Publié : lun. janv. 09, 2006 5:10 am
ÉLECTIONS FÉDÉRALES
Harper majoritaire ?
Marie-Claude Malboeuf
La Presse
Le dernier sondage quotidien de la firme EKOS traduit une percée si spectaculaire des conservateurs que la firme a décidé d'attendre à ce soir avant de dévoiler ses résultats, afin de doubler son échantillon de 500 répondants.
«Nos données sont si surprenantes qu'il serait irresponsable de les dévoiler à un moment aussi critique que l'aube du débat», a expliqué à La Presse le président d'EKOS, Frank Graves.
Si les répondants se répètent aujourd'hui, on pourra évoquer la possibilité d'un gouvernement conservateur majoritaire, dit-il. «En attendant, les conservateurs ont au moins le vent dans les voiles. Quelque chose est en train de se passer, c'est certain. Ce qui reste à préciser, c'est l'ampleur exacte de cette remontée.»
D'après le sondeur, la vague conservatrice frappe partout au Canada, y compris au Québec, où elle nuit surtout au Bloc québécois. Ailleurs, ce sont les libéraux qui écopent.
Ce week-end, un sondage CPAC-SES Research révélait déjà que 23% des Québécois préféreraient avoir le chef conservateur Stephen Harper comme premier ministre, alors que seulement 13% d'entre eux pensaient la même chose avant Noël. Le libéral Paul Martin et le bloquiste Gilles Duceppe récoltent pour leur part 18% et 17% d'appuis, ce qui représente une dégringolade.
L'avance du Parti conservateur s'est fait sentir pour la première fois la semaine dernière. Les électeurs venaient d'apprendre que la Gendarmerie royale du Canada enquêtait au sujet d'une fuite de renseignements privilégiés, qui pourrait impliquer trois ministres libéraux et de proches collaborateurs de Paul Martin.
Depuis, les médias ont déterré un nouveau scandale en dévoilant l'existence d'une autre enquête de la GRC - cette fois, au sujet d'Option Canada, organisme ayant reçu une subvention de 4,8 millions d'Ottawa, sans qu'on sache trop à quoi cet argent a été employé. Un livre du journaliste Normand Lester sort aujourd'hui sur le sujet, en même temps qu'un livre de Gilles Toupin, correspondant parlementaire de La Presse à Ottawa, qui propose pour sa part un «panorama» du scandale des commandites.
Attention aux indécisD'après un autre sondage, réalisé par la maison Decima pour la Presse Canadienne, à l'extérieur du Québec, les électeurs indécis ont davantage tendance à appuyer les libéraux que les conservateurs. Les indécis du Canada anglais sont moins préoccupés que la moyenne par le scandale des commandites et ont moins tendance à vouloir du changement.
La révélation est intéressante, puisque les sondages traditionnels tiennent compte des seuls électeurs ayant fait leur choix. Or, selon le sondage de Decima, 47% des électeurs sont encore indécis, dont 14,2% de «vrais» indécis et 32,4% de personnes tiraillées entre deux partis.
Les électeurs qui hésitent entre les libéraux et les conservateurs penchaient en nombre égal pour chacun de ces deux partis au moment du sondage. Mais ils ont tendance à penser que les libéraux seraient les mieux placés pour gouverner, et Paul Martin, le meilleur choix comme premier ministre. Ils perçoivent par contre les conservateurs comme le parti ayant la meilleure approche sur les questions qui leur tiennent à coeur.
Avec la Presse Canadienne.
Harper majoritaire ?
Marie-Claude Malboeuf
La Presse
Le dernier sondage quotidien de la firme EKOS traduit une percée si spectaculaire des conservateurs que la firme a décidé d'attendre à ce soir avant de dévoiler ses résultats, afin de doubler son échantillon de 500 répondants.
«Nos données sont si surprenantes qu'il serait irresponsable de les dévoiler à un moment aussi critique que l'aube du débat», a expliqué à La Presse le président d'EKOS, Frank Graves.
Si les répondants se répètent aujourd'hui, on pourra évoquer la possibilité d'un gouvernement conservateur majoritaire, dit-il. «En attendant, les conservateurs ont au moins le vent dans les voiles. Quelque chose est en train de se passer, c'est certain. Ce qui reste à préciser, c'est l'ampleur exacte de cette remontée.»
D'après le sondeur, la vague conservatrice frappe partout au Canada, y compris au Québec, où elle nuit surtout au Bloc québécois. Ailleurs, ce sont les libéraux qui écopent.
Ce week-end, un sondage CPAC-SES Research révélait déjà que 23% des Québécois préféreraient avoir le chef conservateur Stephen Harper comme premier ministre, alors que seulement 13% d'entre eux pensaient la même chose avant Noël. Le libéral Paul Martin et le bloquiste Gilles Duceppe récoltent pour leur part 18% et 17% d'appuis, ce qui représente une dégringolade.
L'avance du Parti conservateur s'est fait sentir pour la première fois la semaine dernière. Les électeurs venaient d'apprendre que la Gendarmerie royale du Canada enquêtait au sujet d'une fuite de renseignements privilégiés, qui pourrait impliquer trois ministres libéraux et de proches collaborateurs de Paul Martin.
Depuis, les médias ont déterré un nouveau scandale en dévoilant l'existence d'une autre enquête de la GRC - cette fois, au sujet d'Option Canada, organisme ayant reçu une subvention de 4,8 millions d'Ottawa, sans qu'on sache trop à quoi cet argent a été employé. Un livre du journaliste Normand Lester sort aujourd'hui sur le sujet, en même temps qu'un livre de Gilles Toupin, correspondant parlementaire de La Presse à Ottawa, qui propose pour sa part un «panorama» du scandale des commandites.
Attention aux indécisD'après un autre sondage, réalisé par la maison Decima pour la Presse Canadienne, à l'extérieur du Québec, les électeurs indécis ont davantage tendance à appuyer les libéraux que les conservateurs. Les indécis du Canada anglais sont moins préoccupés que la moyenne par le scandale des commandites et ont moins tendance à vouloir du changement.
La révélation est intéressante, puisque les sondages traditionnels tiennent compte des seuls électeurs ayant fait leur choix. Or, selon le sondage de Decima, 47% des électeurs sont encore indécis, dont 14,2% de «vrais» indécis et 32,4% de personnes tiraillées entre deux partis.
Les électeurs qui hésitent entre les libéraux et les conservateurs penchaient en nombre égal pour chacun de ces deux partis au moment du sondage. Mais ils ont tendance à penser que les libéraux seraient les mieux placés pour gouverner, et Paul Martin, le meilleur choix comme premier ministre. Ils perçoivent par contre les conservateurs comme le parti ayant la meilleure approche sur les questions qui leur tiennent à coeur.
Avec la Presse Canadienne.