Calamiteux/ texte de Denise Bombardier

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tuberale
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Message par tuberale »

Calamiteux


Denise Bombardier
Édition du samedi 2 et du dimanche 3 avril 2005





Le débat dont nous avons pris l'initiative et qui a «enfin» soulevé de vraies passions et quelques outrances malheureuses a encore une fois permis aux tenants de la langue «d'icitte» de faire surgir comme un diable de sa boîte la riposte qui se résume par cette phrase historique calamiteuse: «On n'est pas en France, on est au Québec.» Ces adversaires de l'amélioration du français parlé (on se demande comment cela peut exister mais, hélas, cela est bien vivant) qui nous incitent à nous expatrier en France si on veut parler comme les Français, on a envie de les envoyer paître dans les prés où les mots ne sont d'aucun recours.


Comment expliquer d'abord que persiste, avec une virulence sans cesse renouvelée, cet atavisme antifrançais qui s'alimente de préjugés, de distorsions historiques et d'un complexe d'infériorité d'autant plus réel qu'il est nié ? Mettre en avant la qualité de la langue parlée est vécu comme une attaque contre l'identité québécoise par un nombre encore trop considérable de gens pour qu'on n'en soit pas alarmé. Quarante années de révolution culturelle tranquille n'auraient donc servi à rien ?

On réagit comme si notre vie culturelle était encore tributaire de celle de la France, comme on l'observait avant 1960. Le théâtre, le cinéma, la chanson, la littérature, la danse, les arts de la scène, qui ont tous connu des réussites spectaculaires, n'auraient donc guère contribué à nous convaincre de la force de notre singularité. Pourquoi le désir de mieux nous exprimer menacerait-il notre existence en tant que Québécois et, surtout, serait-il le cheval de Troie de la France pour nous coloniser culturellement ? Pourquoi ce pays avec lequel nous partageons encore majoritairement nos racines apparaît comme un repoussoir alors qu'il est le seul au monde à contenir un capital d'affection à notre endroit qui explique pourquoi tant de nos créateurs y sont reçus à bras ouverts ? Y a-t-il ailleurs sur la planète une autre société qui nous aime, nous respecte et nous admire autant collectivement ? Et, avant tout, qui ne souhaite sous aucun prétexte nous imposer sa perception du monde, de la culture, et sa façon de parler ? Par contre, à l'exception des expatriés volontaires qui se sont assimilés, quels sont les Québécois aujourd'hui qui singent les Français et ont honte d'être d'ici ? Il faut donc creuser nos assises, se laisser descendre, comme Alice, dans les abysses de notre inconscient collectif pour trouver des réponses à ces dérangeantes questions.



***




Comment, par exemple, notre identité peut-elle être affirmée avec tonitruance sur la place publique et être en même temps si fragile ? Pourquoi la langue «d'icitte» serait-elle davantage nôtre que la langue «d'ici» ? Au moment où le maoïsme sévissait en Occident alors que l'intelligentsia vantait Mao marchant sur les eaux et fermait les yeux sur les exactions et les tortures des gardes rouges pendant la Révolution culturelle, on désignait par l'expression sunshiners ces chantres pour qui même les cloaques chinois étaient exemplaires du seul fait qu'ils se situaient en Chine. Nous avons chez nous de ces sunshiners qui croient qu'on doit conserver une langue malade, indigente, déficiente, incorrecte, argotique, du seul fait qu'on la baragouine ici et, faut-il le préciser, surtout à Montréal et dans les médias.



Et que penser de la dénonciation de l'élitisme associé à la correction langagière ? Qui trahissons-nous lorsque nous nous exprimons correctement ? Un peuple «mythique», sorte de création mystificatrice d'une petite bourgeoisie scolarisée, privilégiée, qui a mauvaise conscience d'avoir accédé à plus d'éducation formelle, plus de confort, plus d'information et plus de superflu que ses ancêtres, qui ont trimé et se sont serré la ceinture afin que leurs enfants, soit nous, émergent de la misère culturelle de laquelle peu se savaient prisonniers et dont ils espéraient que nous fussions délivrés ?

C'est le labeur ancestral, c'est la fierté traditionnelle que nous trahissons en faisant l'éloge du mal parlé, en truffant de jurons et de sacres les conversations les plus anodines et en se revendiquant du «vrai» peuple, celui des arrière-cours, des ruelles et des bouges. Qui trahissons-nous en traitant de faux Québécois ceux qui s'efforcent de mieux parler, qui traitent leur entourage avec cette politesse qu'on retrouve dans un Québec populaire toujours vivant mais silencieux et effacé ?

Cette obsession de l'élitisme se retrouve particulièrement dans le haut de l'échelle sociale, qui a le coeur à gauche et la tête vissée dans les privilèges. Il y a quelques années, le conseil des ministres du gouvernement québécois avait rejeté le projet d'une campagne pour améliorer la langue parlée au Québec au prétexte que ce genre de campagne était élitiste. Comme quoi la trahison vient aussi de ceux qui crient par ailleurs à la trahison.

Et si nous étions nos pires ennemis ?

denbombardier@videotron.ca






Qu'en pensez-vous? --Message edité par tuberale  le 2005-04-03 16:08:05--
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NetRoll
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Message par NetRoll »

Denise Bombardier....

Denise Bombardier semble aimer énormément se lire et se relire, et elle doit trouver que ses textes sont donc bien écrits et beaux. Et quand elle a son 2 minutes aus nouvelles TVA, je crois qu'elle s'enregistre et se le repasse en boucle pendant quelques heures.

Elle fantasme sur les Français parce qu'ils parlent et écrivent bien... Je ne sais pas sur quelle planète elle vie, mais en france, ils font du shopping, ils ont des ratings, ils envoient des emails alors qu'au Québec on magasine, on a des sondages et on envoie des courriels.

Le langage québécois est coloré. Les sacres font partie de notre culture, mais par contre, on s'efforce de trouver des termes français appropriés lors de l'apparition de nouveaux mote plutôt que de simplement utiliser le mot anglais et de le prononcer en français.

Je ne sais pas pourquoi elle idéalise tant le parler français, peut-être parce qu'elle les adore en secret. Dans ce cas, je lui conseille fortement d'y emménager.

Elle se demande pourquoi des gens s'inquiètent de notre culture lors de ses interventions...

Imaginez donc "Ayoye, tu m'fais mal"... "Ouille, tu m'fais mal"?. "Entre deux joints tu pourrais te grouiller l'cul"... "Entre deux billots tu pourrais te magner le fion"?... "La patente"... "Le truc"?.

Voyons donc! Le langage fait partie de la culture et la couleur de notre langage est particulier et unique et il faut, en aucun cas, tenter de s'apprprier un autre langage, mais plutôt de faire évoluer le nôtre.

Il serait le temps qu'elle se trouve un autre discours (c'est probablement son seul qui suscite des réactions, alors elle reviens constemment avec)
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tuberale
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Message par tuberale »

On peut ne pas l'aimer, Dieu sait que la dame sait se rendre anthipathique par bout mais je ne rejeterais pas en bloc la teneur de son texte.....d'accord elle place  la faute sur le fait français de France et notre atavisme vis-à-vis de ça mais je crois qu,elle se trompe là-dessus..les nouvelles générations n'ont pas ce sentiment d,infériorité par rapport aux français.

Mais n'empêche qu'il se passe de quoi au sujet de notre langue, et c,est bon de se pencher là-dessus, entre la liberté culturelle du joual et de retrouver celui-ci partout, il y a une marge........est-on en train de la franchir?...je sais pas mais si je vais chez le docteur, je m'attends à ce qu'il me parle en français international et non pas avec des moé pis toé, si je regarde les nouvelles aussi....si je suis assisse avec mes amis, c,est une autre histoire.....


Il y a présentement comme un rejet de la langue bien parlée, pas par soucis d'identité québécoise mais par paresse......et ça c,est beaucoup moins souhaitable. Un peu comme les intellectuels se font drôlement regarder ces temps-ci, autant on risque aussi que ceux qui désirent bien parler se fassent regarder de travers d'ici une génération ou deux.....alors on l'aura préservé pourquoi au juste?


J'ai bien de la difficulté à ouvrir la télé et à entendre la façon de plus en plus généralisée d'utiliser des expressions populaires, les publicistes jouent de plus en plus dans cette gamme, même les bulletins de nouvelles sont désarmants à entendre....

À quoi sert de montrer à nos enfants à l'école le bon vocabulaire, la bonne prononciation, épellation, etc.....s'ils n'ont plus aucune référence à ce language dans la vie publique..?


De l'élitisme ????....je crois qu'il est là le bobo...on essait pour se mettre au niveau du "peuple" de lui faire accroire qu'il n'y a qu'une certaine élite qui préfère bien parler le français, hors c,est une grande majorité des parents qui essaient de donner cette notion à leurs enfants, qu'ils soient ouvriers ou professionnels.

On a les outils de communication nécessaires en main, il ne faut certes pas en faire une obligation mais autant dans les années 60-70 le joual était mal perçue, autant on dirait de nos jours par un drôle de retour de balancier que c'est le français bien parlé qui reçoit les quolibets. Et ça, non pas de la part de personnes qui sont analphabetes ou non-éduqués mais bien par par ceux-là même ( les médias, le gouvernement, la publicité, etc....) qui sont en position de la répandre....
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NetRoll
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Message par NetRoll »

Effectivement, probablement que je prends tout ce qu'elle dit un peu pour de la morale en partant, je la trouve tellement... moralisatrice!

Pour ce qui est des publicités, Si tu vends un priduit et que ton public cible est les jeunes québécois de 15-20 ans, il faut que tu leur parle avec le langage qu'ils comprennent et qui va attirer leur attention, c'est la base du marketing.

Quand on regarde des téléromans, pour que les gens s'y attachent et s'y reconnaissent, il faut que ça leur ressemble un peu. Ou alors que ce soit tellement parodié (comme le coeur a ses raisons)

En effet, quand je vais chez le médecin, je m'attends à me faire parler "bien"... mais n'est-ce pas justement un des problèmes, de s'attendre à se faire parler bie parce qu'on va voir quelqu'un qui a beaucoup d'éducation?

Personnellement, je parle toujours assez "strict" quand je suis en présence d'un client, mais je connais des collègues qui sacrent et parlent comme s'ils étaient au stade.

Mais ce phénomène, je pense, fait partie de mouvement anti-"le client a toujours raison" qu'on voyait avant. Maintenant, plusieurs entreprises se disent, si t'es pas content, va voir ailleurs... Ils veulent économiser sur leurs frais, alors vont embaucher des gens qui seront souvent moins consciencieux avec les clients, etc. Les entreprises sont au service des actionnaires plus que des clients depuis quelques années, et je crois que c'est une des grosses causes de ce que l'on vit, même au niveau du langage.
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tuberale
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Message par tuberale »

Ah!.....c'est intéressant cette notion de anti-"le client a toujours raison".......tu as bien raison ça peut certainement jouer aussi......

je me rappele en France, il y a quelques années, il y avait la mode des bistrots "ruffs" = des bistrots où les serveurs t,engueulaient, avec les tabliers tout sals, la cigarette au bec, etc.......ce que j'appèlerais le syndrome " Serge Gainsbourg"     ..mais c'était ça....une mode......et comme celle-ci, cela a fait un certain temps....

Sur le site Hystérie, il y avait il y a quelques semaines un article intéressant qui parlait un peu de la même chose en ciblant la publicité de Rogers avec les ados des années 70

volià le lien pour la lire

http://www.hysterie.qc.ca/editions/2005 ... urrage.htm


je me permets d,en extraire un paragraphe ici =


Citation :En ridiculisant ses propres méthodes (peut-être désuètes), la pub réussit à se réconcilier avec le consommateur blasé par la surexposition. Il a enfin l'impression que l'industrie publicitaire a compris qu'on ne pouvait pas lui faire gober n'importe quoi.

Ca ressemble presque à de l'anti-pub.

Ça reste toutefois de la publicité qui, sous un nouveau manteau au goût du jour, cherche toujours à susciter chez vous des beoins et des envies que vous n'auriez peut-être jamais eus sinon.


la publicité c,est une chose, elle peut employer le language populaire pour se renouveller mais l'approche journalistique, je ne suis pas près de l,associer à cela.....c'est à nous qu'appartient de se plaindre pour éviter ce laissez-aller...

 


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NetRoll
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Message par NetRoll »

En effet, côté journalistes... il devrait y avoir un effort de ce côté. Mais pour le reste... Si un humoriste commence à me parler comme Denise Bombardier... j'vais me faire rembourser
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tuberale
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Message par tuberale »

NetRoll  a écritEn effet, côté journalistes... il devrait y avoir un effort de ce côté. Mais pour le reste... Si un humoriste commence à me parler comme Denise Bombardier... j'vais me faire rembourser


    ..........en autant que les différences continuent de pouvoir exister..........Devos ou Mike Ward....il faut de tout.........comme Lemire le disait cette semaine le milieu de l'humour n'est pas un bloc monolithique      
orve
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Message par orve »

Ben la Dénise qu'a mange d'la marde.........

Non sans blague, les français ont leur jouale eux aussi, j'ai écouté des films français où je ne comprenais pas la moitié de ce qui se disait .

Je crois pas que dans les années 70 le langage était mieux non plus, je trouve que le français d'aujourd'hui meilleur, des mots comme pentry, piastre, cenne, jousent, sontais étaient plus courrant . Il a place à l'amélioration j'en conviens, si le but de Dénise était de conscientiser, elle s'y prend très mal car se qu' elle  a réussi à faire c'est me frustrer.

Ti-radis
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Message par Ti-radis »

Malheureusement, je n,ai pas le temps de lire tout ce très intéressent sujet en entier, mais je voudrais tout de même dire qu'il faut toujours faire la différence entre la langue écrite et la langue parlée.  Madame Bombardier du haut de son grand savoir semble confondre l'un pour l'autre.  Comment peut-on demander aux humorsites de parler comme dans les livres, est-ce que la lecture du dictionnaire vous fait rire ?  Jamais les claesses populaires ne se sont exprimées comme les classes cultivées.  Pensez-vous que votre grand-père parlait comme le notaire du village ou comme l'archevêque ?  Le mien était bucheron et mêlait l'anglais au francais sans aucun complexe.  It's all right for me !  c'était la réalité de sa vie de bucheron sur les lignes.
Pis non on a plus de complexe par rapport aux Français, mais de leur bord, je crois qu'il en on encore.

Pour ma part, je voudrais que mes enfants se rappèlent que parler et écrire sont deux médiums différents et que la langues écrite se doit d'être précise, juste, appropriée, démontrative, etc.

J'ai jamais aimé la Bombardier et j'ai pourtant de très beaux diplomes universaitaires et je connais des mots à 10 piastres, mais je les sors quand il le faut non pour me montrer bonne  

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Rénatane
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Message par Rénatane »

Bien parler ne veut pas nécéssairement dire *perlé*.....et utiliser des mots a 10 dollards.......
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Glugibran
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Message par Glugibran »

En bon québécois,nous avons l'habitude de dénigrer tout ce qui vole un peu plus haut que nous...

On ne se demande plus pourquoi Mme Bombardier, dont la plume est drôlement amusante et cultivée, ne fait pas l'unanimité chez nos bons québécois pour qui le "bon parler" est souvent synomyme de "snobisme"!

Nos bons québécois préfèrent le nivellement par le bas; effectivement, c'est plus facile de se rouler dans la fange que de regarder vers le haut et de tenter de s'améliorer autant que possible! Quelle langue laisserons-nous à nos enfants, à la génération montante? Ont-ils besoin d'entendre toutes les expressions québécoises les plus incorrectes, les sacres et les accents les plus colons, pour le motif que  ça fait "cool" de parler comme un bûcheron et de sacrer comme des charretiers!

Il n'est pas nécessaire d'adopter un accent pointu, à l'instar de Diane Tell, qui utilisait un langage québécois correct avant son départ en France, et qui nous revient quelques années plus tard, avec son petit accent pointu de snobinette...

Les diversités "régionales", les accents, les niveaux de langage sont là pour rester mais nous pourrions apprendre à les utiliser à bon escient, il me semble. --Message edité par Glugibran le 2005-04-04 08:28:33--







Ne prenez pas la vie trop au sérieux : personne n'en sort vivant, de toute façon!





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Rénatane
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Message par Rénatane »

Glugibran  a écritEn bon québécois,nous avons l'habitude de dénigrer tout ce qui vole un peu plus haut que nous...

On ne se demande plus pourquoi Mme Bombardier, dont la plume est drôlement amusante et cultivée, ne fait pas l'unanimité chez nos bons québécois pour qui le "bon parler" est souvent synomyme de "snobisme"!

Nos bons québécois préfèrent le nivellement par le bas; effectivement, c'est plus facile de se rouler dans la fange que de regarder vers le haut et de tenter de s'améliorer autant que possible! Quelle langue laisserons-nous à nos enfants, à la génération montante? Ont-ils besoin d'entendre toutes les expressions québécoises les plus incorrectes, les sacres et les accents les plus colons, pour le motif que  ça fait "cool" de parler comme un bûcheron et de sacrer comme des charretiers!

Il n'est pas nécessaire d'adopter un accent pointu, à l'instar de Diane Tell, qui utilisait un langage québécois correct avant son départ en France, et qui nous revient quelques années plus tard, avec son petit accent pointu de snobinette...

Les diversités "régionales", les accents, les niveaux de langage sont là pour rester mais nous pourrions apprendre à les utiliser à bon escient, il me semble.  
 
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Message par Ti-radis »

Glugibran  a écritEn bon québécois,nous avons l'habitude de dénigrer tout ce qui vole un peu plus haut que nous...

On ne se demande plus pourquoi Mme Bombardier, dont la plume est drôlement amusante et cultivée, ne fait pas l'unanimité chez nos bons québécois pour qui le "bon parler" est souvent synomyme de "snobisme"!

Nos bons québécois préfèrent le nivellement par le bas; effectivement, c'est plus facile de se rouler dans la fange que de regarder vers le haut et de tenter de s'améliorer autant que possible! Quelle langue laisserons-nous à nos enfants, à la génération montante? Ont-ils besoin d'entendre toutes les expressions québécoises les plus incorrectes, les sacres et les accents les plus colons, pour le motif que  ça fait "cool" de parler comme un bûcheron et de sacrer comme des charretiers!

Il n'est pas nécessaire d'adopter un accent pointu, à l'instar de Diane Tell, qui utilisait un langage québécois correct avant son départ en France, et qui nous revient quelques années plus tard, avec son petit accent pointu de snobinette...

Les diversités "régionales", les accents, les niveaux de langage sont là pour rester mais nous pourrions apprendre à les utiliser à bon escient, il me semble.  

Ha un bon petit débat ça réveille le lundi matin

Premièrement, dire ''En bon québécois,nous avons l'habitude de dénigrer tout ce qui vole un peu plus haut que nous... '' est un bien gros préjugé, qui frise le racisme.
Je dirais plus tôt que les Québécois ont le réflexe de s'auto critiquer fortement, aidé en cela par des madames Bombardier et des gens qui colportent des préjugés comme celui cité plus haut...
Qu'une dame Bombardier ou un George Dor critique la langue parlée des Québécois dans un manque de perspective historique navrant ne fait que démontrer que ces personnes cultivées, instruites, vivant des métiers de la langue ne peuvent imaginer que d'autres n'ont pas le même rapport à la langue parlée.  
Moi-même j'ai pris position sur un sujet de ce forum pour encourager à un minimun de correction de fautes de frappe et de garmmaire, mais je suis capable d'accepter qu'un forum ou un humoriste ne parle pas comme un professeur d'université écrit une thèse de doctorat !

Un exemple de la méconnaissance de l'histoire et de la valeur de notre langue ?  Plus haut j'ai utilisé l'expression populaire de ''mot à 10 piastres'' qui fut reprise par l'intervention suivante ''mot à 10 dollar''... est-ce que cette personne savait qu'historiquement l'expression ''piastre'' est parfaitement correcte et historiquement bien fondée ?
Avant l'introduction du dollar canadien, la piastre espagnole circulait au Canada. 4 piastres valaient une livre britannique comme l'atteste l'affiche de mise à prix de L.J. Papineau (http://www.souverainetelasolution.com/d ... ineau.html). La piastre a été ensuite remplacée par le dollar, mais ayant marqué l'imaginaire québécois elle demeura dans le parler populaire.

Je vous encourage fortement à lire cet article intéressant et pertinent
http://www.immigrer-contact.com/bestof_ ... cul_95.htm

Je vous dirais également que le beau parler de mme Bombardier fut créé pas les illustres membres de l'Académie Française, il ya plusieurs siècles, qui avaient entre autres pour but de discréditer les masses populaires en imposant des règles nombreuses et complexes qui décourageaient les illétrés et les stigmatisaient en leur donnant l'impression d'infériorité.

j'ai trouvé ce résumé de ma pensée dasn un article
Le français dans l'usage public
L'éclairage de l'histoire
Claude Poirier
Directeur, Trésor de la langue française au Québec, Université Laval
LeDevoir 4 novembre 1998 (le débat n'est pas neuf)


Bien qu'elle soit attachée à ses façons de parler, la population québécoise comprend très bien que l'expression populaire ne convient pas à toutes les situations. Mais elle réclame à sa façon qu'on tienne compte de son point de vue dans la définition de la norme. Quand on l'humilie à travers son langage, elle réagit par une grimace, en donnant sa faveur aux comiques les plus irrévérencieux à l'égard du «bon usage». C'est pourquoi il me paraît nécessaire que nous adoptions collectivement une approche plus positive pour perfectionner notre français si nous voulons intéresser le plus grand nombre à l'entreprise, en nous servant du levier que constitue le formidable intérêt des Québécois pour leur langue.





Ti-radis
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Message par Ti-radis »

Ensuite, citer Diane Tell est un très mauvais exemple, elle est née en France, la premières langue parlée qu'elle a connu est donc l'accent français, elle y vit depuis de nombreuses années, elle a épousé un Français et semble très perméable au accent, elle a donc les meilleures raisons du monde d'avoir l'accent français.

Mais pour tout dire cela n'a aucun rapport avec notre débat sur la qualité de la langue des Québécois

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EveLaVraie
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Message par EveLaVraie »

Moi je trouve que notre français parlé est très bien.

Et pourquoi je le trouve bien, parce-que c'est le nôtre, justement.

Et comme quelqu'un le disait précedemment, il y a une distinction à faire entre la langue écrite et la langue parlée.

Dans le temps de mon grand-père, je m'excuse mais le français n'était pas meilleur....justement parce-que l'éducation n'était pas à la porté de tous. Maintenant l'éducation est à la porté de tous mais, justement c'est ici que le bas blesse, elle est moins rigoureuse au niveau de la langue écrite.

Quand j'entend Mme Bombardier dire que les français nous acceptent comme nous sommes, sans complexe, elle doit ne jamais avoir écouté Thierry Ardisson qui se moque de notre accent à tour de bras. Non il n'est pas complexé, mais Dieu qu'il aime nous rabaisser quand c'est le cas. Eux qui anglicise tout, pour tout.

Pour ce qui est de l'élite, ça me fait bien rire.....pcq.....prenons M. Chretien........il ne serait pas sensé être de l'élite? Mais où a-t'il caché sa belle langue française? Les politiciens s'expriment convenablement eux?

Je crois, qu'il ne faut pas non plus, confondre culture et langue française.

Moi je l'aime ma langue, comme elle est, elle évolue en même temps que nous. Elle est remplis de couleurs, d'expressions, de rires et de richesses. Je ne me sens, ni complexé, ni démuni, c'est MA langue, ça m'appartient et je fais ce que je veux avec. Pourquoi NOTRE langue devrait-elle nécéssairement ressembler aux autres? Pourquoi on ne pourrait pas se l'approprier comme on la veut, quand on s'exprime?
Je fais confiance à la vie :)
Ti-radis
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Message par Ti-radis »

Tout à fait d,accord avec toi EveLaVraie.

Permettons que nos enfants aient un bon encadrement pour l'apprentissage de la langue écrite, que les bibliothèques scolaires soient pleines de livres, etc.

Et puis non les Francais n'aime pas notre accent, il n'y a qu'à faire un détour sur un forum français de film pour voir que des les premiers mots d'un film québécois cela les importune.

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NetRoll
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Message par NetRoll »

À Ceci, je vais ajouter une chose.

J'ai fréquenté (et même été concepteur) d'un site où on retrouvait des forumeurs québécois et français... et franchement, ce n'était pas les québécois qui étaient les plus durs à comprendre et qui écrivaient le plus mal.

"Heuuu ouais, on a fait la teuf avec les meuf jusqu'à pas d'heures... ". Franchement! J'aime mieux le québécois!

Pour ce qui est de l'écrit, il y a des abhérrations des deux côtés. Les SMS sont très populaires en France, pour s'envpyer des messages par téléphone, mais ça touche aussi le Québec

IR G U 2 BEL NEWS -> hier j'ai eu de belles nouvelles`

Totalement déplorable!

Et il y a des gens qui se forcent pour mal écrire! Qui écrivent "moua" et "toua" au lieu de "moi" et "toi". J'avoue ne pas bien comprendre celà. Bon... Des fois on part sur un délire et on se met à écrire tout croche en blague, mais écrire tout le temps ainsi? Je ne comprend pas.
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Beppo
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Message par Beppo »

Plus haut, on souligne vouloir apporter un différence entre la langue écrite de la langue parlée. Faut-il corriger des textes écrits de nos écoliers pour savoir que l'un est intimement relié à l'autre. Je corrige autant de fautes de transfert du parlé à l'écrit. De penser que l'un n'influence pas l'autre me paraît balayer rapidement du revers de la main  la difficulté et évacuer une grosse partie du problème. Quand l'enfant écrit « Tu peux-tu ? Si j'aurait... Je peux pas... Moi pi ma soeur, on va aller...», ces fautes relèvent directement de notre façon de parler.

Quant au reste du débat, je me pose la question à savoir pourquoi nous devenons si chatouilleux lorsque les gens nous demandent de relever un peu notre niveau de langage ? Serions-nous allergiques à l'effort ? Sommes-nous rendus au point de nous contenter de peu, de nous complaire et de nous auto-suffire sans tenir compte qu'il serait peut-être important de nous questionner ? Qui a-t-il de si terrible d'inviter les gens à se dépasser ? Serait-ce que notre langue est d'une qualité inégalée et que de la remettre en question n'est pas du tout à propos ?




Au plaisir!


«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
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NetRoll
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Message par NetRoll »

Il y a des gens, dont je fais partie, qui trouvent que la couleur du langage est magnifique, et que si tout le monde s'exprimaient comme des lecteurs de nouvelles de Radio-Canada, la communication serait bien terne. C'est tout.
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pucinette
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Message par pucinette »

NetRoll  a écritIl y a des gens, dont je fais partie, qui trouvent que la couleur du langage est magnifique, et que si tout le monde s'exprimaient comme des lecteurs de nouvelles de Radio-Canada, la communication serait bien terne. C'est tout.


J'ai déjà parlé à des français sur le campus ou ailleurs, et plus souvent qu'autrement, ils trouvent notre langage charmant
Le langage québécois fait parti de notre culture .. je vois pas pourquoi on se mettrait tous à parler en trou de cul de poule quand les circonstances s'y prêtent pas. Les Québécois ont la réputation d'être chaleureux ...Est-ce qu'on peut en dire autant des Français ?

C'est drôle que tu me dises que j'ai mauvais caractère parce que si tu parles à ceux qui me traitent avec respect et courtoisie et qui ne me mentent pas et qui ne tentent pas de me f******, ils vont probablement te dire qu'au contraire je suis très gentil- Jean-François Mercier
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