Publié : ven. janv. 28, 2005 8:58 pm
Photo: PC
Marcel Tremblay à la sortie de sa conférence de presse
Souffrant d'une maladie
Un homme de 78 ans se suicide après l'avoir annoncé
Presse Canadienne
Ottawa
Un homme de 78 ans, qui souffrait d'une maladie incurable, s'est suicidé dans son domicile vendredi soir après avoir organisé une conférence de presse pour annoncer son acte.
À lire aussi:
Des questions d'ordre éthique
Marcel Tremblay avait regagné son domicile vers 21h55 avant pour y mettre fin à ses jours.
Il revenait d'un long souper d'adieu dans un hôtel de Kanata, où il avait convié une cinquantaine de proches à partager ses derniers moments.
«Je suis plus certain que jamais de vouloir mettre fin à mes jours. Ma décision est prise depuis des semaines et je n'ai pas faibli», a-t-il déclaré aux journalistes qui l'attendaient devant sa demeure.
M.Tremblay a dû chercher pendant un bon dix minutes les clés de sa maison avant de pouvoir pénétrer à l'intérieur, en compagnie de sa femme et de ses trois enfants.
«Je me sens fatigué. Vous savez, les vers ont déjà commencé à me ronger, mon médecin me l'a dit. C'est comme ça depuis que j'ai commencé à prendre ces pilules à 200$».
Il espère que son suicide lancera un débat de société. «C'est ce que je veux, que les gens en parlent le plus possible», a-t-il lancé avant de s'engouffrer dans la maison.
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«Ça ne donne rien de m'attendre je ne ressortirai pas», a-t-il dit aux journalistes.
Atteint d'une maladie incurable et dégénérative, l'homme d'affaire à la retraite de 78 ans avait annoncé publiquement son intention de se donner la mort en présence de proches et de membres de sa famille.
«Je ne suis pas mort, mais les vers me rongent déjà. Je ne veux pas vivre une journée de plus de la sorte. Et j'espère que rien ne me fera changer d'avis», a-t-il déclaré aux journalistes.
M.Tremblay avait l'intention de se suicider à l'aide d'un sac gonflé à l'hélium dans sa résidence de Kanata, dans l'ouest d'Ottawa. «Je vais juste m'endormir. En cinq minutes ce sera terminé», a-t-il dit.
En conférence de presse, il avait expliqué que sa vie est devenue un véritable enfer depuis qu'il a été diagnostiqué de fibrose pulmonaire, en 1998.
«Je suis fatigué de souffrir presque 24 heures par jour. Au lieu d'attendre que le Bon Dieu fasse la finition, j'ai décidé de la faire moi-même», a-t-il dit.
Depuis trois mois, dit-il, son état de santé s'est détérioré au point qu'il ne ressent plus aucune joie de vivre. Ses nouvelles pilules lui donnent l'impression d'endurer constamment une gueule de bois et le simple fait de manger le fait souffrir.
Il ajoute qu'il ne lui sert rien de continuer à vivre dans des conditions aussi atroces, d'autant plus qu'il est condamné à mourir à plus ou moins long terme.
Son avocat, Lawrence Greenspon, a affirmé que les autorités n'ont aucune raison d'intervenir pour empêcher M.Tremblay de poser le geste fatal.
Le suicide n'est plus un acte illégal au Canada depuis 1973. Le Code criminel interdit toutefois d'aider ou d'encourager quelqu'un à se donner la mort.
«Or M.Tremblay agira seul, sa famille a promis de ne pas lui porter assistance. À mon avis, les autorités ne sont pas en mesure de stopper un acte qui est légal au Canada», a dit M.Greenspon.
Les autorités policières avaient confirmé plus tard en journée qu'elles n'interviendraient pas. Des agents ont appréhendé M.Tremblay, il y a deux semaines, pour lui faire passer des examens psychiatriques.
«Il a été déclaré sain d'esprit, si bien que nous avons les mains liées, Nous ne pouvons intervenir ni en vertu de la loi sur la santé mentale ni en vertu du Code criminel», a déclaré Monique Ackland, porte-parole de la police d'Ottawa.
M. Tremblay a soutenu que sa famille immédiate approuvait totalement sa décision. «Ils m'ont dit qu'ils feraient la même chose à ma place.»
Pendant près d'une heure, il a répondu d'une voix faible aux questions des journalistes. Quand son avocat lui a proposé de mettre fin au point de presse, il a insisté pour répondre à toutes les questions.
«On m'a dit que je ferais mieux de me taire, de me suicider en silence. Mais j'ai décidé de rendre mon suicide public pour mettre fin à l'ignorance des gens, afin de faire avancer le débat», a-t-il dit. --Message edité par tuberale le 2005-01-30 11:37:28--
Marcel Tremblay à la sortie de sa conférence de presse
Souffrant d'une maladie
Un homme de 78 ans se suicide après l'avoir annoncé
Presse Canadienne
Ottawa
Un homme de 78 ans, qui souffrait d'une maladie incurable, s'est suicidé dans son domicile vendredi soir après avoir organisé une conférence de presse pour annoncer son acte.
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Des questions d'ordre éthique
Marcel Tremblay avait regagné son domicile vers 21h55 avant pour y mettre fin à ses jours.
Il revenait d'un long souper d'adieu dans un hôtel de Kanata, où il avait convié une cinquantaine de proches à partager ses derniers moments.
«Je suis plus certain que jamais de vouloir mettre fin à mes jours. Ma décision est prise depuis des semaines et je n'ai pas faibli», a-t-il déclaré aux journalistes qui l'attendaient devant sa demeure.
M.Tremblay a dû chercher pendant un bon dix minutes les clés de sa maison avant de pouvoir pénétrer à l'intérieur, en compagnie de sa femme et de ses trois enfants.
«Je me sens fatigué. Vous savez, les vers ont déjà commencé à me ronger, mon médecin me l'a dit. C'est comme ça depuis que j'ai commencé à prendre ces pilules à 200$».
Il espère que son suicide lancera un débat de société. «C'est ce que je veux, que les gens en parlent le plus possible», a-t-il lancé avant de s'engouffrer dans la maison.
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«Ça ne donne rien de m'attendre je ne ressortirai pas», a-t-il dit aux journalistes.
Atteint d'une maladie incurable et dégénérative, l'homme d'affaire à la retraite de 78 ans avait annoncé publiquement son intention de se donner la mort en présence de proches et de membres de sa famille.
«Je ne suis pas mort, mais les vers me rongent déjà. Je ne veux pas vivre une journée de plus de la sorte. Et j'espère que rien ne me fera changer d'avis», a-t-il déclaré aux journalistes.
M.Tremblay avait l'intention de se suicider à l'aide d'un sac gonflé à l'hélium dans sa résidence de Kanata, dans l'ouest d'Ottawa. «Je vais juste m'endormir. En cinq minutes ce sera terminé», a-t-il dit.
En conférence de presse, il avait expliqué que sa vie est devenue un véritable enfer depuis qu'il a été diagnostiqué de fibrose pulmonaire, en 1998.
«Je suis fatigué de souffrir presque 24 heures par jour. Au lieu d'attendre que le Bon Dieu fasse la finition, j'ai décidé de la faire moi-même», a-t-il dit.
Depuis trois mois, dit-il, son état de santé s'est détérioré au point qu'il ne ressent plus aucune joie de vivre. Ses nouvelles pilules lui donnent l'impression d'endurer constamment une gueule de bois et le simple fait de manger le fait souffrir.
Il ajoute qu'il ne lui sert rien de continuer à vivre dans des conditions aussi atroces, d'autant plus qu'il est condamné à mourir à plus ou moins long terme.
Son avocat, Lawrence Greenspon, a affirmé que les autorités n'ont aucune raison d'intervenir pour empêcher M.Tremblay de poser le geste fatal.
Le suicide n'est plus un acte illégal au Canada depuis 1973. Le Code criminel interdit toutefois d'aider ou d'encourager quelqu'un à se donner la mort.
«Or M.Tremblay agira seul, sa famille a promis de ne pas lui porter assistance. À mon avis, les autorités ne sont pas en mesure de stopper un acte qui est légal au Canada», a dit M.Greenspon.
Les autorités policières avaient confirmé plus tard en journée qu'elles n'interviendraient pas. Des agents ont appréhendé M.Tremblay, il y a deux semaines, pour lui faire passer des examens psychiatriques.
«Il a été déclaré sain d'esprit, si bien que nous avons les mains liées, Nous ne pouvons intervenir ni en vertu de la loi sur la santé mentale ni en vertu du Code criminel», a déclaré Monique Ackland, porte-parole de la police d'Ottawa.
M. Tremblay a soutenu que sa famille immédiate approuvait totalement sa décision. «Ils m'ont dit qu'ils feraient la même chose à ma place.»
Pendant près d'une heure, il a répondu d'une voix faible aux questions des journalistes. Quand son avocat lui a proposé de mettre fin au point de presse, il a insisté pour répondre à toutes les questions.
«On m'a dit que je ferais mieux de me taire, de me suicider en silence. Mais j'ai décidé de rendre mon suicide public pour mettre fin à l'ignorance des gens, afin de faire avancer le débat», a-t-il dit. --Message edité par tuberale le 2005-01-30 11:37:28--