Publié : mer. mai 16, 2007 5:24 am
Le PQ a besoin d'une nouvelle figure... pas de Pauline Marois!
Nestor Turcotte, Le Soleil, Matane
Le retour en politique de Pauline Marois ne se fera pas sans que les caricaturistes, les éditorialistes et les commentateurs ne ressortent certains vieux souvenirs, qui ne sont pas à l’honneur de la nouvelle reine du PQ.
Personne n’a oublié certaines dépenses exagérées faites par Pauline Marois lorsqu’elle était à la barre du ministère de la Santé. On se souvient qu’à l’époque, elle avait dépensé 403 000 $ pour rénover son bureau de Québec. Ces modifications somptuaires incluaient une toilette silencieuse, une douche et deux salles de réunion. Au même moment, les médias nous apprenaient que la ministre avait fait aménager une nouvelle suite ministérielle dans la métropole aux coûts faramineux de 438 000 $. Pas loin d’un million pour assurer le confort, non pas des malades, mais de celle qui dirigeait le ministère qui doit s’occuper des malades.
Son passage au ministère de l’Éducation n’a pas été non plus un très grand succès. C’est elle qui, en 1997, a lancé la fameuse réforme en éducation. Près de dix plus tard, cette réforme est un fiasco complet. Celle-ci est inapplicable, divise les enseignants et est loin de faire consensus dans le monde de l’éducation. Les enfants sont mêlés. Les professeurs sont mêlés. Les directeurs d’école ne savent plus où donner de la tête. C’est Pauline Marois qui est à l’origine de ce cafouillis. Les jeunes en paient encore le prix car ils savent de moins en moins lire, écrire et compter.
Un trou de quatre milliards!
Les quelques mois passés par madame Marois au ministère des Finances sont aussi très révélateurs sur la compétence administrative du nouveau chef couronné du PQ. Tout juste avant les élections de 2003, celle-ci présenta un budget provincial qui laissait sous-entendre de très graves lacunes dans les prévisions budgétaires. Ayant averti le premier ministre Landry d’une impasse de plusieurs milliards de dollars, Madame Marois n’hésita pas à livrer un budget où il y avait un trou de 4,3 milliards de dollars, et cela, à peine quelques heures avant le déclenchement de l’élection générale de 2003.
Après l’élection du gouvernement libéral de Jean Charest, le vérificateur général de l’époque, monsieur Guy Breton, avait comparé le budget Marois à un voyage de pêche: il y avait suffisamment d’argent pour traverser le lac, mais il n’en avait pas assez pour revenir. Se défendant devant les caméras, madame Marois avait affirmé que la maison financière du Québec était en ordre et que son budget tenait la route. Le doute est toujours permis, quelques années plus tard.
Le nouveau chef du PQ étonne déjà par ses prises de position. Sachant qu’elle sera probablement l’unique candidate, elle impose immédiatement ses volontés aux militants, avant même que ceux-ci aient été consultés. Sa position est la suivante: mettre à la poubelle toutes les réflexions du programme de 2005, celui qui n’a jamais été défendu pendant la dernière campagne électorale, et proposer autre chose. Si les militants la choisissent, ils auront à vivre avec ce qu’elle veut. De l’autoritarisme à la Duplessis, rien de moins. Du dumontisme, version péquiste. Vive le nouveau PQ maroisien !
Pas le sens de l'urgence
Et que veut la nouvelle reine du nouveau Parti québécois? Plus de référendum dans le prochain mandat. En supposant que le PQ ne se fasse pas élire dans les deux prochaines années et qu’il ne le soit pas lors de la prochaine élection prévue en 2008, le parti de Marois pourrait potentiellement revenir au pouvoir vers 2012. Pas de référendum pendant les quatre années d’un premier mandat. La consultation populaire serait reportée en 2016-2017. Madame Marois aura alors 67 ans. Et comme il entre près de 60 000 émigrants par année au Québec (multipliez le chiffre par 10), ces 600 000 nouveaux arrivants, votant majoritairement en faveur du Canada, feront que les Québécois ne réaliseront jamais leur indépendance nationale. Si vous n’avez pas encore compris qu’il y a urgence en la demeure, dépêchez-vous à le faire. Ou bien on fait ce que madame Marois propose et on meurt à petit feu ou on fait autrement et vite.
Remarque finale: le ton, le style du nouveau chef «péquisto-nationaliste», son regard hautain et son attitude en général, ne sont pas là pour faire de Pauline Marois une femme près du peuple. On l’a déjà vue à l’exercice. Des efforts ont été réalisés pour changer la présentation, mais on sent que derrière le décor, le personnage n’a pas changé.
Le PQ aurait eu besoin d’une nouvelle figure. D’un fonceur. D’un batailleur. Il se contente encore d’une ancienne figure molle et remodelée qui, il y a à peine dix-huit mois, avait été majoritairement rejetée par les membres du parti. Son retour laisse beaucoup de scepticisme et nous replonge dans un passé que d’aucuns voudraient oublier.
Nestor Turcotte, Le Soleil, Matane
Le retour en politique de Pauline Marois ne se fera pas sans que les caricaturistes, les éditorialistes et les commentateurs ne ressortent certains vieux souvenirs, qui ne sont pas à l’honneur de la nouvelle reine du PQ.
Personne n’a oublié certaines dépenses exagérées faites par Pauline Marois lorsqu’elle était à la barre du ministère de la Santé. On se souvient qu’à l’époque, elle avait dépensé 403 000 $ pour rénover son bureau de Québec. Ces modifications somptuaires incluaient une toilette silencieuse, une douche et deux salles de réunion. Au même moment, les médias nous apprenaient que la ministre avait fait aménager une nouvelle suite ministérielle dans la métropole aux coûts faramineux de 438 000 $. Pas loin d’un million pour assurer le confort, non pas des malades, mais de celle qui dirigeait le ministère qui doit s’occuper des malades.
Son passage au ministère de l’Éducation n’a pas été non plus un très grand succès. C’est elle qui, en 1997, a lancé la fameuse réforme en éducation. Près de dix plus tard, cette réforme est un fiasco complet. Celle-ci est inapplicable, divise les enseignants et est loin de faire consensus dans le monde de l’éducation. Les enfants sont mêlés. Les professeurs sont mêlés. Les directeurs d’école ne savent plus où donner de la tête. C’est Pauline Marois qui est à l’origine de ce cafouillis. Les jeunes en paient encore le prix car ils savent de moins en moins lire, écrire et compter.
Un trou de quatre milliards!
Les quelques mois passés par madame Marois au ministère des Finances sont aussi très révélateurs sur la compétence administrative du nouveau chef couronné du PQ. Tout juste avant les élections de 2003, celle-ci présenta un budget provincial qui laissait sous-entendre de très graves lacunes dans les prévisions budgétaires. Ayant averti le premier ministre Landry d’une impasse de plusieurs milliards de dollars, Madame Marois n’hésita pas à livrer un budget où il y avait un trou de 4,3 milliards de dollars, et cela, à peine quelques heures avant le déclenchement de l’élection générale de 2003.
Après l’élection du gouvernement libéral de Jean Charest, le vérificateur général de l’époque, monsieur Guy Breton, avait comparé le budget Marois à un voyage de pêche: il y avait suffisamment d’argent pour traverser le lac, mais il n’en avait pas assez pour revenir. Se défendant devant les caméras, madame Marois avait affirmé que la maison financière du Québec était en ordre et que son budget tenait la route. Le doute est toujours permis, quelques années plus tard.
Le nouveau chef du PQ étonne déjà par ses prises de position. Sachant qu’elle sera probablement l’unique candidate, elle impose immédiatement ses volontés aux militants, avant même que ceux-ci aient été consultés. Sa position est la suivante: mettre à la poubelle toutes les réflexions du programme de 2005, celui qui n’a jamais été défendu pendant la dernière campagne électorale, et proposer autre chose. Si les militants la choisissent, ils auront à vivre avec ce qu’elle veut. De l’autoritarisme à la Duplessis, rien de moins. Du dumontisme, version péquiste. Vive le nouveau PQ maroisien !
Pas le sens de l'urgence
Et que veut la nouvelle reine du nouveau Parti québécois? Plus de référendum dans le prochain mandat. En supposant que le PQ ne se fasse pas élire dans les deux prochaines années et qu’il ne le soit pas lors de la prochaine élection prévue en 2008, le parti de Marois pourrait potentiellement revenir au pouvoir vers 2012. Pas de référendum pendant les quatre années d’un premier mandat. La consultation populaire serait reportée en 2016-2017. Madame Marois aura alors 67 ans. Et comme il entre près de 60 000 émigrants par année au Québec (multipliez le chiffre par 10), ces 600 000 nouveaux arrivants, votant majoritairement en faveur du Canada, feront que les Québécois ne réaliseront jamais leur indépendance nationale. Si vous n’avez pas encore compris qu’il y a urgence en la demeure, dépêchez-vous à le faire. Ou bien on fait ce que madame Marois propose et on meurt à petit feu ou on fait autrement et vite.
Remarque finale: le ton, le style du nouveau chef «péquisto-nationaliste», son regard hautain et son attitude en général, ne sont pas là pour faire de Pauline Marois une femme près du peuple. On l’a déjà vue à l’exercice. Des efforts ont été réalisés pour changer la présentation, mais on sent que derrière le décor, le personnage n’a pas changé.
Le PQ aurait eu besoin d’une nouvelle figure. D’un fonceur. D’un batailleur. Il se contente encore d’une ancienne figure molle et remodelée qui, il y a à peine dix-huit mois, avait été majoritairement rejetée par les membres du parti. Son retour laisse beaucoup de scepticisme et nous replonge dans un passé que d’aucuns voudraient oublier.