Poing à la ligne - Normand Lester
Quand André Pratte tente de me bâillonner
par Normand Lester
La Presse m’a censuré ! Son éditorialiste en chef André Pratte a refusé de publier ma réplique à son éditorial et à la chronique de Lysiane Gagnon qui me mettait en cause en marge de la publication du livre Les secrets d’Option Canada. Voici d’abord le texte qui a été jugé inacceptable par le journal de Power Corporation :
André Pratte, dans un éditorial de La Presse du 11 janvier me qualifie d'« essayiste ». Curieux qu'il ne se soit pas rendu compte que le livre Les secrets d'Option Canada est un travail de journalisme d'investigation. Je n'ai jamais fait dans l'essai littéraire. Je suis un journaliste d'enquête. Pour s'en convaincre votre éditorialiste n'a qu'à consulter les archives de La Presse qui a fait largement écho à mes exclusivités tout au long de ma carrière.
Alors que son éditorialiste en chef minimisait les révélations contenues dans Les secrets d'Option Canada, laissant entendre qu'il s'agissait de vieilles histoires, votre journal accordait une large couverture au livre. Cinq pages dans le plus grand quotidien français d'Amérique. Et une couverture semblable dans les autres quotidiens du Québec. André Pratte se serait-il trompé dans l'appréciation de l'information ? Affirmer comme il le fait que la publicité n'a pas donné au camp du NON un avantage important durant la campagne référendaire de 1995 dénote un manque flagrant de perspicacité. Je l'invite à relire à ce sujet l'arrêt Libman de la Cour suprême du Canada qui reconnaît l'importance d'équilibrer les dépenses publicitaires lors de consultations populaires.
André Pratte me présente comme un souverainiste dur et la chroniqueuse Lysiane Gagnon va plus loin le lendemain en me qualifiant d' « indépendantiste militant de la tendance nationaleuse »
Les deux mentent carrément. Je ne milite dans rien et je ne suis membre d'aucun parti. Je ne prends jamais la parole devant des assemblées partisanes ou militantes et, contrairement à eux, je ne prends jamais position lors de campagnes électorales. Je n'ai jamais non plus proposé ou endossé de solutions constitutionnelles à l'affrontement séculaire entre Québécois et Canadiens. Je mets André Pratte et Lysiane Gagnon au défi de trouver de moi une citation, une prise de position partisane ou un encouragement à voter pour un parti ou une option constitutionnelle.
Je m'attends donc que M. Pratte et Mme Gagnon citent mes déclarations partisanes, et fassent la preuve de mes engagements en faveur de groupes militants ou qu'ils s'excusent.
Je me permets de citer la conclusion de mon Livre noir du Canada anglais :
« Le projet québécois, qui vaut bien l'autre, a l'avantage de s'appuyer sur une identité nationale plus marquée que celle de la majorité anglophone en voie de dissolution rapide dans l'américanité malgré les attentions et les soins palliatifs que lui prodigue la ministre du Patrimoine.
L'histoire dira si ceux qui ont repris le flambeau de Papineau et des Patriotes et de leur projet national parviendront à le réaliser. »
Si c'est cela être un « militant nationaleux » ! En me qualifiant de « nationaleux » Mme Gagnon dit n'importe quoi comme elle l'a fait lorsqu'elle a mis en doute le diplôme de Harvard d'André Boisclair.
Je crois que les Québécois forment un peuple qui a droit à l'autodétermination et qu'il est normal qu'il affirme son identité nationale. Et, je dois l'avouer, j'aime mieux Lévesque que Trudeau. J'ai plus d'admiration pour Parizeau que pour Chrétien et j'ai plus de respect pour Camille Laurin que pour André Ouellette.
Dans un paragraphe digne de la Gazette ou du National Post, la chroniqueuse Gagnon me reproche, à la Bill Johnson ou à la Diane Francis, d'avoir porté plainte pour m'être fait lancer au visage « Speak to me in english. This is an English hospital » par une infirmière unilingue anglaise du « Jewish General Hospital ». Pour Lysiane Gagnon j'aurais du courber l'échine en silence. Cela ne me surprend pas d'elle. Nombreux sont les Canadiens français de sa génération qui acceptaient, sans rien dire, de pareilles humiliations. Ce n'est pas dans ma nature.
Qu'elle ne lâche pas. Le siège de Renaude Lapointe et de Solange Chaput-Rolland au Sénat l'attend. La récompense sera bien méritée.
Après avoir lu mon texte, André Pratte m’a transmis le courriel suivant :
Nous avons bien reçu votre réplique. Il nous fera plaisir de la publier, mais pas dans son état actuel.
Je ne permets pas les insultes ou les procès d'intention dans nos pages, de notre part ou de celle de ceux dont nous publions les textes. Or, vous nous
accusez de « mentir » ; cela me semble un peu fort. Que nous soyons en désaccord avec vous ne fait pas de nous des « menteurs ». Vous avez le droit
de ne pas vous considérer comme un essayiste ou comme un militant souverainiste nous avons le droit de penser le contraire.
Par ailleurs, votre dernière phrase sur le Sénat est de trop. Je suis convaincu qu'il vous est possible d'exprimer votre désaccord avec vigueur sans insulter les gens.
André
Je lui ai immédiatement répondu :
Le problème n’est pas que Lysiane et vous pensiez que je suis un militant indépendantiste pur et dur de la tendance nationaleuse. Vous avez le droit de pensez ce que vous voulez. Le problème vient du fait que vos affirmations ne correspondent pas à la réalité. Utiliser, par exemple, le mot militant pour me désigner. En français le mot militant à un sens bien précis, selon le Larousse : « Adhérent d'une organisation politique, syndicale, sociale, qui participe activement à la vie de cette organisation ».
Vous dites, André, que ma dernière phrase sur le Sénat est de trop ajoutant qu’il est possible d’exprimer mon désaccord avec vigueur sans insulter les gens. Vous devriez diriger vos remarques à votre chroniqueuse. Ses propos me traitant de nationaleux relève non seulement de l'invective mais aussi de la calomnie. Et, dois-je comprendre que Lysiane considère que je l’outrage en disant qu’elle mérite le siège au Sénat de Renaude Lapointe, une éditorialiste émérite de La Presse ? Y a-t-il quelque chose d’infamant dans le fait de souhaiter à une chroniqueuse fédéraliste qu’elle accède aux honneurs de la chambre haute ?
J’ai proposé au représentant éditorial de Power Corporation de remplacer « Les deux mentent carrément » par l’équivalent : « Ces affirmations sont contraires à la vérité. » Ce n’était pas assez. J’avais comme l’intuition que l’éditorialiste en chef de La Presse ne voulait pas publier un texte dans lequel je le mettais au défi avec la chroniqueuse Gagnon de soutenir ce qu’ils avancent. Nouveau courriel de Pratte :
Normand,
Nous publions demain des répliques à nos textes sur Option Canada mais la vôtre n'en sera pas, puisque vous refusez d'enlever cette référence au Sénat comme « récompense ». Cette remarque remet en cause l'intégrité de Lysiane, et il n'est pas question que je la publie. Si votre texte était élagué de ce passage, nous le publierions bien sûr avec plaisir.
André
Pour ne pas faire de la peine à Lysiane Gagnon, j’ai accepté de biffer « La récompense sera bien méritée. » Je me doutais que cela ne serait pas suffisant et que La Presse ne voulait pas publier ma réplique. Le courriel suivant de Pratte confirmera mes doutes :
Ça ne change rien. L'allusion reste claire.
Je te rappelle ce passage des Droits et responsabilité de la presse, du Conseil de presse :
« Les journaux peuvent apporter des modifications aux lettres qu'ils publient (titres, rédaction, corrections) pourvu qu'ils n'en changent pas le sens et qu'ils ne trahissent pas la pensée des auteurs. Ils peuvent refuser de publier certaines lettres, à condition que leur refus ne soit pas motivé par un parti pris, une inimitié ou encore par le désir de taire une information d'intérêt public qui serait contraire au point de vue éditorial ou nuirait à certains intérêts particuliers. »
André
Lysiane Gagnon ne veut vraiment pas être comparée à Renaude Lapointe qui a effectivement gagné son Sénat en écrivant pendant des décennies des textes insignifiants et oubliés pour défendre le fédéralisme canadien. Il est aussi amusant de noter comment Pratte se cache dernière une citation du Conseil de presse pour me censurer. Ça me donne une idée : Devrais-je moi-même porter plainte au Conseil de presse contre deux membres de la profession qui caractérisent les gens en fonction de leurs préjugés au mépris des faits.
NOTES AUX LECTEURS
Les fautes dans la correspondance ont été laissées à dessein.
journal Le Mir
Quand André Pratte tente de me bâillonner par Normand Lester
Bambi_Smiley a écritMerci Tuberale
t'es EXTRA SUPER !!!
De la part d'une abonnée de La Presse mal informée
essaie le journal Mir
http://www.journalmir.com/accueil.sn
t'es EXTRA SUPER !!!
De la part d'une abonnée de La Presse mal informée
essaie le journal Mir
http://www.journalmir.com/accueil.sn
Fédérales 2006
La saga se poursuit entre Normand Lester et Liza Frulla
Le journaliste Normand Lester demande à Liza Frulla de se rétracter.
Les avocats du journaliste ont fait parvenir par huissier, jeudi, à la candidate libérale, une mise en demeure lui ordonnant de se rétracter dans les 48 heures.
Lisa Frulla avait déclaré à certains médias que Normand Lester avait été mis à la porte de la Société Radio-Canada en raison de son manque de rigueur. Le journaliste soutient que c'est faux.
À Radio-Canada, le syndicat a indiqué que Normand Lester est retraité de la Société Radio-Canada depuis le 1er mai 2002.
Liza Frulla n'a pas apprécié les révélations du livre de Lester publié récemment sur Option Canada, à l'effet qu'elle était au courant du programme et que son mari André Morrow en avait même bénéficié. Elle a déjà qualifié ce livre de torchon mensonger.
En vidéo, Julie Couture fait le point avec Normand Lester
http://lcn.canoe.com/lcn/infos/national ... 74628.html --Message edité par tuberale le 2006-01-20 09:48:29--
La saga se poursuit entre Normand Lester et Liza Frulla
Le journaliste Normand Lester demande à Liza Frulla de se rétracter.
Les avocats du journaliste ont fait parvenir par huissier, jeudi, à la candidate libérale, une mise en demeure lui ordonnant de se rétracter dans les 48 heures.
Lisa Frulla avait déclaré à certains médias que Normand Lester avait été mis à la porte de la Société Radio-Canada en raison de son manque de rigueur. Le journaliste soutient que c'est faux.
À Radio-Canada, le syndicat a indiqué que Normand Lester est retraité de la Société Radio-Canada depuis le 1er mai 2002.
Liza Frulla n'a pas apprécié les révélations du livre de Lester publié récemment sur Option Canada, à l'effet qu'elle était au courant du programme et que son mari André Morrow en avait même bénéficié. Elle a déjà qualifié ce livre de torchon mensonger.
En vidéo, Julie Couture fait le point avec Normand Lester
http://lcn.canoe.com/lcn/infos/national ... 74628.html --Message edité par tuberale le 2006-01-20 09:48:29--