Le Collège militaire royal de Saint-Jean renaît

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Earendil
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Le jeudi 19 juillet 2007

Le Collège militaire royal de Saint-Jean renaît
(Archives La Presse)
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Archives La Presse

André Duchesne

La Presse

Fermé dans la grogne et l'émotion à l'été 1995, le Collège militaire royal de Saint-Jean, alma mater de deux générations d'officiers francophones de l'armée canadienne, renaîtra de ses cendres.

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Selon ce qu'a appris La Presse, un nouveau programme de formation de deux ans des élèves-officiers entrera en vigueur dès septembre prochain. De plus, la culture militaire sera de retour sur le campus. Un commandant en prendra la tête, les élèves auront l'obligation de porter l'uniforme et la discipline militaire sera appliquée.

Le ministre de la Défense nationale, Gordon O'Connor, en a fait l'annonce de ces changements aujourd'hui, alors qu'il était de passage au Campus du Fort Saint-Jean de Saint-Jean-sur-Richelieu. Il .était accompagné de Michael Fortier, ministre responsable de la région de Montréal dans le gouvernement conservateur de Stephen Harper.

Au moment de sa fermeture, le collège militaire octroyait une formation académique complète - cinq ans de cours - menant à l'obtention d'un diplôme universitaire dans certains programmes tels l'administration des affaires et les sciences pures.

La restauration annoncée aujourd'hui ne sera pas aussi complète. Le nouveau programme proposé serait de deux ans. Par contre, les élèves-officiers obtiendraient un diplôme en bonne et due forme leur permettant d'aller faire trois ans de formation universitaire au Collège royal militaire de Kingston ou dans une institution civile de leur choix.

Actuellement, l'endroit porte le nom de Campus du Fort Saint-Jean. Il abrite le Centre d'apprentissage et de perfectionnement des Forces canadiennes, mais il ne porte pas le titre de collège. Les élèves qui le fréquentent peuvent y faire uniquement l'année préparatoire d'entrée au Collège militaire royal de Kingston, en Ontario. L'armée canadienne y possède aussi son école de langue.

Le lieutenant-colonel à la retraite Rémi Landry s'est dit ému d'apprendre cette nouvelle. À ses yeux, la décision du gouvernement conservateur permet d'effacer plus de 10 ans de déception chez plusieurs officiers francophones de l'armée canadienne.

«Les raisons qui ont mené à la fermeture du collège ont toujours été une tache noire, tant au niveau de certains haut gradés militaires que du gouvernement», dit sans détour ce dernier. En 1973, il faisait partie de la première cohorte de finissants à avoir complété toutes leurs études (baccalauréat en administration des affaires) à cet endroit.

«Il faut aussi voir le rôle bien particulier que le collège jouait au sein des Forces, tant au point de vue de l'aspect bilingue que de représenter le fait francophone dans l'armée», ajoute le lieutenant-colonel Landry.

Ouvert en 1952, le collège a accueilli et formé des milliers d'élèves canadiens-français au fil des ans. Il compte parmi ses anciens l'ex-brigadier-général Roméo Dallaire, qui en fut aussi le commandant, et l'astronaute Marc Garneau.

Le couperet

C'est le 22 février 1994 que la fermeture du Collège militaire de Saint-Jean était annoncée, dans le cadre du dépôt du premier budget du gouvernement de Jean Chrétien.

Portés au pouvoir aux élections générales d'octobre 1993, les libéraux avaient promis de mettre fin au déficit. À l'époque, le fédéral encaissait encore des déficits annuels de plus de 30 milliards de dollars. Le budget du 22 février 1994 avait été dévastateur pour l'armée canadienne. Ottawa avait annoncé la fermeture de 21 institutions militaires et l'élimination de 16 500 emplois militaires.

La nouvelle était tombée comme un coup de massue sur Saint-Jean-sur-Richelieu. Le maire de l'époque, Delbert Deschambault, parlait d'une «catastrophe pour la région». Le député bloquiste Claude Bachand, qui représente toujours cette circonscrïption fédérale, avait déclaré: «Je trouve inadmissible que la seule université militaire francophone du Canada soit fermée. C'est une autre preuve de l'échec du fédéralisme.»

Saint-Jean n'était cependant pas la seule ville à écoper puisque Ottawa avait aussi annoncé la fermeture du Collège militaire de Victoria. Toutes les activités d'enseignement des futurs officiers de l'armée avaient alors été ramenées à Kingston, transformé en institution bilingue.

Pour Rémi Landry, le Collège militaire royal de Saint-Jean constituait un pôle d'attraction intéressant tant pour les élèves-officiers francophones qui pouvaient y apprendre et vivre au sein de leur propre culture que pour les anglophones intéressés à s'immerger dans la culture francophone.

«À Kingston, il y a des efforts énormes qui sont faits pour que nos gens soient bilingues, dit-il. Mais l'environnement de Kingston n'est pas, de par sa culture, un environnement bilingue.»

On ne sait pas combien d'élèves-officiers seront admis au nouveau programme ni combien de nouveaux professeurs enseigneront au collège.

L'annonce du ministre O'Connor arrive au moment du déploiement de près de 2300 militaires québécois, dont 2000 de la garnison Valcartier, en Afghanistan.

Un peu d'histoire

Créé en 1952, le Collège militaire royal de Saint-Jean était la seule institution canadienne à offrir la formation en français aux futurs officiers canadiens. Sa création s'inscrivait dans la foulée de la tradition militaire propre à cette municipalité de la Rive-Sud, une ville-garnison depuis trois siècles. L'annonce de sa fermeture a été faite le 22 février 1994. Le drapeau du collège a été descendu pour la dernière fois le 31 août 1995. Devant le tollé soulevé par la décision du gouvernement fédéral, une entente avait été conclue pour le maintien de certaines activités d'enseignement militaire sur place. Ainsi, de 1995 à 2005, 688 élèves-officiers francophones y ont fait leur année préparatoire.
https://www.youtube.com/watch?v=x6_7Mbp76jU" onclick="window.open(this.href);return false; (ont lache rien) continuons le combat
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