Les exclus d'Internet restent nombreux
François Berger
La Presse
Les dernières données sur l'utilisation d'Internet montrent que le Québec a résolument plongé dans la société de l'information et n'a rien à envier au reste du monde développé. Sauf qu'une partie importante de sa population en reste exclue !
Les gens pauvres, souvent âgés, ayant peu d'instruction et vivant en région éloignée ont encore peu accès au réseau Internet, qui s'est pourtant largement déployé depuis cinq ans, selon les enquêtes menées pour le Centre francophone d'informatisation des organisations (CEFRIO), un organisme regroupant le gouvernement québécois, des universités et des industriels.
Le CEFRIO a présenté, vendredi à Montréal, un bilan très positif de l'adoption de la nouvelle technologie, en notant que la «masse critique» a été atteinte. Près de quatre millions de Québécois adultes, soit 64 %, font maintenant un usage au moins hebdomadaire du Web. Plus d'un sur cinq achète des biens et services «en ligne», soit quatre fois plus qu'en 2000. Les internautes «naviguent» en moyenne cinq heures par semaine pour des fins personnelles.
Les Québécois sont particulièrement friands d'informations sur la santé, puisqu'un sur trois visite la Toile pour en trouver. Aussi, les deux tiers des citoyens accepteraient l'échange de données provenant de leur dossier médical entre des professionnels de la santé, comme le prévoit un projet de loi adopté par l'Assemblée nationale à la fin de 2005.
Bref, les Québécois sont définitivement entrés dans l'ère de l'information et se placent parmi les sociétés les plus «branchées» au monde, plus que les Français ou les Allemands, et presque autant que les Américains ou les Australiens.
Mais il y a un hic ! Il existe une «fracture numérique» entre riches et pauvres, entre habitants des grandes villes ou des banlieues et ceux des milieux ruraux ou des régions éloignées. En Gaspésie, seulement quatre adultes sur 10 utilisent Internet, et c'est à peine la moitié dans les autres régions dites éloignées, de l'Abitibi au Saguenay en passant par la Mauricie et la Beauce.
À Montréal, à Québec, dans la région de Gatineau-Ottawa et dans la grande banlieue montréalaise, les deux tiers des gens sont internautes et majoritairement branchés à haute vitesse. En région éloignée, la haute vitesse demeure l'exception.
Le gouvernement fédéral et celui du Québec ont investi des millions de dollars, au cours des dernières années, afin d'inciter les régions éloignées et les villages à rattraper leur retard, mais les programmes d'aide n'ont pas été renouvelés même s'il «reste du chemin à faire», a souligné hier Monique Charbonneau, présidente-directrice générale du CEFRIO.
Cela n'est pas de bon augure, croit-elle, pour que tout le monde profite du «gouvernement en ligne» en voie d'implantation.
«Il faut une volonté politique», a-t-elle ajouté, en disant espérer que Québec comme Ottawa prévoient, dans leurs prochains budgets, de nouveaux investissements pour le développement d'Internet dans les régions.
Les exclus d'Internet restent nombreux
Cyberattaques: un Québécois sur deux touché
Marie-Eve Morasse
10 février 2006 - 16h10
Les Québécois protègent leur ordinateur à la maison, mais sont nombreux à être victimes des attaques qui se propagent sur Internet.
L'enquête NETendances menée par le Cefrio révèle en effet que 46% des propriétaires d'ordinateurs ont été victimes de cyberattaques au cours de la dernière année.
Les vers informatiques, virus, logiciels espions et chevaux de Troie ont attaqué les ordinateurs des Québécois, bien que près de 90% de ceux qui en possèdent un disent avoir installé au moins un pare-feu ou un antivirus.
«Ce sont des résultats surprenants», dit Éric Lacroix, responsable de l'étude au Cefrio. Les gens ne savent peut-être pas comment protéger efficacement leur système.»
S'ils savent télécharger, légalement ou pas, les Québécois sont peu nombreux à l'avouer. Moins de 20% des répondants sondés ont dit avoir déjà écouté ou téléchargé de la musique sur Internet.
«Les gens sont gênés», dit Éric Lacroix, reconnaissant qu'au Québec comme ailleurs, les gens hésitent souvent à dire aux sondeurs qu'ils téléchargent de la musique en ligne.
«Pourtant, quand on regarde l'utilisation de la bande passante, on se rend compte que les niveaux sont très élevés. Des outils de téléchargement comme Bit Torrent connaissent une croissance incroyable», dit Éric Lacroix.
Nouvelles pratiques
Certaines pratiques commencent lentement à faire leur apparition dans les habitudes Internet des Québécois. Un peu plus de dix pourcent des adultes ont déjà consulté un blogue. Aux États-Unis, cette proportion monte à 30%.
Le courrier électronique demeure l'activité préférée des Québécois sur le Web, 3,4 millions d'adultes l'utilisant sur une base régulière.
Le quart des adultes clavardent et le tiers d'entre eux se servent d'Internet pour trouver de l'information en matière de santé.
Finalement, parmi ceux qui possèdent un ordinateur à la maison, 58% ont un ordinateur de table, 5% un ordinateur portable et 11% ont les deux.
À lire aussi:
Marie-Eve Morasse
10 février 2006 - 16h10
Les Québécois protègent leur ordinateur à la maison, mais sont nombreux à être victimes des attaques qui se propagent sur Internet.
L'enquête NETendances menée par le Cefrio révèle en effet que 46% des propriétaires d'ordinateurs ont été victimes de cyberattaques au cours de la dernière année.
Les vers informatiques, virus, logiciels espions et chevaux de Troie ont attaqué les ordinateurs des Québécois, bien que près de 90% de ceux qui en possèdent un disent avoir installé au moins un pare-feu ou un antivirus.
«Ce sont des résultats surprenants», dit Éric Lacroix, responsable de l'étude au Cefrio. Les gens ne savent peut-être pas comment protéger efficacement leur système.»
S'ils savent télécharger, légalement ou pas, les Québécois sont peu nombreux à l'avouer. Moins de 20% des répondants sondés ont dit avoir déjà écouté ou téléchargé de la musique sur Internet.
«Les gens sont gênés», dit Éric Lacroix, reconnaissant qu'au Québec comme ailleurs, les gens hésitent souvent à dire aux sondeurs qu'ils téléchargent de la musique en ligne.
«Pourtant, quand on regarde l'utilisation de la bande passante, on se rend compte que les niveaux sont très élevés. Des outils de téléchargement comme Bit Torrent connaissent une croissance incroyable», dit Éric Lacroix.
Nouvelles pratiques
Certaines pratiques commencent lentement à faire leur apparition dans les habitudes Internet des Québécois. Un peu plus de dix pourcent des adultes ont déjà consulté un blogue. Aux États-Unis, cette proportion monte à 30%.
Le courrier électronique demeure l'activité préférée des Québécois sur le Web, 3,4 millions d'adultes l'utilisant sur une base régulière.
Le quart des adultes clavardent et le tiers d'entre eux se servent d'Internet pour trouver de l'information en matière de santé.
Finalement, parmi ceux qui possèdent un ordinateur à la maison, 58% ont un ordinateur de table, 5% un ordinateur portable et 11% ont les deux.
À lire aussi:
10 février 2006
Actualité
Internet continue sa progression auprès des adultes québécois
10/02/2006 - Dans sa dernière étude qui porte sur l'usage d'Internet au Québec, le Cefrio, organisme voué à l'étude de l'informatisation des organisations, note une croissance du recours de la population adulte aux contenus et aux fonctionnalités offertes par la Grande Toile.
Selon l'enquête annuelle NETendances du Cefrio pour laquelle mille internautes différents ont été sondés sur une base mensuelle, la population d’internautes adultes qui utilisent le Web de façon hebdomadaire est passée de deux millions de personnes en janvier 2000, soit 39,7 % des internautes majeurs, à 4 millions d’adultes en juillet 2005, soit une proportion de 63,5 %. Le pourcentage d’utilisateurs a d’ailleurs augmenté de cinq points en comparaison avec l’année 2004.
Le Québec se classe ainsi au quinzième rang sur 189 pays en matière d’utilisation du réseau informatique mondial par la population adulte, avec 68 % d’utilisateurs réguliers, et au neuvième rang si on inclut les adolescents âgés de douze ans et plus.
À propos des statistiques démographiques, le directeur Enquêtes et Veille stratégique du Cefrio Éric Lacroix a indiqué que la région de l’Outaouais avait effectué le plus fort gain (12,9 %) en terme d’utilisation d’Internet au cours de la dernière année et obtenu le premier rang avec 68,9 % de la population qui utilise régulièrement le Grand Réseau, devant Montréal (68,6 %) et Québec (65,1 %). Il précise toutefois que malgré certains progrès réalisés au cours des dernières années, le revenu, le niveau de scolarité, le statut d’emploi, l’âge et l’accessibilité au réseau continuent d’influencer l’utilisation du Web au sein de la population québécoise.
Commerce florissant
À propos du commerce électronique, l’enquête NETendances 2005 a révélé que 35,7 % des adultes québécois effectuaient des transactions bancaires en ligne l’année dernière, contre 16,2 % en janvier 2001, que 27,6 % des internautes majeurs utilisaient la Toile pour magasiner sans effectuer d’achat, contre12,9 % en 2001, et que 21,5 % y effectuaient des achats en ligne, contre 5,1 % en 2001.
La perception de la sécurité des transactions est également en hausse. En 2005 42,9 % des répondants percevaient les achats par carte de crédit comme étant sécuritaires, alors que 53 % pensaient le contraire et 4,1 % ne pouvaient se prononcer à cet effet. En 2001, le quart des internautes adultes seulement percevaient cette forme de transaction comme étant sécuritaire alors que les deux tiers en croyaient autrement. Par ailleurs, 15,9 % des répondants ont dit avoir vendu des biens à titre personnel sur le Web en août 2005, contre 4,8 % en septembre 2003.
L’étude révèle également que le courriel est encore l’application de communication préférée des internautes, que le recours au clavardage et à la messagerie instantanée et que le téléchargement de musique et le jeu en ligne sont demeurés stables, tout comme le nombre d’heures d’utilisation du Web pour des motifs personnels (6 heures, contre 25 heures pour la télévision). Par ailleurs, les deux tiers des répondants sont favorables à l’échange des données informatisées entre professionnels de la santé, tandis que 35,3 % utilisent Internet pour planifier leurs vacances.
Enfin, en termes de connectivité à Internet, alors que 74 % des adultes québécois habitent un ménage avec au moins un ordinateur, l’étude du Cefrio révèle que 64,8 % de la population québécoise adulte était branchée à Internet en 2005, contre 55,6 % en 2004. Les trois quarts de ces ménages y sont branchés par un lien haute vitesse.
« En 1998, lors d’une discussion avec une collègue, nous avons évalué qu’un taux de branchement à domicile de 50 % constituerait un plafonnement au Québec. Alors que nous nous demandons maintenant où cela va s’arrêter, je n’ose plus me prononcer à cet effet », a dit M. Lacroix en souriant.
Invité à commenter l’étude, Jean Goulet, responsable du bureau de l’innovation au ministère des ministère des Services gouvernementaux du Québec, qui a commandité en partie l’étude avec Bell Sympatico, a déclaré qu’Internet devenait le moyen privilégié de tout faire comme premier réflexe pour une proportion importante de la population québécoise.
« Les gens en veulent plus, et avec le nombre croissant de personnes qui s’y habituent, le défi pour le gouvernement en ligne n’est pas juste un projet technologique, mais aussi administratif, démocratique, social et informatif. Nous devons, au gouvernement, répondre à ceux qui ‘en veulent’, et de façon différente. Les personnes ne veulent pas savoir qui leur donnent les divers services qu’ils demandent, mais ils veulent une réponse unifiée. Nous devons alors inverser nos pratiques et nos systèmes », a-t-il indiqué.
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique
http://www.cefrio.qc.ca/rapports/Rappor ... es2005.pdf --Message edité par tuberale le 2006-02-12 09:51:34--
Actualité
Internet continue sa progression auprès des adultes québécois
10/02/2006 - Dans sa dernière étude qui porte sur l'usage d'Internet au Québec, le Cefrio, organisme voué à l'étude de l'informatisation des organisations, note une croissance du recours de la population adulte aux contenus et aux fonctionnalités offertes par la Grande Toile.
Selon l'enquête annuelle NETendances du Cefrio pour laquelle mille internautes différents ont été sondés sur une base mensuelle, la population d’internautes adultes qui utilisent le Web de façon hebdomadaire est passée de deux millions de personnes en janvier 2000, soit 39,7 % des internautes majeurs, à 4 millions d’adultes en juillet 2005, soit une proportion de 63,5 %. Le pourcentage d’utilisateurs a d’ailleurs augmenté de cinq points en comparaison avec l’année 2004.
Le Québec se classe ainsi au quinzième rang sur 189 pays en matière d’utilisation du réseau informatique mondial par la population adulte, avec 68 % d’utilisateurs réguliers, et au neuvième rang si on inclut les adolescents âgés de douze ans et plus.
À propos des statistiques démographiques, le directeur Enquêtes et Veille stratégique du Cefrio Éric Lacroix a indiqué que la région de l’Outaouais avait effectué le plus fort gain (12,9 %) en terme d’utilisation d’Internet au cours de la dernière année et obtenu le premier rang avec 68,9 % de la population qui utilise régulièrement le Grand Réseau, devant Montréal (68,6 %) et Québec (65,1 %). Il précise toutefois que malgré certains progrès réalisés au cours des dernières années, le revenu, le niveau de scolarité, le statut d’emploi, l’âge et l’accessibilité au réseau continuent d’influencer l’utilisation du Web au sein de la population québécoise.
Commerce florissant
À propos du commerce électronique, l’enquête NETendances 2005 a révélé que 35,7 % des adultes québécois effectuaient des transactions bancaires en ligne l’année dernière, contre 16,2 % en janvier 2001, que 27,6 % des internautes majeurs utilisaient la Toile pour magasiner sans effectuer d’achat, contre12,9 % en 2001, et que 21,5 % y effectuaient des achats en ligne, contre 5,1 % en 2001.
La perception de la sécurité des transactions est également en hausse. En 2005 42,9 % des répondants percevaient les achats par carte de crédit comme étant sécuritaires, alors que 53 % pensaient le contraire et 4,1 % ne pouvaient se prononcer à cet effet. En 2001, le quart des internautes adultes seulement percevaient cette forme de transaction comme étant sécuritaire alors que les deux tiers en croyaient autrement. Par ailleurs, 15,9 % des répondants ont dit avoir vendu des biens à titre personnel sur le Web en août 2005, contre 4,8 % en septembre 2003.
L’étude révèle également que le courriel est encore l’application de communication préférée des internautes, que le recours au clavardage et à la messagerie instantanée et que le téléchargement de musique et le jeu en ligne sont demeurés stables, tout comme le nombre d’heures d’utilisation du Web pour des motifs personnels (6 heures, contre 25 heures pour la télévision). Par ailleurs, les deux tiers des répondants sont favorables à l’échange des données informatisées entre professionnels de la santé, tandis que 35,3 % utilisent Internet pour planifier leurs vacances.
Enfin, en termes de connectivité à Internet, alors que 74 % des adultes québécois habitent un ménage avec au moins un ordinateur, l’étude du Cefrio révèle que 64,8 % de la population québécoise adulte était branchée à Internet en 2005, contre 55,6 % en 2004. Les trois quarts de ces ménages y sont branchés par un lien haute vitesse.
« En 1998, lors d’une discussion avec une collègue, nous avons évalué qu’un taux de branchement à domicile de 50 % constituerait un plafonnement au Québec. Alors que nous nous demandons maintenant où cela va s’arrêter, je n’ose plus me prononcer à cet effet », a dit M. Lacroix en souriant.
Invité à commenter l’étude, Jean Goulet, responsable du bureau de l’innovation au ministère des ministère des Services gouvernementaux du Québec, qui a commandité en partie l’étude avec Bell Sympatico, a déclaré qu’Internet devenait le moyen privilégié de tout faire comme premier réflexe pour une proportion importante de la population québécoise.
« Les gens en veulent plus, et avec le nombre croissant de personnes qui s’y habituent, le défi pour le gouvernement en ligne n’est pas juste un projet technologique, mais aussi administratif, démocratique, social et informatif. Nous devons, au gouvernement, répondre à ceux qui ‘en veulent’, et de façon différente. Les personnes ne veulent pas savoir qui leur donnent les divers services qu’ils demandent, mais ils veulent une réponse unifiée. Nous devons alors inverser nos pratiques et nos systèmes », a-t-il indiqué.
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique
http://www.cefrio.qc.ca/rapports/Rappor ... es2005.pdf --Message edité par tuberale le 2006-02-12 09:51:34--
Médias: L'internaute sous toutes les coutures
Paul Cauchon
Édition du lundi 13 février 2006
Ce sont 63,5 % des Québécois qui utilisent Internet régulièrement, soit près de quatre millions d'adultes, ce qui place le Québec dans le peloton de tête de plusieurs nations. Ils achètent en ligne et clavardent dans une proportion grandissante. Et ils commencent à suivre des cours sur Internet et à consulter les blogues.
Mais la fracture numérique se creuse entre les régions urbanisées et les régions éloignées comme la Gaspésie.
Vendredi dernier, le CEFRIO publiait son portrait sociodémographique annuel de l'internaute du Québec. Le CEFRIO, un centre de liaison et de transfert qui regroupe 150 membres universitaires, industriels et gouvernementaux, réalise depuis 1999 une grande enquête progressive avec Léger Marketing. Depuis le début du projet, plus de 115 000 Québécois ont été ainsi sondés sur leurs habitudes.
En cinq ans, de janvier 2000 à l'automne 2005, l'utilisation régulière d'Internet au Québec (c'est-à-dire une utilisation depuis les sept derniers jours) est passée de 39,7 % de la population à 63,5 %. Près de deux Québécois sur trois (65 % ) habitent dans une «ménage branché», les trois quarts des ménages étant d'ailleurs branchés à haute vitesse.
En matière d'utilisation d'Internet, si le Québec était un pays il se classerait au 9e ou au 15e rang. La variation dépend de la base de calcul, selon qu'on choisit les internautes adultes ou l'ensemble de la population, mais, dans les deux cas, le Québec se situerait devant la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne. Les pays où l'utilisation est la plus massive sont Malte (eh oui !), la Nouvelle-Zélande, l'Islande, la Suède, le Danemark, Hong Kong, l'Autriche et les États-Unis.
Grandes inégalités
Ce chiffre pour l'ensemble du Québec camoufle toutefois de grandes inégalités. C'est en Outaouais que l'usage d'Internet est le plus élevé, avec près de 69 % de la population. On retrouve ensuite les régions de Montréal, Québec, Laval et la Montérégie.
Mais en Gaspésie/-Îles-de-la-Madeleine l'utilisation n'est que de 44,2 %. Monique Charbonneau, présidente-directrice générale du CEFRIO, fait remarquer que, de l'autre côté de la baie des Chaleurs, la péninsule acadienne au Nouveau-Brunswick, qui connaît pourtant des conditions socio-économiques similaires à celles de la Gaspésie, est maintenant très branchée. «L'Acadie a profité de fonds fédéraux, mais ça prend aussi un mouvement social fort qui veut implanter la technologie, dit-elle. Ce fut le cas dans la péninsule acadienne.»
Éric Lacroix, directeur Enquêtes et Veille stratégique au CEFRIO, ajoute que dans certaines régions du Québec, Internet haute vitesse manque à l'appel. «Souvent, on trouve quelques maisons bien branchées dans un village, dit-il, mais ensuite la haute vitesse ne se rend pas à l'extérieur du village.»
Le sondage CEFRIO/Léger Marketing livre plusieurs autres indications intéressantes. On ne sera pas surpris d'apprendre que le courriel demeure l'outil le plus utilisé, dans une proportion de 58 %, puisque cette donnée ressort habituellement dans tous les sondages. Signalons quand même que la proportion de Québécois qui possèdent une adresse courriel est passée en deux ans de 45,6 % à 60 %.
En plein essor
On remarquera que le clavardage et la messagerie instantanée sont en plein essor (26 % de l'utilisation). Le téléchargement de la musique représente 18,6 %. Par ailleurs, 29 % des répondants ont déjà recherché un emploi sur le Web, 12,3 % consultent un blogue, 10,5 % ont suivi une formation ou un cours et 9,5 % sont abonnés à la téléphonie IP à la maison.
Le cas du tourisme est particulier. Ce sont maintenant 35,3 % des Internautes qui utilisent Internet pour planifier leurs vacances (cette proportion n'atteignait même pas 15 % en 2000). Éric Lacroix en profite pour interpeller l'industrie touristique : les secteurs de l'hébergement et de la restauration sont parmi les plus faibles utilisateurs d'Internet au Québec, déplore-t-il. Ces deux secteurs ont donc beaucoup de chemin à faire pour répondre aux besoins grandissants des consommateurs. Et quiconque a déjà voulu réserver un chalet au Québec sur Internet sait que les adresses ne sont pas faciles à trouver et que trop de locateurs ne savent même pas encore comment mettre en valeur leur produit par des photos (plusieurs petits restaurants et lieux d'hébergement ne possèdent même pas de site Internet). «Il faut que les petites entreprises comprennent que, si elles ne sont pas sur le Web, ajoute Éric Lacroix, le consommateur ira rapidement voir le concurrent qui y est.»
Autre donnée forte : ce sont maintenant 1,3 million de Québécois qui font des achats en ligne, soit 21,5 %. Mais 53 % des répondants considèrent encore que les achats en ligne ne sont pas sûrs. Éric Lacroix s'en étonne : «C'est une mauvaise perception, soutient-il. Les méthodes de cryptage sur les sites sont maintenant très sécuritaires, et il est bien plus dangereux de laisser sa carte de crédit à la station-service ou au serveur de restaurant qui part avec. Mais, sur Internet, le problème vient de certains marchands qui protègent mal leur banque de données.»
Au Québec, on achète moins en ligne que dans le reste de l'Amérique. «Mais il y a 50 ans, ajoute Éric Lacroix, les Québécois achetaient également moins à distance dans le catalogue Sears que dans le reste de l'Amérique.»
Dernière donnée : l'usage d'Internet au Québec se situe autour de cinq heures par semaine (le chiffre varie selon les saisons), alors qu'aux États-Unis il est plutôt de 13,3 heures. Nous serions moins cyberdépendants qu'ailleurs, fait valoir Éric Lacroix... une affirmation qui étonnera probablement les parents de certains adolescents !
Paul Cauchon
Édition du lundi 13 février 2006
Ce sont 63,5 % des Québécois qui utilisent Internet régulièrement, soit près de quatre millions d'adultes, ce qui place le Québec dans le peloton de tête de plusieurs nations. Ils achètent en ligne et clavardent dans une proportion grandissante. Et ils commencent à suivre des cours sur Internet et à consulter les blogues.
Mais la fracture numérique se creuse entre les régions urbanisées et les régions éloignées comme la Gaspésie.
Vendredi dernier, le CEFRIO publiait son portrait sociodémographique annuel de l'internaute du Québec. Le CEFRIO, un centre de liaison et de transfert qui regroupe 150 membres universitaires, industriels et gouvernementaux, réalise depuis 1999 une grande enquête progressive avec Léger Marketing. Depuis le début du projet, plus de 115 000 Québécois ont été ainsi sondés sur leurs habitudes.
En cinq ans, de janvier 2000 à l'automne 2005, l'utilisation régulière d'Internet au Québec (c'est-à-dire une utilisation depuis les sept derniers jours) est passée de 39,7 % de la population à 63,5 %. Près de deux Québécois sur trois (65 % ) habitent dans une «ménage branché», les trois quarts des ménages étant d'ailleurs branchés à haute vitesse.
En matière d'utilisation d'Internet, si le Québec était un pays il se classerait au 9e ou au 15e rang. La variation dépend de la base de calcul, selon qu'on choisit les internautes adultes ou l'ensemble de la population, mais, dans les deux cas, le Québec se situerait devant la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne. Les pays où l'utilisation est la plus massive sont Malte (eh oui !), la Nouvelle-Zélande, l'Islande, la Suède, le Danemark, Hong Kong, l'Autriche et les États-Unis.
Grandes inégalités
Ce chiffre pour l'ensemble du Québec camoufle toutefois de grandes inégalités. C'est en Outaouais que l'usage d'Internet est le plus élevé, avec près de 69 % de la population. On retrouve ensuite les régions de Montréal, Québec, Laval et la Montérégie.
Mais en Gaspésie/-Îles-de-la-Madeleine l'utilisation n'est que de 44,2 %. Monique Charbonneau, présidente-directrice générale du CEFRIO, fait remarquer que, de l'autre côté de la baie des Chaleurs, la péninsule acadienne au Nouveau-Brunswick, qui connaît pourtant des conditions socio-économiques similaires à celles de la Gaspésie, est maintenant très branchée. «L'Acadie a profité de fonds fédéraux, mais ça prend aussi un mouvement social fort qui veut implanter la technologie, dit-elle. Ce fut le cas dans la péninsule acadienne.»
Éric Lacroix, directeur Enquêtes et Veille stratégique au CEFRIO, ajoute que dans certaines régions du Québec, Internet haute vitesse manque à l'appel. «Souvent, on trouve quelques maisons bien branchées dans un village, dit-il, mais ensuite la haute vitesse ne se rend pas à l'extérieur du village.»
Le sondage CEFRIO/Léger Marketing livre plusieurs autres indications intéressantes. On ne sera pas surpris d'apprendre que le courriel demeure l'outil le plus utilisé, dans une proportion de 58 %, puisque cette donnée ressort habituellement dans tous les sondages. Signalons quand même que la proportion de Québécois qui possèdent une adresse courriel est passée en deux ans de 45,6 % à 60 %.
En plein essor
On remarquera que le clavardage et la messagerie instantanée sont en plein essor (26 % de l'utilisation). Le téléchargement de la musique représente 18,6 %. Par ailleurs, 29 % des répondants ont déjà recherché un emploi sur le Web, 12,3 % consultent un blogue, 10,5 % ont suivi une formation ou un cours et 9,5 % sont abonnés à la téléphonie IP à la maison.
Le cas du tourisme est particulier. Ce sont maintenant 35,3 % des Internautes qui utilisent Internet pour planifier leurs vacances (cette proportion n'atteignait même pas 15 % en 2000). Éric Lacroix en profite pour interpeller l'industrie touristique : les secteurs de l'hébergement et de la restauration sont parmi les plus faibles utilisateurs d'Internet au Québec, déplore-t-il. Ces deux secteurs ont donc beaucoup de chemin à faire pour répondre aux besoins grandissants des consommateurs. Et quiconque a déjà voulu réserver un chalet au Québec sur Internet sait que les adresses ne sont pas faciles à trouver et que trop de locateurs ne savent même pas encore comment mettre en valeur leur produit par des photos (plusieurs petits restaurants et lieux d'hébergement ne possèdent même pas de site Internet). «Il faut que les petites entreprises comprennent que, si elles ne sont pas sur le Web, ajoute Éric Lacroix, le consommateur ira rapidement voir le concurrent qui y est.»
Autre donnée forte : ce sont maintenant 1,3 million de Québécois qui font des achats en ligne, soit 21,5 %. Mais 53 % des répondants considèrent encore que les achats en ligne ne sont pas sûrs. Éric Lacroix s'en étonne : «C'est une mauvaise perception, soutient-il. Les méthodes de cryptage sur les sites sont maintenant très sécuritaires, et il est bien plus dangereux de laisser sa carte de crédit à la station-service ou au serveur de restaurant qui part avec. Mais, sur Internet, le problème vient de certains marchands qui protègent mal leur banque de données.»
Au Québec, on achète moins en ligne que dans le reste de l'Amérique. «Mais il y a 50 ans, ajoute Éric Lacroix, les Québécois achetaient également moins à distance dans le catalogue Sears que dans le reste de l'Amérique.»
Dernière donnée : l'usage d'Internet au Québec se situe autour de cinq heures par semaine (le chiffre varie selon les saisons), alors qu'aux États-Unis il est plutôt de 13,3 heures. Nous serions moins cyberdépendants qu'ailleurs, fait valoir Éric Lacroix... une affirmation qui étonnera probablement les parents de certains adolescents !
Technologie: Le courriel à portée de voix
Bruno Guglielminetti
Édition du lundi 13 février 2006
Vous êtes sur la route, au beau milieu d'un bouchon de circulation, et vous aimeriez bien vous avancer dans votre correspondance, confirmer une décision, partager une réflexion avec un collègue ou signaler votre retard à un rendez-vous plus tard aujourd'hui. Malheureusement, vous n'avez pas votre ordinateur sous la main et vous n'avez pas encore troqué votre téléphone cellulaire pour un Blackberry. Pas de problème, il existe un autre moyen, le nouveau service Bluffmail.
Développé par l'entreprise québécoise Telmatik, spécialisée dans la gestion de communications et les services de centres d'appels, le service permet littéralement, et surtout facilement, d'envoyer un courriel audio au moyen d'un téléphone cellulaire ou d'un téléphone traditionnel.
Avant de pouvoir utiliser ce service, il faut toutefois visiter le site de Bluffmail pour s'inscrire au service et surtout, pour y créer son bottin d'adresse électronique. Pour le moment, on doit saisir une à une les adresses de nos contacts, mais Bluffmail promet que, très bientôt, il sera possible de verser son carnet de contacts Outlook directement dans le module de communication Web. Une fois le carnet de contacts créé, il n'y a pas de limite quant au nombre de contacts que vous pouvez intégrer au système; le service indique un numéro de téléphone à contacter et un nom d'usager ainsi qu'un mot de passe pour confirmer notre identité. Nous voilà fin prêts à utiliser le service. Après cette première visite au site de Bluffmail, vous n'aurez plus besoin d'y passer, à moins de vouloir ajouter un contact à votre bottin.
Dicter le message
Et nous voici rendus au moment magique du service. Après avoir composé le numéro de téléphone du service, vous êtes automatiquement dirigé vers votre boîte de courriel, car le service reconnaît votre numéro de téléphone grâce à l'information de l'afficheur. Si votre numéro de téléphone n'est pas reconnu, Bluffmail vous demande alors d'entrer votre mot de passe. Aussitôt, une voix de synthèse vous demande le nom du destinataire du courriel. Le système de reconnaissance vocale permet de fonctionner uniquement avec des noms et des prénoms comme si vous dictiez l'information à un opérateur humain. Une fois le correspondant trouvé dans votre répertoire, Bluffmail vous invite à dicter votre message.
Le service de base, qui est gratuit, permet l'enregistrement d'un message sonore d'une durée maximale de 30 secondes. Le forfait intermédiaire permet des messages de 60 secondes et le forfait supérieur, de 120 secondes. Sachant que nous parlons en moyenne à la cadence de 150 mots à la minute, les trente secondes laissent amplement le temps de régler une urgence ou deux. En un seul appel, il est possible de dicter jusqu'à cinq courriels différents.
Une fois le message dicté, on raccroche et le contenu est acheminé à l'adresse de notre destinataire sous forme de fichier audio en format wav joint au courriel. Votre correspondant recevra un message à votre nom, lui indiquant que c'est un courriel audio. Pour l'entendre, il aura à sélectionner le fichier. Puisque le fichier audio est en format wav, on s'assure que la majorité des ordinateurs peuvent lire le courriel sonore sans problème.
Autre avantage, le correspondant peut répondre à ce courriel en envoyant une réponse à votre adresse de courrier électronique habituelle ou encore en envoyant un message directement sur votre téléphone cellulaire par messagerie texte SMS. De plus, le destinataire peut également choisir de réexpédier votre courriel sonore vers un autre contact. Une chose que vous pourriez vous-même choisir de faire lors de l'enregistrement du message puisque Bluffmail offre la possibilité de mettre des destinataires en copie et en copie cachée comme avec un courriel traditionnel.
Et puisque le destinataire reçoit le fichier sonore de petite taille sur son ordinateur, au lieu de l'écouter en transit à partir d'un serveur quelque part sur le Web, il pourra conserver le fichier sonore dans ses archives, comme un courriel normal.
Pour le moment, l'entreprise Telmatik offre le forfait de base gratuitement. Celui-ci comprend l'envoi de 15 bluffmail par mois, de 30 secondes par message. Deux autres forfaits existent, soit le Subito et le Presto. Le forfait intermédiaire Subito, à 7 dollars par mois, permet l'envoi de 100 messages de 60 secondes mensuellement. Le forfait supérieur Presto, vendu 18 $, permet l'envoi de 500 messages de 120 minutes.
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Bruno Guglielminetti
Édition du lundi 13 février 2006
Vous êtes sur la route, au beau milieu d'un bouchon de circulation, et vous aimeriez bien vous avancer dans votre correspondance, confirmer une décision, partager une réflexion avec un collègue ou signaler votre retard à un rendez-vous plus tard aujourd'hui. Malheureusement, vous n'avez pas votre ordinateur sous la main et vous n'avez pas encore troqué votre téléphone cellulaire pour un Blackberry. Pas de problème, il existe un autre moyen, le nouveau service Bluffmail.
Développé par l'entreprise québécoise Telmatik, spécialisée dans la gestion de communications et les services de centres d'appels, le service permet littéralement, et surtout facilement, d'envoyer un courriel audio au moyen d'un téléphone cellulaire ou d'un téléphone traditionnel.
Avant de pouvoir utiliser ce service, il faut toutefois visiter le site de Bluffmail pour s'inscrire au service et surtout, pour y créer son bottin d'adresse électronique. Pour le moment, on doit saisir une à une les adresses de nos contacts, mais Bluffmail promet que, très bientôt, il sera possible de verser son carnet de contacts Outlook directement dans le module de communication Web. Une fois le carnet de contacts créé, il n'y a pas de limite quant au nombre de contacts que vous pouvez intégrer au système; le service indique un numéro de téléphone à contacter et un nom d'usager ainsi qu'un mot de passe pour confirmer notre identité. Nous voilà fin prêts à utiliser le service. Après cette première visite au site de Bluffmail, vous n'aurez plus besoin d'y passer, à moins de vouloir ajouter un contact à votre bottin.
Dicter le message
Et nous voici rendus au moment magique du service. Après avoir composé le numéro de téléphone du service, vous êtes automatiquement dirigé vers votre boîte de courriel, car le service reconnaît votre numéro de téléphone grâce à l'information de l'afficheur. Si votre numéro de téléphone n'est pas reconnu, Bluffmail vous demande alors d'entrer votre mot de passe. Aussitôt, une voix de synthèse vous demande le nom du destinataire du courriel. Le système de reconnaissance vocale permet de fonctionner uniquement avec des noms et des prénoms comme si vous dictiez l'information à un opérateur humain. Une fois le correspondant trouvé dans votre répertoire, Bluffmail vous invite à dicter votre message.
Le service de base, qui est gratuit, permet l'enregistrement d'un message sonore d'une durée maximale de 30 secondes. Le forfait intermédiaire permet des messages de 60 secondes et le forfait supérieur, de 120 secondes. Sachant que nous parlons en moyenne à la cadence de 150 mots à la minute, les trente secondes laissent amplement le temps de régler une urgence ou deux. En un seul appel, il est possible de dicter jusqu'à cinq courriels différents.
Une fois le message dicté, on raccroche et le contenu est acheminé à l'adresse de notre destinataire sous forme de fichier audio en format wav joint au courriel. Votre correspondant recevra un message à votre nom, lui indiquant que c'est un courriel audio. Pour l'entendre, il aura à sélectionner le fichier. Puisque le fichier audio est en format wav, on s'assure que la majorité des ordinateurs peuvent lire le courriel sonore sans problème.
Autre avantage, le correspondant peut répondre à ce courriel en envoyant une réponse à votre adresse de courrier électronique habituelle ou encore en envoyant un message directement sur votre téléphone cellulaire par messagerie texte SMS. De plus, le destinataire peut également choisir de réexpédier votre courriel sonore vers un autre contact. Une chose que vous pourriez vous-même choisir de faire lors de l'enregistrement du message puisque Bluffmail offre la possibilité de mettre des destinataires en copie et en copie cachée comme avec un courriel traditionnel.
Et puisque le destinataire reçoit le fichier sonore de petite taille sur son ordinateur, au lieu de l'écouter en transit à partir d'un serveur quelque part sur le Web, il pourra conserver le fichier sonore dans ses archives, comme un courriel normal.
Pour le moment, l'entreprise Telmatik offre le forfait de base gratuitement. Celui-ci comprend l'envoi de 15 bluffmail par mois, de 30 secondes par message. Deux autres forfaits existent, soit le Subito et le Presto. Le forfait intermédiaire Subito, à 7 dollars par mois, permet l'envoi de 100 messages de 60 secondes mensuellement. Le forfait supérieur Presto, vendu 18 $, permet l'envoi de 500 messages de 120 minutes.
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