce qui ressemblait essentiellement à une mission d'évangélisation.
Le quotidien sud-coréen à grand tirage Hankook Ilbo s'interroge d'ailleurs, en page éditoriale, sur le zèle d'un groupe de jeunes gens qui ont fait fi des mises en garde des gouvernements afghan et sud-coréen. « Mais pourquoi vont-ils se livrer à des actions humanitaires là où leur présence n'est pas désirée ? », se demande le Hankook Ilbo.
L'Église Saemmul, le groupe d'où proviennent les 22 otages, a nié mener une mission d'évangélisation en Afghanistan, prétendant plutôt y faire de travail humanitaire. Plusieurs observateurs n'ont cependant pas négligé de faire remarquer que cette réponse de l'Église Saemmul n'est pas surprenante puisque l'Afghanistan, une république islamique orthodoxe, interdit formellement toute forme de prosélytisme chrétien sur son territoire.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que des missionnaires sud-coréens font parler d'eux. En 2004, un groupe de sept missionnaires a été enlevé lors d'une controversée mission à Bagdad; quelques mois plus tard, toujours en Irak, un jeune sud-coréen de 33 ans était décapité par un groupe d'insurgés alors qu'il tentait d'organiser une mission d'évangélisation en Irak.
Et l'été dernier, ce ne sont pas moins de 1000 chrétiens sud-coréens qui ont été expulsés d'Afghanistan pour avoir tenté d'organiser à Kaboul une marche pour la paix.
La Corée du Sud compte parmi ses citoyens quelque 17 000 missionnaires qui oeuvrent pour propager leur religion dans 173 pays, dont plusieurs pays islamiques où le prosélytisme est pourtant interdit.
http://nouvelles.sympatico.msn.radio-ca ... mid=361735