Publié : jeu. mars 01, 2007 2:59 pm
Boisclair doit parler de son homosexualité; Charest de son bilan en santé
1 - mars - 2007 L'Actualité.com
MONTREAL (PC) - Une élection est l'occasion de débattre de grands enjeux tels que l'éducation, la santé, la pauvreté ou encore le développement régional. Mais jeudi, c'est l'orientation sexuelle du chef péquiste André Boisclair qui a éclipsé tout le programme prévu par le Parti québécois (PQ).
Alors que ses adversaires débattaient de la réforme en éducation (du côté de Mario Dumont) et des urgences des hôpitaux qui débordent (Jean Charest), M. Boisclair a été happé par les commentaires incendiaires d'un animateur de radio du Saguenay sur son homosexualité.
Appelé à réagir aux propos pour le moins étonnants de l'animateur, M. Boisclair n'avait visiblement pas envie d'épiloguer sur son orientation sexuelle, encore moins sur l'impact que cette réalité pourrait avoir sur la campagne électorale.
Se permettant une éloquente pause de quelques secondes avant de répondre à un journaliste qui lui demandait si le fait d'être gai pouvait être un boulet dans cette campagne, M. Boisclair a dit s'en remettre au bon jugement de la population qui souhaite "plus de justice, plus d'égalité".
"S'il y a des gens qui veulent amener la campagne électorale sur cette question, ce n'est pas moi qu'ils vont rencontrer, ce sont des millions de Québécois qui souhaitent plus d'égalité et plus de justice. Je rêve de ce monde où il y a moins de discrimination, moins de racisme, moins d'homophobie", a soutenu le chef péquiste.
Il y a 10 jours, l'animateur Louis Champagne laissait entendre sur les ondes de la radio CKRS que les travailleurs de l'usine Alcan pourraient être réticents à voter pour un homosexuel.
Menant une entrevue avec le candidat péquiste local, Sylvain Gaudreault, lui-même homosexuel, l'animateur a lâché: "A Jonquière, pensez-vous que, quand vous arrivez avec un autre homosexuel, vous n'allez pas vous faire poser vraiment la question: 'Coudonc, le Parti québécois, c'est-tu un club de tapettes?"'
La dure journée de M. Boisclair ne s'est pas limitée à cet épisode. Jeudi matin, un sondage Unimarketing réalisé pour le compte du Quotidien de Saguenay a laissé entrevoir une perte de vitesse significative du PQ dans son Royaume, au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. Boisclair aurait sûrement préféré qu'on retienne de la journée ses annonces en éducation, où il cible particulièrement le décrochage scolaire.
Le PQ s'engage notamment à ouvrir les classes de 8 heures à 17 heures, à geler les frais de scolarité et à embaucher des tuteurs pour tous les élèves de 1ère et 2e secondaire. M. Boisclair n'a cependant pas fixé d'objectif précis à atteindre, en matière de lutte au décrochage scolaire.
Le chef péquiste a aussi déclaré que le troisième référendum, même s'il s'avérait un échec, ne serait pas nécessairement le dernier.
La santé et l'éducation
L'actualité a aussi rattrapé le chef libéral Jean Charest, qui a dû défendre son bilan en santé au moment même où les urgences des hôpitaux de Montréal ne suffisent pas à répondre aux besoins et où d'autres doivent fermer leur urgence pendant quelques heures par manque d'effectifs.
Lors de la campagne électorale de 2003 qui l'a porté au pouvoir, M. Charest avait promis de résorber ce problème qui semble perdurer. Malgré tout, le chef libéral a insisté jeudi qu'il avait tenu parole.
"Je suis capable de regarder les Québécois dans les yeux et de leur dire que j'ai honoré mon engagement pris en 2003 et que nous avons fait des efforts", a dit le chef libéral de passage à Montmagny, dans Chaudière-Appalaches.
De son côté, le chef de l'Action démocratique du Québec (ADQ), Mario Dumont, a plaidé pour le retour du bulletin scolaire d'antan, qui exprime les résultats en chiffres.
Avouant qu'il ne peut revenir en arrière complètement et annuler la réforme de l'éducation amorcée par le gouvernement libéral, M. Dumont prêche en quelque sorte pour une réforme de la réforme.
M. Dumont est d'avis que le gouvernement sortant a pratiquement éliminé les redoublements pour améliorer ses statistiques, au détriment des jeunes en difficultés d'apprentissage.
Selon M. Dumont, le chef libéral a baissé les bras en matière d'éducation et a fermé les yeux sur la réforme. "On doit se révolter contre la paresse, le laisser-aller du gouvernement dans une situation inacceptable", a-t-il lâché.
Lors de son passage dans une école, M. Dumont s'est aussi fait interpeller par un étudiant de race noire, inquiet de sa position sur les accommodements raisonnables.
Enfin, les trois partis ont reçu un avertissement sérieux de la part des chefs autochtones qui réclament, pour une dernière fois, une réponse à leurs revendications, sans quoi ils se tourneront vers des moyens autres que la négociation pour arriver à leurs fins.
En conférence de presse, l'Assemblée des Premières nations du Québec a reproché aux politiciens de parler de décentralisation, de développement régional et d'exploitation des ressources en ignorant complètement les autochtones.
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1 - mars - 2007 L'Actualité.com
MONTREAL (PC) - Une élection est l'occasion de débattre de grands enjeux tels que l'éducation, la santé, la pauvreté ou encore le développement régional. Mais jeudi, c'est l'orientation sexuelle du chef péquiste André Boisclair qui a éclipsé tout le programme prévu par le Parti québécois (PQ).
Alors que ses adversaires débattaient de la réforme en éducation (du côté de Mario Dumont) et des urgences des hôpitaux qui débordent (Jean Charest), M. Boisclair a été happé par les commentaires incendiaires d'un animateur de radio du Saguenay sur son homosexualité.
Appelé à réagir aux propos pour le moins étonnants de l'animateur, M. Boisclair n'avait visiblement pas envie d'épiloguer sur son orientation sexuelle, encore moins sur l'impact que cette réalité pourrait avoir sur la campagne électorale.
Se permettant une éloquente pause de quelques secondes avant de répondre à un journaliste qui lui demandait si le fait d'être gai pouvait être un boulet dans cette campagne, M. Boisclair a dit s'en remettre au bon jugement de la population qui souhaite "plus de justice, plus d'égalité".
"S'il y a des gens qui veulent amener la campagne électorale sur cette question, ce n'est pas moi qu'ils vont rencontrer, ce sont des millions de Québécois qui souhaitent plus d'égalité et plus de justice. Je rêve de ce monde où il y a moins de discrimination, moins de racisme, moins d'homophobie", a soutenu le chef péquiste.
Il y a 10 jours, l'animateur Louis Champagne laissait entendre sur les ondes de la radio CKRS que les travailleurs de l'usine Alcan pourraient être réticents à voter pour un homosexuel.
Menant une entrevue avec le candidat péquiste local, Sylvain Gaudreault, lui-même homosexuel, l'animateur a lâché: "A Jonquière, pensez-vous que, quand vous arrivez avec un autre homosexuel, vous n'allez pas vous faire poser vraiment la question: 'Coudonc, le Parti québécois, c'est-tu un club de tapettes?"'
La dure journée de M. Boisclair ne s'est pas limitée à cet épisode. Jeudi matin, un sondage Unimarketing réalisé pour le compte du Quotidien de Saguenay a laissé entrevoir une perte de vitesse significative du PQ dans son Royaume, au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. Boisclair aurait sûrement préféré qu'on retienne de la journée ses annonces en éducation, où il cible particulièrement le décrochage scolaire.
Le PQ s'engage notamment à ouvrir les classes de 8 heures à 17 heures, à geler les frais de scolarité et à embaucher des tuteurs pour tous les élèves de 1ère et 2e secondaire. M. Boisclair n'a cependant pas fixé d'objectif précis à atteindre, en matière de lutte au décrochage scolaire.
Le chef péquiste a aussi déclaré que le troisième référendum, même s'il s'avérait un échec, ne serait pas nécessairement le dernier.
La santé et l'éducation
L'actualité a aussi rattrapé le chef libéral Jean Charest, qui a dû défendre son bilan en santé au moment même où les urgences des hôpitaux de Montréal ne suffisent pas à répondre aux besoins et où d'autres doivent fermer leur urgence pendant quelques heures par manque d'effectifs.
Lors de la campagne électorale de 2003 qui l'a porté au pouvoir, M. Charest avait promis de résorber ce problème qui semble perdurer. Malgré tout, le chef libéral a insisté jeudi qu'il avait tenu parole.
"Je suis capable de regarder les Québécois dans les yeux et de leur dire que j'ai honoré mon engagement pris en 2003 et que nous avons fait des efforts", a dit le chef libéral de passage à Montmagny, dans Chaudière-Appalaches.
De son côté, le chef de l'Action démocratique du Québec (ADQ), Mario Dumont, a plaidé pour le retour du bulletin scolaire d'antan, qui exprime les résultats en chiffres.
Avouant qu'il ne peut revenir en arrière complètement et annuler la réforme de l'éducation amorcée par le gouvernement libéral, M. Dumont prêche en quelque sorte pour une réforme de la réforme.
M. Dumont est d'avis que le gouvernement sortant a pratiquement éliminé les redoublements pour améliorer ses statistiques, au détriment des jeunes en difficultés d'apprentissage.
Selon M. Dumont, le chef libéral a baissé les bras en matière d'éducation et a fermé les yeux sur la réforme. "On doit se révolter contre la paresse, le laisser-aller du gouvernement dans une situation inacceptable", a-t-il lâché.
Lors de son passage dans une école, M. Dumont s'est aussi fait interpeller par un étudiant de race noire, inquiet de sa position sur les accommodements raisonnables.
Enfin, les trois partis ont reçu un avertissement sérieux de la part des chefs autochtones qui réclament, pour une dernière fois, une réponse à leurs revendications, sans quoi ils se tourneront vers des moyens autres que la négociation pour arriver à leurs fins.
En conférence de presse, l'Assemblée des Premières nations du Québec a reproché aux politiciens de parler de décentralisation, de développement régional et d'exploitation des ressources en ignorant complètement les autochtones.
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