Livre de Peter C. Newman: Brian Mulroney s'est senti "atterré" et "trahi"
L'ancien premier ministre conservateur Brian Mulroney, qui est encore en convalescence en raison d'une récente opération, s'est senti "atterré" et "trahi" en prenant connaissance de la teneur du livre sur lui qu'a écrit un ancien ami, le journaliste Peter C. Newman. [/g]
Le livre, qui relate les années de M. Mulroney passées à la tête du pays et qui rapporte des propos acerbes de l'ancien premier ministre et le décrit comme un être vaniteux, paraît cette semaine en version anglaise, "The Secret Mulroney Tapes: Unguarded Confession of a Prime Minister".
Luc Lavoie, le porte-parole de M. Mulroney, a affirmé lundi que l'ancien premier ministre a été abasourdi en ouvrant son téléviseur et en apprenant que ses réflexions privées et souvent censurables se retrouveraient sur les tablettes des librairies dès cette semaine.
"J'ai été imprudent en parlant avec Peter C. Newman, a dit M. Mulroney, selon son porte-parole. C'est mon erreur et je vais devoir vivre avec."
L'ancien premier ministre était chez lui à Montréal lundi où il fait de la physiothérapie et récupère encore d'une opération qu'il a subie il y a quelques mois à la suite d'une pancréatite.
Bien que furieux, il ne conteste pas la justesse du livre de M. Newman et n'a pas l'idée d'intenter quelque action légale que ce soit. Mais M. Mulroney se sent trahi par la façon dont son vieil ami a recueilli le matériel pour écrire son livre.
M. Newman, qui est âgé de 76 ans, est un des journalistes les plus connus au Canada anglais; détenteur de plusieurs doctorats honorifiques d'universités canadiennes et de prix d'excellence, il a publié plus de 20 livres qui ont été vendus à plus de deux millions d'exemplaires.
Les deux hommes se connaissent - et ont été amis - depuis le début des années 1960.
Les propos controversés, faits apparemment sans grande retenue, ne devaient, selon M. Lavoie, n'être que des discussions entre deux vieux amis.
"Brian Mulroney est un homme très coloré, amusant dans ses conversations, qui dit des choses qui sont dites parce qu'elles sont amusantes, a dit M. Lavoie. Quand un homme l'enregistre à son insu et utilise cela de cette façon, ce n'est rien de moins que de la trahison."
Luc Lavoie a expliqué que M. Mulroney avait conclu une entente avec M. Newman en 1983 lorsqu'il est devenu premier ministre. Selon cette entente, le journaliste devait avoir un accès illimité au politicien, devait écrire sa biographie à la fin de sa vie politique et devait le laisser jeter un oeil au livre avant sa publication.
Il n'y a finalement pas eu de biographie formelle, mais seulement un ensemble de transcrïptions d'entrevues. Et, ce n'est que ce lundi, par le biais de la télévision, que M. Mulroney a pu prendre connaissance du contenu du livre.
L'ancien premier ministre ne savait pas qu'il était enregistré la plupart du temps, a expliqué M. Lavoie. En vertu de l'accord entre les deux hommes, le journaliste devait obtenir une entrevue enregistrée par mois avec le premier ministre.
Mais les appels téléphoniques ne devaient pas faire l'objet de citations, a ajouté Luc Lavoie.
Livre de Peter C. Newman sur Brian Mulroney
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- Seigneur de la Causerie
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- Inscription : sam. juin 19, 2004 12:00 am
Il paraît que dans le livre, c'est écrit que Mulroney pense que pas un premier ministre n'en a fait autant que lui depuis le début de la confédération.
Sur le coup, ça m'a fait un peu , mais quand j'ai pensé à Trudeau (qui a planté le Québec deux fois, en 1982 et pour Meech), ou à Chrétien (sans commentaire), je me suis dit que ce n'était peut-être pas si fou que ça...
Et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas exactement partisane du parti conservateur!
Sur le coup, ça m'a fait un peu , mais quand j'ai pensé à Trudeau (qui a planté le Québec deux fois, en 1982 et pour Meech), ou à Chrétien (sans commentaire), je me suis dit que ce n'était peut-être pas si fou que ça...
Et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas exactement partisane du parti conservateur!
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Source (cliquez ici)
Réalisations de Brian Mulroney
Le livre de Newman soulève le débat
Alexander Panetta
Presse Canadienne
Ottawa
Le livre du journaliste Peter C. Newman sur Brian Mulroney, sorti en librairie cette semaine, a fait couler beaucoup d'encre depuis quelques jours en raison des commentaires salés qu'il contient sur différentes personnalités politiques canadiennes, mais soulève par ailleurs une question substantielle: est-ce que M. Mulroney a été un grand premier ministre?
Le principal intéressé croit certainement que oui et M. Newman le cite amplement à ce propos dans The Secret Mulroney Tapes: Confessions of a Prime Minister. Mais ceux qui pensent le contraire prennent ces affirmations avec dédain.
«Dans 25 ans, il y aura le plus gros banquet que tu n'as jamais vu pour célébrer l'Accord de libre-échange, a dit M. Mulroney à Peter C. Newman, au cours d'un entretien rapporté dans le livre. Mais je ne serai pas capable d'entrer dans la salle.»
À maintes reprises, l'auteur cite l'ancien premier ministre au sujet de ses réalisations et rapporte les blâmes qu'il prononce à l'endroit de ses adversaires politiques.
M. Mulroney dit entre autres qu'il a préparé le terrain pour la prospérité du 21e siècle et une gouvernance sans déficit en réalisant le libre-échange et en mettant en place la Taxe sur les produits et services (TPS).
Il parle également et avec fierté du rôle qu'il a joué pour convaincre le gouvernement de l'Afrique du Sud de mettre un terme à sa politique d'apartheid dans les années 1980.
M. Mulroney dit également avoir joué un rôle dans la chute du Mur de Berlin et la réunification de l'Allemagne.
«Durant les discussions du lac Meech, je négociais (en tant qu'intermédiaire) cela avec Bush (père) et (Mikhail) Gorbatchev en plein Ottawa», a dit l'ancien premier ministre à Peter C. Newman, rapporte ce dernier dans son livre.
Des proches de M. Mulroney soutiennent qu'il a été un intermédiaire influent qui a pu faire asseoir à une même table des dirigeants comme MM. Gorbatchev et Bush père.
«C'est ce qu'il était — il était un négociateur, a affirmé mardi une proche collaboratrice, la sénatrice Marjory LeBreton. Il a une très belle prestance. Les gens l'aiment et les dirigeants des autres pays l'aiment.»
Mais un de ses opposants a bien ri en prenant connaissance des propos rapportés.
«Le gars a négocié (en tant qu'intermédiaire) l'entente pour démanteler le Mur de Berlin, ah oui? Il revendiquera bientôt l'invention de l'insuline et le moteur à combustion», a lancé Warren Kinsella, un membre de l'équipe de Jean Chrétien lorsque les libéraux étaient dans l'opposition.
«L'ego de ce gars devrait avoir son propre fuseau horaire.»
M. Kinsella reconnaît pleinement les efforts de Brian Mulroney pour faire adopter des sanctions contre l'Afrique du Sud afin de forcer ce pays à mettre un terme à l'apartheid.
Mais il soutient que la fierté de l'ancien premier ministre a presque provoqué l'éclatement du pays durant les discussions constitutionnelles.
Et certains politicologues partagent cette opinion.
L'un d'eux, Nelson Wiseman, professeur à l'Université de Toronto, affirme que «l'intolérance» et «la vanité» ont alimenté le projet donquichottesque de M. Mulroney d'entente constitutionnelle qui inclurait le Québec.
Il n'était pas question du bien du pays, a expliqué M. Wiseman, mais de réussir là où Pierre Trudeau avait échoué.
«Il n'y avait pas de crise d'unité nationale dans ce pays. Personne ne parlait de référendum (à la fin des années 1980). La Parti québécois avait abandonné.
«Cela a été une crise fabriquée. Les tactiques qu'il a employées étaient dégoûtantes. Il a dit aux Canadiens que s'ils n'appuyaient pas Meech, leur pays allait disparaître.»
Mais Brian Mulroney a encore des partisans. Mardi, le premier ministre conservateur de la Nouvelle-Écosse, John Hamm, a affirmé que M. Mulroney voit juste lorsqu'il dit qu'il a été un des meilleurs premiers ministres du Canada.
«Il a été un bon premier ministre. Il s'est attaqué aux dossiers difficiles et les a bien attaqués. Je pense qu'il fait partie de la courte liste des meilleurs premiers ministres que nous ayons eus.»
Réalisations de Brian Mulroney
Le livre de Newman soulève le débat
Alexander Panetta
Presse Canadienne
Ottawa
Le livre du journaliste Peter C. Newman sur Brian Mulroney, sorti en librairie cette semaine, a fait couler beaucoup d'encre depuis quelques jours en raison des commentaires salés qu'il contient sur différentes personnalités politiques canadiennes, mais soulève par ailleurs une question substantielle: est-ce que M. Mulroney a été un grand premier ministre?
Le principal intéressé croit certainement que oui et M. Newman le cite amplement à ce propos dans The Secret Mulroney Tapes: Confessions of a Prime Minister. Mais ceux qui pensent le contraire prennent ces affirmations avec dédain.
«Dans 25 ans, il y aura le plus gros banquet que tu n'as jamais vu pour célébrer l'Accord de libre-échange, a dit M. Mulroney à Peter C. Newman, au cours d'un entretien rapporté dans le livre. Mais je ne serai pas capable d'entrer dans la salle.»
À maintes reprises, l'auteur cite l'ancien premier ministre au sujet de ses réalisations et rapporte les blâmes qu'il prononce à l'endroit de ses adversaires politiques.
M. Mulroney dit entre autres qu'il a préparé le terrain pour la prospérité du 21e siècle et une gouvernance sans déficit en réalisant le libre-échange et en mettant en place la Taxe sur les produits et services (TPS).
Il parle également et avec fierté du rôle qu'il a joué pour convaincre le gouvernement de l'Afrique du Sud de mettre un terme à sa politique d'apartheid dans les années 1980.
M. Mulroney dit également avoir joué un rôle dans la chute du Mur de Berlin et la réunification de l'Allemagne.
«Durant les discussions du lac Meech, je négociais (en tant qu'intermédiaire) cela avec Bush (père) et (Mikhail) Gorbatchev en plein Ottawa», a dit l'ancien premier ministre à Peter C. Newman, rapporte ce dernier dans son livre.
Des proches de M. Mulroney soutiennent qu'il a été un intermédiaire influent qui a pu faire asseoir à une même table des dirigeants comme MM. Gorbatchev et Bush père.
«C'est ce qu'il était — il était un négociateur, a affirmé mardi une proche collaboratrice, la sénatrice Marjory LeBreton. Il a une très belle prestance. Les gens l'aiment et les dirigeants des autres pays l'aiment.»
Mais un de ses opposants a bien ri en prenant connaissance des propos rapportés.
«Le gars a négocié (en tant qu'intermédiaire) l'entente pour démanteler le Mur de Berlin, ah oui? Il revendiquera bientôt l'invention de l'insuline et le moteur à combustion», a lancé Warren Kinsella, un membre de l'équipe de Jean Chrétien lorsque les libéraux étaient dans l'opposition.
«L'ego de ce gars devrait avoir son propre fuseau horaire.»
M. Kinsella reconnaît pleinement les efforts de Brian Mulroney pour faire adopter des sanctions contre l'Afrique du Sud afin de forcer ce pays à mettre un terme à l'apartheid.
Mais il soutient que la fierté de l'ancien premier ministre a presque provoqué l'éclatement du pays durant les discussions constitutionnelles.
Et certains politicologues partagent cette opinion.
L'un d'eux, Nelson Wiseman, professeur à l'Université de Toronto, affirme que «l'intolérance» et «la vanité» ont alimenté le projet donquichottesque de M. Mulroney d'entente constitutionnelle qui inclurait le Québec.
Il n'était pas question du bien du pays, a expliqué M. Wiseman, mais de réussir là où Pierre Trudeau avait échoué.
«Il n'y avait pas de crise d'unité nationale dans ce pays. Personne ne parlait de référendum (à la fin des années 1980). La Parti québécois avait abandonné.
«Cela a été une crise fabriquée. Les tactiques qu'il a employées étaient dégoûtantes. Il a dit aux Canadiens que s'ils n'appuyaient pas Meech, leur pays allait disparaître.»
Mais Brian Mulroney a encore des partisans. Mardi, le premier ministre conservateur de la Nouvelle-Écosse, John Hamm, a affirmé que M. Mulroney voit juste lorsqu'il dit qu'il a été un des meilleurs premiers ministres du Canada.
«Il a été un bon premier ministre. Il s'est attaqué aux dossiers difficiles et les a bien attaqués. Je pense qu'il fait partie de la courte liste des meilleurs premiers ministres que nous ayons eus.»
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- Seigneur de la Causerie
- Messages : 9083
- Inscription : sam. juin 19, 2004 12:00 am
Il a peut-être lancé la ?%/"%/$%/$% de TPS, mais son successeur avait promis de l'abolir et ne l'a pas fait, ce qui est encore pire à mes yeux!
Quant à ce commentaire:
«Cela a été une crise fabriquée. Les tactiques qu'il a employées étaient dégoûtantes. Il a dit aux Canadiens que s'ils n'appuyaient pas Meech, leur pays allait disparaître.»
OK, donc il aurait mieux fallu ne pas soulever le problème du Québec pour ne pas créer de crise qui a mené au référendum...
Le libre-échange... hmmmmm je sais qu'il y a des problèmes avec le bois d'oeuvre (entre autres), mais la dernière fois que j'en ai entendu parler, nous exportions plus aux États-Unis que nous importons d'eux. Remarquez que c'était probablement déjà comme ça avant l'Alena... --Message edité par BouleAMites_ le 2005-09-14 00:23:25--
Quant à ce commentaire:
«Cela a été une crise fabriquée. Les tactiques qu'il a employées étaient dégoûtantes. Il a dit aux Canadiens que s'ils n'appuyaient pas Meech, leur pays allait disparaître.»
OK, donc il aurait mieux fallu ne pas soulever le problème du Québec pour ne pas créer de crise qui a mené au référendum...
Le libre-échange... hmmmmm je sais qu'il y a des problèmes avec le bois d'oeuvre (entre autres), mais la dernière fois que j'en ai entendu parler, nous exportions plus aux États-Unis que nous importons d'eux. Remarquez que c'était probablement déjà comme ça avant l'Alena... --Message edité par BouleAMites_ le 2005-09-14 00:23:25--
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- Manitou de la Parlotte
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Ce qu'il y a de pathétique dans ce livre, ce qui selon moi détruit complètement la crédibilité du journaliste en question, c'est que les citations sont prises d'enregistrements téléphoniques fait à l'insu de Mulroney.
C'était supposément des amis dans ce temps là... N'importe qui peut dire n'importe quoi en privé, le fait d'enregistrer et de foutre ça dans un livre c'est un énorme manque de professionnalisme.
C'était supposément des amis dans ce temps là... N'importe qui peut dire n'importe quoi en privé, le fait d'enregistrer et de foutre ça dans un livre c'est un énorme manque de professionnalisme.
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- Seigneur de la Causerie
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- Inscription : sam. juin 19, 2004 12:00 am