Publié : dim. févr. 12, 2006 4:46 am
Les exclus d'Internet restent nombreux
François Berger
La Presse
Les dernières données sur l'utilisation d'Internet montrent que le Québec a résolument plongé dans la société de l'information et n'a rien à envier au reste du monde développé. Sauf qu'une partie importante de sa population en reste exclue !
Les gens pauvres, souvent âgés, ayant peu d'instruction et vivant en région éloignée ont encore peu accès au réseau Internet, qui s'est pourtant largement déployé depuis cinq ans, selon les enquêtes menées pour le Centre francophone d'informatisation des organisations (CEFRIO), un organisme regroupant le gouvernement québécois, des universités et des industriels.
Le CEFRIO a présenté, vendredi à Montréal, un bilan très positif de l'adoption de la nouvelle technologie, en notant que la «masse critique» a été atteinte. Près de quatre millions de Québécois adultes, soit 64 %, font maintenant un usage au moins hebdomadaire du Web. Plus d'un sur cinq achète des biens et services «en ligne», soit quatre fois plus qu'en 2000. Les internautes «naviguent» en moyenne cinq heures par semaine pour des fins personnelles.
Les Québécois sont particulièrement friands d'informations sur la santé, puisqu'un sur trois visite la Toile pour en trouver. Aussi, les deux tiers des citoyens accepteraient l'échange de données provenant de leur dossier médical entre des professionnels de la santé, comme le prévoit un projet de loi adopté par l'Assemblée nationale à la fin de 2005.
Bref, les Québécois sont définitivement entrés dans l'ère de l'information et se placent parmi les sociétés les plus «branchées» au monde, plus que les Français ou les Allemands, et presque autant que les Américains ou les Australiens.
Mais il y a un hic ! Il existe une «fracture numérique» entre riches et pauvres, entre habitants des grandes villes ou des banlieues et ceux des milieux ruraux ou des régions éloignées. En Gaspésie, seulement quatre adultes sur 10 utilisent Internet, et c'est à peine la moitié dans les autres régions dites éloignées, de l'Abitibi au Saguenay en passant par la Mauricie et la Beauce.
À Montréal, à Québec, dans la région de Gatineau-Ottawa et dans la grande banlieue montréalaise, les deux tiers des gens sont internautes et majoritairement branchés à haute vitesse. En région éloignée, la haute vitesse demeure l'exception.
Le gouvernement fédéral et celui du Québec ont investi des millions de dollars, au cours des dernières années, afin d'inciter les régions éloignées et les villages à rattraper leur retard, mais les programmes d'aide n'ont pas été renouvelés même s'il «reste du chemin à faire», a souligné hier Monique Charbonneau, présidente-directrice générale du CEFRIO.
Cela n'est pas de bon augure, croit-elle, pour que tout le monde profite du «gouvernement en ligne» en voie d'implantation.
«Il faut une volonté politique», a-t-elle ajouté, en disant espérer que Québec comme Ottawa prévoient, dans leurs prochains budgets, de nouveaux investissements pour le développement d'Internet dans les régions.
François Berger
La Presse
Les dernières données sur l'utilisation d'Internet montrent que le Québec a résolument plongé dans la société de l'information et n'a rien à envier au reste du monde développé. Sauf qu'une partie importante de sa population en reste exclue !
Les gens pauvres, souvent âgés, ayant peu d'instruction et vivant en région éloignée ont encore peu accès au réseau Internet, qui s'est pourtant largement déployé depuis cinq ans, selon les enquêtes menées pour le Centre francophone d'informatisation des organisations (CEFRIO), un organisme regroupant le gouvernement québécois, des universités et des industriels.
Le CEFRIO a présenté, vendredi à Montréal, un bilan très positif de l'adoption de la nouvelle technologie, en notant que la «masse critique» a été atteinte. Près de quatre millions de Québécois adultes, soit 64 %, font maintenant un usage au moins hebdomadaire du Web. Plus d'un sur cinq achète des biens et services «en ligne», soit quatre fois plus qu'en 2000. Les internautes «naviguent» en moyenne cinq heures par semaine pour des fins personnelles.
Les Québécois sont particulièrement friands d'informations sur la santé, puisqu'un sur trois visite la Toile pour en trouver. Aussi, les deux tiers des citoyens accepteraient l'échange de données provenant de leur dossier médical entre des professionnels de la santé, comme le prévoit un projet de loi adopté par l'Assemblée nationale à la fin de 2005.
Bref, les Québécois sont définitivement entrés dans l'ère de l'information et se placent parmi les sociétés les plus «branchées» au monde, plus que les Français ou les Allemands, et presque autant que les Américains ou les Australiens.
Mais il y a un hic ! Il existe une «fracture numérique» entre riches et pauvres, entre habitants des grandes villes ou des banlieues et ceux des milieux ruraux ou des régions éloignées. En Gaspésie, seulement quatre adultes sur 10 utilisent Internet, et c'est à peine la moitié dans les autres régions dites éloignées, de l'Abitibi au Saguenay en passant par la Mauricie et la Beauce.
À Montréal, à Québec, dans la région de Gatineau-Ottawa et dans la grande banlieue montréalaise, les deux tiers des gens sont internautes et majoritairement branchés à haute vitesse. En région éloignée, la haute vitesse demeure l'exception.
Le gouvernement fédéral et celui du Québec ont investi des millions de dollars, au cours des dernières années, afin d'inciter les régions éloignées et les villages à rattraper leur retard, mais les programmes d'aide n'ont pas été renouvelés même s'il «reste du chemin à faire», a souligné hier Monique Charbonneau, présidente-directrice générale du CEFRIO.
Cela n'est pas de bon augure, croit-elle, pour que tout le monde profite du «gouvernement en ligne» en voie d'implantation.
«Il faut une volonté politique», a-t-elle ajouté, en disant espérer que Québec comme Ottawa prévoient, dans leurs prochains budgets, de nouveaux investissements pour le développement d'Internet dans les régions.