La Française greffée du visage se dévoile
En conférence de presse lundi matin à Amiens, la première greffée du visage, Isabelle Dinoire, a révélé son nouveau visage aux médias.
Photo AFP
La Française greffée du visage se dévoile
Frédéric Garlan
AFP
Amiens, France
La Française de 38 ans qui a subi la première greffe partielle du visage est apparue lundi devant les médias du monde entier pour la première fois depuis l'opération chirurgicale qui, le 27 novembre, lui a redonné une bouche, un nez et un menton.
Visiblement émue et s'exprimant avec difficulté, la jeune femme blonde, qui pendant les six mois précédant l'intervention ne pouvait sortir dans la rue que le visage masqué, a fait front à deux cents journalistes réunis dans l'amphithéâtre de l'hôpital universitaire d'Amiens (nord) où elle a été opérée.
«La femme au visage greffé», qui avait jusque-là demandé que son anonymat soit préservé, a accepté à cette occasion que son identité soit dévoilée.
Assise entre ses psychiatres, Isabelle Dinoire a lu un court texte préparé à l'avance d'une voix chuintante et monocorde.
«Dès ma sortie, je compte reprendre ma vie de famille et par la suite une activité professionnelle. En fait, je veux reprendre une vie normale», a-t-elle dit, les cicatrices encore bien visibles sur ses tempes malgré un lourd maquillage.
Elle a tenu à remercier l'équipe médicale qui s'est occupée d'elle ainsi que la famille de la donneuse.
Toute la partie inférieure de son visage reste comme figée et Isabelle Dinoire a passé bouche bée la plus grande partie des deux heures de la conférence de presse.
Faisant de gros efforts d'articulation, elle a aussi raconté comment, en mai, elle s'était «évanouie» après avoir «pris des médicaments, pour oublier» des difficultés personnelles, avant de se réveiller défigurée par sa chienne.
Elle a répondu, d'une syllabe ou d'une phrase, aux interrogations de journalistes venus du Japon, du Mexique, de Russie ou des États-Unis.
Elle a assuré s'être appropriée son nouveau visage, «tout à fait différent de l'ancien», et n'avoir jamais souffert. Elle apprécie avant tout «le fait de pouvoir parler, de pouvoir donner des émotions par un sourire».
Sous les flashes des photographes, elle a bu un verre d'eau, elle qui ne pouvait plus ouvrir la bouche de plus de 3 millimètres avant son opération.
«Sa lèvre inférieure petit à petit va retrouver sa tonicité et a déjà beaucoup progressé», a assuré le Pr Bernard Devauchelle, chef du service de chirurgie maxillo-faciale de l'hôpital d'Amiens qui a dirigé la greffe.
Isabelle Dinoire «n'a jamais arrêté de fumer», y compris en cachette dans les toilettes. «Après avis des psychiatres, on a décidé qu'on n'allait pas lui demander d'arrêter net», a expliqué le Pr Jean-Michel Dubernard, de l'hôpital universitaire de Lyon (centre-est), qui supervise les traitements anti-rejets.
Un fugace sourire a éclairé le visage de la jeune femme lorsqu'un de ses médecins a évoqué le rétablissement de la sensibilité du greffon.
Les deux chirurgiens ont indiqué qu'ils avaient demandé l'autorisation au ministère français de la Santé de pratiquer cinq nouvelles greffes de ce type.
«Il faut conforter pour l'instant la greffe du visage. C'est pour cela que nous avons déposé une demande de fonds dans le cadre d'un projet de recherche clinique», a précisé le Pr Devauchelle.
Ils sont aussi longuement revenus sur les accusations de manquement à l'éthique suscitées par leur première mondiale.
«Certains pensent que nous sommes allés vite en besogne», a reconnu le Pr Devauchelle. «Mais nous avons l'expérience des autogreffes (ndlr: réalisées avec des greffons prélevés sur le patient) et celles-ci n'auraient pas donné les résultats espérés», a-t-il dit en projetant la photo d'un monstre sans nez: ce qu'aurait été Isabelle, selon lui, au bout de sept ou huit opérations si on avait utilisé cette technique.
Outre la lourdeur des traitements anti-rejets, la patiente a été informée des risques de cancer de la peau - de 10 à 30 fois plus élevés que les patients «normaux» - et des cancers des cellules lymphatiques liés à son traitement.
Cinq nouvelles opérations envisagées
L'équipe médicale a annoncé envisager cinq opérations du même type et avoir demandé les autorisations nécessaires aux autorités sanitaires.
«Nous voulons lancer ces nouvelles techniques pour donner de l'espoir aux gens partout dans le monde», a déclaré le Pr Jean-Michel Dubernard, lors de la conférence de presse à Amiens où Isabelle Dinoire, opérée en novembre, s'est exprimée pour la première fois en public.
De son côté, le Pr Bernard Devauchelle, spécialiste de chirurgie maxillo-faciale à l'hôpital d'Amiens, qui dirigeait l'équipe qui a pratiqué la greffe, a souligné qu'il fallait «conforter cette technique».
«C'est pour cela que nous avons déposé cette demande dans le cadre d'un projet de recherche clinique», a-t-il ajouté.
C'est assez extraordinaire non ?
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fleurtropicale
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Poussinette
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jojo8 a écritMoi, j,ai de la misère à comprendre le pourquoi que le chien a fait ca. Quand mème, il lui a mangé la face...me semble que quand un chien veut te réveiller, il nous mange pas...
Comme je l'ai écrit dans mon post précédent, elle a essayé de se suicider en avalant des pilules. Ce n'est pas un endormissement normal et c'est pourquoi j'ai trouvé ça spécial..Comme si le chien sentait que son maitre était en grand danger.
Comme je l'ai écrit dans mon post précédent, elle a essayé de se suicider en avalant des pilules. Ce n'est pas un endormissement normal et c'est pourquoi j'ai trouvé ça spécial..Comme si le chien sentait que son maitre était en grand danger.