Publié : lun. mars 12, 2007 5:24 am
Un autre texte de Michel C Auger.
Et Anthurium, comme tu vois, non il n'est pas péquiste tant que ça... en fait c'est ce que j'aime de lui. Il est le plus objectif des analystes politiques que j'ai lu ces temps-ci.
Citation :Bulletin de mi-campagne
La pause de préparation du débat marque la mi-campagne. Le temps d’un bulletin des performances des chefs depuis le déclenchement du 21 février dernier. Dans l’ordre alphabétique, voici une évaluation des points fort, faibles et des perspectives de chacun des chefs des trois grands partis.
André Boisclair
Points forts : Le chef du Parti québécois a réussi un parcours presque sans faute – si l’on excepte son manque de préparation sur la controverse combien prévisible entourant son candidat Robin Philpot. Chaque fois que les électeurs voient M. Boisclair, ils constatent qu’il n’a pas l’air de la caricature qu’on fait parfois de lui. Malgré une plateforme électorale plutôt décevante et banale, on y retrouve tout de même des éléments qui peuvent le rendre populaires comme les mesures d’accès à la propriété pour les jeunes familles.
Points faibles : Malgré ce parcours sans faute, M. Boisclair ne semble pas avoir beaucoup d’impact auprès des électeurs. Comme s’ils l’avaient déjà jugé et mis hors course. M. Boisclair est aussi handicapé par le fait qu’il n’a pas trouvé une réponse à ses adversaires qui veulent transformer cette campagne électorale en campagne référendaire, ce qui lui nuit quand il veut critiquer le bilan du gouvernement Charest. L’équipe des candidats péquistes est fort présentable, mais elle est loin de cette équipe de rêve que M. Boisclair lui-même avait promise.
Pour la suite : Le PQ est plus populaire que son chef et la souveraineté est plus populaire que le PQ. Il y a donc un bassin d’électeurs potentiels qui échappe actuellement au PQ. Il lui faut donc les convaincre de «revenir à la maison» et le débat des chefs est crucial pour donner à M. Boisclair – le moins connu des chefs – une deuxième chance de faire une première impression.
Jean Charest
Points forts : De loin, la meilleure équipe, avec des ministres que l’on a appris à connaître et un bon nombre de recrues prestigieuses, ce qui montre une capacité de se renouveler. Le PLQ a, et de loin, la machine électorale la mieux huilée et la plus performante et ce n’est pas seulement une question d’argent. M. Charest, contrairement aux autres chefs, n’a pas eu à gérer de mauvaises surprises venant de son propre camp. Mais il a su comment utiliser au mieux toutes et chacune des erreurs des adversaires.
Points faibles : On se demandait si ce grand «campaigner» qu’est Jean Charest savait jouer en défensive. On sait maintenant qu’il a beaucoup de mal à le faire. Son bilan est mitigé, mais il ne réussit pas à le montrer sous son meilleur jour. Le chef libéral a pris le pari de faire de cette campagne un référendum avant la lettre, mais c’était une erreur : si les deux-tiers des électeurs disent ne pas en vouloir, ce n’est pas, non plus, pour voir les fédéralistes ne parler que de partition ou de transferts fédéraux comme si on était en campagne référendaire.
Pour la suite : Jean Charest doit cesser d’avoir l’air aussi inutilement agressif. Ce n’est pas le Jean Charest que les électeurs aiment voir. M. Charest a la meilleure équipe, mais il ne l’a pas beaucoup mise en valeur depuis le début de la campagne. C’est pourtant le meilleur moyen de contrer l’érosion de son vote vers l’ADQ. Où sont donc les Philippe Couillard et les Monique Jérôme-Forget?
Mario Dumont
Points forts : Mario Dumont est à la fois le plus jeune chef de parti et le plus expérimenté. On le sent depuis le début de la campagne. Il y a, à la fois, une sympathie pour «le p’tit Dumont», et il est maintenant habitué à son rôle de chef de parti. Sa plateforme électorale n’a pas les aspects rébarbatifs de celle de 2003. M. Dumont a bien ciblé les comtés où il pourrait faire des gains et ne perd pas son temps à aller ailleurs. Depuis le début, il est le chef qui a le mieux performé et qui s’est le moins laissé distraire de son plan de match. Mais il sera maintenant la cible de toutes les attaques.
Points faibles : Son équipe n’est vraiment pas à la hauteur. Il n’y a qu’une seule véritable vedette, Gilles Taillon, et l’ADQ a donc l’air d’un «one man show». Le retrait de deux candidats montre combien on a recruté littéralement n’importe qui et, à partir de maintenant, il ne sera plus possible de remplacer un candidat. De plus, M. Dumont promet beaucoup mais il n’a toujours pas présenté de cadre financier, ce qui est devenu un incontournable des campagnes électorales. Dans les faits, M. Dumont veut obtenir la balance du pouvoir, mais le «gouvernement minoritaire» n’est pas sur le bulletin de vote.
Pour la suite : En espérant ne pas avoir d’autres mauvaises surprises qui ne dépendent pas de lui, M. Dumont devra savoir limiter les attentes. Sa montée dans les sondages a été spectaculaire depuis le début, mais cela veut dire qu’il deviendra la cible de ses adversaires et les problèmes de son équipe viennent confirmer qu’il est loin d’être prêt à gouverner.
Et Anthurium, comme tu vois, non il n'est pas péquiste tant que ça... en fait c'est ce que j'aime de lui. Il est le plus objectif des analystes politiques que j'ai lu ces temps-ci.
Citation :Bulletin de mi-campagne
La pause de préparation du débat marque la mi-campagne. Le temps d’un bulletin des performances des chefs depuis le déclenchement du 21 février dernier. Dans l’ordre alphabétique, voici une évaluation des points fort, faibles et des perspectives de chacun des chefs des trois grands partis.
André Boisclair
Points forts : Le chef du Parti québécois a réussi un parcours presque sans faute – si l’on excepte son manque de préparation sur la controverse combien prévisible entourant son candidat Robin Philpot. Chaque fois que les électeurs voient M. Boisclair, ils constatent qu’il n’a pas l’air de la caricature qu’on fait parfois de lui. Malgré une plateforme électorale plutôt décevante et banale, on y retrouve tout de même des éléments qui peuvent le rendre populaires comme les mesures d’accès à la propriété pour les jeunes familles.
Points faibles : Malgré ce parcours sans faute, M. Boisclair ne semble pas avoir beaucoup d’impact auprès des électeurs. Comme s’ils l’avaient déjà jugé et mis hors course. M. Boisclair est aussi handicapé par le fait qu’il n’a pas trouvé une réponse à ses adversaires qui veulent transformer cette campagne électorale en campagne référendaire, ce qui lui nuit quand il veut critiquer le bilan du gouvernement Charest. L’équipe des candidats péquistes est fort présentable, mais elle est loin de cette équipe de rêve que M. Boisclair lui-même avait promise.
Pour la suite : Le PQ est plus populaire que son chef et la souveraineté est plus populaire que le PQ. Il y a donc un bassin d’électeurs potentiels qui échappe actuellement au PQ. Il lui faut donc les convaincre de «revenir à la maison» et le débat des chefs est crucial pour donner à M. Boisclair – le moins connu des chefs – une deuxième chance de faire une première impression.
Jean Charest
Points forts : De loin, la meilleure équipe, avec des ministres que l’on a appris à connaître et un bon nombre de recrues prestigieuses, ce qui montre une capacité de se renouveler. Le PLQ a, et de loin, la machine électorale la mieux huilée et la plus performante et ce n’est pas seulement une question d’argent. M. Charest, contrairement aux autres chefs, n’a pas eu à gérer de mauvaises surprises venant de son propre camp. Mais il a su comment utiliser au mieux toutes et chacune des erreurs des adversaires.
Points faibles : On se demandait si ce grand «campaigner» qu’est Jean Charest savait jouer en défensive. On sait maintenant qu’il a beaucoup de mal à le faire. Son bilan est mitigé, mais il ne réussit pas à le montrer sous son meilleur jour. Le chef libéral a pris le pari de faire de cette campagne un référendum avant la lettre, mais c’était une erreur : si les deux-tiers des électeurs disent ne pas en vouloir, ce n’est pas, non plus, pour voir les fédéralistes ne parler que de partition ou de transferts fédéraux comme si on était en campagne référendaire.
Pour la suite : Jean Charest doit cesser d’avoir l’air aussi inutilement agressif. Ce n’est pas le Jean Charest que les électeurs aiment voir. M. Charest a la meilleure équipe, mais il ne l’a pas beaucoup mise en valeur depuis le début de la campagne. C’est pourtant le meilleur moyen de contrer l’érosion de son vote vers l’ADQ. Où sont donc les Philippe Couillard et les Monique Jérôme-Forget?
Mario Dumont
Points forts : Mario Dumont est à la fois le plus jeune chef de parti et le plus expérimenté. On le sent depuis le début de la campagne. Il y a, à la fois, une sympathie pour «le p’tit Dumont», et il est maintenant habitué à son rôle de chef de parti. Sa plateforme électorale n’a pas les aspects rébarbatifs de celle de 2003. M. Dumont a bien ciblé les comtés où il pourrait faire des gains et ne perd pas son temps à aller ailleurs. Depuis le début, il est le chef qui a le mieux performé et qui s’est le moins laissé distraire de son plan de match. Mais il sera maintenant la cible de toutes les attaques.
Points faibles : Son équipe n’est vraiment pas à la hauteur. Il n’y a qu’une seule véritable vedette, Gilles Taillon, et l’ADQ a donc l’air d’un «one man show». Le retrait de deux candidats montre combien on a recruté littéralement n’importe qui et, à partir de maintenant, il ne sera plus possible de remplacer un candidat. De plus, M. Dumont promet beaucoup mais il n’a toujours pas présenté de cadre financier, ce qui est devenu un incontournable des campagnes électorales. Dans les faits, M. Dumont veut obtenir la balance du pouvoir, mais le «gouvernement minoritaire» n’est pas sur le bulletin de vote.
Pour la suite : En espérant ne pas avoir d’autres mauvaises surprises qui ne dépendent pas de lui, M. Dumont devra savoir limiter les attentes. Sa montée dans les sondages a été spectaculaire depuis le début, mais cela veut dire qu’il deviendra la cible de ses adversaires et les problèmes de son équipe viennent confirmer qu’il est loin d’être prêt à gouverner.