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Renton
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Le Wisconsin State Journal de Madison soumet sa une au vote populaire, chaque jour. Sur le site web du quotidien, les nouvelles identifiées comme étant des Unes potentielles par la rédaction seront soumises au ballotage et celle qui sera cliquée le plus souvent par les internautes fera la première
page.    

http://mediachannel.org/blog/node/2993




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On nage en pleine Gazette Académie ma parole! Qu'un quotidien s'inspire des articles les plus lus sur son site web pour déterminer les éléments de sa une, c'est une chose. Mais que les manchettes soient soumise au vote populaire? Pour attirer le public-lecteur, il faut tenir compte du facteur "give to people what they want".

Mais le rôle du chef de pupitre (la mission que lui confie le lecteur en théorie) n'est-il pas justement de déterminer quelles nouvelles ont le plus d'importance? Il a une vue d'ensemble que l'internaute n'a pas nécessairement sur l'actualité du jour.




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tuberale
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Renton  a écritOn nage en pleine Gazette Académie ma parole! Qu'un quotidien s'inspire des articles les plus lus sur son site web pour déterminer les éléments de sa une, c'est une chose. Mais que les manchettes soient soumise au vote populaire? Pour attirer le public-lecteur, il faut tenir compte du facteur "give to people what they want".

Mais le rôle du chef de pupitre (la mission que lui confie le lecteur en théorie) n'est-il pas justement de déterminer quelles nouvelles ont le plus d'importance? Il a une vue d'ensemble que l'internaute n'a pas nécessairement sur l'actualité du jour.




je sais pas trop, bon bien sûr c,est du gros marketing pour ce journal, une façon de toucher au public-cible des télé réalités....

mais c'est peut-être que c'est juste parce que c,est le premier?


Vitement si je fais le parallèle avec la politique, je ne suis pas intéressée qu'un politicien me dise tout le temps ce que je dois faire, qu'il place tellement de lois insignifiantes que ma vie devient régit de par son bureau......plus de place à l,autonomie de l'individu....je rejète cette façon de faire....elle m'étouffe.....

Alors pourquoi voudrais-je qu'un journaliste me dise quoi penser? Si on regarde les bulletins de nouvelles ?   .my god avec la Sénéchal et son opinion...Charron et cie...c,est rendue que je n'ai plus aucun goût de les regarder.....ils ne m'informent plus, ils veulent me dire quoi penser....


Te souviens-tu d'Epic, ce truc que j'avais placé ici sur l,avenir des médias si on veut? ce journal m'y fait penser.....ça doit être ça la tendance j'imagine, je ne connais pas beaucoup ça, je réagis plus par feelings qu,appuyé sur des fondements journalistiques.....mais c'est évident que la profession va faire face à de multiples changements....ça ne fera qu'un bout ça les Claude Charron.....

Avec la multitude de blogs, de possibilités de s'informer à la vitesse de l'éclair on a plus la chance de voir ces nouvelles que justement le chef de pupitre décide de ne pas ns montrer, pourquoi lui laisser ce rôle s'il ne le fait pas à ma convenance?

J,arrête pas de canceller et me réabonner au journal papier, d'un côté, là le dernier abonnement se termine demain, j'aime pouvoir prendre le pouls de ma région, chose que les médias électroniques ne me donne pas encore assez à ma convenance, mais caline j,enrage de voir des nouvelles insolites de deuxième ordre prendre la place de trucs que moi je trouverais plus important, on les retrouve en page 5 maintenant......se rapproche de la Une tranquillement..et la plupart du temps, je sais le plus gros des nouvelles que j'ai pu lire la veille et même l'avant-veille sur le Net....avec une édition par jour au lieu du refresh aux heures...ils prennent du retard, l'information roule trop vite pour eux.........en tk, je me trompe sûrement mais c'est l'impression que j'en ai...


va toujours y avoir des journalistes  mais le journalisme va prendre une autre tournure non? leur fameux = on leur donne ce qu'ils veulent sans ça les gens ne ns liraient pas..phrase clé pour n,en faire qu'à leur tête, tire à sa fin.....moi entendre la soeur de la fille qui s,est fait tuer dans un dépanneur pleurer pendant 12 minutes devant moi = je ferme la télé......j,en veux pas de cette information là......oui il y a maintenant un public pour ça, TVA est pas le premier pour rien.....mais si on me donne le choix de voter pour savoir si cette nouvelle sera en UNE ou pas....bien ça va me faire plaisir de voter pour qu,elle se ramasse en page 12 plutôt.....

Vu que j'ai le choix maintenant, que l'information n'est plus informative mais sensationnaliste, que je peux fouiller moi-même pour la trouver....il va me rester chez le travail des journalistes à aller voir celui qui me vulgarise un truc, qui me le rend accessible....un peu comme "Le Moyen-Orient pour les nuls"....un travail de fond.....tiens comme les archives de Radio-Cane un peu....sur les dossiers, ils prennent, exemple = le flower power et ils en tracent les grandes lignes....travail d,envergure mais qui se tient proche de l'histoire réelle quand même....et pas trop orienté de la part d'un chef de pupitre pour obéir à une certaine convergence ou encore divertissement...

c,est évident que quelqu'un qui touche au métier va le voir différemment et je n,ai pas les outils pour faire le tour du sujet avec cette optique mais à coup sûr que ça va brasser dans ce milieu dans les prochaines années....ça ne pourra pas faire autrement il me semble....
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Je suis d'accord sur le point que ca pourrait être une façon d'aller chercher un public d'internautes, et qui s'habitue à aller lui-même chercher ses nouvelles.

C'est du moins ce que constate le directeur du programme de journalisme de l'université du Wisconsin, James Baughman: «in today's competitive news world, newspapers need to try new things. "They've got to try something to capture readers," he said. "Ten or 20 years ago I would probably be more dismissive, but they are trying to reinvent the enterprise."»

En outre, la direction du journal insiste pour dire que les frasques quotidiennes de Paris Hilton ne font pas partie des choix proposés...  ;)




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Voici ce que Pierre Vennat journaliste avait a dire sur le sujet:

Et si les gens votent pour avoir une pin-up comme ce fut déjà le cas il y a quelques années au Journal de Montréal,on lui donne? Ou... pire... de la porno? Et si par malheur les gens ne voulaient que des nouvelles "locales" et rieni savoir sur une famine ou une catastropohe ou une guerre civile en Afriquie ou en asie, on joue plus de nouvelles internationales?

Pendant des années, les journalistes se sont plaints (souvent avec raison) du danger de censure (ou d'autocensure) suite à des pressions politiques plus ou moins occultes. Encore aujourd'hui, on part enp eur souvent contre la pseudo censure possible de Power Corporation sur les journaux Gesca ou de Pierre-Karl Péladeau et consorts sur les médias propriété de Quebecor ou du "méchant gouvernement fédéral" sur Radio-canada.

Me semble qu'on devrait plutôt se pencher de plus en plus sur les énormes pressions que font subir à tous les médias d'information (radio-tv-presse écrite) les départements et spécialistes de marketing, la course aux cotes d'écoute, aux sondages et aux revenus publicitaires.

Et si les électeurs d'André Arthur voulaient maintenant avoir des journaux style andré arthur (et jeff filion), de la radio style andré arthur (ils en ont déjà en certains endroits0, de la télé andré arthur.

Heureusement que je suis (presque) à la retraite. Je me verrais mal dans ce style de journalisme là...

Un vrai bon journal, c'est un journal qui est le miroir de son milieu (et si possible du monde entier). Cela consiste à montrer son beau visage frais rasé (ou parfumé ou cheveux teints ou seins remontés, ou rouge à lèvre, bref l'image qui plait) mais le miroir doit montrer aussi la barbe pas faite, le regard hagard du matin, de la maladie, de la vieillesse, bref montrer aussi l'image déplaisante, mais vraie, de la réalité...


Comme dit, je crois, la devise du Devoir (qui devrait être la devise de tout bon journaliste), bien faire et laisser braire. Et non pas plaire et ne pas déplaire.




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Sur le fonds, j'aurais tendance à être d'accord avec Baughman. Mais tout réside dans la manière. Est-ce que le journal est un leader fort de l'information qui forge l'opinion publique ou une girouette qui vogue au gré des brûlures d'estomac des internautes qui fréquentent son site?

Et le journal qui se plie à cet exercice de balottage sait-il à quel point ces internautes sont représentatifs de son lectorat?




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Renton  a écritVoici ce que Pierre Vennat journaliste avait a dire sur le sujet:

Et si les gens votent pour avoir une pin-up comme ce fut déjà le cas il y a quelques années au Journal de Montréal,on lui donne? Ou... pire... de la porno? Et si par malheur les gens ne voulaient que des nouvelles "locales" et rieni savoir sur une famine ou une catastrophe ou une guerre civile en Afriquie ou en asie, on joue plus de nouvelles internationales?

Pendant des années, les journalistes se sont plaints (souvent avec raison) du danger de censure (ou d'autocensure) suite à des pressions politiques plus ou moins occultes. Encore aujourd'hui, on part enp eur souvent contre la pseudo censure possible de Power Corporation sur les journaux Gesca ou de Pierre-Karl Péladeau et consorts sur les médias propriété de Quebecor ou du "méchant gouvernement fédéral" sur Radio-canada.

Me semble qu'on devrait plutôt se pencher de plus en plus sur les énormes pressions que font subir à tous les médias d'information (radio-tv-presse écrite) les départements et spécialistes de marketing, la course aux cotes d'écoute, aux sondages et aux revenus publicitaires.

Et si les électeurs d'André Arthur voulaient maintenant avoir des journaux style andré arthur (et jeff filion), de la radio style andré arthur (ils en ont déjà en certains endroits0, de la télé andré arthur.

Heureusement que je suis (presque) à la retraite. Je me verrais mal dans ce style de journalisme là...

Un vrai bon journal, c'est un journal qui est le miroir de son milieu (et si possible du monde entier). Cela consiste à montrer son beau visage frais rasé (ou parfumé ou cheveux teints ou seins remontés, ou rouge à lèvre, bref l'image qui plait) mais le miroir doit montrer aussi la barbe pas faite, le regard hagard du matin, de la maladie, de la vieillesse, bref montrer aussi l'image déplaisante, mais vraie, de la réalité...


Comme dit, je crois, la devise du Devoir (qui devrait être la devise de tout bon journaliste), bien faire et laisser braire. Et non pas plaire et ne pas déplaire.



ishhhhhh que c,est paternaliste comme propos....car bien sûr sans le bon journaliste......les gens vont automatiquement choisir le pire......la pin-up, etc.....pourtant eux les journalistes qui l,avaient mis la pin-up et il a fallut une insistance constante et appuyée des lecteurs pour qu,ils se résignent à l,enlever......l,art de voir juste le côté qui fait notre affaire.

Comparativement avec les propos de Baughman, cela fait arriérés comme propos = petite clique d'élitistes qui veut garder la mainmise sur l'intelligentsia..on semble avancer à la vitesse du dinosaure dans la belle province..Où est le péché d,avoir les médias que l'ont veut....où est l,empêchement de pouvoir choisir?.....je me sens beaucoup plus en contrôle depuis que je vais chercher ma propre information que du temps où on me l'imposait...


Tu apportes de très bons points = la représentation du milieu versus le net?....si je vote moi pour choisir une UNE de ce journal, je fausse la donne...ils leur faudrait trouver un moyen technique informatique quelconque du genre disons = un numéro qui apparaît sur le journal papier dont tu te sers pour valider ton vote...un truc du genre?

Il reste quand même à l'équipe journalistique le soin d'établir une liste dans laquelle les gens choisissent la UNE.....plus la liste rejoint leur critère de ce qui est une nouvelle à placer à la UNE, plus ils forcent imperciblement les lecteurs à s'intéresser aux vraies nouvelles versus celles des chiens écrasés...

ce n,est sans doute pas une façon de faire qui est là pour demeurer...mais comme le dit Baughman : " but they are trying to reinvent the enterprise ".....c'est avec ces tâtonnements qu,ils vont y parvenir...et ça se passera encore ailleurs pendant que les journalistes d'ici vont en être encore à se demander si un lecteur a un cerveau....dommage....faudrait leur pousser dans le dos un peu pour qu'ils attrapent le bateau pendant qu'il passe....
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Technologie: Quand les blogueurs jouent dans les plates-bandes des communicateurs
Bruno Guglielminetti
Édition du lundi 30 janvier 2006


J'ai eu l'occasion récemment de m'adresser à un groupe d'experts en relations publiques. Un groupe d'élite, habitué à travailler fort pour faire passer les messages de ses clients à travers le filtre des journalistes. Dans un autre contexte, ma présentation aurait pu sembler presque anecdotique, mais pas pour eux. Je venais leur dire qu'ils devaient se préparer, car, s'ils trouvaient que les journalistes leur faisaient la vie dure, ils allaient trouver le temps long avec les blogueurs.

Ai-je besoin de vous rappeler que la confrérie de la blogosphère compte déjà son lot de victimes. Pensez seulement à l'ex-président Bill Clinton et à son aventure extraconjugale révélée au grand jour par le Drudge Report. Ou au chef d'antenne Dan Rather mis à la retraite prématurément après qu'un carnet Web eut confirmé la fausseté d'un document évoqué par l'animateur-vedette de CBS au sujet du président des États-Unis.

Ici, au pays, pas encore de victime ou de scandale. Beaucoup de discussions et de conjectures autour de procès très médiatisés, de commissions d'enquête, mais pas encore d'histoire générée à partir d'un blogue. Personnellement, j'attends toujours de lire les propos du premier fonctionnaire, à Québec ou Ottawa, qui balancera en ligne une histoire de malversation ou de mauvaise gestion des fonds publics comme la vérificatrice générale les aime.

Entre-temps, les carnetiers du Québec y vont de coups de coeur, de coups de gueule, au gré de l'actualité et de leur quotidien personnel et professionnel. Tantôt pour parler d'un projet de loi, une initiative citoyen, du commerçant du coin ou tout simplement, de son voisin. Avec la notoriété de ce média en croissance au Québec, il sera amusant de voir comment les grands cabinets de communication vont aménager leurs stratégies de communication pour incorporer cette nouvelle race de monde.


Car, contrairement aux journalistes et aux médias qui les emploient chez nous, les carnetiers n'ont pas de code d'éthique, pas de politique de rédaction, pas de Conseil de presse ou d'ombudsman qui les surveillent pour les ramener dans le droit chemin. Seules leurs consciences les guident dans leurs propos. Et comme plusieurs écrivent «en public» pour une première fois, sans nécessairement être conscients des règles de l'art, il arrive que certains carnetiers dérapent dans leurs commentaires. Certains politiciens et commerçants ont déjà commencé à goûter à la sauce de l'opinion des carnetiers.

Mais, de l'autre côté, certains politiciens, dont les deux ténors de la souveraineté Gilles Duceppe et André Boisclair, ont déjà pris le virage et ajouté le blogue à leur arsenal de communication. Il en va de même pour certaines entreprises. La semaine dernière, le Cirque du Soleil a joué la carte du citoyen branché en invitant deux carnetiers à la première de Delirium. On a demandé aux internautes de bloguer en direct pour lancer la rumeur en ligne. L'impact n'était peut-être pas là dès le lendemain, mais le terrain était couvert.



Le pouls

Et c'est l'important pour le moment, car, de plus en plus, les cabinets de communication sondent le monde des blogues pour prendre le pouls de la société. Les mots des carnets se mêlent aux études de marché et aux sondages du matin. Et comme les mots et les impressions voyagent à la vitesse grand V sur Internet, les faiseurs d'images ont de quoi être alertes pour le bénéfice de leurs clients.

Alors comment vont-ils s'y prendre maintenant pour «contrôler» le buzz de la blogosphère ? Vont-ils commencer à inviter les blogueurs à des «junkets», ces événements, le plus souvent des voyages, organisés pour la presse ? Pourquoi pas ? La presse électronique spécialisée sur Internet a bien fait sa place dans le monde réel. Pourquoi pas quelques carnetiers dans les conférences de presse ou les grands lancements pour donner le ton et ajouter aux impressions en ligne. Car, après tout, vaut mieux avoir un bon mot à son sujet lors d'une recherche dans Technorati plutôt qu'aucun mot ou pire, de mauvais commentaires.

Et les exemples ne manquent pas. La Maison-Blanche a autorisé deux carnetiers à participer quotidiennement au point de presse du président Bush. Le Bureau de tourisme des Pays-bas a invité 25 carnetiers en voyage pour découvrir les charmes d'Amsterdam. Et même Microsoft invite des blogueurs influents depuis quelques années.

Nouvelle tendance

Puisque je parle aujourd'hui de carnetier et de journaliste, je termine en soulignant une nouvelle tendance dans le monde des carnets Web qui a récemment trouvé écho dans les pages du New York Times et du Courrier International : l'interviewé qui publie sa version de l'entrevue. Depuis les débuts de la profession, les journalistes ont interviewé des gens pour ensuite reproduire, en partie ou en intégralité, leurs propos. Eh bien aujourd'hui, blogue aidant, des gens qui sont interviewés commencent à publier des notes sur ces interviews. À moins que ce ne soit carrément leur version de l'entrevue, avec enregistrement audio pour agrémenter le récit. Doit-on parler d'un rêve devenu réalité pour le grand club des mal cités de la planète ?

***

Bruno Guglielminetti est réalisateur et chroniqueur nouvelles technologies à la Première Chaîne de Radio-Canada. Il est également le rédacteur du Carnet techno (www.radio-canada.ca/techno).



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Les caricatures de Mahomet au coeur d'un débat sur le rôle de la presse

Presse Canadienne

Les réactions à la publication des caricatures du prophète Mahomet par plusieurs journaux seront à l'ordre du jour d'une table ronde qui doit rassembler des responsables de la Commission européenne et des médias dans les prochains mois.

Ce débat sur le rôle de la presse dans les affaires de racisme, de xénophobie et de terrorisme était déjà prévu depuis septembre dans le cadre d'une initiative du commissaire à la Justice, Franco Frattini, contre la montée de l'extrémisme dans certains milieux musulmans.

La publication des caricatures par un journal danois le même mois et leur reproduction dans de nombreux journaux depuis, qui ont provoqué des réactions virulentes dans le monde musulman, ne manqueront pas d'être à l'ordre du jour de la réunion, dont la date n'est pas encore précisée.

Elle "touchera à des sujets très, très difficiles et complexes, qui sont d'un côté la liberté d'expression et de l'autre le respect des opinions et de la religion, et ce qu'est le rôle des médias", a estimé un porte-parole de la Commission européenne, Friso Roscam Abbing.

Même si certains espèrent qu'un code de conduite volontaire pourrait résulter du débat entre les acteurs médiatiques, la Commission précise qu'il n'est pas question de proposer des lois censées limiter la liberté de la presse.
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Une blogosphère en pleine expansion



Alors que l'étude NETendances 2006 du CEFRIO nous apprend qu'un Québécois sur dix consulte les carnets Web, l'éminence grise derrière Technorati, le Google des blogues, fait le point sur l'évolution de la blogosphère.

Basé sur les observations du site Technorati, Dave Sifry, confirme qu'il y aurait aujourd'hui près de 28 millions de blogues disponibles en ligne. Et avec un rythme de croissance d'un nouveau carnet Web à la seconde, donc environ 75 000 nouveaux blogues par jour, vous imaginez la croissance rapide de cet univers. Selon le fondateur et p.-d.g. de Technorati, la taille de la blogosphère doublerait maintenant tous les cinq mois et demi.

Malheureusement, tous ces blogues ne sont pas nécessairement actifs. Mais du nombre, on évalue que près de 14 millions d'entre eux sont encore en usage. Plus précisément, on estime que 2,7 millions de carnetiers feraient une mise à jour au moins hebdomadaire de leur carnet et 1,2 million proposeraient un nouveau commentaire au quotidien. Ce qui signifie environ 50 000 nouveaux commentaires à l'heure.



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Censure en Chine: les géants d'Internet sur le grill



Presse Canadienne
Les affaires sont les affaires, la loi est la loi: les réponses lapidaires des géants américains de l'Internet aux accusations de complicité de censure et de répression en Chine ne satisfont ni les défenseurs des droits de l'Homme qui craignent une contagion totalitaire, ni le législateur américain qui mettait quatre sociétés sur le grill mercredi.

Les moteurs de recherche Yahoo! et Google ainsi que le constructeur Cisco et Microsoft, numéro un mondial du logiciel pour ordinateurs, individuels, arguent de la nécessité d'obéir à Pékin pour investir un marché de plus de 100 millions d'internautes, en plein essor, le deuxième derrière les États-Unis. Les analystes estiment pour leur part que même si les élus au Congrès restreignent l'exportation des technologies utilisées par la Chine pour contrôler le Web, les sociétés chinoise les remplaceront.

Mais les accusations qui pèsent sur les géants de l'Internet sont graves: ils censureraient les recherches en ligne et fermeraient des sites au contenu "sensible"; Yahoo! est même soupçonné d'avoir fourni des informations ayant permis l'emprisonnement d'au moins deux de ses abonnés chinois. "Ils sont dans une position extrêmement risquée", constate John Palfrey, professeur à la faculté de droit de Harvard et spécialiste de l'Internet.

"Toutes les sociétés américaines et internationales opérant en Chine sont confrontées au même dilemme de l'application de lois qui manquent de transparence et peuvent avoir des conséquences gênantes contraires à nos propres principes", se justifie Mary Osako, porte-parole de Yahoo!, dans un courriel adressé à l'agence Associated Press (AP). Et d'appeler le gouvernement américain à "faire tout ce qu'il peut pour nous aider à continuer de fournir des services dont nous savons qu'ils peuvent profiter aux citoyens de Chine et à le faire de façon conforme à nos principes et valeurs".

Ce plaidoyer n'impressionne guère les militants des droits de l'Homme, pour lesquels ces sociétés ont outrepassé leurs obligations légales en fournissant des technologies et savoir-faire permettant la surveillance, le traçage et le blocage d'accès aux sites étrangers de dissidents et d'organisations démocratiques. Ils montrent aussi du doigt le fabricant Sun Microsystems et le géant canadien des télécommunications Nortel. "Nous voulons que désormais ces sociétés, ces contrats soient visés par le ministère du Commerce. C'est la seule façon de s'assurer qu'ils ne collaborent pas avec ces violations des droits de l'Homme", explique Julien Pain, chargé de à Reporters sans frontières (RSF).

À la chambre des représentants à Washington, le républicain Chris Smith accuse Microsoft, Cisco Systems, Yahoo! et Google de violer les fondements de la liberté individuelle. "On ne doit pas coopérer avec la tyrannie pour faire du profit", ajoute le président de la sous-commission des droits de l'Homme. Dans l'opposition républicaine, Tom Lantos déclarait mardi que les quatre sociétés convoquées mercredi au Congrès "devaient rendre compte de leur complicité avec la culture de répression de la Chine et commencer à s'amender".

Le Département d'État a constitué un groupe de travail chargé notamment d'étudier la liberté sur Internet et une équipe se rendra en Chine pour en débattre avec les autorités. Côté chinois, le responsable adjoint de l'Internet au Bureau d'État de l'Information, Liu Zhengrong, assure dans un entretien publié mercredi par le quotidien "China Daily" que "personne n'a été arrêté simplement pour ce qu'il ou elle a dit sur Internet", alors que RSF fait état de 49 cyberdissidents emprisonnés. "Après avoir étudié la législation d'Internet en Occident, j'ai constaté que nous avons globalement les mêmes objectifs et principes législatifs", ajoute-t-il.

Pékin favorise l'utilisation d'Internet pour l'éducation et les affaires mais l'État traque les données subversives ou pornographiques et des filtres bloquent l'accès aux sites étrangers dissidents, exigeant des sociétés qu'elles adaptent leur matériel à ces pratiques censées protéger la population. Et un autre danger réside dans le risque que d'autres régimes répressifs ne s'inspirent de l'exemple chinois, prévient Robert Dietz, responsable de l'Asie pour la Commission de protection des journalistes.

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La Chine veut moraliser Internet et les lieux de distraction

Presse Canadienne
La jeunesse chinoise demeure strictement encadrée. Pékin a annoncé aujourd'hui (mardi) une série de nouvelles mesures, interdisant notamment les cafés Internet et bars karaoké aux moins de 18 ans. Cette offensive de moralité publique est officiellement destinée à contrer la diffusion de la drogue, des jeux d'argent et de la prostitution.

Les établissements de loisir se voient également interdire les produits audio ou vidéo et les jeux électroniques, qui nuisent à la sécurité nationale et incitent à la haine envers d'autres nationalités. Les nouvelles dispositions interdisent également aux salles de danse d'être équipées de cabines sans porte ou fenêtre transparentes.

Les moins de 18 ans n'auront plus droit de cité dans les cafés Internet, les discothèques et les bars karaoké en vertu de la nouvelle réglementation, qui entre en vigueur le 1er mars. Les nouvelles restrictions interdisent également aux fonctionnaires et aux membres de leur famille de participer à la gestion de ces lieux de loisir.

Les personnes ayant un casier judiciaire lié à des affaires de drogue, viol, jeux d'argent ou de blanchiment d'argent ne pourront posséder ou gérer de tels établissements. Les étrangers ne seraient autorisés à investir dans ces lieux que via des entreprises mixtes impliquant des Chinois.

Les cafés Internet sont devenus extrêmement populaires chez les jeunes Chinois, mais les parents et enseignants se plaignent que ces lieux constituent un mauvais environnement pour la jeunesse et la détourne de ses études.

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Médias: Faites-vous partie du pronétariat?
Paul Cauchon
Édition du lundi 27 février 2006



AgoraVox est un journal Internet entièrement rédigé par des «citoyens-reporters». Sur sa page une de vendredi dernier, on trouvait une variété d'articles: une lettre ouverte au président bolivien Morales, la vision européenne du premier ministre belge, le portrait d'une entreprise de commerce équitable, un texte préparatoire à la Nuit des Césars, un reportage sur la présence de satellites autour de Pluton.


Arborant fièrement le slogan de «média citoyen», AgoraVox (qu'on peut consulter à l'adresse www.agoravox.fr) compte sur les services de plus de 2350 rédacteurs. Qui ne sont pas anonymes : pour devenir rédacteur il faut s'inscrire, se présenter, et respecter une politique éditoriale qui exige, entre autres, que les articles publiés soient factuels, avec «un véritable apport informationnel», «enrichis de références», proposant des faits «originaux et inédits». Un comité de rédaction vérifie d'ailleurs si les articles respectent ladite politique, et il peut refuser de publier un article s'il est trop confus, diffamatoire, et ainsi de suite.

AgoraVox est-il une véritable voie parallèle au journalisme traditionnel ou une nouvelle bébelle participative bonne à séduire quelques rêveurs branchés ? En tout cas ses auteurs y croient. Le projet a été lancé par la société Cybion, qui a été créée par le scientifique Joël de Rosnay et par Carlo Revelli.

Rosnay est une star scientifique, comme on le sait. Ancien chercheur et enseignant au MIT, conseiller au président de la Cité des sciences et de l'industrie à Paris, il est aussi l'auteur de titres fort connus comme Le Macroscope, La Malbouffe, L'Homme symbiotique ou encore La Plus Belle Histoire du monde avec Hubert Reeves et Yves Coppens.



Rosnay et Revelli viennent tout juste de publier chez Fayard un livre au titre curieux, La Révolte du pronétariat. Convaincus que les nouvelles pratiques qu'on trouve sur Internet sont en train de révolutionner l'histoire de l'humanité, ils en sont déjà à forger de nouveaux concepts pour rendre compte de ces nouvelles réalités. Et c'est avec une certaine surprise qu'on voit émerger sous leur plume des expressions rappelant le langage marxiste.




Ainsi, selon les auteurs, nous vivons actuellement une nouvelle lutte des classes entre ceux qui détiennent les moyens de production et de diffusion des informations, soit les «infocapitalistes», et ceux qui, anciens spectateurs, lecteurs ou usagers passifs, s'impliquent maintenant dans le processus planétaire de création et de distribution d'informations. Ces derniers, ce sont les «pronétaires», une nouvelle classe d'usagers des réseaux numériques capables de produire, de diffuser, de vendre des contenus numériques non propriétaires, et dont les nouveaux médias ne sont pas les médias de masse, mais les médias des masses.



Pronétaire... essayez, pour voir, de placer le mot dans votre prochain party de famille ! On peut s'en amuser, mais, en fait, Rosnay et Revelli explorent dans leur livre toutes ces nouvelles pratiques «citoyennes» où ce sont les usagers qui prennent le contrôle. Sur Internet, certaines pratiques ont été développées de façon inédite par les utilisateurs eux-mêmes : les auteurs évoquent l'exemple du chat (le clavardage) ainsi que le partage de fichiers musicaux qui a fait trembler l'industrie de la musique.

Ces pratiques se développent maintenant ailleurs, avec les blogues, les vlogues (les journaux vidéo), le journalisme citoyen ou les wikis, dont le plus célèbre est l'encyclopédie virtuelle Wikipedia, une encyclopédie globale et planétaire rédigée quotidiennement par des milliers d'internautes qui se corrigent graduellement les uns les autres.

La Révolte du pronétariat examine donc en profondeur plusieurs développements technologiques et plusieurs pratiques qui définissent une «nouvelle démocratie» participative, disent-ils, où les citoyens prennent de plus en plus de pouvoir, contre les institutions traditionnelles (dont les médias), un pouvoir qui ira en augmentant pour autant qu'ils sachent se montrer «solidaires et organisés», font-ils remarquer.

Histoire de prêcher par l'exemple, Rosnay et Revelli ont donc mis en place AgoraVox, où tout citoyen peut devenir reporter et structurer un texte à l'aide de photos et de vidéos obtenues grâce aux appareils numériques. L'expérience est fascinante. Mais la première chose qui vient à l'esprit en visitant le site, c'est le besoin d'organisation : la présence d'un comité de rédaction atteste que, même dans un univers qui se veut très libre et très participatif, un système de régulation est nécessaire pour éviter le chaos et les dérapages !

Dan Gillmor, un blogueur américain célèbre, a déjà prédit que de nouveaux rassemblements de journalistes, d'informateurs et de lecteurs sur Internet transformeraient le journalisme tel qu'on le connaît actuellement en une sorte de «conversation assistée par la technologie».

De façon prudente, les auteurs concluent plutôt leur livre en admettant que «dans le contexte de la lutte entre infocapitalistes et pronétaires, il est difficile de présumer de la victoire des médias des masses sur les mass media». Voilà une saine prudence. Et pour le moment, la voie la plus riche à explorer est probablement cette collaboration entre les médias traditionnels et les nouvelles pratiques, par exemple avec ces sites de grands médias qui ouvrent leurs pages à l'interaction avec des lecteurs, en publiant des blogues, des forums, des chats, en intégrant dans les reportages des photos ou des vidéos fournies par les internautes.

Renton
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Franco Nuovo
Un blogue, quossa donne?
Le Journal de Montréal

Je ne comprends pas le trip du blogue. L'exercice lui-même - la liberté de publication, la liberté éditoriale, l'échange avec un lectorat - ça va. Je saisis. Je ne suis pas con à ce point.

Enfin, je peux saisir, même si je ne suis pas tout à fait convaincu que tout cela existe vraiment. Ce que je comprends mal, toutefois, c'est l'engouement, la folie autour du phénomène, l'incontournable urgence de bloguer. Sérieusement, quossa donne, comme disait Deschamps dans son monologue sur «les unions». Alors, le blogue quossa donne?


Le patron m'a demandé si, éventuellement, cela pouvait m'intéresser de bloguer? Euh... Réponse peu édifiante, j'en conviens, mais sur le coup je n'en avais pas d'autres. En fait, je n'y avais jamais pensé. Suis-je donc à ce point dépassé? Je n'ai pas de blogue et je n'ai pas pensé à m'en créer un. Hon! Un dinosaure ! Voilà ce que je suis, un dinosaure dans un monde où, paraît-il, il se crée plus d'un blogue par seconde.


En fait, la chose ne m'a jamais vraiment intéressé. J'ai bien jeté un oeil à la prose de l'un ou de l'autre à l'occasion, mais ça me laisse plutôt froid. Je trouve les blogues - ceux de certains collègues, ceux du blogueur ordinaire en général - plutôt banals, souvent sans rigueur, et rédigés dans la plupart des cas, même ceux de certains écrivains, dans une langue un peu paresseuse.


Et puis, exception faite de quelques blogues qui visent juste, parce qu'ils servent d'outil social ou politique, quelquefois même d'arme, qu'est-ce qu'on raconte dans tous ces blogues? Le temps qu'il fait? Qu'on pète au lit avec elle comme le chante si librement Jamil?


Le nombre, ici, n'est certes pas synonyme de qualité. Qui s'en sert vraiment et à qui donc est-ce que ça s'adresse?


On en dit, des choses à propos des blogues. Le premier lieu commun, c'est qu'il s'agit d'un journal intime. Or, y a-tu quelque chose de plus plate que de lire le journal intime d'un autre? Va encore pour celui qui, égocentriquement, l'écrit dans l'intérêt, croit-il, de la collectivité. Mais pour les autres? N'est-ce pas sans intérêt de savoir qu'hier, tel auteur est allé à un lancement de livre pour y manger des canapés et boire un coup de rouge?


Éric, un des garçons du restaurant L'Express, à qui je demandais son avis sur la chose a eu cette très belle phrase: «T'as pas de vie, mais il faut que tu la cries.» Pas mal, non? Sans parler du narcissisme nécessaire à l'exercice rédactionnel lui-même.


La démocratisation de la parole? Quoi? Faites-moi rire. Tirer dans tous les sens, ce n'est pas la démocratie et encore moins le renouveau du débat démocratique. O.K., disons que l'accessibilité à la parole est une excellente chose, mais comment appelle-t-on le résultat quand même ceux qui n'ont rien à dire la prennent? L'insignifiance?


Je sais, je sais, le blogue est un véhicule de communication qui se veut anticonformiste. Il a été un outil percutant lors des émeutes dans les banlieues parisiennes. Il peut aussi servir d'opposition politique comme ce Daily kos.com aux États-Unis. Mais il ne s'agit que d'une goutte dans un océan de médiocrité.


Et puis, patron, à vrai dire, je crains un peu. Vous allez comprendre. Dans une analyse coiffée du titre amusant de «Bloghorrée saisonnière», un journaliste européen, Philippe Baraud, a écrit ceci:


«Le blogue a même des effets pervers chez les professionnels. On voit des chroniqueurs de talent négliger ce qu'ils faisaient bien avant pour se consacrer à l'alimentation d'un blogue de peu d'intérêt fait de petites choses qui remplissent nos vies et ennuient les autres. Ce qui montre que tout travail d'écriture exige une discipline rigoureuse et qu'à l'inverse, le blogue ne débouche neuf fois sur dix que sur des textes médiocres, bâclés et non indispensables.» Je ne sais pas si j'ai du talent, patron, mais, blogue ou pas, peut-être vaut-il mieux ne pas négliger ce que j'essaie de bien faire.




Je sème en moi ce que je souhaite récolter dans ma vie.
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ah bien c'est le fun à savoir  
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Des médias sous influence



Un sondage d'Ipsos Descarie indique que les Québécois sont très sceptiques quant à l'indépendance éditoriale de la presse écrite face à ses annonceurs.

Selon le sondage, plus de 60% des gens croient que les entreprises paient pour voir leur nom apparaître dans le contenu éditorial des quotidiens (par opposition aux publireportages). La situation est pire en magazine, où 73% des personnes interrogées pensent que les entreprises paient pour leur présence. Être francophone ou anglophone n'affecte pas ces résultats, mais la scolarité constitue un facteur déterminant dans cette perception. En effet, plus les gens sont scolarisés et moins ils partagent la croyance selon laquelle les médias sont influençables.

"Une partie de la perception des lecteurs tient peut-être au fait que certains cahiers ont l'habitude de couvrir les acteurs spécifiques d'une catégorie (produits alimentaires, intervenants touristiques, secteur artistique) ou aux entreprises couvertes dans les sections économiques des magazines et des quotidiens", indique François Descarie, vice-président d'Ipsos Descarie.

Source: www.infopresse.com
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Médias: Une journée dans la vie des médias
Paul Cauchon
Édition du lundi 20 mars 2006



Une journée typique, sans événement majeur, sans tragédie incroyable ni élection historique. Une journée comme le 11 mai 2005, qui a été scrutée à la loupe par les chercheurs du Project for Excellence in Journalism. Comment tous les médias se sont-ils distingués?

Pour la troisième année de suite, le Project for Excellence in Journalism, un institut affilié à l'École de journalisme de l'Université Columbia, vient de publier The State of the News Media, un rapport annuel sur le journalisme et les médias.

L'exercice veut tracer un portrait fidèle de l'évolution des médias aux États-Unis, et on ose à peine rêver à un travail similaire au Québec et au Canada. Le rapport, disponible uniquement sur Internet, contient plus de 700 pages d'analyses, d'entrevues, de graphiques et de statistiques, portant sur le tirage, l'audience, la propriété des médias, les investissements des médias, l'évolution d'Internet et ainsi de suite.

Pour cette troisième édition, The State of the News Media 2006 a innové avec un exercice intéressant, Day in the Life of the Media. Les chercheurs de l'institut ont en effet comparé la couverture journalistique de cette journée du 11 mai 2005 dans plus de 2000 nouvelles et reportages diffusés ce jour-là autant dans les journaux qu'à la télévision, à la radio, sur Internet et sur des blogues.

La conclusion de la recherche est saisissante : consommer continuellement des nouvelles ne veut pas dire qu'on est mieux informé, concluent les auteurs.

Car, si les lieux de diffusion des nouvelles se sont considérablement multipliés (sites Internet, chaînes de nouvelles locales, etc.), le nombre de journalistes dans les grandes organisations se réduit. Plus important encore, le traitement des nouvelles se ressemble de plus en plus d'un média à l'autre, parce que les journalistes utilisent «une liste limitée de sources», écrivent les auteurs, tout étant soumis à des délais de production trop courts.

Parmi les constatations des auteurs, on retient la suivante : ce qu'on apprend dépend toujours de l'endroit où on l'a vu ou entendu. Ainsi, si les journaux et les bulletins de nouvelles du soir rapportaient en gros les mêmes nouvelles, les informations télévisées du matin et les nouvelles sur les chaînes câblées étaient différentes et plus locales. Par exemple, ce jour-là, dans le premier groupe prédominaient des nouvelles sur les violences en Irak et sur des protestations en Afghanistan, alors que dans le deuxième groupe prédominaient le procès de Michael Jackson et un meurtre retentissant en Illinois.




Quantité n'égale pas diversité



Autre constat : plusieurs sources d'information ne veut pas dire une plus grande diversité des voix. Les chercheurs ont constaté que les mêmes nouvelles étaient souvent reprises partout avec un nombre peu élevé de sources différentes. Ce jour-là, un problème de sécurité dans l'entourage du président Bush était traité par tous les réseaux par le même expert en sécurité de la Citibank. Le meurtre en Illinois faisait appel aux commentaires des mêmes avocats. Les chercheurs ont également constaté que le service de nouvelles Google News avait proposé 14 000 articles différents ce jour-là, ce qui est énorme, mais ils étaient tous liés aux 24 mêmes événements.

Autre constat : les bulletins de nouvelles du soir étaient très similaires d'un réseau à l'autre. La vraie différence n'était pas entre les réseaux, mais plutôt entre les nouvelles télévisées du soir et les nouvelles télévisées du matin. Les bulletins du matin étaient plus longs, plus abondants, mais plus légers et plus axés sur l'émotion dans le choix des nouvelles.

Alors que plusieurs futurologues prédisent la mort de l'imprimé, les chercheurs ont constaté que, par rapport à tous les autres médias, c'est dans les journaux que, ce jour-là, on trouvait le plus de nouvelles, les sources les plus variées, les angles et les points de vue les plus multiples. En outre, ce sont les journaux qui ont le plus alimenté les sites Internet d'information.

Parlant d'Internet, les auteurs écrivent que «selon ce que nous avons vu, Internet décrit une technologie, et non un style de média ou une approche journalistique». Car, si la matière est abondante sur Internet, on trouve peu de matériel vraiment nouveau sur les sites Internet de nouvelles. Les chercheurs semblent perplexes, n'arrivant pas à cerner un courant dominant parmi la variété des approches recensées : course à la nouvelle rapide, ajout d'une certaine profondeur, intégration multimédia variable, prédominance de la publicité et de l'éditorial, tentatives de donner plus de place au citoyen, etc.

Par contre, le cas des blogues est intéressant. Analysant ce jour-là quelques blogues reconnus, les auteurs constatent que ce qu'on y trouvait était généralement intéressant. Les blogues étaient moins concernés par la nouvelle immédiate et plus intéressés par les enjeux à long terme, à la recherche de nouveaux angles d'analyse. Mais le matériel journalistique réel, dans le sens premier du terme, était fort mince : seulement 1 % du matériel envoyé ce jour-là sur les blogues analysés était basé sur de nouvelles entrevues, et 5 % était constitué de recherches originales s'appuyant sur des documents. Autrement dit, le blogue ne remplace pas le journaliste. Il apporte autre chose, mais qui n'est pas de l'ordre de la nouvelle brute.

Il y aura sûrement lieu de revenir sur cette vaste étude, qu'on peut consulter à l'adresse Internet www.stateofthenewsmedia.com/2006.



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Technologie: Le film qu'aurait dû faire Michael Moore... avec 2000 $

Loose Change, un documentaire réalisé à petit budget par Dylan Avery, fait un tabac grâce à Internet


Bruno Guglielminetti
Édition du lundi 20 mars 2006



Depuis quelques jours, un documentaire soulève les passions sur Internet. En fait, le film du jeune réalisateur américain Dylan Avery est tout simplement décrit comme le documentaire que Michael Moore aurait dû réaliser sur les événements du 11 septembre 2001.

Le documentaire reprend la théorie de la conspiration américaine pour expliquer l'attaque du Pentagone et celle des tours jumelles du World Trade Center. Avec l'appui de nombreux documents vidéo, certains mystérieusement diffusés une seule fois, de photos, d'extraits audio et d'animation 3D, le réalisateur arrive à produire un document saisissant, qui ébranle les fondements de la version officielle des événements.

La première version du film est sortie en avril 2005 sous la forme d'un millier de DVD distribués sur Internet. C'est toutefois cette seconde version du documentaire qui révèle au grand jour le travail de Dylan Avery. La raison, le film est maintenant disponible sur Google Video.

Depuis février, des milliers d'internautes ont découvert le documentaire et, ces derniers jours, le mot a circulé sur des centaines de blogues. Résultat : les gens visionnent le film sur Google, certains allant même jusqu'à le télécharger en version iPod vidéo ou en version PSP, pour être regardé à l'aide de la petite console portative PSP de Sony.

Un réalisateur ravi

Le réalisateur, qui a produit le document à son compte avec un budget de production de 2000 $US, se dit ravi de l'engouement pour son film et remercie même l'inconnu qui a téléchargé son documentaire vers le serveur de Google Video. Un commentaire qui est loin des doléances des grands studios hollywoodiens qui occupent des cabinets d'avocats à longueur d'année dans le but de punir ce type de pratique. Depuis quelques jours, les commandes pour obtenir un exemplaire DVD de son documentaire sont passées de cinq à 800, et les courriels entrent encore en grand nombre tous les jours.

Voilà une belle illustration du journalisme citoyen à l'ère d'Internet et surtout, d'un agrégateur de contenu aussi important que Google. Après tout, le réalisateur était loin d'un budget à la Michael Moore et, pourtant, il a réussi à produire un documentaire digne de la programmation des Grands Reportages de RDI. Et ce document vidéo, d'une durée de 1h20, a été produit à l'aide d'un ordinateur portable Presario de Compaq à 1500 dollars utilisant les logiciels Adobe Premiere Pro 7.0 et After Effects 6.5.

Évidemment, d'autres documentaires sur le sujet sont également disponibles sur Internet. Des documentaires peut-être moins réussis que Loose Change, mais qui valent la peine d'être vus par des gens curieux qui cherchent à entendre d'autres points de vue que celui de la Maison-Blanche. Je pense notamment aux films Secret evil of 9/11, 911 Eyewitness, Reopen 9/11 ou The Great Conspiracy.

Si vous désirez voir gratuitement le documentaire Loose Change, vous pouvez y accéder en cherchant l'expression «Loose Change» à l'aide du moteur de recherche Google. Le lien vers le fichier vidéo hébergé par le service Google Video apparaîtra dans les premiers résultats de la requête. Quant au réalisateur, il est possible de visiter le blogue de son film (www.loosechange911.com).

***

Dans sa chronique de la semaine dernière, mon collègue Paul Cauchon traitait de la télévision qui se démultiplie. Je reviens un moment sur le sujet pour ajouter que, depuis quelques jours, le portail américain AOL offre son service de télévision à la carte In2TV (in2tv.aol.com). Un service qui permet de regarder gratuitement les épisodes d'une trentaine de téléséries américaines. On retrouve notamment les séries Babylon 5, Eight is Enough, Falcon Crest, Growing Pains, La Femme Nikita, Lois and Clark et The Fugitive.

Petit conseil cependant avant de vous lancer dans une consommation effrénée de télé américaine sur votre ordinateur. Ce service est gratuit, mais votre bande passante ne l'est peut-être pas. Assurez-vous de connaître la limite de bande passante que votre fournisseur de service Internet vous permet d'utiliser par mois sans vous facturer des frais supplémentaires.

Mais pour revenir à ces milliers d'épisodes d'émissions, ils sont offerts gratuitement, car le groupe Warner Bros en possède tous les droits, et AOL a choisi d'utiliser la publicité, pendant la diffusion des émissions, pour rentabiliser l'opération. Comme quoi, un vieux modèle économique développé pour la télévision traditionnelle peut également convenir aux nouveaux médias.

***

Bruno Guglielminetti est réalisateur et chroniqueur nouvelles technologies à la Première Chaîne de Radio-Canada. Il est également le rédacteur du Carnet techno (www.radio-canada.ca/techno).



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Les nouvelles frontières d'Internet

Le cyberespace, c'était ailleurs. Internet est maintenant «l'endroit où nous vivons».
Paul Cauchon
Édition du lundi 3 avril 2006



C'est le magazine Newsweek qui, dans son édition de cette semaine, propose la mort du terme cyberespace, en titrant en page couverture «Putting the "We" in the Web». La publication consacre un dossier aux nouvelles frontières d'Internet. Ces frontières, qui défient les modes traditionnels de circulation de l'information, ce sont les mégacommunautés comme MySpace, YouTube ou Flickr.

Ces entreprises encore inconnues il y a un an ou deux font actuellement retrouver le sourire dans la Silicon Valley; elles ont donné naissance à des dizaines de compagnies concurrentes qui rêvent de connaître une croissance aussi fulgurante et ont été souvent créées par des jeunes qui, encore une fois, s'approprient Internet. Des jeunes nés avec les ordinateurs, qui ont grandi avec Internet et qui réorganisent maintenant le Web autour de leurs modes de vie.

MySpace, par exemple, entreprise rachetée l'année dernière 580 millions par Rubert Murdoch, permet de se créer un espace personnel qui tient autant du journal intime que du centre communautaire. On place dans son «espace» les photos, vidéos, musique, blogues qu'on veut faire partager à ses amis, on se visite mutuellement, on s'envoie des hyperliens de l'un à l'autre, on s'invite à se regrouper autour des mêmes intérêts. Le succès est tel que les groupes de musique, les stars de cinéma et les spécialistes de marketing se créent maintenant des «espaces» pour attirer l'attention. MySpace est fréquenté par 65 millions de personnes; la semaine dernière 270 000 nouveaux membres s'y sont inscrits en une seule journée.

Et on n'arrête pas d'y faire des découvertes qui n'ont plus besoin des circuits traditionnels de diffusion. Comme cet obscur humoriste, Dane Cook, qui a ouvert son espace en décembre 2003, bâtissant son réseau à coup d'amis, de connaissances, d'amis de connaissances, diffusant un CD, obtenant assez de notoriété pour finalement animer des émissions de télévision et se produire en spectacle.



Centre de diffusion de vidéos




YouTube est tout aussi populaire. Cette start-up a été créée il y a à peine un an, en février 2005, par un petit groupe installé au-dessus d'une pizzeria de San Mateo en Californie. On pourrait qualifier ce site de centre de diffusion de vidéos envoyées par ses membres. Les vidéos sont classées par thèmes, et on peut se constituer ses propres listes thématiques, mettre en ligne ses propres vidéos pour les faire partager avec les autres, recevoir celles qui nous intéressent selon ses préférences, et ainsi de suite.



On y trouve de tout, mais là vraiment de tout. Des extraits d'émissions de télévision (au grand dam des réseaux), des vidéos de mariage, des scènes filmées dans la rue, des films d'animation et des courts métrages qui sont des oeuvres d'art, des parodies de films, des vidéos éducatives, des trucs de sexe. Chaque jour 35 000 nouvelles vidéos sont ajoutées; le site en héberge maintenant 30 millions. Google s'en inspire pour un nouveau service, et Microsoft prévoit lancer cet été un produit similaire.

C'est le genre d'endroit où une vidéo inconnue peut devenir célèbre en 48 heures et circuler d'un ordinateur à l'autre à des dizaines de milliers d'exemplaires (tout le monde a reçu au moins une fois une vidéo comique d'un ami qui affirme «avoir trouvé ça sur Internet» et qui, la plupart du temps, avait transité par YouTube).

Le site fait saliver les grandes compagnies. MTV vient de signer un partenariat avec l'entreprise pour mettre en ligne certains épisodes de ses séries afin que les internautes puissent les regarder sans les pirater. Récemment, un extrait de Saturday Night Live mettant en scène Natalie Portman a été vu 438 000 fois en 24 heures sur YouTube. Les spécialistes en communication se bousculent au portillon, alléchés par une telle force de frappe.

Échange de photos

Flickr est un produit similaire, mais pour les photos. Il s'agit d'un espace où l'on peut télécharger des photos et les faire partager au monde entier, l'ensemble pouvant être regroupé par thèmes. Votre beau-frère revient de voyage ? Il vous envoie l'adresse de son espace sur Flickr et vous admirez ses photos en diaporama. Vous rêvez de la ville de Rome ? Comme visiteur vous inscrivez Rome, et vous avez accès aux milliers de photos prises à Rome par tous les membres (petit test, par curiosité : vendredi dernier on y trouvait 93 885 photos de Montréal). Pour ses 2,5 millions de membres l'endroit a une telle force d'attraction qu'il court-circuite, là aussi, les habituels modes de diffusion : lors des attentats de Londres l'été dernier, plusieurs photos utilisées par les médias avaient d'abord été envoyées sur Flickr par des membres qui étaient dans la capitale britannique.

Toutes ces entreprises illustrent le même phénomène : Internet se reconstruit constamment en sous-réseaux autonomes où les utilisateurs se regroupent dans de nouvelles communautés en établissant de nouveaux circuits de communication, grâce à des outils d'une déconcertante simplicité.

Évidemment, les investisseurs tentent de découvrir les prochaines entreprises qui vont frapper fort. L'exercice est risqué. Ce sera peut-être Digg, où les participants soumettent des nouvelles et où l'ensemble des membres vote pour décider quelle nouvelle occupera la première place, et sera ainsi massivement diffusée sur Internet. Ce sera peut-être Plum, un nouvel outil qui va chercher partout sur Internet (y compris dans les blogues et les baladodiffusions) toutes les informations concernant un sujet précis, qui les réorganise et les installe sur votre ordinateur en permettant de les partager avec d'autres utilisateurs. Ou bien ce sera une autre compagnie, encore inconnue, installée au-dessus d'une pizzeria.

pcauchon@ledevoir.com



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Médias - La télé sur Internet: de plus en plus proche
Paul Cauchon
Édition du mardi 18 avril 2006



ABC fait le grand saut. La chaîne américaine, propriété du groupe Disney, a en effet annoncé la semaine dernière qu'elle proposerait le mois prochain de regarder quatre de ses émissions directement sur son site Internet.

  On ne parle pas d'émissions téléchargées ou achetées en vidéo sur commande ni de petites séquences de bulletins de nouvelles qu'on peut revoir, mais bien du visionnement en transit (streming en anglais) d'une émission de fiction au complet, à n'importe quel moment.

Et ABC frappe fort en mettant en ligne quatre de ses émissions les plus populaires, soit Lost, Desperate Housewives, Commander in Chief et Alias. Les internautes auront accès à l'épisode en cours le lendemain de sa diffusion au petit écran.

L'annonce, qui a été faite par la direction de Disney-ABC lors du congrès annuel de l'industrie de la câblodistribution à Atlanta, a causé un grand émoi dans l'industrie, illustrant la vitesse à laquelle le monde de la télévision bouge. Le patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, qui mentionne soigneusement toutes les initiatives de l'industrie dans ses interventions publiques, devra encore une fois remettre à jour sa présentation !

Selon ce qu'on a pu lire depuis une semaine dans la presse américaine, ABC mettra en ligne les quatre émissions le 1er mai, pour un projet-pilote de deux mois (on ignore si l'écoute des émissions deviendra payante après l'expérience). L'internaute pourra mettre l'émission sur pause, la faire reculer ou avancer, mais l'émission sera présentée avec les messages publicitaires et il sera impossible de «sauter» les publicités. Une dizaine d'annonceurs participent au projet, dont AT&T et Ford.

Pour le moment, les internautes canadiens n'auront pas accès aux émissions, puisque la diffusion sur Internet sera bloquée afin de protéger les droits des télédiffuseurs étrangers qui ont acheté ces émissions.




Un chemin ouvert



ABC balise ainsi un chemin que tous les autres télédiffuseurs prendront par la suite. Et il est évident qu'à plus ou moins long terme l'industrie canadienne de la télévision devra affronter un tel défi.

Plusieurs téléspectateurs doutent de vouloir vraiment regarder une émission de télévision sur un écran d'ordinateur. Les écrans sont pourtant de plus en plus grands, plats et de qualité, et certains modèles de Mac peuvent carrément être installés au mur.

De plus, plusieurs consommateurs commencent à prendre l'habitude de regarder des émissions dans leurs déplacements, ce qui remet en question le modèle traditionnel de l'écoute télévisuelle assis dans son salon. On peut regarder des DVD sur des lecteurs portables et de petits ordinateurs dans l'avion, dans l'auto. Se développe également la pratique de télécharger des émissions de télévision sur iPod.

Enfin, on fera remarquer que la jeune génération vit autant devant un ordinateur que devant un téléviseur. Un récent sondage Léger Marketing-Le Journal de Montréal démontrait que les Québécois de 18 à

34 ans passaient maintenant 13,1 heures par semaine devant Internet et 13,3 heures devant la télévision.

C'est pourquoi la présidente du groupe télévision de Disney, Anne Sweeny, a déclaré la semaine dernière : «Personne ne peut maintenant vivre avec un seul modèle d'affaires.» Le projet de ABC est directement lié à la façon dont le consommateur utilise les nouvelles technologies, ajoute-t-elle. «Le consommateur vient en premier, le modèle d'affaires en second», dit-elle.

Autrement dit, c'est aux entreprises de s'adapter aux consommateurs.


Nouveaux arrangements nécessaires


Tout le monde convient que plusieurs façons de «consommer» la télévision cohabiteront pendant plusieurs années. Les téléspectateurs regarderont encore en grand nombre la télévision le soir dans leur salon, et ils aimeront se regrouper devant le même écran, par exemple lors de grands événements sportifs. Mais un nombre grandissant de téléspectateurs, particulièrement chez les jeunes, voudront regarder leurs émissions partout où ils le peuvent, au moment où ils le désirent.

Toutes ces nouvelles façons de regarder la télévision, que ce soit sur Internet, mais aussi avec la vidéo sur demande et le téléchargement d'émissions sur iTunes, forcent les représentants de l'industrie à renégocier entre eux de nouveaux arrangements.

Par exemple, on remarquera qu'en diffusant ainsi quatre émissions directement sur son site Internet, ABC se trouve à passer par-dessus les distributeurs, câble et satellite, qui cherchent par ailleurs à développer de leur côté de nouveaux services justement pour mieux contrôler l'écoute télévisuelle. La vidéo sur demande est un de ces services qui se développent le plus; au Québec, Vidéotron en est le chef de file avec son service Illico. Un dirigeant du grand câblodistributeur Comcast déclarait toutefois la semaine dernière qu'il y avait encore beaucoup de travail à faire autour de la vidéo sur demande, admettant que les annonceurs ont besoin d'obtenir des données plus fiables sur l'auditoire des émissions regardées sur ces services.

Pour le moment, l'auditoire du «prime time» (les heures de grande écoute le soir) est celui qui vaut le plus cher pour les annonceurs. Quelle valeur publicitaire accordera-t-on au téléspectateur sur Internet ?

L'expérience d'ABC sera suivie avec attention par l'industrie. Qui se demandera si les télé-horaires se sont pas irrémédiablement condamnés...

pcauchon@ledevoir.com




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